Chronique de José Fontaine

Québec, Flandre et Wallonie



Par le plus grand des hasards, Philippe Van Parijs, dont je parlais la fois passée et qui est professeur à Harvard, m’a appris qu’il faisait une conférence ce jeudi 3 avril à Philadelphie à propos de la Justice sur le plan linguistique et l’impératif territorial. Partant de l’idée de la domination grandissante de l’anglais (apparemment irréversible), qui est perçue comme lourde d’injustices potentie...

Bruxelles au centre du débat belge



La structure belge actuelle empêche la Wallonie d’exister pleinement. Et ce débat - hélas! complexe – s’il n’aboutit pas un jour aura comme conclusion la mort de la Wallonie à laquelle on peut toujours jusqu’ici refuser le statut de peuple puisque son enseignement et sa culture ne sont pas traités à un niveau politique wallon.

L’interminable crise politique belge



Tout cela manque évidemment de piquant. Mais les nations doivent-elles naître dans la bruit et la fureur? Ou la patiente évolution des choses et cette espèce de banalité un peu froide des démocraties?

La Belgique toujours en sursis

La Belgique se défait par le “haut” et par le “bas”


La Belgique n’a toujours pas de vrai gouvernement, dix mois après les élections fédérales de juin 1997. Il est vrai qu’un gouvernement a été mis sur pied à la veille de la Noël 2007, mais c’était un gouvernement intérimaire qui a, en somme, préparé la mise sur pied d’un gouvernement supposé être “définitif”... au courant de la semaine prochaine. Jusqu’aux prochaines élections fédérales prévues en 2011, ce qui n...

La Belgique survit parce que divisée en trois



On fait donc semblant qu’il n’y a que des Belges francophones face à des Belges néerlandophones. Cette vision correspond à ce que l’on comprend le mieux à l’étranger et même en Belgique et, pourtant, cela ne correspond pas à la réalité, car si vraiment la Belgique était aussi clairement divisée en deux parties, il y a longtemps qu’elle n’existerait plus.

Wallons “belges” et Wallons “wallons”

Entre nostalgie et projet



Les militants wallons n’ont pas encore réussi à faire comprendre à leurs compatriotes que la fin de la Belgique n’est pas la guillotine qui tuera leur existence politique et qu’il y a une vie après la Belgique. Ils devront rester résolus et s’armer d’une grande patience, mais l’histoire leur a déjà donné raison.

Scepticisme wallon



Et il est vrai qu’à force de rester bêtement belges, les Wallons risquent de n’être bientôt plus que des “gens”, non des citoyens. L’enjeu de tout ceci n’est pas un quelconque nationalisme, mais l’existence même de la démocratie. Le fait qu’il y ait maintenant un régionalisme bruxellois le démontre à l’évidence.

La monarchie belge mise à bas

Le combat contre le Mensonge est le plus extraordinairement difficile des combats!


La crise belge n’est pas une petite crise. Lundi passé, le journal flamand De Standaard révélait la manière dont la monarchie s’était comportée durant la longue crise politique (qui n’est pas finie), cherchant par exemple à briser les liens qui unissent les démocrates-chrétiens flamands et les nationalistes et indépendantistes flamands de la NVA. Pourquoi ces révélations sont graves ...

Réveil régionaliste wallon



Le mouvement wallon se réveille. Des éléments jeunes prennent la relève. Si les Wallons n’obtiennent pas le fédéralisme à trois, la Wallonie ne sera jamais qu’une dépendance de la Belgique francophone. Les choses se jouent maintenant.

“Les vrais ennemis de la Wallonie” (*)



Disons d’abord un mot de la situation politique belge actuelle. Le fédéralisme de dissociation qui caractérise la Belgique entraîne que les entités fédérées nées de cette dissociation, d’une manière ou d’une autre, s’accaparent, en même temps que des compétences autrefois exercées par l’Etat national, Etat autrefois unitaire, des moyens d’exercer ces compétences. Parfois selon des clés qui, selon les Wallons, avan...

