Haroun Bouazzi et Amir Khadir
18 novembre 2024
La chroniqueuse du Journal de Montréal, Yasmine Abdelfadel, ne se rend pas compte qu'elle reprend la rhétorique de Haroun Bouazzi.
Lundi, 18 novembre 2024 00:00
MISE À JOUR Lundi, 18 novembre 2024 00:00
Les propos du député de Québec solidaire, Haroun Bouazzi, ont choqué et ébranlé la classe politique. Les termes, le forum, les exemples et les explications alambiquées qu’il a choisis n’ont fait que rajouter de l’huile sur le feu.
Non, l’État québécois n’est pas en mission pour diaboliser l’Autre. Mais on ne peut nier la montée d’un discours politique qui fait de l’immigration le bouc émissaire idéal. Après tout, François Legault lui-même a qualifié l’immigration de menace à la cohésion nationale (septembre 2022).
Division
Même Paul St-Pierre Plamondon avait alors dénoncé ces propos comme étant «divisifs», avant de rajouter que: «Lorsqu’on parle de menace, de peur, on va jouer dans un registre émotif pour tenter de faire oublier que la CAQ est complice et largement responsable du déclin du français. [...] Les politiciens doivent s’adresser à l’intelligence des gens, et laissons [de côté] les affirmations à l’emporte-pièce sur la peur».
Anecdotes
Puis, il y a eu ce grand moment où Legault a réduit les immigrants francophones qui osent parler une autre langue à la maison à de simples «anecdotes». Oui, oui, parler espagnol avec ses enfants tout en travaillant en français, c’est apparemment une attaque frontale contre notre nation.
Quant à Legault, champion autoproclamé de la laïcité, il nous a offert un chef-d’œuvre de cohérence récemment. Subventionner les écoles catholiques qui enseignent le catéchisme? Pas de problème. Mais il s’inquiète des «tentatives d’un groupe d’enseignants d’introduire des concepts religieux islamistes». Là, on tire l’alarme nationale.
Alors oui, Bouazzi s’est royalement planté en parlant des ministres Carmant et Dubé et en faisant des généralisations indignes. Mais qu’on ne fasse pas semblant: le discours qui blâme l’immigration pour tous nos malheurs – de la santé au logement, en passant par la laïcité – fait couler bien moins d’encre et fait déchirer bien moins de chemises.
https://www.journaldemontreal.com/2024/11/18/plutot-que-de-deraper-voici-ce-que-bouazzi-aurait-du-affirmer