Le PQ veut une enquête sur le « mépris envers la nation » dans les écoles

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Une pédagogie calomniatrice


Le Parti québécois (PQ) craint de voir de plus en plus d’enseignants véhiculer des propos de « mépris envers la nation » dans les écoles du Québec. Il demande au ministre de l’Éducation de faire enquête pour limiter la portée de ce phénomène.


Cette semaine, le chroniqueur Jean-François Lisée rapportait dans les pages du Devoir les propos d’une enseignante d’Éthique et culture religieuse (ECR) de la grande région de Montréal qui affirmait notamment à ses élèves que « le Québec est la province la moins tolérante et la moins accueillante du Canada ». Nous avons pu consulter l’enregistrement de ce cours, donné au secondaire au début du mois de janvier.


« La société d’accueil au Québec, elle se sent menacée. […] Qu’est-ce que tu fais quand tu te sens menacé ? Bien, tu rétorques, tu attaques », souligne-t-elle, tout en brandissant les résultats d’un sondage mené par la firme Léger, et selon lequel 59 % des Québécois étaient « fortement », « moyennement » ou « faiblement » racistes. Or, ce sondage remonte à 2007.


« Généralisations abusives »


« De tels propos doivent être condamnés pour leurs inexactitudes et leurs faussetés », a indiqué au Devoir le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, vendredi. Mais, « troublé » et « choqué », le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, exhorte l’élu de la Coalition avenir Québec à aller plus loin. Il faudra se pencher sur ce cas particulier, ponctué de « généralisations abusives », soutient-il, puis faire les vérifications nécessaires auprès des centres de services scolaires pour que ces notions ne deviennent pas monnaie courante dans les classes.


« On ne l’aurait pas su si ça n’avait pas été enregistré, mais je soupçonne qu’il y a d’autres personnes qui s’adonnent à ce type de propos », a-t-il indiqué en entrevue vendredi.


« On n’accepterait pas de termes choquants à l’égard de minorités ou de communautés racisées. Ce n’est pas mieux de faire des généralisations injurieuses à l’égard de la nation québécoise. Ce n’est pas la place, une école », a-t-il ajouté.


Révision du cours ECR


Implanté en 2008 pour remplacer les cours d’enseignement moral et religieux, le cours ECR fera bientôt l’objet d’une nouvelle réforme. Le cours de Culture et citoyenneté québécoise qui viendra le remplacer l’automne prochain permettra d’enseigner des notions éthiques et religieuses, oui, mais aussi « de clarifier plusieurs notions liées au vivre-ensemble, dont les concepts de diversité, de laïcité et de racisme », a rappelé le cabinet du ministre Drainville, vendredi, sans préciser s’il fera enquête sur le cas dénoncé par le PQ.


Entretemps, Pascal Bérubé invite l’employeur de ladite enseignante à reconsidérer sérieusement sa place dans une classe. « On ne peut pas accepter qu’un seul enseignant puisse tenir de tels propos dans une école québécoise », a soutenu le porte-parole en matière d’éducation du troisième groupe d’opposition à l’Assemblée nationale.


« Si la ministre de l’Enseignement supérieur a écrit aux recteurs dans les derniers jours pour leur demander de laisser place au débat, dans ce cas-ci, je demande au ministre de l’Éducation […] qu’il y ait des conséquences », a-t-il poursuivi.



On ne peut pas accepter qu’un seul enseignant puisse tenir de tels propos dans une école québécoise. Si la ministre de l’Enseignement supérieur a écrit aux recteurs dans les derniers jours pour leur demander de laisser place au débat, dans ce cas-ci, je demande au ministre de l’Éducation […] qu’il y ait des conséquences.




Laisser place au débat, n’est-ce pas aussi permettre à une enseignante d’exprimer ses positions en classe ? « Pas là, parce que ce ne sont pas des adultes. L’enseignante est en autorité. Ce sont des propos qui sont imposés aux élèves », a affirmé M. Bérubé. Les élèves sont « captifs », obligés d’écouter, a-t-il illustré.


Le cours Culture et citoyenneté québécoise fait présentement l’objet de projets pilotes dans certaines écoles québécoises. Le programme devra être approuvé par le ministre avant d’aboutir dans les classes au début de l’année scolaire 2023-2024. Le programme provisoire du cours au niveau secondaire indique notamment que, « cohabitant dans un espace civique commun, les membres de la nation québécoise n’en sont pas moins diversifiés », puis que « la diversité au Québec évolue au gré des changements sociaux et culturels qui caractérisent chaque époque ».

 





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