La Belgique sans gouvernement réel



Et que révèle cette nostalgie? Que dans tous les autres domaines où l’autonomie de chaque région a été acquise, beaucoup de gens la vivent comme un échec, comme quelque chose d’anormal!!! Les Wallons vivent comme anormales les institutions qu’ils ont. C’est assez catastrophique parce que, dans ces conditions, il y a chance que ces institutions fonctionnent mal.

Nos dirigeants nous préparent à la servitude

Et ceux qui ont peur de la liberté sont évidemment mûrs pour la servitude et l’inexistence


On a donc formé en Belgique un gouvernement dit intérimaire qui, en somme, doit parer aux difficultés et aux urgences et en même temps préparer le programme du gouvernement qui lui succédera le 23 mars. Le calendrier est précis. Vers de nouvelles élections en Belgique? Ce soir, au club de la presse, quelqu’un a fait remarquer (sans être contredit), que cette date avait été choisie au cas o...

La crise belge

Mais où sont donc passés les Wallons?

Je suis honteux des dirigeants wallons actuels


Nous avons derrière nous cent ans de combat autonomiste en Wallonie mais de jeunes blancs-becs semblent l’ignorer complètement tout en reprochant aux Wallons de ne pas “s’être préparés”. Alors que longtemps, les Wallons ont été les seuls à faire des projets de fédéralisme.

Que va-t-il se passer en Belgique?



Pourtant, plus aucune voix autorisée ne s’exprime sur ce que la Wallonie aurait à gagner en acceptant de nouvelles compétences. “Il vaut mieux se gouverner soi-même que d’être bien gouverné”, dit le bel adage écossais. On ne sent aucun frémissement à cet égard, ni dans la classe politique, ni dans la population.

Pour une politique de reconnaissance réciproque

Jean-Marc Ferry propose une solution philosophique à la crise belge


Observant la crise politique belge, considérant qu’elle repose aussi sur le sentiment d’une injustice commise à l’égard du peuple flamand, Jean-Marc Ferry estime, dans Le Vif de cette semaine, que l’Etat belge doit déclarer solennellement qu’il reconnaît cette injustice, car ce sont de telles déclarations de repentance qui peuvent (et je le pense) décrisper les relations entre anciens offenseurs et anciens offensés.

Le point de vue wallon - pas facile à comprendre



C’est bien cette position minoritaire des Wallons qui doit être envisagée pour que l’on comprenne bien. Ce ne sont pas les Flamands qui ont demandé les premiers l’autonomie par rapport à l’Etat belge, ce sont les Wallons.

Et le roi des Belges?



Toute prolongation de la crise actuelle l’aggrave mais il faudrait qu’elle soit encore plus grave pour éveiller certains esprits à un recentrage sur la Flandre, la Wallonie et Bruxelles plus que sur une Belgique fédérale dépassée.

La situation s’enlise en Belgique



Voilà où nous conduisent les dirigeants wallons actuels: incapables de sauver la Belgique, ils vont faire coïncider la liberté de la Wallonie, dans l’esprit de pas mal de ses habitants, avec la pire chose qui pouvait lui arriver! Il faudrait d’autres dirigeants. La faillite de ceux-ci est aveuglante.

Bientôt, la Wallonie sera libre



A ma mère, Marie-José Fontaine Delferrière décédée ce 23 novembre qui m’a tant donné (*)

Les partis politiques belges semblent bien complètement enlisés dans la formation d’un gouvernement fédéral belge. Bien sûr – cela demanderait toute une analyse – les médias wallons et bruxellois se croient malins de se faire le relais de l’unitarisme belge ou, du moins, du fédéralisme – un...

Grave pourrissement de la situation en Belgique!



Il devient difficile de parler de la situation politique belge: on a peur d’employer des mots trop forts qui seront peut-être dépassés demain.

Grave crise en Belgique

Cette fois, on peut utiliser des mots très forts: la crise politique que subit la Belgique est grave.


Une Belgique qui cesserait d’exister sans que la Wallonie ne se mette debout, me fait préférer la Belgique actuelle où il y a encore moyen de se battre pour que les Wallons se réveillent. Pour le moment, les dirigeants wallons ne sont vraiment pas à la hauteur de la situation.

