Sans courage, l’indépendance ne se fera pas!

Chronique de Louis Lapointe

L’homme est un animal étrange. Un animal qui pense et qui rêve. De tout temps, il a aspiré à une plus grande liberté. Poètes, musiciens et scientifiques en ont fait le moteur de leurs créations. C’est parce que Léonard de Vinci rêvait de liberté qu’il a conçu une machine volante. C’est autour de cette même passion que s’est construite toute l’œuvre de Jules Verne. Seul un esprit épris de liberté pouvait imaginer tous ces voyages vers la lune, les profondeurs de l’océan et les entrailles de la Terre. Ceux qu’il a inspirés ont compris que c’était bel et bien le rêve qui conduisait à la liberté.
On dit souvent que la nécessité est la mère de toutes les inventions, mais les plus grandes œuvres et découvertes n’ont pourtant rien à voir avec les besoins quotidiens. Sans ce souffle de liberté qui l’habitait, Beethoven n’aurait probablement jamais composé sa neuvième symphonie. Lorsque Einstein a jeté les bases de sa théorie de la relativité, ce n’était certainement pas la nécessité qui l’animait, mais plutôt la liberté. Il voulait repousser les limites de la connaissance.
Si l’homme veut être libre, ce n’est pas seulement pour se défaire des chaînes qui l’attachent au quotidien de la vie, mais bien pour bâtir un monde meilleur où le rêve et l’imaginaire auront leur place. C’est parce que la liberté nous élève et nous éloigne de la médiocrité qu’elle nous affranchit. Paradoxalement, si elle est la source des sentiments les plus nobles, elle est aussi à l’origine des révolutions les plus sanglantes, des guerres les plus meurtrières, des plus grands sacrifices humains. Comment ne pas dès lors conclure qu'il s'agit d'un bien précieux qu’on ne peut chérir sans courage? La liberté n’a pas de prix, elle ne s’achète pas, elle se mérite.
Si les révolutions françaises et américaines n’avaient été que des histoires de pains et de taxes et qu’il n’y avait pas eu ce si fort désir de justice et d’affranchissement chez ceux qui ont défendu ces idéaux au péril de leurs vies, nous ne parlerions pas de la démocratie de la même façon aujourd’hui. Sans soulèvement populaire, l’idée de République serait probablement demeurée un vestige de l’Antiquité.
Nous le voyons bien, la liberté n’est pas qu’affaire de nécessité, elle est avant tout rêve et passion et ses fruits sont l’invention et la création. Sans cet ardent désir de liberté, l’homme n’aurait jamais inventé l’imprimerie et diffusé toutes ces audacieuses idées et fabuleuses histoires qui ont favorisé l’émergence des entreprises les plus folles et les plus risquées et contribué à l’avancement de l’humanité.
Tant qu’on présentera l’indépendance du Québec uniquement comme une simple nécessité de la vie quotidienne, elle ne sera pas. Sans rêve, il ne peut y avoir de grandes œuvres, de grandes découvertes, de voyages vers la lune. Sans passion, il n’y aura pas de libération et nous continuerons de sombrer dans la médiocrité, à défaut de nous élever de notre fatale aliénation. Sans hommes et femmes épris de liberté, il ne peut y avoir de liberté. Sans courage, l’indépendance du Québec ne se fera pas!

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2009

    Bonjour Mons Lapointe,
    J'ai lu avec grand intérêt votre article.Cependant, les malversations de nos gouvernements succesifs depuis le départ de René Levesque en 1984, sans parler des gestes anti-démocratques qui ont étés posée par ces gouvernements autant Péquites que Libéraux, et ce, sans l'aide du Fédéral dois-je bien préciser, m'amène à me (vous) poser cette question bien terre à terre. Un pays gouverné par qui et comment? On assiste présentement à la ''curée'', au pillage systématique du Québec, et tout ce que François Legeault à trouvé à dire en quittant: «on assiste présentement au déclin tranquille du Québec dans l'apathie totale du peuple québécois».D'ailleurs pouvait-il en dire plus? Quant a Pauline Marois, sa nouvelle stratégie, ou son nouveau personnage,pense-t-elle, fera croire au bon peuple que 'elle passe de la bourgeoisie au prolétariat en vendant son chateau. Comme millionnaire, le peuple n'en veut pas, alors elle s'essaie en ''gueuse''. Quelle sorte de pays devrait-elle nous donner selon vous? Et surtout de quelle liberté parlez-vous? Je comprends bien qu'en politique il faut voir l'oueuvre, l'ensemble, mais le diable ne se cache t'il pas dans les détails? Eet-ce que le P.Q à déja posé une question honnête lors de ses deux référendum?

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2009

    Nizan, Paul (1905-1940) :
    « Le faux courage attend les grandes occasions... Le courage véritable consiste chaque jour à vaincre les petits ennemis.»

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2009

    CLEMENCEAU, Georges
    Homme politique français (1841-1929)
    << Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. >>
    Source : Discours, entretiens et autres sources

  • Michel Guay Répondre

    27 juillet 2009

    L'indépendance du Québec se fera lorsque nous aurons atteint ce désir d'être
    libre
    décolonisé,
    démocratique,
    autonome,
    souverain ,
    Inclusif,
    fier,
    francophone,
    ni de droite ni de gauche mais de centre pour tous,
    prêts à partager avec le monde entier
    à nous ouvrir au monde ,
    à nous imposer sur nos territoires ,
    à cesser de nous laisser bêtement diviser par des usurpateurs
    à nous informer nous mêmes dans tous les médias
    à ne plus nous laisser voler mépriser et déposséder de tout par les fédéralistes aux services des Canadians
    etc......