Introduction: Auschwitz ou Gaza: du pareil au même…; 1. Michel Drac / Ronen Bergman; 1.1. le 7 octobre 2023; 2. Charles Enderlin; 2.1. le 7 octobre 2023; Conclusion: a) le Hamas: pur produit d’Israël!...; b) terrorisme israélien; c) Israël et le Hamas: deux frères siamois!...; d) machiavélisme israélien; Notes.
Introduction: Auschwitz ou Gaza: du pareil au même…
Auschwitz ou Gaza: du pareil au même, sauf que le peuple juif victime hier dans la Shoah est devenu l’État d’Israël bourreau aujourd’hui à Gaza. Les Juifs massacrés hier à Auschwitz et dans les autres camps de concentration nazis sont devenus aujourd’hui les Palestiniens massacrés dans le camp de concentration israélien de Gaza.
Netanyahou savait parfaitement ce qui allait se passer le 7 octobre 2023, et ça faisait totalement son affaire car ça lui donnait la possibilité de raser Gaza et d’expulser les Gazaouis. Il n’a donc rien fait pour empêcher cette attaque du Hamas.
Ce n’était certes pas là la première magouille de l’extrême-droite criminelle et fasciste israélienne en faveur du Hamas. Michel Drac, commentant un livre de Ronen Bergman, ainsi que Charles Enderlin ont déjà décrit nombre de stratégies passées de Netanyahou ou de la droite israélienne en faveur du Hamas.
Tous les morts du 7 octobre 2023 sont autant redevables à Netanyahou ou à Israël qu’au Hamas.
L’Occident a encouragé hier le sionisme juif qui est devenu du terrorisme dans le cadre des massacres et des expulsions de la Nakba de 1948; et il encourage aujourd’hui le terrorisme israélien qui massacre les Palestiniens de Gaza dans le cadre d’un autre nettoyage ethnique.
Auschwitz ou Gaza, du pareil au même… Netanyahou ou Hitler, du pareil au même… Biden, Trump et l’Occident ou Netanyahou, du pareil au même…, sauf que Trump a depuis peu commencé à prendre ses distances avec Netanyahou! (1)
1. Michel Drac / Ronen Bergman
Voici quelques extraits d’une vidéo de l’essayiste français Michel Drac diffusée en 2018 sur sa chaîne YouTube et intitulée Rise and kill first (Ronen Bergman) (2), qui montrent sans équivoque le manège frauduleux récurrent et terroriste de Netanyahou ou de la droite israélienne en faveur du Hamas dans les années 90 (tous les caractères gras sont de moi):
1:02:36 à 1:03:43:
En 1996, le Hamas organise une grande campagne d’attentats-suicides. Le Shin Bet [service israélien de renseignement ou de sécurité intérieur; le Mossad est le service de renseignement ou de sécurité extérieur] est en face de problèmes organisationnels […] et ne parvient pas à enrayer cette dynamique; mais avait-il vraiment envie de l’enrayer étant donné que nous allons avoir à partir de là un nouveau Premier ministre israélien qui s’appelle M. Benjamin Netanyahou [Premier ministre de 1996 à 1999, de 2009 à 2021 et depuis décembre 2022], et il est très clair, quand on étudie les sondages pré-électoraux, que M. Netanyahou n’aurait pas pu gagner les élections si cette campagne d’attentats n’avait pas été conduite par le Hamas. C’est au fur et à mesure que Shimon Peres [Premier ministre en 1977 (intérim), de 1984 à 1986 et de 1995 à 1996], le Premier ministre depuis l’assassinat de Rabin, échoue à arrêter cette campagne de bombes que M. Netanyahou monte dans les sondages, jusqu’à gagner finalement les élections et à devenir Premier ministre. Il est d’ailleurs assez intéressant de noter que, une fois M. Netanyahou Premier ministre, la campagne d’attentats a cessé pendant presque un an. Pour quelle raison? Bien sans doute parce qu’un des objectifs du Hamas c’était de saboter le processus de paix, et que justement c’était ce que M. Netanyahou faisait. De sorte qu’on peut se demander s’il n’y pas eu une sorte d’alliance objective entre le Likoud [parti politique] de Benjamin Netanyahou [chef du Likoud de 1993 à 1999 et depuis 2005] et le Hamas dans ces années-là.
2:03:41 à 2:03:56:
On a vu comment Benjamin Netanyahou, ou disons en tout cas les milieux de l’extrême-droite sioniste ont tout fait pour enclencher la mécanique qui allait conduire d’abord à l’assassinat de Yitzhak Rabin, ensuite à une grande vague d’attentats commise par le Hamas.
1:56:26 à 1:57:12:
Lorsque au contraire la direction politique israélienne considérera qu’elle a intérêt à faire la guerre, il va s’agir de soutenir au sein de la coalition des adversaires les fractions les plus déterminées. […] Ce n’est pas […] un hasard si on voit, dans les années 90, le renseignement israélien s’attarder trop longtemps sur l’OLP et ne pas combattre suffisamment le Hamas. M. Bergman ne le dit pas, mais on peut supposer que c’était une stratégie délibérée. Comme la droite israélienne voulait en réalité la montée aux extrêmes, elle a délibérément favorisé le Hamas.
2:08:29 à 2:08:40:
On l’a vu aussi, ç’a été dans les années 90 une politique délibérée de la part de la communauté du renseignement israélien de favoriser certaines tendances extrémistes pour enclencher une montée aux extrêmes.
1:08:34 à 1:09:17:
[…] le 31 juillet 2001, la force de défense israélienne tue, avec une frappe par drone, un certain Jamal Mansour, un leader étudiant membre de la branche politique du Hamas. Le problème c’est que quelques semaines plus tôt, ce monsieur Mansour avait personnellement pris position contre l’utilisation des kamikazes par la branche armée du Hamas, et appelé à une pause dans la campagne d’attentats. Alors le Shin Bet se défendra en prétendant ne pas avoir été informé de cette déclaration, mais ça paraît incroyable dans la mesure où elle avait été largement répercutée dans la grande presse. En fait, tout s’est passé comme si les durs israéliens avaient délibérément ciblé un modéré au sein du Hamas comme pour déblayer le terrain devant les extrémistes du Hamas afin que la montée aux extrêmes puisse se poursuivre.
1.1. le 7 octobre 2023
Les citations susmentionnées concernent principalement les années 90, où Netanyahou a été Premier ministre de 1996 à 1999 et chef du Likoud de 1993 à 1999.
Mais il est encore aujourd’hui Premier ministre depuis décembre 2022, en fait même depuis 2009 sauf de juin 2021 à décembre 2022; et il n’a certainement pas cessé d’utiliser cette politique ou stratégie ou magouille terroriste de favoriser le Hamas pour provoquer une montée aux extrêmes.
L’attentat du 7 octobre 2023 a de toute évidence été carrément favorisé par l’extrême-droite israélienne dirigée par Netanyahou, dans le but de raser ultérieurement Gaza et d’expulser les Gazaouis. (3)
Le tragique et horrible résultat de ce terrorisme israélien, qui a délibérément favorisé le terrorisme du Hamas, est le génocide actuel en cours des Palestiniens de Gaza par Israël après le massacre de civils israéliens et la prise d’otages par le Hamas.
2. Charles Enderlin
L’auteur et ancien journaliste franco-israélien Charles Enderlin a dévoilé dans son livre Le Grand Aveuglement, publié par Albin Michel en 2009 et republié en automne 2024 (nouvelle édition mise à jour et augmentée), et au cours de maintes interviews à quel point les Premiers ministres Ariel Sharon et Benyamin Netanyahou ont secrètement favorisé le Hamas.
Toute la présente section donne un résumé de ses explications dans les interviews suivantes (sauf pour un commentaire de ma part mis entre crochets) (4):
Réel média (Neuilly-sur-Seine, France), Comment Netanyahou a (secrètement) favorisé le Hamas, YouTube, 4 avril 2025, durée: 14 min 14 s.
Akadem (Paris), Charles Enderlin: le 7 octobre, un immense coup de com’ du Hamas, YouTube, 26 novembre 2024, durée: 35 min 11 s.
