Si les sondages atteignent la fin à laquelle ils étaient destinés, dans dix jours à peine, nous devrions entrer dans une nouvelle ère de notre histoire. Le dernier cycle avant l’assimilation, celui de la « bilinguisation» du Québec.
Philippe Couillard ne pouvait être plus clair, hier, à l'occasion du débat des chefs télédiffusé à TVA. Ce n’est pas le français qui est menacé au Québec, c’est le bilinguisme qui doit être parachevé.
Avec ses allures de scheik arabe, Philippe Couillard a affirmé, sans sourcillé, qu’il souhaitait qu’un employé d’usine puisse être capable de répondre en anglais à tout visiteur qui s’adresserait à lui en anglais sur son quart de travail.
Le client a toujours raison!
Le corollaire de cette affirmation est que les travailleurs québécois devront dorénavant être capables de répondre en anglais à toute personne s’adressant à eux en anglais.
Comme Dieu, jadis, dans le petit catéchiste, l’anglais sera partout !
Nos Anglais vont être contents. Les allophones aussi.
Les Québécois étant tous devenus officiellement bilingues, les anglophones pourront désormais s’attendre à être toujours servis en anglais partout sur le territoire québécois, à ce que tous les «French-canadians pea soup », comme de bons petits chiens dressés, puissent toujours leur répondre en anglais lorsqu’ils s’adresseront à eux en anglais.
Plus colonisé que ça, tu meurs !
Dire qu’il y a quelques mois à peine, nous discutions de charte de la laïcité.
Les nationalistes mous seraient-ils prêts à troquer la neutralité de l’État contre le bilinguisme officiel en votant pour le bon Dr Couillard?
Après la corruption, le bilinguisme...
Jusqu’où les conduira cette peur bleue du référendum ?
Le nationaliste mou est ce personnage décrit dans la plupart des monologues d’Yvon Deschamps.
Celui qui souhaite un Québec fort, bilingue, laïque et en santé pourvu qu’il ne se sépare pas du Canada.
Comble de l’ironie, je suis sûr qu’un référendum portant sur les langues officielles serait non seulement bien accueilli par une majorité de Québécois, mais qu’il se conclurait par un oui retentissant en faveur du bilinguisme.
Le jour où nous serons tous parfaitement bilingues, «l’autre» ne nous apparaîtra plus aussi menaçant puisque nous parlerons enfin tous la même langue, l’anglais.
Toutefois, rien ne nous empêchera de parler le français entre nous, de le pratiquer à la maison.
Après tout, nous sommes dans un pays libre, protégé par les chartes, où chacun est libre de parler la langue de son choix, pourvu que cela ne brime pas les droits acquis de la minorité anglaise du Québec.
Plus besoin de charte de la laïcité pour les nationalistes mous, ni d'indépendance pour les séparatistes, nous serons enfin tous égaux devant la loi, nous parlerons tous l'anglais.
***
Sur le même sujet :
À quand un sondage sur la corruption des partis politiques ? Si les sondages risquent d’avoir une influence sur l’opinion des électeurs, le choix des sujets traités par les sondeurs ne serait donc pas neutre lui non plus.
Quand on décide de parler de référendum sur l’indépendance dans un sondage, on sait que cela risque d’influencer les électeurs, d’attiser certaines peurs, de renforcer certaines perceptions, d’orienter certains choix.
Qui a peur de l’indépendance ?De l’indépendance on ne leur en parle presque jamais.
Comment voulez-vous que les Québécois en connaissent les vertus, surtout les plus jeunes qui en ont rarement entendu parler ?
Les Québécois ont davantage peur de l’indépendance parce qu’elle comporte une plus grande part d’inconnu et d’incertitudes que la vue de signes ostentatoires ou de la corruption.
Une couleuvre ne fait pas le printemps
J’invite M. Drainville à venir voir les pancartes électorales que madame Houda-Pépin a affichées dans les rues de Brossard : bilingues avec l’unifolié canadien en arrière-plan à côté du fleurdelisé.
Même les libéraux provinciaux n’impriment pas l’unifolié canadien sur leurs pancartes. C’est tout dire.
« Vote with conviction » !
Philippe Couillard lors du débat des chefs
Où est l’anglais ? Il est partout !
Après la corruption, le bilinguisme...
Chronique de Louis Lapointe
Louis Lapointe534 articles
L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fon...
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.
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12 commentaires
Archives de Vigile Répondre
31 mars 2014Monsieur Lapointe
Hier, dans mon dernier commentaire que je vous ai adressé, j'avais oublié de mentionner que le bilinguisme qui devient de plus en institutionnel au Québec est la preuve flagrante de notre confusion identitaire québécoise.
INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!
