Tourner la page sur le PQ!

Il faut tourner la page sur le PQ pour écrire notre Histoire qui est celle d’un fier peuple de langue française en Amérique

Tribune libre 2008


C'était quelque peu prévisible, dans des texte publiés récemment par
beaucoup de spécialistes dans ce créneau très pointu qui consiste à
réformer le PQ normalisé, on peut constater que ces auteurs sont maintenant
en plein désarroi et il règne une certaine confusion dans leurs discours,
coincés et circonscrits qu’ils sont par cette idéation circulaire de
réformisme du genre souverainiste-critique. La situation n’a cessé de
s'empirer à la suite des élections de mars 2007, de même qu’avec
l'intronisation improvisée de Pauline Marois par ce non-lieu de chefferie
du PQ et le conseil national du PQ tout récent, un désaveu complet du XVe
congrès d'avril 2005, tel que dénoncé par les textes très éclairants de Me
Pierre Cloutier.
Dans les derniers mois, j'ai lu des textes de ces matelots désorientés aux
arguments de dernière chance usés à la corde qui se tiennent toujours à la
proue et sur les mats du vaisseau amiral abîmé, ce frêle esquif en détresse
qui se nomme encore PQ. Ils ne doivent pas réaliser que leur navire a perdu
le cap sur l'indépendance et qu'il s'est échoué. Il est en panne sur la
grève avec ce nouveau programme de conversation-débat sur la souveraineté.
Il faut bien se rendre à l'évidence que, voilà quelques semaines, ce fut
un spectacle tout à fait désolant que de voir Pauline Marois proposer des
cours d'histoire en anglais. Ce fut d'autant plus décevant comme
déclaration parce que l’on apprenait récemment que l'enseignement de
l'histoire du Québec se voyait alloué de moins en moins d'heures dans nos
institutions et ce, à tous les niveaux.
En outre, je me suis demandé si la déclaration de Mme Marois sur
l'importance du bilinguisme n'était pas tout simplement un stratagème par
lequel la chef cherchait à se débarrasser de ses derniers militants
souverainistes qui oseraient critiquer le détournement du XVe congrès.
Pour revenir à ces chroniqueurs souverainistes-critiques, ils sont
pourtant très efficaces à démontrer la fraude idéologique du PQ par toutes
sortes de grilles d'analyse très personnalisées allant jusqu’à proposer une
panoplie de solutions qui resteront, hélas, lettre morte.
Certains de ces scriptes souverainistes, se posant en victimes bénévoles
de l'Histoire, semblent incapables de discerner que ce parti qu'ils disent
tétanisé le fut bien avant leur constat soudain. C'est que ce parti est
neutralisé par la caducité de sa démarche référendaire depuis 1995 et
certains commentateurs aux horizons limités se trompent lamentablement
s'ils pensent qu'il y en aura un troisième à se faire voler. Il n'y en aura
tout simplement pas.
Le constat est assez facile à faire, après le traumatisme causé par le
désaveu des militants du PQ par Boisclair, les souverainistes ont encore
heurté un mur avec le PQ dénationalisé, mouture Marois.
J'étais pour le PQ en 1995 et on l'a gagné notre maudit référendum. Par la
suite, la direction du PQ a manqué de courage et elle fut incapable d'un
effort de redressement d'échine. Devant cette fraude monumentale des
Canadiens et de leurs serfs aux noms français, ils n'ont su assumer ce
devoir d'État élémentaire qui aurait consisté à déclarer l'indépendance du
Québec et ce, unilatéralement.
Ça ne prend pas un doctorat en science politique pour se rendre compte que
la souveraineté du Québec n'est même plus à l'ordre du jour de cette
nouvelle version du PQ qu'on nous a dévoilée dans les derniers mois.
Un philosophe français a déjà dit que « être, c'est faire ». Ça va prendre
un mandat pour faire l'indépendance, pas un mandat pour un débat sur
l'indépendance.
J'aimerais maintenant attirer votre attention sur le fait que, depuis
Lucien Bouchard, les autocrates qui se trouvent à être les chefs du PQ et
les réformateurs confus aux discours souverainistes-critiques sont les
premiers responsables de sa fragmentation. Depuis 1995, les chefs du PQ ont
toujours été habiles, ou malhabiles, dans leurs démarches pour ne pas avoir
à répondre de leurs propositions politiques déviantes et aliénantes à leurs
membres qui sont supposés être ceux qui décident des orientations majeures
de ce parti par leurs congrès, entre les élections. Ça, ça m'écœure et on
repassera pour la démocratie!
***
D'autre part, le contexte international est évolutif et il n'y a pas de
recette internationalement et universellement reconnue pour qu'un peuple
s'affranchisse de son annexion. Dans une autre optique, c'est certain que
le peuple du Québec ne pourra procéder comme les Tchèques et les Slovaques
qui ont agi en partenaires égaux et respectueux, ceux-ci s’étant séparés à
l'amiable en instaurant, avec succès, une partition de velours. Or, le
peuple canadien d'origine, retranché qu'il est dans son dernier et son
premier foyer, qui est le territoire du Québec, se trouve devant une lourde
problématique qui est conditionnée par son envahissement, son annexion et
sa domination qui prend maintenant la forme d'une obstruction systématique,
une espèce de véto articulé par le PLQ tentaculaire, ce parti de l'argent
sale représentant le bloc anglophone et assimilé sur notre territoire.
Il faut aussi reconnaître qu'il y a des antagonismes importants entre les
Québécois eux-mêmes qui, encouragés et financés par l'État parasitaire,
font en sorte que des choix politiques à tous les niveaux sont souvent
caractérisés par un manque de vision et de soutien à l'égard du plein
potentiel d'un Québec français. Cette trame idéologique malsaine fait en
sorte qu'au Québec, on est très ouverts sur le monde de l'anglosphère tout
en restant fermés sur nous-mêmes, sur notre histoire.
La question à se poser maintenant est à savoir ce que devient le droit du
peuple Québécois à disposer de lui-même face à ce bloc anglo insidieux?
Est-ce qu'il y a quelqu'un chez ces commentateurs souverainistes-critiques
qui ont quelque chose d'audacieux à proposer?
Je dois tout de même concéder que certains de ces chroniqueurs peuvent
être très créatifs dans leurs circonvolutions. Il y en a un qui a écrit
récemment que «Les militants qui ont refusé de s’afficher aux côtés de
monsieur Saint-André dimanche dernier rêvent d’un autre dénouement. Pas de
doute qu’ils agiront parallèlement à l’intérieur du parti, dans les mois à
venir, afin de donner l’impression aux autres que la mise au rancart du
référendum n’est pas que passagère : un nouveau mode d’accession à
l’indépendance serait en effet en gestation. On ne peut que leur souhaiter
bonne chance!».
À n'y rien comprendre...
Dans un autre ordre d'idées un peu plus claires, je préfère m'en remettre
au dynamisme, l'audace et l'intelligence des Québécoises et des Québécois à
qui le P.I. propose le choix électoral de l'indépendance qui est la seule
et unique voie qui saura rallier tous les Québécois.
Il y a, en effet, quelque chose de pourri dans ce royaume du Canada et la
solution pour notre liberté ne passe tout simplement plus par le PQ
démissionnaire et ses multiples gourous réformateurs.
Il faut tourner la page sur le PQ pour écrire notre Histoire qui est celle
d’un fier peuple de langue française en Amérique.
Daniel Sénéchal
Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2008