Pascal Boniface (Paris), J’ai lu… « Le Grand Aveuglement » par Charles Enderlin, YouTube, 11 octobre 2024, durée: 17 min 0 s.
Blast (Paris), Netanyahou a favorisé le Hamas pour empêcher un État palestinien, YouTube, 3 novembre 2023, durée: 1 h 1 min 49 s.
Voici les explications d’Enderlin.
Première étape: Sharon a fait évacuer, en 2005, les colonies israéliennes de Gaza non pas pour aller vers la paix, mais pour que ce territoire devienne ultérieurement contrôlé par le Hamas et séparé de la Cisjordanie et de l’Autorité palestinienne présidée par Yasser Arafat jusqu’à sa mort en 2004 puis par Mahmoud Abbas.
Or, c’est exactement ce qui est arrivé.
Deuxième étape: Après avoir retiré les colonies et l’armée israéliennes, Sharon a accepté que le Hamas présente des candidats aux élections législatives palestiniennes de 2006. Des sondages montraient que le Hamas pourrait gagner, et cette décision de Sharon équivalait à laisser possiblement entrer le loup dans la bergerie. En même temps, Sharon et Ehud Olmert (Premier ministre suppléant et ministre) ont délibérément refusé de renforcer la police palestinienne de Gaza qui avait été affaiblie par la seconde Intifada. Le Hamas a gagné ces élections aux dépens du parti politique Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Troisième étape: Une guerre civile a ensuite commencé entre le Hamas et le Fatah; et, en 2007, le Hamas a pris le contrôle total de la bande de Gaza après que le Premier ministre israélien d’alors, Ehud Olmert, succédant à Sharon tombé gravement malade, eut délibérément refusé encore une fois toutes les demandes d’aide d’Abbas et d’autres pour un renforcement de la police palestinienne de Gaza.
L’idée derrière cet appui au Hamas est que la droite israélienne (et les sionistes religieux israéliens) était complètement opposée à la création d’un État palestinien aux côtés de l’État d’Israël, et qu’elle préférait ainsi favoriser le Hamas islamiste qui était lui aussi complètement opposé à cette solution. Les deux parties voulaient chacune la Palestine au complet et non deux États côte à côte.
La droite israélienne préférait donc totalement avoir à combattre le Hamas plutôt que de négocier pour la paix et deux États côte à côte avec l’Autorité palestinienne dirigée par Arafat ou Abbas, qui étaient favorables à cette solution à deux États.
Cette communauté de vues entre la droite israélienne et le Hamas était parfaitement visible pendant toute la période des accords d’Oslo signés en 1993.
D’une part, il y avait des manifestations gigantesques par la droite nationaliste, les colons, etc., avec à leur tête Netanyahou, pour s’opposer à ces accords de paix; et c’est d’ailleurs l’un de ces extrémistes qui a assassiné, en 1995, le Premier ministre Yitzhak Rabin qui avait signé ces accords.
D’autre part, le Hamas, prenant prétexte du massacre de musulmans en 1994 au tombeau des Patriarches par le terroriste juif Baruch Goldstein, commettait régulièrement des attentats-suicides lui aussi pour faire avorter ces accords.
Quatrième étape: Il fallait maintenant s’assurer que le Hamas ait le financement qu’il faut pour diriger Gaza, c’est-à-dire payer les fonctionnaires, les combattants, etc.
Netanyahou, redevenu en 2009 Premier ministre, a continué dans le même sens que Sharon – sauf que ce dernier travaillait quand même à affaiblir la direction du Hamas, faisant ainsi tuer son chef Ahmed Yassine, alors que Netanyahou a interdit que soient liquidés les chefs militaires du Hamas.
Netanyahou a donc, à la suite de Sharon et d’Olmert, tout fait pour favoriser secrètement le Hamas à Gaza.
Il a ainsi interdit au Mossad d’intercepter, de bloquer quoi que ce soit du financement que le Hamas recevait de diverses sources via le Qatar ou la Turquie. Enderlin indique qu’il s’agit de milliards de dollars, qui ont servi à payer les salaires des quelque 30 000 combattants du Hamas, leur équipement militaire comme des kalachnikovs, la construction de 500 kilomètres de tunnels souterrains à un coût de 100 000 $ le kilomètre, etc.
Tout ça a été rendu possible par Netanyahou qui a laissé le financement du Hamas entrer à Gaza.
Dans cette situation où Israël combattait officiellement le Hamas (tout en le favorisant secrètement), il ne pouvait en aucun cas y avoir de création d’un État palestinien.
Le Mossad avait donc ordre de ne pas toucher du tout au financement du Hamas ni au Hamas lui-même. Il n’avait de fait aucun budget pour l’infiltrer, alors qu’au contraire il bénéficiait d’un budget énorme pour infiltrer le Hezbollah au Liban, ce qui a donné entre autres l’affaire des bipeurs et des talkies-walkies piégés. Enderlin parle ici d’un budget de milliards de dollars pour infiltrer le Hezbollah et préparer une offensive contre lui.
Les gouvernements israéliens de Sharon et de Netanyahou ont donc au plus haut point favorisé l’émergence du Hamas et son contrôle total de la population de Gaza.
Pascal Boniface, dans son entrevue avec Enderlin diffusée le 11 octobre 2024, a résumé toute cette situation par une seule phrase qu’il a tirée du livre d’Enderlin Le Grand Aveuglement: « En 2019, Netanyahou a déclaré devant des députés du Likoud que toute personne qui veut empêcher la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et aussi le transfert de fonds vers le Hamas. (5) »
[Netanyahou a déclaré ça en 2019!, quatre ans à peine avant le 7 octobre 2023!… Ça montre vraiment on ne peut plus clairement toute sa responsabilité dans cet attentat!
Ça confirme aussi en grande partie les explications d’Enderlin, selon lesquelles, de l’évacuation des colonies de Gaza par Sharon en 2005 jusqu’à l’attentat du 7 octobre 2023 (presque vingt ans), le Hamas a été, de façon ininterrompue, complètement favorisé par Israël!
Mais, en fait, comme on le verra plus loin, le Hamas a carrément été favorisé par Israël depuis sa création même, soit bien avant 2005…]
Enderlin a parfaitement résumé, dans son entrevue avec Blast diffusée le 3 novembre 2023, cette responsabilité de Netanyahou, et du même coup celle des politiciens français de droite et des personnalités de la communauté juive qui ont soutenu et qui soutiennent encore Netanyahou et sa politique:
En mars 2019, à des députés du Likoud, Benjamin Netanyahou – et c’est filmé et c’est répété dans la presse israélienne –, Benjamin Netanyahou explique: « Si nous voulons empêcher l’État palestinien, il faut autoriser le financement du Hamas, c’est notre statégie. » Et si le Hamas est devenu la force militaire qui a commis les massacres du 7 octobre, c’est grâce au feu vert donné par Benjamin Netanyahou pour le financement de cette organisation. Parce que si on autorise, si Israël autorise les Qataris [à apporter au Hamas des valises contenant des millions de dollars], il va pas aller commencer à regarder d’où le Hamas reçoit d’autres fonds. Donc jamais par exemple, tout en hurlant « L’Iran aide le Hamas », eh bien jamais les Israéliens nous ont sorti un décompte précis des sommes qui viennent d’Iran et qui vont au Hamas. Donc c’est ça, voilà. Et je n’arrête pas de dire que les hommes politiques français de droite, les personnalités de la communauté juive qui ont soutenu et qui soutiennent encore Benjamin Netanyahou et sa politique ont en fait soutenu le financement du Hamas, et devraient demander pardon aux victimes du 7 octobre. (6)
Enderlin reprend cette critique pour répondre à la France dont la position est que:
« […] rien ne doit empêcher Israël de se défendre. La France aujourd’hui soutient pleinement Israël, seule démocratie dans la région. »
C’est exactement ce que je [Enderlin] considère comme scandaleux, parce que soutenir la droite israélienne, soutenir la politique de Netanyahou, c’est soutenir le financement du Hamas et donc les massacres du 7 octobre. Donc, ces gens-là continuent une politique qui a mené à la pire guerre à laquelle on assiste aujourd’hui depuis 48 dans la région. (7)
2.1. le 7 octobre 2023
Enderlin considère que Netanyahou ne s’attendait pas à l’attaque du 7 octobre, qu’il a été surpris par cette attaque. Comme on l’a vu plus haut, il a expliqué que les services de renseignement israéliens avaient été interdits par Netanyahou d’infiltrer le Hamas et de lui nuire, donc ils ne pouvaient savoir ce qui allait se produire.
