Un exemple de féminisme à rebours ?

Tribune libre 2008

Texte publié dans Cyberpresse du vendredi 19 décembre 2008
Mesdames, messieurs,
Prière de ne pas me taper sur les doigts ou me lancer des tomates bien
mûres à cause de la prise de position de non-rectitude politique que
j’exprime ouvertement aujourd’hui.
En fait, je me sens à l’aise d’aborder ce sujet car je suis du genre à
militer dans mon entourage, en particulier, pour l’égalité et la
reconnaissance des sexes. De plus, j’ai en horreur toute manifestation de
discrimination réelle, quelle qu’en soit la teneur.
Or, le premier ministre québécois, Jean Charest, a décidé de confirmer une
nouvelle orientation (une nouvelle tradition?) en appliquant
systématiquement la règle de la parité homme/femme dans la constitution de
son conseil des ministres.
Fort bien, dirions-nous dans un premier temps, tout en applaudissant
longuement à deux mains !
Que cette manifestation de l’égalité homme/femme soit mise de l’avant, le
bon peuple ne peut qu’en approuver le principe. Mais..., il y a un petit
hic entre ce qui semble un généreux principe et son application qui
pourrait facilement devenir bébête.
Nonobstant le fait que pour faire suite aux dernières élections les femmes
constituent le tiers de la députation libérale (22/66), elles sont
représentées pour la moitié au sein du conseil des ministres (13/26). Ce
qui fait que 13 élues sur 22 font leur entrée (ou leur rentrée) dans le
saint des saints lieux du pouvoir avec comme critère premier (?) leur
statut de femme.
Comme dirait l’autre, 13 sur 26, c’est une excellente moyenne au bâton !
Cette reconnaissance est-elle premièrement due à leur compétence ? Une
analyse au cas par cas révélerait ou pas qu’il en est ainsi. Pour le
savoir, il faudrait comparer la compétence des hommes qui ont été placés
sur le carreau. Mais bon…
Après tout, on peut penser que les femmes sont à tout le moins, sinon plus
compétentes que les hommes dans certains secteurs. Et vice-versa bien sûr.
Mais, la parité à tout prix est-elle justifiable ? Certes non, diront
certains. Bien sûr que si, rétorqueront d’autres.
On pourrait aussi faire valoir le fait que le premier ministre avait un
devoir de redressement de la situation. Sur la foi des
nominations-surprises du précédent gouvernement, je pouvais à ce moment,
aisément en convenir…
Or, si le geste a été fort apprécié par l’ensemble de la population la
première fois qu’il fut posé; il me semble que l’application systématique
de ce principe pourrait entraîner une certaine dérive et nous mener quelque
part sur les chemins de l’absurde et de la rectitude politique dans ce
qu’elle a de plus désagréable comme manifestation.
Bref, je me demande à haute voix si tout cela ne commence pas à ressembler
à du racolage de bas étage. Quand je pense que même Madame Marois s’est
prononcée favorablement à cette nouvelle orientation applicable à tout
crin… !
Mais bon, si Jean Charest a réussi à décrocher un troisième mandat, c’est
probablement dû en grande partie à son changement d’image et au maraudage
envers une population ciblée, le tout faisant suite à des "focus group" et
à quelques sondages à l’avenant.
Cette prise de position ne m’empêche nullement de reconnaître l’énorme
charge de travail à accomplir par chacune/chacun des députées/députés et
ministres/ministres (oups!) dans le merveilleux monde de la politique. De
plus, je souhaite sincèrement à toutes/tous les ministres la meilleure des
chances dans le travail gigantesque à exécuter au sein de plusieurs
ministères qui ont grandement besoin d’être dépoussiérés.
Mais cela est une autre histoire…
Serge Longval,

Longueuil
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9 commentaires

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    25 décembre 2008

    La Presse - 2008 12 25 - AFP -
    Le néanderthalien a été évincé par l'homme moderne, pas par le climat.
    ____________________________
    Qu'est-ce que je disais !