Après les élections belges

Plus d’autonomie pour les composantes fédérées

Les paradoxes belges: plus d’indépendance et plus d’ “union”


Les élections en Wallonie y ont mis fin à la primauté du PS qui existait quasiment depuis les débuts du suffrage universel (en 1894). Les libéraux devancent quelque peu les socialistes et comme les libéraux, dans l’ensemble du pays, c’est leur leader wallon, Didier Reynders, qui a été chargé d’une mission d’information en vue de la formation d’un gouvernement de coalition, seule formule envisageable dans une démocrati...

L’autonomie de la Wallonie et les élections du 10 juin en Belgique



Mon pronostic, c’est que des élections surgiront de vastes négociations en vue de former un gouvernement qui pourra procéder aux réformes et qui aura la majorité des deux tiers au Parlement fédéral pour les réaliser.

Violents affrontements entre deux politiques wallons



Les élections fédérales belges auront lieu le 10 juin prochain. Les médias disent qu’elles ne passionnent pas l’opinion publique mais il y a cependant un fait nouveau qui vient de se produire mettant au centre de la campagne électorale en Wallonie, la Ville de Charleroi, la commune la plus importante avec ses 200.000 habitants (même si la plus grande ville de Wallonie demeure Liège avec 600.000 habitants, m...

Si le monde doit être sauvé par les pauvres...



Bernanos dans Les enfants humiliés a écrit ces mots extraordinaires: “Je dis que le monde sera sauvé par les pauvres, ceux que la société moderne élimine, parce qu’ils ne sont plus capables de s’y adapter et parce qu’elle n’est pas en mesure de les assimiler, jusqu’à ce que leur ingénieuse patience ait, tôt ou tard, raison de sa férocité. Je dis que les pauvres sauveront le monde : ils feront cette colossa...

La tyrannie des idées reçues



Mes amis et moi-même avons réussi à bien diffuser la semaine passée, à partir du 8 mai, la réponse positive que nous voulions faire aux habitants de la Région bruxelloise qui veulent que celle-ci, à côté de la Flandre et de la Wallonie, soit reconnue comme une entité ou un

Le problème de Bruxelles

Pour la Wallonie, mieux vaut une ville de Bruxelles autonome qu’une ville de Bruxelles métropole


Hier la RTBF (soit la télévision wallonne), proposait tout un grand débat sur Bruxelles, la capitale belge et qui est l’enjeu du seul vrai conflit linguistique en Belgique, les autres conflits étant plutôt nationalitaires. En 1830, la Belgique devient indépendante et Bruxelles devient sa capitale. C’était la ville centrale ayant servi de plus ou moins capitale dans les régimes de dépendance relative à laquelle l...

La dynamique fédérale belge est dissociatrice



Dès lors le fédéralisme belge, qui est un fédéralisme de dissociation, remplit son rôle à la perfection: il distingue et il différencie mais en même temps il rapproche. On pourrait même imaginer que le fédéralisme belge se mue en confédéralisme, soit une organisation qui associe des Etats indépendants: dans le cas belge ce serait une association réelle.

Ceux qui voient “large”...



Fatalement, le Québec étant moins grand que le Canada, il est toujours possible aux adversaires de son indépendance de dire qu’ils veulent se replier sur eux-mêmes et refuser de vivre avec les autres qui sont différents d’eux. Autant bien voir cet argument en face. Le fait est qu’il est difficile de s’y opposer, non pas pour les gens qui veulent réfléchir, les gens de bonne foi, mais lorsque l’on est dans une pol...

La loi de la démocratie en temps de paix

Il faut s’armer d’une longue patience



L’échec du PQ n’empêche pas que le Québec est une nation, que son aspiration à la souveraineté est bien connue dans le monde. En somme, les élections d’hier ne sont pas un échec, mais prennent place dans le lent travail historique qui fera de certaines nations dans le monde, non plus le produit de l’unanimité face à la violence, mais le fruit du débat pacifique où chaque être aura pu s’exprimer.