    Je suis d'accord avec monsieur Verrier, il n'y d'avenir possible pour le peuple français d'Amérique que dans le choix de l'indépendance proposée par un parti dont l'objectif est clair et net à cet égard.
    Daniel Dupuis

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    23 mars 2008

    M. GV: Vous disiez:
    "Offrir le choix électoral de l’indépendance produira l’effet purgatif désiré. Une véritable épuration des options se profile à l’horizon. C’est l’indépendance ou le parti libéral, les Québécois devront choisir. Entre les deux, on commence à le voir, c’est la plus navrante vacuité..."
    Et vous parlez de mauvaise foi...
    L'indépendance proposée maintenant avec des sondages en bas de 40%, sans préparation ou sans alliance... c'est pas le tout pour te tout, ça?...en finir une fois pour toutes(désespoir)
    Qui est constructif?

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2008

    Cher interlocuteur dont je devine facilement le nom, n'y a-t-il pas un petit peu de mauvaise foi dans votre façon de répondre. Vous savez bien qu'il ne s'agit pas d'un ultimatum mais la résultante du processus que j'évoquais dans mon topo. Quel "désespoir" ? Pourquoi ne pas être un peu plus constructif ?
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2008

    @ celui qui me répond ceci:
    "Le combat serait donc perdu d’avance ! Dans votre cas, tableau tout sombre, il ne s’agit plus de prudence mais de défaitisme. Allons, un peu de courage prudence."
    Mauvaise cible. J'exposais la résultante fatale de l'ultimatum de M. Verrier: Indépendance ou parti Libéral!
    Pour être mieux compris, aurais-je dû préciser: L'électorat actuel étant soumis à une presse concentrée aux mains des fédéraux, les gens n'ont pas de moyen d'être informés sur l'évidente nécessité de l'indépendance. En conséquence, si on les place froidement devant l'ultimatum de M. Verrier: Indépendance ou Nuage de Fumée Charest, la majorité n'est pas assez politisée pour faire le choix éclairé de la Liberté. Si je dis que le Parti Libéral c'est la fin de l'histoire de la Nouvelle-France, je m'appuie sur les statistiques récentes. Je suis tout le contraire du défaitisme, j'ai la prudence de nous prévenir contre les énergies du DÉSESPOIR de M. Verrier. Ouf!