Cette prise de position d’Enderlin apparaît très discutable, car c’est avéré que le gouvernement de Netanyahou a été prévenu à plus d’une reprise de cette attaque, entre autres par le gouvernement égyptien. Le gouvernement états-unien a d’ailleurs confirmé qu’Israël avait bel et bien été averti par l’Égypte. En fait, Israël était même depuis longtemps (plus d’un an) informé de la façon dont cette attaque allait précisément être menée. (8)
Une réaction du gouvernement israélien a été que, par erreur, ces informations n’ont pas été prises au sérieux. Cette explication apparaît encore on ne peut plus faible. Netanyahou a laissé passer des milliards de dollars de financement pour le Hamas, qui a ainsi évidemment pu devenir une force militaire (de quelque 30 000 combattants équipés de kalachnikovs), mais il n’a pas cru que le Hamas serait capable d’une attaque de l’envergure du 7 octobre?
Enderlin explique lui-même que les caméras israéliennes de surveillance de Gaza ont entièrement capté l’entraînement du Hamas préparant l’attaque du 7 octobre, et même que cet entraînement a été mis sur YouTube par le Hamas!... Mais les responsables militaires israéliens ont jugé que ce n’était pas important, que ce n’était qu’un banal exercice d’entraînement…
Voici les explications d’Enderlin:
Avant octobre de cette année [2023], les services israéliens voyaient – c’était même diffusé sur YouTube par le Hamas – voyaient le Hamas en train de préparer la destruction de la barrière électronique qui était sur le terrain, comment prendre des Israéliens prisonniers, comment faire sauter une position, les Israéliens voyaient tout cela sur le terrain, les militaires avertissaient leurs supérieurs qui disaient non, c’est de l’exercice, c’est pas important […]. (9)
Désolé, mais c’est plus réaliste de conclure que le Hamas savait évidemment d’avance que les caméras israéliennes capteraient cet entraînement, que les responsables militaires israéliens n’en tiendraient délibérément aucun compte, et qu’ils laisseraient ensuite délibérément l’attaque prévue se perpétrer sans rien faire pour la prévenir…
Israël ou Netanyahou est autant responsable que le Hamas de cet attentat du 7 octobre 2023.
Conclusion
Les explications de Michel Drac et de Charles Enderlin nous font comprendre que le 7 octobre 2023 est l’aboutissement ultime, la « consécration tragique », de toutes les magouilles terroristes de Sharon et de Netanyahou. Parce que ces derniers ont systématiquement et incroyablement favorisé le Hamas, cette organisation a fini par se renforcer jusqu’à pouvoir produire le 7 octobre 2023.
D’autre part, on peut aisément croire que la droite israélienne rêvait d’obtenir un prétexte parfait pour pouvoir « se débarrasser » des Palestiniens de Gaza, et qu’elle s’est servie du Hamas dans ce but. Netanyahou n’allait ainsi sûrement pas empêcher l’attaque du 7 octobre 2023 du Hamas, qui lui donnait enfin sur un plateau d’argent cette possibilité de faire un nettoyage ethnique à Gaza.
Tout le monde a d’ailleurs bien vu depuis le 7 octobre 2023 à quel point Netanyahou se fiche complètement des otages du Hamas. Lui et les autres terroristes de son gouvernement n’en ont que pour la destruction de Gaza et la fin des Gazaouis, tout en déclarant cependant avec hypocrisie qu’ils ne veulent que la destruction du Hamas et la libération des otages (dont nombre d’entre eux se sont faits tuer par les bombardements israéliens…).
Les massacres de civils israéliens du 7 octobre et les otages pris par le Hamas servent à Israël de prétextes commodes pour réaliser cet objectif de nettoyage ethnique de Gaza.
Sharon a retiré en 2005 l’armée et les colonies israéliennnes de Gaza non pas pour aller vers la paix mais pour que le Hamas puisse ultérieurement prendre le contrôle de Gaza, ce qui s’est effectivement produit au détriment du Fatah de Mahmoud Abbas qui présidait l’Autorité palestinienne et qui était en faveur de négociations de paix.
Netanyahou, redevenu Premier ministre en 2009, a continué dans le même sens que Sharon, en renforçant encore et toujours le Hamas. Il a ainsi laissé passer des milliards de dollars de financement pour cette organisation.
Ce renforcement incroyable, systématique et ininterrompu du Hamas depuis 2005 ne pouvait manquer de produire tôt ou tard un événement du genre du 7 octobre 2023.
Le Hamas a toujours accepté cette aide secrète, et s’est de fait progressivement renforcé jusqu’à pouvoir produire ce 7 octobre.
Il a accompagné cette attaque de massacres de civils israéliens en sachant bien qu’Israël ferait en retour des massacres de Gazouis au centuple ou mille fois pire, ce qui susciterait à l’international une indignation totale et un soutien jamais atteint jusque-là à la cause palestinienne.
Enderlin rappelle que le Hamas avait, pendant la guerre de Gaza de 2014, refusé à neuf reprises une proposition de cessez-le-feu de la part de Netanyahou (qui ne voulait alors absolument pas de cette guerre et qui voulait absolument que ça se calme), parce qu’il avait justement constaté que les massacres de Palestiniens à Gaza par l’armée israélienne suscitaient dans la communauté internationale une montée du soutien aux Palestiniens et des condamnations envers Israël.
À partir de là, Enderlin se dit convaincu que le Hamas a délibérément massacré des civils israéliens le 7 octobre 2023 afin de provoquer une colère terrible des Israéliens et une réaction des plus violentes de l’armée israélienne, résultant en des massacres massifs de Gazaouis qui ne pourraient manquer de scandaliser automatiquement l’opinion internationale et de susciter un soutien des plus élevés aux Palestiniens.
Ce scénario convenait parfaitement à la droite israélienne qui s’était de toute façon toujours fichée des innombrables condamnations d’Israël par l’ONU, et qui ne s’est effectivement pas privée de massacrer à un niveau inimaginable les Palestiniens de Gaza.
a) le Hamas: pur produit d’Israël!...
Yasser Arafat, alors qu’il était président de l’Autorité palestinienne, avait constaté que non seulement Israël favorisait le Hamas mais qu’il avait même favorisé la création du Hamas, dans le but que cette organisation s’oppose à l’OLP (Organisation de libération de la Palestine, présidée alors par Arafat et dont le Fatah faisait et fait encore aujourd’hui partie).
Arafat comprenait ça déjà en 2001, donc bien avant le retrait des colonies et de l’armée israéliennes de Gaza en 2005 et tout ce qui s’en est suivi:
Celui-ci [Arafat] déclare dans une interview au Corriere della Sera, en décembre 2001, que le gouvernement israélien a favorisé la création du Hamas, par le biais de subventions budgétaires; le même mois, dans L’Espresso, il précise que l’objectif d’Israël « était de créer une organisation hostile à l’OLP ». (10)
Cette idée selon laquelle le Hamas a été favorisé et même créé par Israël a en fait maintes fois été évoquée.
Par exemple, un article de l’Humanité du 14 décembre 2001 cité par Wikipédia, signé par Hassane Zerrouky et intitulé « Palestine Hamas, le produit du Mossad », nous informe sur ce point et sur beaucoup d’autres éléments touchés dans le présent texte:
[…] On ne le dit pas assez, c’est bien Israël qui a, au fond, créé le Hamas, « en pensant, assure Zeev Sternell, historien, professeur à l’université hébraïque de Jérusalem, que c’était intelligent de jouer les islamistes contre l’OLP ».
