Un acte terroriste

Un attentat politique

Qu'on veut balayer sous le tapis de la folie

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«Que l’on cesse de nier l’évidence»

Le procès de Richard Henry Bain, l’homme qui voulait assassiner Pauline Marois le 4 septembre 2012, a débuté cette semaine avec la sélection du jury. La cause a été reportée plusieurs fois depuis ce soir fatidique au cours duquel Denis Blanchette, 48 ans, un technicien de scène, a trouvé la mort à la porte arrière du Métropolis. Dave Courage, 27 ans, un employé de Productions du grand Bambou, avait été grièvement blessé par le même projectile qui a tué son collègue.

Heureusement pour les 2000 militants rassemblés pour écouter Pauline Marois, l’arme de Bain s’est enrayée après un coup de feu. Deux policiers se sont finalement présentés à la porte arrière pour mettre fin à l’agression meurtrière.

Il fait face à un total de seize chefs d’accusation au Palais de justice de Montréal. Bain était en possession de six armes à feu lors de cet événement marquant. Il est accusé, entre autres, de meurtre et de trois tentatives de meurtre au cours de cet attentat politique contre Pauline Marois pendant la célébration de la victoire du PQ au Métropolis, lors de la soirée électorale du 4 septembre 2012.

Depuis ces événements, divers représentants des médias anglophones étaient très anxieux face à cet attentat politique. Ils ont tout fait pour mettre en doute les facultés intellectuelles de Bain. Le chroniqueur de la Gazette, Josh Freed, a notamment déclaré : « Quand j’ai aperçu l’énergumène en robe de chambre escorté par des policiers, au terme de la soirée électorale la plus tragique de l’histoire de Radio-Canada, j’ai prié pour que ce fou ne soit pas un anglophone. Mais l’homme a crié [Les anglais se réveillent! Les anglais se réveillent] et le cœur de Freed s’est tordu de douleur. Le journaliste aurait préféré qu’il crie [Les martiens arrivent! Les martiens arrivent]. Il aurait alors été un fou certifié, sans programme. Le danger maintenant, c’est que ça devienne politique. C’est vraiment la dernière chose dont nous ayons besoin. Bon Dieu, nous parlons de la taille de l’affichage sur la devanture des commerces, il n’y a pas raison de sortir les armes.»

Plus de trois ans après cet attentat politique pendant lequel Bain avait crié: «it’s payback time», on achève la sélection du jury pour ce procès qui se déroulera en anglais. Longues et souvent reportées, les procédures de pré-enquête avaient d’ailleurs été frappées d’interdits de publication.

Le 13 mars 2013, le Huffington Post écrivait que Bain avait sollicité les médias pour présenter sa version des faits. Le 15 mars suivant, le Huffington Post présentait un article dans lequel il était mentionné que Pauline Marois a dit «croire qu’elle était la cible d’une tentative d’assassinat politique.» L’article aborde ensuite un certain Dan Sweeny, «que Bain a identifié comme étant son porte-parole». M. Sweeny avait transmis aux médias un enregistrement audio dans lequel, selon l’article, «on peut entendre un homme, qu’on présume être Bain, dire en anglais qu’il est allé au club [afin que Marois ne prononce pas son discours.]»

Quelques mois plus tôt, Bain avait donné une entrevue à CJAD NEWS 800 (am) de la prison de Rivière-des-Prairies. Au cours de cette entrevue téléphonique de 38 minutes dont certains extraits furent mis en ondes, Bain aurait refusé de répondre à toute question liée aux événements du Métropolis. Bain se contentant «d’aviser son interlocuteur de ne pas regarder ce dont il est accusé», puis de déclarer que «c’est la vie» et qu’il n’est pas possible d’en dire davantage. Dans un des extraits plus tard diffusé par la station anglaise, « Bain explique que Montréal devrait se séparer du reste du Québec, car selon lui, cette option permettrait d’assurer une meilleure harmonie entre les anglophones et les francophones, les allophones et les francophones. »

Après toutes sortes de manœuvres et après avoir subi des évaluations psychiatriques, Bain a été jugé apte à subir son procès. Il semble que sa défense va consister à jouer au fou devant les jurés, comme il le fait depuis le soir de l’attentat.