André Gignac 31/3/14
Archives de Vigile Répondre
30 mars 2014Monsieur Lapointe
Selon moi, le désir des Québécois à vouloir rester encore dans le Canada et leur peur de se donner un pays et une identité québécoise proviennent de leur confusion identitaire. Comment se projeter dans un Québec indépendant si les symboles d'identification sont presque tous "canadian" tels que la monnaie et les postes qui utilisent beaucoup le symbole dominant de la Reine du Canada? Il ne faudrait pas oublier le club de hockey "Canadien" et j'en passe. Pourquoi pensez-vous que le club de hockey les Nordiques de Québec a été vendu au club de Denver au USA? Parce que l'équipe était presque devenu un drapeau québécois; les gens d'ici s'y identifiaient beaucoup.
Prenez la langue, c'est la même problématique qui refait surface puisque la langue, c'est un symbole d'identité nationale très puissant. Il ne faut pas que les Québécois se donnent une identité trop forte car ça risque de nous éloigner du Canada. Pensez à toutes les mesures que la Tour de Pise à Ottawa (le sénat "canadian") a prises pour nous mettre des bâtons dans les roues au sujet de la loi 101. Une identité forte et des bons points de repère comme un pays, c'est la base normale d'un peuple. Je reviendrai sur le sujet.
VIVE LA RÉPUBLIQUE LIBRE DU QUÉBEC!
André Gignac 30/3/14
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
30 mars 2014"...Moi, je n’ai jamais compris que la majorité québécoise que nous sommes n’ait pas encore réussi à assimiler cette minorité qui ne représente qu’à peine 8% environ de la population québécoise." (M. Gignac)
Ce serait étonnant (ne pas avoir assimilé cette infime minorité) si nous vivions dans un pays normal, maître de tous nos leviers politiques, économiques, sociaux et culturels.
Bien sûr, nous venons de loin, laissés pour morts le long du fleuve après la sauvage conquête britannique. Or, malgré le harcèlement perpétuel depuis ce temps à chaque fois que nous relevions la tête, nous avons démontré une surprenante combativité à travers la révolution tranquille et le mouvement souverainiste qui s'en est suivi.
Si nous sommes encore obligées de quêter à Ottawa un nouveau pont pour remplacer celui qui a été "butché" par les maîtres jaloux de la voie maritime, si nous continuons à verser taxes et impôts à l'autre nation, c'est pour qu'ils produisent quotidiennement des médias destinés à nous dire quoi penser! C'est donc cette médiacratie, écrite ou électronique, qui profite de notre indolence pour nous enseigner les "bonne manières": demeurer une petite province docile comme les autres. Pas partis pour assimiler le West Island!
Archives de Vigile Répondre
30 mars 2014Monsieur Lapointe
Les neuf années de Charest au pouvoir ont été néfastes pour la langue française au Québec. À tel point que le bilinguisme est presque devenu partout institutionnalisé. Si l'indépendance ne se réalise pas rapidement, nous allons nous retrouver avec une langue en trop et c'est le français qui va écoper. LE BILINGUISME, C'EST LA DERNIÈRE PHASE AVANT L'ASSIMILATION et avec l'arrivée de 50 000 nouveaux immigrants par année, nous ne sommes pas sortis du bois.
Est-ce possible d'être aussi colonisés que ça? Moi, je n'ai jamais compris que la majorité québécoise que nous sommes n'ait pas encore réussi à assimiler cette minorité qui ne représente qu'à peine 8% environ de la population québécoise. Plus qu'elle grossit avec les néo-québécois qui se joignent à elle, plus nous aurons des problèmes à endiguer cette assimilation qui est de plus en plus réelle. Faut-il être immature et irresponsable à ce point? L'indépendance n'a jamais été aussi vitale pour notre survie collective. INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!
André Gignac 30/3/14
Archives de Vigile Répondre
29 mars 2014Le boute du boute sur Couillard l'éradicteur de la langue française
Quand on est à Val-d'Or, Roberval ou La Tuque, on ne trouve pas au coin de la rue un employé couramment bilingue», a-t-il dit, ajoutant qu'il faut entre autres recruter hors de la région. «Des propos ahurissants», selon Pauline Marois
Pour Couillard notre langue nationale est une maladie honteuse ..il faut aller recruter ailleurs
C'est pas possible comme mentalité de colonisé et de chien écrapouti
Dégoutant ,répugnant et nauséabond
Quoi Couillard vas t-il importer des anglos du West Island et de l'Ontario pour les mettrent sur le coin de la rue a La Tuque pour qu'il puisse dire que La Tuque est enfin devenu une ville ballingue
Couillard reproche aux gens de Roberval et la Tuque de parler entre eux leur langue et veut qu'il soit tous bilingues au cas ou un anglophonne arrêterait prendre du gaz a La Tuque sinon il les menace de recruter ailleurs
A faire vomir
L'éradicateur Couillard est un profond malade
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
29 mars 2014Autre citation:
http://www.vigile.net/Lettre-La-lettre-d-un-immigrant
"...Cet immigrant a compris que dans la résistance, il faut momentanément oublier ses différences pour lutter victorieusement. Il a compris qu’un peuple mort n’est ni à droite ni à gauche, il est mort."