Quand au début des années soixante-dix, Ahmed Yassine, de retour du Caire, fonde une association islamique de bienfaisance, Golda Meir, alors premier ministre d’Israël, escompte ainsi dresser un contrepoids au Fatah d’Arafat. « Les associations islamiques et l’université recevaient tous les encouragements du gouvernement militaire » en charge de l’administration de la Cisjordanie et de Gaza, écrivait en octobre 1987, l’hebdomadaire israélien, Koteret Rashit, cité par le Monde du 18 novembre 1987, ajoutant qu’elles « étaient autorisées à faire venir de l’argent de l’étranger ». […] Koteret Rashit ajoutait: « Le gouvernement militaire était convaincu que ces activités affaibliraient l’OLP et les organisations de gauche à Gaza. » […] Et c’est ainsi, grâce au Mossad, que les islamistes ont tissé leur toile, à l’ombre d’une répression impitoyable frappant les militants du Fatah et de la gauche palestinienne.
[…] Et quand débute l’Intifada, en octobre 1987, laquelle a pris au dépourvu les islamistes, ceux-ci décident de prendre le train en marche, créant le 14 décembre 1987, sans être inquiété, le Hamas (Mouvement de la résistance islamique). […]
Il [Yassine] est en détention quand, en septembre 1993, sont signés les accords d’Oslo. Le Hamas les rejette. […] Il va tout faire pour torpiller les accords. Il sera aidé par Israël qui applique avec beaucoup de réticence les accords de paix, et ce, du vivant même de Rabin. Le Hamas se lance alors dans une campagne d’attentats obéissant à un calendrier politique précis – veille de rencontre entre négociateurs palestiniens et israéliens ou de réunion du Conseil national palestinien qui allait décider de la reconnaissance d’Israël… – permettant ainsi à la droite israélienne de revenir au pouvoir en mai 1996.
En 1997, contre toute attente, Netanyahu libère Cheikh Ahmed Yassine pour « raison humanitaire », au moment même où de concert avec Bill Clinton, ils exigent tous deux d’Arafat de mettre au pas le Hamas. Une libération qualifiée par Yossi Sarid, député de gauche, de « machiavélisme à la petite semaine ». En fait, Netanyahu savait qu’il pouvait compter, encore une fois, sur les islamistes pour torpiller les accords d’Oslo. Pis, après avoir expulsé Yassine vers la Jordanie, il l’autorise à retourner à Gaza où il est accueilli en héros en octobre 1997.
Arafat est désemparé. […] En revanche, à l’issue de sa tournée dans ces mêmes pays et en Iran, entre février et avril 1998, Cheikh Yassine récolte plusieurs centaines de millions de dollars, au point que, dit-on, le budget du Hamas est supérieur à celui de l’Autorité palestinienne. […] Et là, également, Israël n’a rien fait pour interdire l’entrée de cette manne financière dans les territoires occupés.
Le Hamas a bâti sa force en se nourrissant des échecs successifs du processus de paix, échecs auxquels il a contribué de concert avec Israël qui a multiplié les entraves à l’application des accords d’Oslo. En poursuivant sa politique du pire, le Hamas remplit ainsi la fonction pour laquelle il a été créé: empêcher l’avènement d’un État palestinien. En cela, il est sur la même longueur d’onde qu’Ariel Sharon. (11)
Ce texte d’Hassane Zerrouky publié par l’Humanité en 2001 nous fait comprendre que toutes les magouilles pour favoriser le Hamas utilisées par Israël dans les années 90, 2000, 2010 et jusqu’au 7 octobre 2023 étaient en fait déjà utilisées par Israël dans les années 70 et 80!, depuis aussi loin que Golda Meir!, qui a été Première ministre d’Israël de 1969 à 1974...
Donc, en incluant l’association islamique de Yassine qui a précédé le Hamas (« Mouvement de résistance islamique ») et qui est à l’origine de sa création en 1987 (12), ça fait carrément un demi-siècle qu’Israël favorise le Hamas!, à savoir du début des années 70 jusqu’au 7 octobre 2023!...
Mais Netanyahou a quand même le culot et l’hypocrisie de décrire cette organisation comme le Mal absolu sans jamais préciser que ce Mal absolu est le pur produit d’Israël!...
Sans l’aide du gouvernement israélien, qu’il soit de gauche comme avec Meir du Parti travailliste, ou de droite comme avec Sharon, Olmert ou Netanyahou du Likoud, le Hamas n’aurait jamais contrôlé Gaza ni même existé. Ainsi, un État palestinien aurait pu depuis longtemps être créé en Palestine, compte tenu que l’OLP d’Arafat était favorable depuis aussi loin que 1988 à la solution à deux États; et jamais l’attentat du 7 octobre ne se serait produit.
b) terrorisme israélien
L’État d’Israël a délibérément produit et incroyablement favorisé le Hamas, et il est ainsi au moins aussi terroriste que lui. Il a obtenu ce qu’il voulait, à savoir aucun État palestinien; et il s’aligne maintenant de façon radicale sur le nettoyage ethnique de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.
Le terrorisme sioniste de la Nakba de 1948 est tout naturellement devenu du terrorisme israélien. Toute l’histoire du sionisme et de l’État d’Israël n’est que ça: du terrorisme contre les Palestiniens. Le terrorisme de la Nakba de 1948 n’a jamais arrêté. Mais il atteint aujourd’hui des sommets qui accompagnent certes ceux du nazisme.
Le monde entier voit aujourd’hui le carnage inhumain causé par Israël à Gaza; tout comme il constate que les colons juifs en Cisjordanie occupée sont carrément des terroristes assistés de l’armée israélienne, qui volent les terres et les maisons des Palestiniens tout en commettant de violents pogroms contre eux, de façon à les faire fuir tout comme dans les expulsions de la Nakba de 1948.
Netanyahou, au pouvoir de 1996 à 1999, était heureux des attentats du Hamas dans les années 90 qui nuisaient aux négociations de paix après les accords d’Oslo, et qui lui ont permis de prendre le pouvoir en 1996. Il était heureux, après son retour au pouvoir en 2009, de poursuivre la politique de Sharon et de continuer encore et toujours à renforcer le Hamas terroriste. Et il est des plus heureux aujourd’hui encore de l’attentat du 7 octobre 2023 du Hamas, qui non seulement nuit évidemment encore et toujours à des négociations de paix, mais qui lui permet en plus et surtout de procéder à une nouvelle Nakba à Gaza et même à un génocide des Gazaouis.
c) Israël et le Hamas: deux frères siamois!...
Ce n’était même pas nécessaire qu’il y ait une collusion directe entre Netanyahou et le Hamas pour l’attentat du 7 octobre 2023. Après un demi-siècle de collusion indirecte illicite entre Israël et le Hamas, ces deux parties étaient comme deux frères siamois, chacun comprenant ou devinant parfaitement comment l’autre allait réagir à tel ou tel événement.
Ainsi, le Hamas savait sans l’ombre d’un doute que Netanyahou ne s’opposerait en aucun cas à cet attentat qui lui permettrait ensuite de massacrer à une échelle industrielle les Palestiniens de Gaza.
Dans cette situation, l’État d’Israël représenté par Netanyahou se fichait des victimes israéliennes qui surviendraient lors de l’attentat, ainsi que du sort des otages que prendrait le Hamas; et le Hamas non seulement se fichait des innombrables victimes gazaouies qui ne manqueraient pas de tomber dans la riposte israélienne, mais même en fait les souhaitait.
Ainsi, au sujet des Gazaouis massacrés après cet attentat du 7 octobre 2023, Enderlin expliquait à Blast, quelques semaines à peine après le début de ces massacres (interview diffusée le 3 novembre 2023): « C’est terrible. Cela correspond d’ailleurs probablement à ce que cherchait le Hamas: avoir un grand nombre de victimes civiles gazaouies. Jamais le Hamas n’a tenu compte de sa population civile, jamais, jamais, dans aucun combat. (13) »; « […] le Hamas a eu la réaction qu’il attendait d’Israël. (14) »; « […] je ne sais plus quel dirigeant du Hamas hier encore a annoncé qu’ils étaient prêts à répéter les massacres du 7 octobre quels qu’ils soient. (15) »
d) machiavélisme israélien
Wikipédia et Wikipedia confirment totalement les explications d’Enderlin selon lesquelles Netanyahou a dans le passé délibérément favorisé le Hamas au détriment du Fatah et de l’Autorité palestinienne, dans le but d’empêcher la création d’un État palestinien.