Le commentateur Steve Fortin revenait d’ailleurs sur le sujet cette semaine : « Tout pour éviter de le dire… Richard Henry Bain un attentat politique!». L’auteur soutient que si le même genre d’attentat avait été perpétré par un «séparatiste» lors du soir de l’élection du tout petit Justin en 2015, «je suis certain d’une chose, un tel procès deviendrait irrémédiablement celui de TOUS les indépendantistes. Pas besoin d’être Nostradamus, l’histoire récente le montre. Je ne demande pas que le procès de R.H. Bain devienne celui de tous les fédéralistes bien sûr, mais à tout le moins que l’on cesse de nier l’évidence afin de ne pas attiser les ressentiments des uns, des autres. Il s’agit bien d’un attentat politique, voire terroriste. Et tout le monde sait très bien que si l’attentat Bain avait été commis par motivation politique par un indépendantiste contre un chef d’état canadien, on ne ferait pas l’économie de l’évidence… Ô que non.»

Donc, en conclusion, qu’on ne vienne surtout pas prétexter comme défense l’état mental de l’accusé lors de cet attentat. Qu’un terroriste invoque Dieu ou Allah après un attentat, qu’il soit affecté, soit par des antidépresseurs, soit par les refus de ses nombreuses demandes faites à la municipalité de Mont-Tremblant , ça n'y change rien.

Ce qui importe, c’est la motivation idéologique et sa responsabilité, qui ne font aucun doute à mon avis. Les problèmes mentaux et la médication de Bain ne sauraient faire de lui une victime.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2016

    «Contre la bitch», a lancé Richard Bain après son arrestation.
    «Pourquoi tu as fait ça», lui avait lors demandé le policier du SPVM, Mathieu Brassard, qui le prenait en charge pour l'amener au poste de police.
    Le début de la réponse de M. Bain était incompréhensible, mais la fin était claire: «...against the bitch», a dit M. Bain.
    http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/proces/201606/16/01-4992526-contre-la-bitch-a-lance-richard-bain-apres-son-arrestation.php

  • Jean Archambault Répondre

    12 juin 2016

    Presque 4 ans après l'attentat terroriste, le procès de Bain s'ouvre au mois de juin et va se dérouler pendant l'été. Cherchez l'erreur !!!
    En outre, nous ne retrouvons pas dans l'acte d'accusation celui "d'inciter à craindre des actes terroristes"" Pourtant cette accusation se retrouvait dans la poursuite, lors du printemps 2012, contre quatre jeunes étudiants qui avaient lancé, le 10 mai 2012, une bombe fumigène dans le métro de Montréal.
    Comment le substitut du procureur général pouvait qualifier cette opération comme un possible acte terroriste alors que dans le cas de Bain, la Couronne fait tout pour traiter cet attentat terroriste comme un simple fait divers ?

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2016

    Monsieur Sénéchal
    Si un Québécois avait posé le même geste envers, disons Stéphan Harper lorsqu'il était au pouvoir, il y a longtemps que le cas serait réglé et vous n'en entendriez plus parler. Il y a deux poids deux mesures dans ce pays, dépendant de quel côté et de quel ethnie vous êtes. Colonisé comme nous sommes au Québec, pas surprenant tous ces délais qui sont accordés à Bain avec la peur de le juger.
    André Gignac 9/6/16

