Le PLQ règle à l’amiable une poursuite de 12,2 M$

77cdcfa000ddc5d217a248e8317d90ed

Le PLQ est toujours pris dans des combines louches : c'est son ADN depuis 150 ans


Le Parti libéral du Québec a récemment réglé à l’amiable une poursuite de 12,2 millions $ intentée par un acheteur qui s’estimait lésé dans la vente du quartier général de la formation politique à Montréal.  


En octobre 2014, l’homme d’affaires David Owen a signé une entente avec le PLQ pour acquérir les locaux de la permanence du parti, situés au 7240, Waverly, au coût de 5,5 millions $. Mais neuf jours plus tard, le parti acceptait une autre offre, du groupe Lima Immobilier, qui a finalement obtenu le bâtiment pour la somme de 6,3 millions $.  


Les libéraux affirmaient que l’entente prévoyait une période de dix jours pour accepter une contre-offre, ce que David Owen contestait. L’homme d’affaires a déposé une première poursuite de 2 millions $, ensuite bonifiée à 12,2 millions $.  


David Owen a été mentionné à la Commission Charbonneau comme un partenaire d’affaires, au moins occasionnel, du promoteur Tony Maggi, associé à la mafia montréalaise.  


Le 11 mars dernier, le PLQ et M. Owen ont finalement réglé le dossier à l’amiable, dans le cadre d’une entente confidentielle. « Nous confirmons qu’un règlement à l’amiable est intervenu à la satisfaction des parties concernant la vente de l’immeuble situé sur la rue Waverly à Montréal », a affirmé le directeur des communications du PLQ, Maxime Roy, dans une déclaration écrite.  


«Les partis ont signé une entente de confidentialité sur son contenu. De ce fait, aucun autre commentaire ne sera effectué», ajoute-t-il.  


Contacté par notre Bureau d’enquête, David Owen n’a pas souhaité faire de commentaires pour cet article.  


Financement des partis  


La vente du 7240, Waverly, a permis au PLQ de déménager ses pénates dans un autre local moins dispendieux, le 254, rue Queen, pour la somme de 3 millions $. Il est également devenu propriétaire de ses nouveaux locaux à Québec, au coût de 950 000 $.   


La somme restante a permis de gonfler le trésor de guerre que le parti peut utiliser pour financer ses campagnes électorales. La vente du local survenait d’ailleurs un an après les modifications à la loi électorale, qui limite désormais les dons des électeurs à 100 $. En 2017, le PLQ pouvait compter sur un solde de fonds de 6,6 millions $ : soit 4,8 millions $ en immobilisation et 1,8 million en encaisse disponible.   


C’est beaucoup plus que ses adversaires. La même année, la CAQ présentait un solde de 885 000 $, tandis que QS pouvait compter sur un butin de 206 000 $. Le PQ, lui, traînait déjà une dette de 2,28 millions $.  


Malgré des finances positives avant la dernière campagne électorale, le chef intérimaire du PLQ, Pierre Arcand, a récemment souligné que la formation politique engrangeait beaucoup moins d’argent depuis les dernières élections. Il proposait, en conséquence, de rehausser le montant qu’un électeur peut donner annuellement. La ministre de la Justice, Sonia Lebel, a rapidement rejeté la proposition.  


 – Avec la collaboration d’Alexandre Robillard et de Philippe Langlois