La pourriture du régime Libéral

À propos du présumé « pont d'or » de Jean Charest

Et ce n'est que la toute petite pointe de l'iceberg...

Charest sous la loupe de l'UPAC

J'ai écrit trois billets sur le présumé "pont d'or" de Jean Charest au cours du mois de mars 2008. Puisqu'il en est question dans l'actualité d'aujourd'hui, je vous les propose de nouveau dans le cadre de la présente chronique.

***

Expliquez-vous Monsieur Charest !
[Billet — Louis Lapointe
mercredi 12 mars 2008->http://vigile.quebec/Expliquez-vous-Monsieur-Charest]

Lorsque Jean Charest nous avoue volontairement recevoir un salaire de 75,000$ du PLQ depuis dix ans, qu’essaie-t-il de se faire pardonner. Sa maison ? Son chalet ? Ceci expliquerait-il cela ?

Lorsqu’il nous dit que c’est « la seule rémunération supplémentaire et
qu’il n’avait reçu aucun autre montant d’argent lorsqu’il a fait le saut en
politique québécoise », est-ce qu’il emploie un terme anodin ou un terme
juridique qui ne signifie pas plus que ce qu’il veut dire ? La rémunération
est la contrepartie d’un travail accompli, pas plus, pas moins. Une
donation n’est pas une rémunération, c’est une libéralité qui n’engage pas
celui qui la reçoit. Une fois cette distinction bien établie, nous
souhaitons tous poser la même question à Jean Charest.

« Outre cette rémunération à titre de chef du PLQ, avez-vous reçu une ou
des donations ou toutes autres libéralités depuis que vous avez quitté vos
fonctions de chef du PPC à Ottawa ? »

Pas depuis qu’il est chef du PLQ, j’insiste, depuis qu’il a quitté ses
fonctions de chef du PPC. Pourquoi cette nuance ? Parce que pendant
la période s’écoulant entre sa démission comme chef du PPC et sa
nomination comme chef du PLQ, outre la loi de l’impôt, Jean Charest n’était
soumis à aucune disposition l’obligeant de déclarer ou divulguer quelques
sommes qu’il ait reçues à titre de chef d’une formation politique, parce
que pendant cette période cruciale il n’était justement pas le chef d’une
formation politique, il était un simple citoyen, comme vous et moi. Cette
question ne vise pas à mettre son intégrité ou son honnêteté en doute, elle
ne vise qu’à l’emmener à préciser davantage la situation qui existait à
partir du moment où il a quitté ses fonctions de chef du PPC jusqu’au
moment où il est devenu chef du PLQ. Les citoyens le jugeront selon la
teneur de ses explications.

Naturellement, M.Charest a le droit de ne pas répondre à cette question,
puisqu’il s’agit de sa vie privée, mais cela ne nous empêche pas de poser
des questions au principal intéressé. Comme c’est lui qui a mis le sujet
sur la table, il est légitime de profiter de la situation pour lui poser
les questions pertinentes qu’il a toujours soigneusement esquivées depuis
qu’il est chef du PLQ.

En voulant dissiper tout doute au sujet de sa rémunération, Jean Charest
contribue lui-même à soulever de nombreuses autres interrogations,
notamment au sujet de la provenance du présumé Fonds Jean Charest récolté à
l’occasion de sa venue en politique provinciale qui totaliserait près d’un
demi-million de dollars et dont nous avons perdu toute trace depuis 1998.
Ne serait-ce que de savoir si ce fonds est lié à la rémunération
supplémentaire qu’il a reçue comme chef du PLQ depuis 10 ans.

« Où est passé ce fonds Monsieur Charest, à quoi a-t-il servi et qui y a
contribué ? »

Maintenant que Jean Charest a entrouvert le couvercle au sujet de sa
rémunération, qu’il vide totalement le sujet une fois pour toutes afin que
nous sachions toute la vérité concernant la provenance des fonds qui
financent sa rémunération supplémentaire et toutes autres sommes qu’il
aurait pu recevoir depuis qu’il a quitté ses fonctions de chef du PPC
Canada.

Maintenant que vous avez commencé à parler, expliquez-vous Monsieur
Charest !

***

Rémunération secrète de Jean Charest
Le « Qui » et le « Quoi »
[Billet — Louis Lapointe
jeudi 13 mars 2008->http://vigile.quebec/Le-Qui-et-le-Quoi]

Les faits :

1998.






Jean Charest démissionne de son poste de chef du PPC et vend sa maison de la Capitale fédérale

450,000$






Des supporters de la venue de Jean Charest constituent un fonds pour appuyer sa candidature à la course à l’investiture libérale qui n’aura pas lieu.