  • François A. Lachapelle Répondre

    9 juin 2016

    L'attentat au Métropolis de la rue Ste-Catherine à Montréal le soir du 4 septembre 2012 est à caractère politique et terroriste.
    Merci à Daniel Sénéchal de nous rappeler cet événement historique tragique.
    Je rassemble dans la même analyse de la scène sociale et politique du Québec de ce début du XXIe siècle les deux éléments suivants:
    a) l'agressivité proche de la haine, certainement la fermeture d'esprit de nos concitoyens anglos-canadiens envers le projet du Pays du Québec; cela est malheureusement pratiqué chez les fonctionnaires d'Ottawa et surtout dans l'Ouest du pays ( ex: les feux de Fort McMurray ont permi le témoignage d'un québécois qui s'est fait dire plus d'une fois: "retourne au Québec ! " ). Ce phénomène est plus répandu qu'on le pense, qu'il existe encore en 2016. Il s'appelle " Québec bashing ".
    b) le 2e élément est le jugement répété que portent des immigrants au Québec d' observateurs du peuple du Québec: ils disent sous le manteau, je cite: " les Québécois sont naïfs ". Ce serait la 1ère caractéristique qui marque le peuple du Québec à ces observateurs de l'extérieur.
    En mettant en présence ces 2 éléments face à l'attentat politique contre Mme Pauline Marois, nouvelle PM du Québec, des milliers de Québécois refusent de voir la réalité en face. Ils se cachent derrière leur pseudo naïveté pour ne pas prendre leur responsabilité et se défendre chaque fois que les adversaires nous agressent.
    Pourtant, les Québécois ont de beaux dossiers où ils doivent prendre leurs responsabilités de citoyens critiques. Je ne dis pas qu'il se fait rien. À l'évidence, il faut faire plus.
    Prenons 2 dossiers juteux: 1) le projet d'oléoduc Énergie Est. Éric PINEAULT a écrit un excellent livre résumant bien les enjeux dont le titre est: " Le piège Énergie Est " Éd Éconsociété 2016. Il faut bloquer ce projet.
    2) le nouveau projet de loi 106 du Min Pierre ARCAND accordant le droit d'expropriation aux compagnies rendues à l'étape d'exploitation de puits de gaz et d'hydrocarbures. Ce droit d'expropriation s'inspire en droite ligne du "free mining" lors de la course à l'or dans l'ouest de l'Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle. En agissant ainsi, le Ministre Arcand est très avant-gardiste, très inspiré par les nouvelles réalités de l'environnement et des pollutions terrestres.
    Au contraire, le Min. Arcand est un politicien fourbe sans éthique, au service des pétrolières et gazières et non au service du bien commun. Il doit démissionner.
    Ces propos me sont inspirés par le procès de Richard Henry Bain, un anglo-québécois qui nourrissait beaucoup de ressentiment envers ses concitoyens.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    8 juin 2016

    En effet, ne l'oublions pas: "Il semble que sa défense va consister à jouer au fou devant les jurés, comme il le fait depuis le soir de l’attentat."
    Un fou brillant! Peu habitué à la ville, descendre des Laurentides au volant de son propre véhicule, préalablement bardé de lourdes armes à feu, localiser au bon moment la sortie arrière de cette salle précise rassemblant des "séparatiss" célébrant une rare victoire, s'approchant assez pour tirer derrière la scène, ratant de peu la Première Ministre mais tuant un homme et en blessant un à vie... Enragé d'une arme défectueuse: avoir la capacité d'allumer un incendie assez violent pour faire craindre les responsables de la salle! Et à l'instar des djihadistes, s'identifier en hurlant sa haine raciale: " Les Anglais vont vous faire payer!" Son va tout: attifé en hurluberlu qui ne s'arrête pas avant d'être maîtrisé par la force... du genre faux suicidaire?...
    Après tant d'efforts (4 ans) pour empêcher ce procès, quelles ruses emploieront encore ses "protecteurs" au cours des délibérations??

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2016

    La Triple Alliance
    Comme me disait un ami, « les Québécois sont de plus en plus confrontés à une « triple alliance », c'est-à-dire les anglos, les allos et les islamos ».