    Drôle de hasard que ma préférence théorique soit validée par des recherches récentes à quelque jours d'intervalle. Le tout sujet à confirmations ultérieures. Nous n'en savons que trop peu encore ( Voir le titre Néandertal Wikipédia )
    Vous imaginez ce que ça veut ou voudrait dire !? Ça veut dire que « l'Homme » n'a pas toléré que d'autres Homo sapiens partagent « ses » territoires. C'est le début du racisme... Cela veut dire que sans la vindicte de « l'Homme », sans son ascendant exterminateur, nous ne serions plus les seuls à être les élus de Dieu... Il aurait fallu inventer deux Adam. Il aurait fallu sinon, inventer un Adam, supérieur à un « Mada » néanderthalien, inférieur, un sous-homme... une bête... pour peu qu'il ait été moins intelligent que « l'Homme », si l'Homme ne l'avait pas exterminé. C'est peut-être de là qu'origine la notion de faute originelle. Comme le souvenir ancien d'une culpabilisé sans nom, innommée.
    Qui sait si le patriarcalisme qui invente le monothéisme, ( ou vice versa ) aurait pu même naître sur les bases d'une convivialité entre deux sous-espèces d'Homo sapiens. En effet, « l'Homme » ne peut plus dès lors se dire le seul aboutissement de la « création » du monde par un seul Dieu. Ce qui induit un tout autre rapport avec la nature et sa genèse et donc avec le religieux. Un rapport où l'ancien « culte » de la Déesse mère n'est plus exterminé lui aussi, mais se transforme, après que « l'Homme » eut compris les rôles respectifs du mâle et de la femelle dans la procréation sexuée, non pas dans un patriarcalisme vengeur, mais plutôt dans une forme évolué de « féminhumanisme » qui place les hommes et les femmes sur un pied d'égalité. Dieu n'étant plus un homme ni une femme, mais bel et bien, rien du tout, ou à tout le moins de genre neutre. Ce qui n'est pas le cas des religions monothéistes. Ce principe même de l'unicité, dans un contexte de dualité des Sapiens, n'aurait peut-être jamais pu voir le jour, ou s'imposer. Ni même aussi le principe de la supériorité de « l'Homme ». Pour peu qu'il n'en profite pas pour asservir les néanderthaliens qui n'auraient été que des animaux comme les autres aux yeux de « l'Homme ». Pourquoi auraient-ils été des animaux alors que l'on sait qu'ils créaient des outils aussi développés que ceux des Sapiens sapiens, qu’ils enterraient leurs morts, etc. ?
    Forcément donc, dans le contexte de l'extermination des concurrents de même espèce, la culture du vainqueur impose que le vaincu est forcément le moins fort, le moins évolué et le moins « intelligent ». Se pourrait-il qu'il ait été simplement moins vindicatif ? S'il avait pu survivre, soit par la domestication des instincts exterminateur de « l'Homme », soit par la force plus grande des néanderthaliens, la loi du plus fort aurait-elle été tout autant le facteur clé du déroulement de notre Histoire ? Le Néanderthalien aurait-il pu devenir aussi « intelligent » que « l'Homme » ? Ne l'était-il pas puisque il n'a fait ce que « l'Homme » a fait, exterminer les concurrents...
    « Selon cette modélisation, «les néanderthaliens du sud de la péninsule ibérique auraient été les derniers à disparaître car ils auraient été préservés de la compétition directe avec les hommes modernes par la phase froide, au cours de laquelle les deux populations auraient exploité des territoires distincts.» »
    « L'Homme », cet exterminateur a toujours « affirmé » que les Néanderthaliens étaient la forme primitive, sous-évolué de « l'Homme ». On a compris un jour que nous descendions plutôt d'un même ancêtre commun. Aujourd'hui, on comprend que « l'Homme » s'est imposé par la force et l'extermination. Pourquoi ne pas maintenant envisager que le néanderthalien aurait pu comme « l'Homme », évoluer de manière aussi « intelligente ».
