Du référendum souverainiste à l'élection sur l'indépendance

Tribune libre 2008



Dans quatre textes publiés récemment par Claude Bariteau, Bernard
Frappier, Claude Morin et Gilbert Paquette, on peut constater que le dogme
du référendum obligatoire avant de déclarer la souveraineté du Québec n'est
plus la seule avenue démocratique envisagée pour en venir à l'indépendance
du Québec. Il y a aussi la voie électorale, telle que proposée par le
Parti Indépendantiste.

Voici un extrait du programme du P.I. adopté à l'assemblée de fondation du
3 février courant qui expose comment le Parti Indépendantiste entend
procéder afin de réaliser l'Indépendance du Québec : élection du P.I. à la
majorité des sièges; déclaration d'Indépendance par l'Assemblée nationale;
adoption par l'Assemblée nationale de la Constitution provisoire (initiale)
de l'État du Québec libre et indépendant (incluant la création de la Cour
suprême du Québec); mise sur pied d'une assemblée chargée, à la suite de
consultations populaires, d'élaborer un projet de constitution permanente à
soumettre au peuple par référendum.

Certains commentateurs dont ceux mentionnés ci-haut s'inquiètent à savoir
ce qui adviendrait dans cette éventualité, parmi tant d'autres doit-on
faire remarquer, où le Parti Indépendantiste récolterait la majorité des
sièges sans la majorité des voix. On ne réinventera pas notre système
électoral et notre régime parlementaire. La véritable distorsion provient
du référendum qui accorde un surpoids à la minorité de blocage canadienne
au Québec.

Suite à son élection à la majorité des sièges, le référendum envisagé par
le Parti Indépendantiste sur la Constitution permanente d'un Québec
indépendant n'est pas un stratagème pour parer à un blocage quelconque de
l'État parasitaire et je me demande où M. Bariteau va chercher cette idée
qu'une négociation peut se faire sur l'indépendance du Québec.
L'indépendance est déclaratoire et non négociable, sont négociables
seulement les actifs et la dette.

D'autre part, je ne vois pas comment certains commentateurs pourraient
envisager une coalition souverainiste puisqu'il n'y a aucun parti
souverainiste présentement à l'Assemblée nationale.

J'ai suivi avec intérêt les propositions de Gilbert Paquette qui est à
l'origine de cette idée de coalition souverainiste et j'en suis venu à la
conclusion que c'est une forme de nivellement vers le bas autonomiste
confiné dans ce cadre institutionnel que l'on connait hélas trop bien.

Alors, pour conclure, hypothèse pour hypothèse, je préfère m'en tenir au
choix électoral de l'indépendance et quand le Parti Indépendantiste aura
fait sa place chez l'électorat québécois comme il est en voie de le faire,
le mouvement national se coalisera dans le P.I.

Daniel Sénéchal
Montréal
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2 commentaires

  • David Poulin-Litvak Répondre

    12 avril 2008

    Merci tout d'abord pour vos articles toujours bien argumentés, et d'un verbe qui mérite d'être souligné. Cependant, j'admettrai, j'ai encore des doutes et ai pris de soin de formuler mes questions de manière claire. Je me demandais si quelqu'un au PI accepterait d'y répondre?
    1- Le PI accepte de déclarer l’indépendance du Québec sans avoir une majorité explicite de voix, mais il fera adopter la constitution québécoise proposée par une constituante par référendum, donc nécessairement avec une majorité de voix. Le statut du Québec, question constitutionnelle suprême, est donc traité comme un sujet requérant moins de légitimité démocratique que les règles constitutionnelles courantes. Pourquoi?
    2- Suite à une éventuelle indépendance du Québec – supposons que sa légitimité ne soit pas reconnue par le PLQ, ce qui, à mon avis, est fort probable, et qu’il aille comme projet de réintégrer le Québec à la fédération canadienne – le PI acceptera-t-il qu’une réintégration au Canada se fasse par la volonté d’une majorité simple de députés à l’Assemblée nationale? Sinon, pourquoi?
    Cordialement,
    David Poulin-Litvak

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    12 avril 2008

    Monsieur Sénéchal,
    Je constate avec plaisir que vous avez choisi d'expliquer le PI au lieu de dénigrer les membres potentiels dans les autres formations. C'est un progrès remarquable et vous manifestez là des qualités de chef. Comment prévoyez-vous maintenant percer le mur médiatique monopolisé par les Canadians qui n'attendent que votre sortie pour reprendre unilatéralement leur propagande haineuse et raciste? (Lire, pour s'en souvenir, Québec bashing, démonstration d'une mission inachevée de génocide)