On peut citer par exemple l’article « Attaque du Hamas contre Israël d’octobre 2023 »:
Yahya Sinwar – libéré en 2011 dans le cadre de l’échange de prisonniers avec Gilad Shalit (47) – annonce alors qu’il renonce à la lutte violente (48), et aurait fait parvenir un billet à Benyamin Netanyahou où il aurait écrit en hébreu « Risque calculé » (49). Celui-ci table dès lors sur une statégie de favorisation du Hamas, non-légitime aux yeux de la communauté internationale, afin d’accentuer les divisions entre le Hamas et Fatah, et empêcher ainsi la création d’un État palestinien; le gouvernement israélien qu’il mène reconnaît de facto la souveraineté du Hamas sur Gaza, permet aux aides qataries de lui parvenir, et accorde 20 000 permis de travail aux habitants de Gaza (50).
Les affrontements ultérieurs entre Israël et le Hamas – dont la crise israélo-palestinienne de 2021 […] –, ne modifient pas fondamentalement cette conception, et les représailles israéliennes visent à affaiblir le Hamas plutôt qu’à l’éliminer. (16)
L’article « Hamas » de Wikipedia (anglais) est tout aussi catégorique:
Benjamin Netanyahu avait été le Premier ministre d’Israël pendant la majeure partie des deux décennies précédant la guerre de Gaza [celle qui est en cours depuis le 7 octobre 2023] et a été critiqué pour avoir défendu une politique de renforcement du Hamas à Gaza. (464) (465) (466) (467) Cette politique faisait partie d’une stratégie visant à saboter une solution à deux États en confinant l’Autorité palestinienne à la Cisjordanie et en l’affaiblissant, et à démontrer au public israélien et aux gouvernements occidentaux qu’Israël n’a pas de partenaire pour la paix. (468) (469) (17);
Dans un accord controversé, le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a soutenu les paiements du Qatar au Hamas pendant de nombreuses années, dans l’espoir que cela tranformerait le Hamas en un contrepoids efficace à l’Autorité palestinienne et empêcherait la création d’un État palestinien. (478) (473) (18).
D’autre part, au sujet de l’évacuation des colonies et de l’armée israéliennes de Gaza, stratégie proposée par Sharon en 2003, adoptée par la Knesset [Parlement israélien] en 2004 et mise en œuvre en 2005, l’article « Israeli disengagement from the Gaza Strip » indique clairement, tout comme l’a expliqué Enderlin, que l’objectif de Sharon n’était pas d’aller vers la paix, mais tout au contraire de ne pas aller vers la paix et la création d’un État palestinien:
Bernard Avishai [professeur adjoint à l’Université hébraïque de Jérusalem, professeur invité au Darmouth College (New Hampshire, États-Unis), et auteur d’ouvrages sur Israël] affirme que le retrait de Gaza visait à empêcher plutôt qu’à faciliter les négociations de paix: Sharon envisageait simultanément d’annexer Jérusalem, la vallée du Jourdain et les principales colonies comme Ma’ale Adumim et Ariel qu’il avait entre-temps développées, et ainsi d’isoler les Palestiniens de Cisjordanie sur un territoire représentant moins de la moitié de ce qui existait au-delà de la Ligne verte. (21) (19);
L’historien israélien Avi Shlaim […] affirme que le retrait visait à saper les accords d’Oslo en gelant le processus politique et en retardant indéfiniment les discussions sur un État palestinien. […] Shlaim écrit que, bien que Sharon ait déclaré que cette décision contribuait à la paix, il s’agissait d’une décision unilatérale qui servait principalement les intérêts nationaux d’Israël et ne préfigurait pas de nouveaux retraits ni de véritables efforts de paix. (13) (20);
En octobre 2004, le conseiller principal du Premier ministre Ariel Sharon, Dov Weissglass, a expliqué plus en détail la signification de la déclaration de Sharon:
L’importance du plan de désengagement réside dans le gel du processus de paix. Or, ce gel empêche la création d’un État palestinien et empêche toute discussion sur les réfugiés, les frontières et Jérusalem. De fait, tout ce projet d’État palestinien, avec tout ce qu’il implique, a été définitivement retiré de notre ordre du jour. Et tout cela avec autorité et permission. Avec la bénédiction présidentielle et la ratification des deux chambres du Congrès. C’est exactement ce qui s’est passé. Vous savez, le terme « processus de paix » est un ensemble de concepts et d’engagements. Le processus de paix, c’est la création d’un État palestinien, avec tous les risques sécuritaires que cela comporte. Le processus de paix, c’est l’évacuation des colonies, c’est le retour des réfugiés, c’est la partition de Jérusalem. Et tout cela est désormais gelé… Ce que j’ai convenu avec les Américains, c’est qu’une partie des colonies ne serait pas traitée du tout, et le reste ne le sera pas tant que les Palestiniens ne seront pas devenus des Finlandais. Voilà l’importance de ce que nous avons fait. (23) (21).
Ces explications de Weissglass ont évidemment « renforcé la position des critiques du plan, selon laquelle Sharon cherche intentionnellement à saboter le processus de paix. (133) (22) »
Les deux principales raisons données par le gouvernement israélien de Sharon pour le désengagement de Gaza étaient « le coût insoutenable des combats persistants et intenses avec le Hamas et d’autres organisations militantes palestiniennes; et les préoccupations démographiques liées à l’écart entre le taux de natalité israélien et le taux de natalité palestinien, ce dernier étant largement supérieur au premier (23) ».
En ce qui concerne la seconde raison:
Sharon a évoqué la justification démographique dans un discours public le 15 août 2005, jour du désengagement, comme suit: « […] Nous ne pouvons pas conserver Gaza indéfiniment. Plus d’un million de Palestiniens y vivent et leur nombre double à chaque génération. » (28) (29) Au même moment, Shimon Peres, alors vice-Premier ministre, déclarait dans une interview: « Nous nous désengageons de Gaza pour des raisons démographiques. » (29) (24)
Le Likoud ou la droite israélienne était majoritairement contre le désengagement. Netanyahou s’affichait contre, allant jusqu’à démissionner comme ministre du gouvernement de Sharon.
Le problème qui se posait au fond aux tenants radicaux du Grand Israël était que c’était impossible d’envisager un jour l’annexion de Gaza, car la population palestinienne gazouie était si nombreuse et se multipliait si rapidement que cela porterait carrément atteinte au caractère juif de l’État d’Israël.
Or, on constate aujourd’hui que Netanyahou est en train de « régler » ce problème en utilisant la même « solution finale » qu’en 1948: produire une Nakba à partir de massacres.
Compte tenu qu’Israël ne s’est pas seulement désengagé de Gaza mais qu’il a aussi totalement donné le contrôle de ce territoire au Hamas terroriste, et qu’il a aussi, qu’il s’agisse de Sharon, d’Olmert ou de Netanyahou, toujours systématiquement et sans interruption oeuvré à renforcer cette organisation, on peut se demander si ce que fait aujourd’hui Netanyahou n’était pas déjà, dès le début des années 2000, l’objectif ultime de Sharon dans le désengagement de Gaza et le renforcement systématique du Hamas. Est-ce qu’il envisageait ou planifiait déjà alors que le Hamas, à force d’être constamment favorisé, finirait sûrement un jour par être assez puissant pour produire un événement du genre du 7 octobre 2023, ce qui permettrait alors à Israël de riposter en massacrant les Gazaouis et en les expulsant comme dans la Nakba de 1948?
Mais, au fond, la seule véritable question qui se pose vraiment aujourd’hui est la suivante: Est-ce que le machiavélisme sanguinaire d’Israël égale ou surpasse celui d’Hitler?...
André Lafrenaie
18 mai 2025
Notes
1. L’ex-président des États-Unis Joe Biden faisait semblant de vouloir la paix entre Israël et le Hamas tout en livrant toutes les armes nécessaires à Israël pour ses massacres.
L’actuel président Donald Trump ne fait preuve d’aucune hypocrisie semblable mais assume plutôt ouvertement son inhumanité envers les Palestiniens de Gaza, en approuvant carrément les massacres repris par Israël depuis le 18 mars 2025.
Cependant, Trump a commencé, en avril et en mai, à s’éloigner de Netanyahou!