Archives de Vigile Répondre
29 mars 2014Vous souvenez de "Il y a du français dans l’air"
Jeune contrôleur aérien à Québec dans les années 70, j’occupais un poste bilingue et mes employeurs m’interdisaient de parler français (et dans certains sites, entre-nous, même si on parlait de hockey), cautionné en plus par notre syndicat Canadien. Ce même syndicat refusait signer notre convention collective en français. Nous avons mené une chaude lutte contre ces infamies et renversés les plans du fédéral de fermer le centre de contrôle de Montréal. Nous avons regagné notre dignité et sauvé nos jobs.
Si le bilinguisme est obligatoire pour tous les employés, nous allons revenir à ces mêmes abus. Les employeurs n’hésiterons pas de profiter de ce raccourci. Pas de traduction des manuelles techniques, pas de formation dans deux langues, possibilité d'embaucher superviseur et cadre unilingue anglophone, pas de français point, devenu inutile.
On ne vas quand même pas reculer 40 ans et recommencer nos luttes. Quel épuisement, qui fait l'affaire de certains.
J’ai le goût de dire: Réveiller-vous bande caves.
Archives de Vigile Répondre
29 mars 2014Fait vécu: J'ai toujours faits de la route. J'avait une
cliente âgée qui habitait Stanstead. Son fils habite aux États-Unis. Je vois sur sa table de salon une photo de ses petits enfants âgés d'une dizaine d'années. ça doit être un plaisir d'échanger avec vos petits enfants. Nous n'avons aucun échange je ne parle pas anglais et ils ne parlent pas français. S'est le genre de vie qui nous attends et dans peu de temps si rien ne se passe. Une fois anglicisé ou
américanisé, oublie ça, s'est un point de non retour.
Archives de Vigile Répondre
29 mars 2014Couillard promet d'angliciser tous les enfants du Québec . il dit ce matin : trouvez- moi des parents qui ne désirent pas que leurs enfants apprennent l'anglais pour pouvoir travailler AU QUÉBEC ?
Michel Guay
Marcel Haché Répondre
28 mars 2014Entre les affaires sombres et le côté sombre de Couillard, son côté sombre est plus à craindre. Son insensibilité au français est patent et révèle bien ce qu’il est parmi Nous : un pas-de-cœur.
Si personne parmi la classe politique n’arrive jamais à le nommer, pour cette raison parfaitement spécieuse de la rectitude politique, il ne faudra pas surprendre ensuite de la multiplication des pas-de-cœur.
Les prochains sondages devraient nous donner un avant-goût, et peut-être même un dégoût, de l’état de la Nation. Car il existe une nation au Québec, quand bien même tous les pas-de-cœurs de Radio Tralala voudraient Nous faire croire que Nous n’en sommes pas une, ou que Nous serions une nation bilingue.
Je me souviens avoir souvent entendu les ténors du West Island affirmer que le West Island avait des droits. Cependant, je ne les ai jamais entendus à l’effet que le West Island était partie prenante de la Nation. Fa que ?
Fa que c'est le West Island qui est l'immense éléphant dans la pièce. Couillard n'est rien de plus qu'une puce minuscule de l’éléphant.
Archives de Vigile Répondre
28 mars 2014Monsieur Lapointe
Je vous suggère de lire la chronique de Christian Rioux dans le Devoir d'aujourd'hui
intitulée: LA PEUR. Pour vous mettre l'eau à la bouche voici quelques extraits: La chienne!
Oui, la chienne! Il n'y a pas d'autre explication à ce qui s'est produit depuis deux semaines.
Contrairement aux Catalans et aux Écossais, les Québécois portent en eux une peur maladive
de la VICTOIRE. Une peur que je n'ai jamais rencontrée ni à Édimbourg ni à Barcelone... Une peur atavique s'empare de nous dès que nous montrons un peu de courage, dès que quelqu'un ose mettre un poing sur la table, dès que nous ne cachons plus notre identité profonde. Car le Québécois est un être qui vit caché. Le débat sur la laïcité l'a bien montré.
Bonne lecture!
André Gignac 28/3/14
Claude Richard Répondre
28 mars 2014On a posé à Philippe Couillard la question de savoir ce qu'il entendait faire pour protéger le français. Il n'a rien trouvé de mieux à dire qu'il fallait renforcer l'apprentissage de l'anglais et favoriser le bilinguisme. Cela dit tout.
Philippe Couillard dont l'électorat est composé à près de 50% d'anglophones et d'allophones anglicisés ne se sent aucun devoir et aucune fidélité envers la majorité québécoise. Sa fidélité est envers l'État canadian qu'il a servi même dans les services de renseignement. Il faut vraiment être confus pour voter pour un homme comme ça.