    Pas étonnant que dans l'ordre patriarcal de « l'Homme » qui s'impose dans la société dans sa culture, de la fin de la « pré-histoire » à la modernité, « l'Homme » se soit lui-même perçu comme devant dominer la nature, dès lors à son service, dominer tout ce qui n'était pas lui du reste, femme comprise. Pas étonnant que tant de cultures de « l'Homme », tant de religions se posent comme supérieures aux autres, toutes ayant comme caractéristique l'ascendant de l'homme, le mâle s'entend. Cet a priori serait en quelque sorte inscrit dans ses gênes d'exterminateur. Pas étonnant que les plus « évolués » considèrent barbares, primitifs, tous ce qui est différent. Pas étonnant que nous soyons aux prises avec le racisme, le sexisme, encore de nos jours.
    Est-ce qu'un jour la science permettra de cloner à partir des restes de néanderthalien, un Mada et une Evè qui pourraient procréer une espèce nouvelle de Sapiens néanderthaliens ? « Parc Jurassique II - La suite néanderthalienne ». « L'Homme » devenu Dieu, ou presque, en tant que co-créateur du Sapiens néanderthalien moderne... Si j'étais romancier, je creuserais la question pour sûr.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 décembre 2008

    Dans sa chronique du 24 décembre 2008 publiée dans le Journal de Montréal, Joseph Facal commente la parité homme/femme au gouvernement du Québec initié par Jean Charest « Un nouveau tabou ? » Canoe - Vigile. Son texte donne en partie raison à Lysiane Gagnon. ( La parité, un symbole creux - La Presse 2008 12 20 )
    Deux arguments militeraient en faveur du fait que la dénonciation de la parité homme/femme au gouvernement par Lysiane Gagnon a de grands mérites aux yeux de M. Facal.
    Le premier argument invoqué : Lysiane Gagnon ose transgresser un tabou. « Chez ceux qui pensent que ce n'est peut-être pas l'idée du siècle, l'autocensure roule à plein régime. » nous dit M. Facal. D'après lui, Lysiane Gagnon ose parler parce qu'elle est une femme et qu'elle n'a peur de rien. Un homme lui, sera à coup sûr écrasé par la vindicte des femmes. Pauvres petits hommes... Le féminisme à la base de cette si mécréante discrimination positive est par cet argument présenté comme étant un régime de terreur qui impose le silence aux hommes et nous livre aux tabous les plus vils.
    Ridicule !
    Le deuxième argument salué par M. Facal : « Le symbolisme creux ? » de la discrimination positive que manifeste cette parité homme/femme dans le gouvernement qui se trouve à être en décalage avec députation, elle-même en décalage avec le principe démocratique de la représentation de la composition de la population. Mais il ne va pas jusqu'à valider cette dénonciation de la discrimination positive, sans tenter de se faire une opinion en consultant des femmes autour de lui. Il en conclut sous forme de question de la manière suivante : « Le vrai progrès ne serait-il pas qu'autant de femmes que d'hommes soient candidates aux élections et se fassent élire députées ? »
    Le sophisme du patriarcalisme
    Madame Gagnon n'en est pas sa première dénonciation. Ce n’est pas parce qu’elle a déjà été indépendantiste qu’elle est plus crédible quand elle se fait aujourd’hui porte-flambeau des canadianisateurs. Ce n’est pas parce qu’elle est une femme qu’elle est plus crédible dans sa dénonciation de la discrimination positive prônée par les féministes, d’autant quand elle est conforme à l’équité et la parité démocratique de la composition paritaire des sexes dans la population. Si la parité homme/femme existe dans la population, ce n’est pas parce qu’elle ne se retrouve pas dans la députation qu’il faut pour autant s’empêcher de la refléter au gouvernement.