En avril, il a mené des pourparlers avec l’Iran en vue d’un accord sur le nucléaire iranien sans consulter Israël, lequel considère ce pays comme son ennemi juré et ne rêve que de l’attaquer pour détruire ses installations nucléaires.
Le 6 mai, il a conclu un accord de cessez-le-feu entre les États-Unis et les Houthis au Yémen, sans que ce cessez-le-feu s’applique aussi à Israël que les Houthis continuent d’attaquer.
Le 12 mai, le Hamas a libéré le dernier otage états-unien après des négociations directes avec les États-Unis sans coordination avec Israël.
Du 13 au 16 mai, Trump a effectué au Proche-Orient le premier grand voyage international de son second mandat sans arrêter en Israël ni rencontrer Netanyahou. Il a visité l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis en vue de conclure d’imposants accords commerciaux.
Enfin, le 13 mai, au cours de son voyage au Proche-Orient, il a annoncé en Arabie saoudite qu’il levait toutes les sanctions contre la Syrie, ce à quoi Israël s’opposait.
2. Ronen Bergman, journaliste d’investigation israélien, a publié en 2018 (traduction française en 2020) un livre sur les assassinats ciblés des services secrets israéliens durant toute l’histoire de l’État d’Israël, qui totaliseraient au moins 2700 en 70 ans d’existence:
Ronen Bergman, Rise and Kill First: The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations, Penguin Random House, 2018.
Ronen Bergman, Lève-toi et tue le premier. L’histoire secrète des assassinats ciblés commandités par Israël, trad. par Johan-Frédérik Hel Guedj, Grasset, 2020.
En novembre 2018, le blogueur et éditeur français Michel Drac a commenté ce livre dans une vidéo de sa chaîne YouTube:
Michel Drac, Rise and kill first (Ronen Bergman), YouTube, 13 novembre 2018, durée: 2 h 22 min 44 s.
https://www.youtube.com/watch?v=yjUNocN1fco
3. Le texte suivant, publié deux fois, porte principalement sur cette culpabilité flagrante de Netanyahou:
André Lafrenaie, « La guerre à Gaza. Fraudes à la base des guerres en Irak, en Ukraine ET À GAZA. Vidéo de Michel Drac: “Rise and kill first (Ronen Bergman)” », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 2 février 2024.
https://vigile.quebec/articles/fraudes-a-la-base-des-guerres-en-irak-en-ukraine-et-a-gaza
André Lafrenaie, « Fraudes à la base des guerres en Irak, en Ukraine ET À GAZA ». AgoraVox (Bruxelles), agoravox.fr, 3 février 2024.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/fraudes-a-la-base-des-guerres-en-252892
Ce texte cite quelques articles de presse montrant clairement que Netanyahou ne pouvait pas ignorer que l’attaque du 7 octobre 2023 allait se produire:
Georges Malbrunot, « Attaque du Hamas contre Israël: l’Égypte dit avoir averti Benyamin Netanyahou », Le Figaro (Paris), www.lefigaro.fr, 10 octobre 2023, mis à jour le 11 octobre 2023.
https://www.lefigaro.fr/international/attaque-du-hamas-contre-israel-l-egypte-dit-avoir-averti-benyamin-netanyahou-20231010
Le Parisien avec AFP, « Attaque du Hamas: Israël a bien été averti « trois jours » avant l’assaut, selon un élu américain », Le Parisien, www.leparisien.fr, 11 octobre 2023.
https://www.leparisien.fr/international/israel/attaque-du-hamas-israel-a-bien-ete-avertie-trois-jours-avant-lassaut-selon-un-elu-americain-11-10-2023-CVOE5AZBEND2HLKMR2U4PGJ4DU.php
L’Obs avec AFP, « Attaque du 7 octobre: Israël savait depuis plus d’un an ce que le Hamas préparait, selon le « New York Times », L’Obs (Paris), www.nouvelobs.com, 1er décembre 2023.
https://www.nouvelobs.com/monde/20231201.OBS81552/attaque-du-7-octobre-israel-savait-depuis-plus-d-un-an-ce-que-le-hamas-preparait-selon-le-new-york-times.html
4. Réel média (Neuilly-sur-Seine, France), Comment Netanyahou a (secrètement) favorisé le Hamas, YouTube, 4 avril 2025, durée: 14 min 14 s.
https://www.youtube.com/watch?v=1yT9rTUkKvU
Akadem (Paris), Charles Enderlin: le 7 octobre, un immense coup de com’ du Hamas, YouTube, 26 novembre 2024, durée: 35 min 11 s.
https://www.youtube.com/watch?v=w4dE3R6TZ_4
Pascal Boniface (Paris), J’ai lu… « Le Grand Aveuglement » par Charles Enderlin, YouTube, 11 octobre 2024, durée: 17 min 0 s.
https://www.youtube.com/watch?v=hYPJqONSEf0
Blast (Paris), Netanyahou a favorisé le Hamas pour empêcher un État palestinien, YouTube, 3 novembre 2023, durée: 1 h 1 min 49 s.
https://www.youtube.com/watch?v=trW9e2yPBtl
5. Pascal Boniface, « J’ai lu… « Le Grand Aveuglement » […] », 0:22 à 0:33.
6. Blast, « Netanyahou a favorisé le Hamas […] », 31:42 à 33:01.
7. Ibid., 55:02 à 55:39.
8. À ce sujet, on peut lire entre autres les articles de presse mentionnés à la note 3.
Également, un article de Wikipédia donne une liste d’informations et de signes avant-coureurs dont Israël a eu connaissance avant l’attentat:
« Attaque du Hamas contre Israël d’octobre 2023 », Wikipédia, fr.wikipedia.org, section « Contexte », sous-section « Israël à la veille de l’attaque » et section « Polémiques ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_Hamas_contre_Israël_d%27octobre_2023
En voici quelques extraits:
Section « Contexte », sous-section « Israël à la veille de l’attaque »
– « Le renseignement militaire a connaissance à partir du 19 septembre d’un projet d’assaut du Hamas, notamment dans le sud du pays, visant à prendre de 200 à 250 otages. »;
– « des agriculteurs israéliens remarquent pendant des mois des manœuvres et entraînements qui ont lieu près de la clôture de séparation avec Gaza »;
– « une soldate de l’unité 8200 et les observatrices en poste près de la frontière tentent en outre d’alerter leur hiérarchie ou leurs proches […] mais elles ne sont pas entendues »;
– « Le ministre égyptien du Renseignement déclare, trois jours après le début des hostilités, avoir prévenu le gouvernement israélien que « quelque chose de gros » était en préparation sans réaction de sa part »;
– « Le 6 octobre, le chef d’état-major […] et le chef du renseignement intérieur […] reçoivent des informations sur l’intention d’agir du Hamas mais décident de ne pas relever le niveau d’alerte, et aucune mesure n’est prise pour faire face à l’éventuelle agression »;
– Une enquête publiée le 1er décembre 2023 par le New York Times affirme que « des responsables israéliens ont obtenu le plan de bataille du Hamas pour l’attaque terroriste du 7 octobre plus d’un an avant qu’elle ne se produise ». Le quotidien américain s’appuie sur un document « d’environ 40 pages » émanant du Hamas, qui « a largement circulé parmi les dirigeants de l’armée et des services de renseignement israéliens;
– Selon le quotidien Haaretz, l’agence de renseignement intérieure israélienne, le Shin Bet, et les commandants militaires de Tsahal ont discuté d’une éventuelle menace contre le festival de musique Nova près du kibboutz Re’im quelques heures avant l’attaque, mais les organisateurs du festival n’ont pas été prévenus et l’armée n’a pas évacué le festival.