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2008

    À prudence,
    Le combat serait donc perdu d'avance ! Dans votre cas, tableau tout sombre, il ne s'agit plus de prudence mais de défaitisme. Allons, un peu de courage prudence.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2008

    Après avoir suivi depuis ses débuts le mouvement indépendantiste québécois et à constater l'échec de faire du Québec un État indépendant j'ai acquis la conviction que jamais un parti politique ne réussira à atteindre cet objectif.
    Seulement en créant le cadre (sa constitution, ses institutions) et en définissant ce que sera ce nouvel état en dehors du cadre politique actuel qu'il sera possible de recueillir l'adhésion des québécois, de souche ou de toute autre origine et de tous les partis politiques.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 mars 2008

    M. Verrier,
    Ce que vous avancez là, c'est la solution des Patriotes!
    Par impatience, et colère bien légitime, foncer droit devant, avant même de s'armer, de dessiner un plan détaillé muni d'un plan de repli.
    Le résultat: La potence, et Galganov mort de rire avec Tyler et Nutik réunis au Ruby Foo's...
    Fin de l'Histoire de la Nouvelle-France.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2008

    Pour pouvoir unir tous les indépendantistes (selon Ougho) à la prochaine élection, il faut savoir où ils sont.
    La majorité d'entre eux ne sont plus au PQ. Ils sont restés à la maison lors du dernier scrutin. Le PQ est devenu une grosse Union nationale. Les indépendantistes n'ont plus rien à faire dans ce qui reste de ce parti.
    Comment faire pour faire sortir les indépendantistes lors de la prochaine élection? Eux qui ont été leurrés pendant tant d'années par un PQ qui changeait de programme comme on change de chemise?
    La tâche ne sera pas facile.La seule solution: retourner au programme du PQ de 1970 et 1973. S'en emparer. La faire connaître. La défendre. Entrer en lutte. Y aller visière levée.
    Il faut des candidats du PI partout. Il faut les annooncer le plus vite possible. Former les candidats. Rencontrer d'anciens candidats péquistes des premières années et s'en faire des alliés sûrs et convaincus. La meilleure arme sera encore l'expérience des défricheurs. Ils connaissent les armes des adversaires. Ils ont eu à les combattre, à les contourner. Ils ont surtout appris comment fonctionne cet adversaire.
    Pierre B.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2008

    M. Sénéchal,
    Brouiller les options politiques qui s'offrent aux Québécois deviendra une position de plus en plus intolérable. Offrir le choix électoral de l'indépendance produira l'effet purgatif désiré. Une véritable épuration des options se profile à l'horizon. C'est l'indépendance ou le parti libéral, les Québécois devront choisir. Entre les deux, on commence à le voir, c'est la plus navrante vacuité. Il fallait mettre au monde modestement un parti politique car les "notoriétés", les "célébrités", que d'aucuns continuent d'appeler à la rescousse, ont été incapables d'assumer un leadership éclairé en temps opportun. Le nouveau leadership est déjà là, la notoriété viendra.
    G. Verrier,
    Un de plus au PI

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 mars 2008

    Monsieur Sénéchal,
    Votre belle rhétorique vindicative trahit dès le début le ton divisif d'un parti rancunier, né trop tard pour l'urgence où nous nous trouvons maintenant: langue française écrasée par la minorité anglaise et snobée par une immigration canadianisée.
    Nécessité: unir tous les indépendantistes d'urgence(prochaine élection)
    Fatalité oubliée dans votre argumentaire: Si les Québécois francophones votaient avec autant d'harmonie que nos ennemis, IL N'Y AURAIT PAS BESOIN DE TOUS CES CHICHIS DE PEUPLE ANNEXÉ!
    D'où la nécessité de recommencer à prêcher avant de passer au vote...

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2008

    Bravo M.Sénéchal. Un de plus au PI.
    JE vous préviens: certains péquistes vont traîter de tous les noms: crypto-fédéraliste, diviseur de votes, traître à la patrie. Etc.
    Courage. C'est le début d'un temps nouveau.
    Pierre B.