500,000$








Jean Charest contracte une hypothèque en vue de l’achat d’une maison
à Westmount.

400,000$







Jean Charest conclut une entente secrète avec le PLQ pour recevoir une rémunération supplémentaire de 75,000$.

750,000$






Jean Charest achète une maison à Westmount.

1,500,000





Jean Charest est couronné chef du PLQ sans opposition.




***

Étonnamment, le débat qu’a suscité Jean Charest en avouant avoir reçu 750, 000$ du PLQ depuis 1998 a rapidement dévié sur l’épineux sujet de la juste rémunération des membres de l’Assemblée nationale, le «Quoi», oblitérant totalement la question de la provenance des fonds, le «Qui».

Alors que nous nous serions attendu à ce que les journalistes de la colline Parlementaire se précipitent aux portillons pour poser toutes les questions demeurées sans réponse depuis 1998 au sujet de l’utilisation des sommes versées dans le Fonds Jean Charest et du nébuleux pont d’or qui lui aurait été payé, ce sont plutôt des justificatifs qui se sont fait entendre tout au long de la journée de la part de savants commentateurs de la scène politique. Le spin ayant fait son œuvre, Jean Charest a été présenté comme une victime de la situation plutôt que comme l’auteur de sa propre maladresse, étonnant revirement ! Toute la journée, nous avons entendu parler de la légendaire pauvreté de nos premiers ministres et des députés qui siègent à l’Assemblée nationale.

Est-ce que la presse aurait eu la même magnanimité à l’endroit d’un député qui aurait secrètement reçu pendant dix ans un salaire supplémentaire constitué de sommes versées par un groupe de citoyens de son comté via des contributions au parti qu’il représente à l’Assemblée nationale? Poser la question, c’est y répondre. Non.

Que l’incident Jean Charest ait provoqué une discussion sur le salaire du premier ministre et les membres de l’Assemblée nationale, c’est une bonne chose en soi. Marc-André Blanchard, ancien président du PLQ, a raison lorsqu’il dit que le versement d'un salaire constitue la meilleure façon de mettre à l'abri le premier ministre de toute pression ou tentative de corruption.

Est-ce à un parti ou un groupe de citoyens de supporter le salaire supplémentaire d’un membre de l’Assemblée nationale? La réponse est non. Parce qu’en voulant protéger les membres de l’Assemblée nationale par le versement d’un salaire supplémentaire, on les vulnérabilise, on altère cette indépendance si chère aux citoyens, celle-ci étant la première garantie de la probité de nos représentants et de nos juges. Il s’agit donc là d’une question fondamentale de nature morale et éthique qui ébranle la confiance du public à l’endroit de son premier ministre et dont les médias banalisent l’importance en la traitant avec la légèreté d'un fait divers.

En acceptant un salaire supplémentaire de son parti, non seulement Jean Charest n’a pas eu le courage de susciter le débat à l’Assemblée nationale sur la question de la rémunération des députés et ministres, ce qu’il aurait dû faire dès son élection en 2003, mais en plus, il a donné ouverture aux doutes que soulèvent les nombreuses questions qui se posent au sujet de la provenance des fonds qui financent son salaire supplémentaire et sur le mythique pont d’or qui lui aurait été édifié, dont tout le monde a entendu parler, mais que personne n’a jamais vu.

Jean Charest doit non seulement régler rapidement la question de la rémunération des membres de l’Assemblée nationale, mais en plus, afin de dissiper tous les doutes qu’il a pu susciter par ses aveux et ses agissements concernant la rémunération supplémentaire reliée à sa charge de premier ministre, il doit le plus rapidement possible, dans l’honneur et la dignité, divulguer les détails concernant les sommes qu’il aurait reçues depuis qu’il a quitté la direction du PPC et doit, sans tarder, déposer à l’Assemblée nationale l’entente secrète qu’il a conclue avec le PLQ. C'est une simple question de morale et d'éthique.

***

Le pont d’or de Capitaine Canada
[Billet — Louis Lapointe
mercredi 19 mars 2008->http://vigile.quebec/Le-pont-d-or-de-Capitaine-Canada]

En proposant de modifier les règles éthiques qui régissent les élus et
ainsi de révéler à la population tous les revenus des membres de
l’Assemblée nationale, Jean-Marc Fournier tente tout simplement de
banaliser la situation dans laquelle se retrouve son premier ministre. Cela
ressemble étrangement à une manœuvre de sauvetage de dernière minute alors
que le bateau a déjà commencé à couler. La comparaison de la situation de
Jean Charest à celle de Mario Dumont - parce qu’ils ont tous les deux gardé
secrète les rémunérations supplémentaires payées par leurs partis alors
qu’ils occupaient tous les deux les importantes charges de premier ministre
et de chef de l’opposition - ne vise qu’à circonscrire le débat autour
de la question du secret et en quelque sorte à mitiger les dommages
collatéraux que pourrait subir le chef du PLQ dans cette aventure dont les
avocats de Jean Charest ont totalement perdu le contrôle.

