Pas d’illusions à se faire sur Mulcair

Le chef du NPD courtise Toronto

Tribune libre

Tom Mulcair est né à Ottawa, deuxième d’une famille de 6 garçons et 4 filles. Fils d'Harry Mulcair et de Jeanne Hurtubise. En 1983, il est président du Conseil scolaire catholique anglophone, «English Speaking Catholic Council». Il fut notamment directeur des affaires juridiques à «Alliance Québec» de 1983 à 1985. Depuis 1975, Tom Mulcair est marié avec Catherine Pinhas, une psychologue française avec laquelle il a eu deux fils. Par sa mère, il est l'arrière-arrière-petit-fils d'Honoré Mercier et descend aussi du premier ministre Chauveau. Certains seront peut-être étonnés d’apprendre qu’il a la double nationalité canadienne et française.

Lors de l’élection générale québécoise de 1994, Thomas Mulcair est élu député du Parti libéral du Québec dans la circonscription électorale de Chomedey. Il faut bien noter à cette étape-ci que lors du référendum de 1995, malgré la conclusion de l'enquête ad hoc d'Allan B. Gold (ex-juge en chef de la Cour d’appel du Québec) rejetant l'allégation, Mulcair maintient que la compilation des votes était frauduleuse : que le camp du OUI faisait annuler indûment des bulletins de votes des partisans du NON.

Forcé de quitter le cabinet de Jean Charest en février 2006 suite à ses prises de position sur la privatisation partielle du Mont Orford, M. Mulcair, se disait de Chomedey à ce moment là. Par la suite, lors d'une élection partielle dans la circonscription d'Outremont le 17 septembre 2007, il est élu avec un pourcentage supérieur à 20% de celui du candidat du PLC, Jocelyn Coulon. Et c’est là que son incarnation montréalaise prend son essor. On doit aussi noter que le 14 septembre 2012, il devient membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada, ce qui lui donne droit, semble-t-il, au titre « l'Honorable » à vie.

Voyons maintenant ce que les médias du côté du Canada anglais écrivent à son sujet.

Dans un texte publié dans le Globe and Mail le 10 avril 2015, le vieux stratège du NPD Gerald Caplan affirme que les médias à l’extérieur du Québec caractérisent constamment Mulcair comme étant un homme «colérique» (angry Tom), qui affiche constamment un visage sévère. On voit en lui un Stephen Harper de gauche et certains commentateurs prétendent qu’il devrait apprendre à gérer sa colère.

Selon M. Caplan, si M. Mulcair est parfois fâché, c’est que sa colère serait justifiée par «l’outrage et l’énormité de ce que l’atroce gouvernement Harper a fait du Canada». En introduction, M. Caplan prétend qu’il n’a jamais été témoin d’un accès de colère injustifié en de la part de son chef.

Pour sa part, Thomas Walkom du Toronto Star, dit du chef du NPD qu’il marche sur une corde raide. Il nous rapporte que M. Mulcair veut s’attirer des nouveaux votes comme l’avait fait Jack Layton avant lui. Toutefois, M. Mulcair dit tenir à conserver l’aile gauche de son parti, ce qui n’est pas une mince tâche selon le commentateur du Star.

Un autre journaliste du Star.com, Christopher Hume, nous signale que M. Mulcair, élu comme député d’Outremont, fait de Toronto une priorité électorale.

Maintenant, je vais aborder la posture du chef du NPD par rapport à sa condamnation du projet d’oléoduc Northern Gateway et, d’autre part, son approbation et sa promotion d’un oléoduc pour acheminer le pétrole de l’Alberta par l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick.

En date du 13 novembre 2014, le «Globe and Mail» a publié un texte de Joan Bryden portant le titre « West-east pipeline still most viable option for Alberta crude: Mulcair». Elle rapporte l’enthousiasme de M. Mulcair pour un oléoduc vers l’Est. M. Mulcair précise que ça demeure l’option la plus viable pour écouler le pétrole albertain. Rêvant à haute voix, le chef du NPD ajoute que ça doit être fait avec rigueur, selon un procédé d’évaluation des risques environnementaux liés à ce projet et qu’il faudra légiférer afin de pénaliser les pétrolières pour les dommages environnementaux, de même que pour les gaz à effet de serre.

Dans un texte du journal «Le Devoir» publié le 18 juin 2014, Alexandre Shields et Hélène Buzzetti nous signalent que «selon M. Mulcair, c’est de la «« folie furieuse »» de faire circuler d’énormes pétroliers le long des côtes virginales de la Colombie-Britannique. « Le NPD a confiance que rien de tout ceci ne sera construit avant l’élection de 2015. Et nous mettrons cette décision de côté [une fois élus]. » Deux poids, deux mesures, Mulcair adapte son discours à son électorat et ne s'inquiète pas plus qu'il faut quand c'est le fleuve Saint-Laurent qui est menacé.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    14 avril 2015

    Excellente recherche M. Senechal! Je suis convaincu qu'elle sera utile au Bloc Québécois. Si nous pouvions mettre la main sur les "clips" vidéo de ses déclarations, nous pourrions faire un montage extrêmement intéressant en vue de la campagne électorale fédérale. François