Section « Polémiques »
Certaines informations supplémentaires sont données dans cette section « Polémiques »:
– Selon une enquête du New York Times, publiée le 30 novembre 2023, le renseignement militaire israélien détenait depuis un an un document du Hamas détaillant les mêmes modalités que celles de l’attaque du 7 octobre. Ce document, connu sous le nom de code « Jericho Wall », circulait parmi la hiérarchie militaire israélienne sans qu’on sache s’il était connu de Benyamin Netanyahou. [Hum…, ce document décrivant un éventuel attentat sans précédent circulait depuis un an dans la hiérarchie militaire et Netanyahou pourrait n’en avoir jamais eu connaissance?...];
– « Un analyste de l’unité 8200, qui avait repéré en juillet des manœuvres d’entraînement du Hamas similaires à celles que décrivait le document, avait averti sans succès sa hiérarchie »;
– D’après des informations révélées en juin 2024 par la radio-télévision publique israélienne, le renseignement militaire israélien, l’unité 8200, avait connaissance trois semaines avant les attaques du 7 octobre 2023 d’un projet d’assaut du Hamas, dont le but était de prendre plusieurs centaines d’otages en Israël. Le mémo de l’unité 8200 mentionne que les entraînements des combattants du Hamas portaient sur l’attaque de bases militaires et le « transfert des soldats captifs aux commandants de compagnie ». Leur objectif étant de prendre « 200 à 250 otages ». Les autorités israéliennes ne semblent pourtant pas avoir pris de mesure pour prévenir cette attaque.
En conclusion, c’est absolument impossible de croire à des « erreurs de jugement » de tous les responsables israéliens sans exception: le Shin Bet, le Mossad, l’armée, le gouvernement, Netanyahou, etc., pour expliquer comment un tel attentat a pu se produire.
Les signes avant-coureurs et les informations dont a eu connaissance Israël avant cet attentat étaient multiples, de plusieurs sources crédibles, allaient tous dans le même sens et se confirmaient l’un l’autre, et ce depuis plus d’un an avant l’attentat.
La seule explication réaliste et valable est que la droite israélienne au pouvoir et dirigée par Netanyahou savait d’avance (depuis plus d’un an) que cet attentat allait se produire; et qu’elle le souhaitait à cent pour cent et comptait bien ne rien faire du tout pour l’empêcher, car ça lui permettrait ensuite d’avancer considérablement dans son projet fasciste de nettoyage ethnique de la Palestine.
Netanyahou, « aidé » par la présence du Hamas (et l’appui inconditionnel des États-Unis et de l’Occident en général), compte bien étirer la présente guerre jusqu’à l’achèvement de ce nettoyage ethnique…
On comprend ainsi aisément qu’il ait refusé « l’ouverture d’une commission d’enquête officielle sur le 7 octobre avant la fin de la guerre en cours à Gaza » (citation tirée de cette section « Polémiques » de l’article de Wikipédia). La « justice » israélienne le laisse décider de cela alors qu’il est le principal incriminé dans le fait que cet attentat du 7 octobre 2023 ait si facilement pu être perpétré…
Le monde entier doit faire pression pour que cette enquête démarre immédiatement. Il faut au plus vite vider cette question et ne pas attendre que Netanyahou place l’« humanité » devant le fait accompli d’une Nakba totale à Gaza ou d’un génocide total des Gazaouis. Le résultat de cette enquête serait automatiquement la destitution et l’emprisonnement de Netanyahou.
9. Blast, « Netanyahou a favorisé le Hamas […] », 34:30 à 35:06.
Ce résumé que donne Enderlin de l’entraînement du Hamas carrément diffusé sur internet avant même l’attentat concorde avec le résumé donné par Wikipedia:
Dans les mois précédant l’attaque, le Hamas a publié des vidéos de ses militants se préparant à attaquer Israël. Une vidéo diffusée en décembre 2022 montrait le Hamas s’entraînant à la prise d’otages, tandis qu’une autre vidéo le montrait en train de faire du parapente. (90) Le 12 septembre, le Hamas a publié une vidéo de ses combattants s’entraînant à franchir la frontière. (91)
« October 7 Hamas-led attack on Israel », trad. par Google, Wikipedia, en.wikipedia.org, section « Background », sous-section « Operational planning », note 90: « Murphy, Paul P.; John, Tara; Swails, Brent; Liebermann, Oren (October 13, 2023). "Hamas militants trained for its deadly attack in plain sight and less than a mile from Israel’s heavily fortified border“. CNN. […]. », note 91: « "Hamas practised in plain sight, posting video of mock attack weeks before border breach". CTV News. October 12, 2023. […]. ».
https://en.wikipedia.org/wiki/October_7_Hamas-led_attack_on_Israel
On comprend donc aisément que le Hamas était certain à cent pour cent qu’Israël n’empêcherait pas l’attentat en préparation de se produire, car ça ne l’inquiétait pas du tout de s’entraîner carrément en plein jour devant les caméras de surveillance d’Israël!, et de diffuser en plus ses entraînements sur internet!
10. « Yasser Arafat », Wikipédia, fr.wikipedia.org, section « Biographie », sous-section « De 1994 à 2001, le retour en Palestine », sous-sous-section « Relation avec le Hamas ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Yasser_Arafat.
11. Hassane Zerrouky, « Palestine Hamas, le produit du Mossad », l’Humanité (Saint-Denis, France), www.humanite.fr, 14 décembre 2001.
https://www.humanite.fr/monde/-/palestine-hamas-le-produit-du-mossad
Cet article est cité par Wikipédia:
« Hamas », Wikipédia, fr.wikipedia.org, note 94: « Hamas, le produit du Mossad [archive], L’Humanité, 14 décembre 2001. ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hamas
12. Voici plus de détails sur l’association islamique qui est à l’origine du Hamas:
Le mouvement Hamas a été fondé par l’érudit musulman palestinien Ahmed Yassine en 1987, après le déclenchement de la première Intifada contre l’occupation israélienne. Il est né de son association caritative islamique Mujama al-Islamiya de 1973, affiliée aux Frères musulmans. (28)
« Hamas », trad. par Google, Wikipedia, en.wikipedia.org, début de l’article, note 28: « Higgins, Andrew (24 January 2009). "How Israel Helped to Spawn Hamas" [« Comment Israël a contribué à engendrer le Hamas »]. The Wall Street Journal. […]. [l’extrait suivant de cet article, trad. par Google, fait partie de cette note 28:]
Lorsqu’Israël a rencontré pour la première fois les islamistes à Gaza dans les années 1970 et 1980, "ils semblaient concentrés sur l’étude du Coran, et non sur la confrontation avec Israël. Le gouvernement israélien a officiellement reconnu un précurseur du Hamas, Mujama Al-Islamiya, en enregistrant le groupe comme organisation caritative. Il a permis aux membres de Mujama de créer une université islamique et de construire des mosquées, des clubs et des écoles. Fait crucial, Israël est souvent resté à l’écart lorsque les islamistes et leurs rivaux palestiniens laïcs de gauche se sont affrontés, parfois violemment, pour exercer une influence à Gaza et en Cisjordanie. [Cette phrase a été soulignée par moi.] […].".
https://en.wikipedia.org/wiki/Hamas
Notons que cet article du Wall Street Journal du 24 janvier 2009 confirme nombre d’éléments de l’article de l’Humanité du 14 décembre 2001 cité à la note 11.
La citation qui suit décrit on ne peut mieux le favoritisme envers ce Centre islamique de Yassine et la répression de la gauche palestinienne laïque par Israël, et du même coup la coopération de Yassine avec les autorités israéliennes d’occupation:
En 1973, sous la direction d’Ahmed Yassine, est créé le al-Mujamma al islam (Centre islamique), qui se consacre à l’islamisation de la société palestinienne. […]
La création du Centre islamique est approuvée par l’administration militaire israélienne afin d’affaiblir la gauche palestinienne laïque (90). Ahmed Yassine défend alors une ligne de coopération avec les autorités d’occupation (91) tandis que l’opposition aux islamistes dans les territoires palestiniens est réprimée par les autorités israéliennes. Le chef spirituel du mouvement, Ahmed Yassine, était le favori des gouverneurs militaires qui, régulièrement, venaient lui rendre visite (92). Certains officiers israéliens critiquent le soutien de leur hiérarchie au mouvement islamiste mais ils ne sont pas écoutés (93).
« Hamas », Wikipédia, section « Histoire », sous-section « Années 1970-1980 », note 90: « Guillaume Deleurence, « Coment Israël a joué les apprentis sorciers avec le Hamas », sur Politis, 9 octobre 2023. », note 91: « L’isolement des vétérans de l’islamisme palestinien », Le Monde, 14 août 2022 […] », note 92: « Quand Israël favorisait le Hamas, par Charles Enderlin », Le Monde.fr, 3 février 2006. », note 93: « Dominique Vidal, « De l’irrésistible ascension du Hamas », sur Le Monde diplomatique, 1er janvier 2010 […] ».