Nous savons tous que le problème éthique de Jean Charest ne peut se
résoudre uniquement par la divulgation la rémunération secrète qu’il a
reçue depuis 1998. Le problème est beaucoup plus large. Ainsi, comme en
toute chose, avant d’aborder la situation pour trouver la solution
appropriée, il faut d’abord se souvenir des circonstances de la venue de
Jean Charest en politique québécoise.

Ce n’est un secret pour personne, Jean Charest a toujours souhaité devenir
premier ministre du Canada, le Québec n’a jamais fait partie de ses plans.
Alors qu’il était chef du Parti progressiste-conservateur du Canada à Ottawa, un groupe
de personnalités d’affaires et de politiciens québécois et canadiens l’ont
approché pour l’inciter à faire le saut en politique québécoise. Une sorte
de love-in dont les fédéralistes sont friands lorsque la situation se corse
un peu trop.

Ils l’ont alors convaincu que le Canada avait besoin d’un leader
charismatique capable de vaincre le péril séparatiste qui risquait de
briser le Canada à jamais et que cette personnalité exceptionnelle c’était
lui. Jean Charest était alors vu dans tout le Canada comme celui qui
pouvait le mieux incarner le rôle de Capitaine Canada. La pression était
alors extrêmement forte. Mais pour le convaincre, il fallait prouver le
sérieux de l’opération et ajouter des gestes concrets à la parole.

Un fonds a alors été constitué pour soutenir la candidature de Jean
Charest à l’investiture du Parti libéral du Québec. Mais la course à la
direction n’a jamais eu lieu et le fonds constitué pour Jean Charest n’a
jamais servi à cette fin. Aux dernières nouvelles en 1998, ce fonds qui
n’était pas soumis aux règles de financement des partis politiques de la
Direction générale des élections du Québec, avait atteint les 500,000$, le
montant des donations comme les noms de ceux qui y contribuaient étant
demeurés secrets. En fait, nous ne savons rien de ce fonds qui soulève de
nombreuses interrogations au sujet de sa valeur exacte, de ses
contributeurs et de son utilisation.

Qu’est-il advenu de ce fonds? A-t-il été transféré au PLQ ? A-t-il été
déposé dans un fonds en fidéicommis au bénéfice de Jean Charest ? A-t-il
été utilisé pour l’achat de biens mobiliers ou immobiliers à l’avantage
personnel de Jean Charest ? A-t-il été donné ou cédé de quelques manières
que ce soit, directement ou indirectement, à Jean Charest ou à des
personnes qui lui sont liées ? Plusieurs questions qui demandent de
nombreuses explications de la part de Jean Charest !

***

*L'UPAC enquête sur un présumé «pont d'or» pour Jean Charest

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2017


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    _ Bizarre toutes ces enquêtes, mais jamais rien concernant les $100 milliards volés à la Libye, sa destruction, les milliers de ''réfugiés'' et de morts en mer, et surtout les millions en retombées pour la construction de belles maisons.
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    _ Un rappel du Sommet de la Francophonie 2008 :
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    _ Chefs d'états Africains, Messieurs Charest, Sarkozy, de Monaco, etc.:
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    _ https://www.youtube.com/watch?v=xup7O4n9W1E
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    _ Pont d'or? Le Canal de Suez.. (Mubarak peace bridge)?
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    _ ''Gaddafi not only wanted to ditch the dollar for another currency as well, he wanted to create a new one, using Libya’s own 144 tons of gold, a relatively large amount regarding its fairly small population.''
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    _ “Qaddafi’s government holds 143 tons of gold, and a similar amount in silver. During late March, 2011, these stocks were moved to SABHA (south west in the directs of the Libyan border with Niger and Chad); taken from the vaults of the Libyan Central Bank in Tripoli. This gold was accumulated prior to the current rebellion and was intended to be used to establish a pan-African currency based on the Libyan golden Dinar. This plan was designed to provide the Francophone African countries with an alternative to the French.franc .”
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    _ https://www.newsbud.com/2017/06/08/the-humanitarian-destruction-of-libya-part-3-the-war-on-africa/
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    _ The ‘Humanitarian’ Destruction of Libya
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    _ DOD Spent $48,984,468,000+ on 225 Individual Contracts in May 2017 The Pentagon
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