Après avoir ainsi favorisé cette association islamique de Yassine et des Frères musulmans qui a créé le Hamas en 1987, le gouvernement israélien a carrément favorisé le Hamas lui-même:
Dans les années 1980, ils [les Frères musulmans] sont apparus comme un facteur politique puissant, défiant l’influence de l’OLP, dont ils avaient joué un rôle essentiel dans la création de la faction Fatah. (66) En décembre 1987, les Frères musulmans ont adopté une ligne plus nationaliste et activiste sous le nom de Hamas. (67) Le Hamas a d’abord été discrètement soutenu par Israël comme contrepoids à l’OLP laïque. (68) [Cette phrase a été soulignée par moi.]
« Hamas », trad. par Google, Wikipedia, section « History », note 66: « Filiu 2012, p. 55. » [section « References », sous-section « Sources », sous-sous-section « Books »: « Filiu, Jean-Pierre (Spring 2012). "The Origins of Hamas: Militant Legacy or Israeli Tool?". Journal of Palestine Studies. 41 (3): 54-70. […]. »], note 67: « Filiu 2012, p. 66. », note 68: « Khalidi, Raschid (2020). The Hundred Years War on Palestine. Metropolitan Books. p. 223. […]. ».
Donc, Israël a clairement favorisé l’association islamique de Yassine dès sa création en 1973. Puis, lorsque cette association a créé le Hamas en 1987, Israël a clairement continué son favoritisme envers cette nouvelle organisation.
Voici une description plus précise de ce favoritisme envers le Hamas, et du même coup de la répression israélienne contre la gauche palestinienne laïque, en l’occurrence le Fatah, jusqu’au retrait de Gaza en 2005:
De 1994 à 2004
……………………………………………………………………………...
Selon Anthony Cordesman, analyste au Center for Strategic and International Studies à Washington et ex-conseiller à la sécurité nationale du sénateur John McCain, « Israël a aidé directement le Hamas car les israéliens voulaient l’utiliser comme un contre-pouvoir au Fatah (110) ». Israël a assassiné des leaders du Fatah, forçant la direction de ce mouvement de déplacer sa direction à Beyrouth au Liban, et les a ensuite chassés en Tunisie, laissant ainsi le champ libre au Hamas. La CIA a participé à cet effort, lequel correspondait à sa large approche de soutien et d’armement de groupes fondamentalistes islamiques pour combattre l’Union soviétique en Afghanistan et ailleurs dans le monde, et dans ce cas pour miner le Fatah (111).
« Hamas », Wikipédia, section « Histoire », sous-section « De 1994 à 2004 », note 110: « http://www.upi.com/Business_News/Security-Industry/2002/06/18/Analysis-Hamas-history-tied-to-Israel/UPI-82721024445587 United Press International Analysis: Hamas history tied to Israel », note 111: « Robert Dreyfuss, Devil’s Game, Henry Holt and Company, New York, 2005, p. 207-213. ».
On comprend donc aisément que le désengagement de Gaza en 2005 n’était qu’une étape de plus – mais une étape « gigantesque »! –, pour renforcer encore et toujours le Hamas.
Le simple fait que Sharon ait effectué un retrait « unilatéral » de Gaza, c’est-à-dire sans aucune concertation avec l’Autorité palestinienne, montre parfaitement qu’il voulait que ce retrait ne profite qu’au Hamas; et c’est exactement ce qui est arrivé: le Hamas a par la suite pris le contrôle total de la bande de Gaza.
Netanyahou a ensuite pris la « relève » de Sharon (et d’Olmert), conduisant « remarquablement » le Hamas jusqu’au 7 octobre 2023…
Enfin, depuis ce 7 octobre, Israël et les États-Unis ou l’Occident en général ont fait un pied-de-nez à l’ONU et au reste du monde, leur signifiant de tous aller se faire f… parce que personne au monde ne pourra empêcher Israël de massacrer tous les Palestiniens qui refuseront de se faire expulser « volontairement »…
13. Blast, « Netanyahou a favorisé le Hamas […] », 45:22 à 45:39.
14. Ibid., 48:41 à 48:43.
15. Ibid., 46:21 à 46:29.
16. « Attaque du Hamas contre Israël […] », Wikipédia, section « Contexte », sous-section « Récapitulatif du conflit israélo-gazaoui », note 47: « Dov Lieber, « We saved the life of Hamas’s Gaza leader, says Israel’s ex-prison chief, dismissing strikers’ complaints », sur The Times of Israel, 11 mai 2017 […]. », note 48: « Francesca Borri, « Palestina, il leader di Hamas Sinwar: “Non voglio più guerre” » [« Palestine, Sinwar, chef du Hamas: "Je ne veux plus de guerres" »], La Repubblica, 4 octobre 2018 […]. », note 49: « Shelly Yachimovich, « […] » [« “Risque calculé”: la note en hébreu que Sinwar a écrite à Netanyahou, lors des négociations pour un arrangement »], Ynet, 14 avril 2022 […] », note 50: « Nétanyahou a-t-il dit que « transférer de l’argent au Hamas » était la bonne stratégie pour « contrecarrer la création d’un État palestinien »? », Libération, 11 octobre 2023.
17. « Hamas », trad. par Google, Wikipedia, section « Foreign relations », sous-section « Israeli policy towards Hamas », note 464: « "For years, Netanyahu propped up Hamas. Now it’s blown up in our faces.". The Times of Israel. 8 October 2023. […]. », note 465: « "Israel’s Big New Shift in Hamas Policy". Foreign Policy. 15 June 2021. […]. », note 466: « "Benjamin Netanyahu failed Israel". Vox. 9 October 2023. […]. », note 467: « "How Benjamin Netanyahu empowered Hamas… and broke Israel". The Telegraph. 16 October 2023. […]. », note 468: « "How Netanyahu’s Hamas policy came back to haunt him – and Israel". CBS News. 28 October 2023. […]. », note 469: « The Jerusalem Post, 12 March 2019 "Netanyahu: Money to Hamas Part of Strategy to Keep Palestinians Divided: ʹNow that we are supervising, we know it’s going to humanitarian causes," the source said, paraphrasing Netanyahu" ».
18. Ibid., section « Foreign relations », sous-section « Qatar and Turkey », note 478: « Elbagir, Nima; Arvanitidis, Barbara; Platt, Alex; Razek, Raja; Ebrahim, Nadeen (11 December 2023). "Qatar sent millions to Gaza for years – with Israel’s backing. Here’s what we know about the controversial deal". CNN. […]. », note 473: « Koelbl, Susanne (2 November 2023). "NATO Partner and Hamas Host". Der Spiegel. […]. ».
19. « Israeli disengagement from the Gaza Strip », trad. par Google, Wikipedia, en,wikipedia.org, section « Rationale and development of the policy », note 21: « Bernard Avishai, "Ariel Sharon’s Dark Greatness", The New Yorker January 13, 2014 ».
https://en.wikipedia.org/wiki/Israeli_disengagement_from_the_Gaza_Strip
20. Ibid., section « Background », note 13: « Shlaim, Avi (April 16, 2024). Deluge: Gaza and Israel from Crisis to Cataclysm. OR Books, LLC. pp. Chapter 1. […]. »
21. Ibid., section « Rationale and development of the policy », note 23: « Ari Shavit (2004). "Top PM aide: Gaza plan aims to freeze the peace process". Haaretz. ».
22. Ibid., section « Reception », sous-section « Public opinion », sous-sous-section « Israeli opinions », note 133: « "W3ar.com". W3ar.com. […]. ».
23. Ibid., début de l’article.
24. Ibid., section « Rationale and development of the policy », note 28: « August 15, 2005, Sharon’s speech on Gaza pullout », note 29: « Cook 2006, p. 104. » [section « Bibliography »: « Cook, Jonathan (2006). Blood and Religion: The Unmasking of the Jewish and Democratic State. Pluto Press. […]. »].
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