    « Quand donc les décideurs comprendront-ils qu'il n'y a rien de plus insultant pour les femmes que de se voir accorder un poste pour la simple raison qu'elles sont des femmes? C'est de la pure condescendance. »
    M. Facal pose la question : « Les femmes de ces milieux ont-elles besoin de cette condescendance paternaliste héritée des années quatre-vingt, à une époque où la majorité des diplômés universitaires sont des femmes ? »
    Les hommes au pouvoir, en vertu de la survie du patriarcalisme supposé maintenant absent du paysage politique, seraient « paternalistes » s’ils choisissent la discrimination positive pour contrer les signes évidents de la survie des anciennes inégalités du patriarcalisme. C’est toujours le même sophisme qui dénonçait la discrimination positive prônée par les adversaires de la discrimination raciale. En faisant de la discrimination positive, ils continuaient à faire de la discrimination raciale. Or, jamais les noirs états-uniens n’auraient pu parvenir à l’égalité raciale si des mesures discriminatoires et discrétionnaires n’avaient pas été prises pour leur faire de la place, de force et d’autorité dans les écoles, dans les universités, dans les entreprises, etc.
    C’est le sophisme qui prétend que la loi 101 est discriminatoire et que pour cette seule raison, elle n’a pas lieu de brimer « la liberté » de choix des individus.
    Il n’est pas étonnant que l’argument de Madame Gagnon endossé sous forme de question par M. Facal, qui oppose de manière sophistique, droits collectifs et droits individuels. Il n'y aurait donc « rien de plus insultant pour les femmes que de se voir accorder un poste pour la simple raison qu'elles sont des femmes ». D’un point de vue individuel, on peut certes admettre la chose. Or, il n’est pas question ici de droits individuels, mais de droits collectifs. Le droit collectif de la population d’être justement représentée dans l’État, dans la démocratie, dans la députation et dans le gouvernement. Or, ce droit collectif est nié par la réalité politique encore sous le coup des usages propres au patriarcalisme qui n’a accordé de droit de vote aux femmes que longtemps après qu’il ait été accordé aux hommes, dans une société patriarcale qui n’accordait pas aux femmes dans l’espace public et privé, égalité et indépendance. Le père, le mari, étaient tuteurs des femmes, traitées comme des mineures, au sens même de la Loi des hommes.
    L’inégalité dans la députation, dans la représentation démocratique de la population est toujours présente. Et, il faudrait se soucier davantage du paternalisme condescendant à l’égard de quelques femmes, que du patriarcalisme sociétal qui confine encore les femmes à la représentation inégalitaire dans la députation ? Vraiment ?
    « À l'heure où la majorité des diplômé(e)s universitaires sont des femmes, à l'heure où nombre de femmes occupent des postes-clés dans tous les domaines, la politique de discrimination positive (une notion des années 80) au niveau d'un Conseil des ministres est parfaitement superflue. » nous dit encore Lysiane Gagnon.
    Et elle ajoute : « Les femmes instruites de la classe moyenne n'ont pas besoin d'encouragements artificiels pour faire leur chemin ou pour trouver des « role models » inspirants. Ce sont les femmes au bas de l'échelle qui ont besoin d'aide. »
    Bien sûr que les femmes du haut de l’échelle n’ont plus besoin de modèles féminins positifs. Si elles sont presque qu’au sommet de la pyramide, juste sous le plafond de verre, c’est qu’elles ont eu des modèles. La question est, est-ce que les « femmes du bas de l’échelle » seront aidées par le modèle de tant de femmes confinées sous un plafond de verre parce qu'il faut attendre tant et aussi longtemps que la députation soit bel et bien conforme à la représentation de la population ? Est-ce motivant tels modèles ? Au contraire, démontrer en imposant la parité ministérielle que la plafond de verre a été brisé dans l’État, à valeur d’exemple, auprès de la société civile et économique, auprès de la société privée, dans nos maisons et familles, n’est-ce pas contribuer à « aider » les femmes « au bas de l’échelle » ?
    Les femmes du haut de la pyramide ne sont-elles pas des modèles pour celles qui viendront après ? N’est-ce pas justement en imposant la parité au gouvernement qu’on sera en mesure de faire du renforcement positif qui donnera aux hommes et aux femmes « au bas de l’échelle » l’image de ce que pourrait être un État, une démocratie et une députation paritaire ? N’avons-nous pas besoin, hommes et femmes, de cette illustration pour démontrer que la parité doit se faire du haut en bas de l’échelle, y compris bien sûr dans la députation ?
    Pourquoi la députation n’est-elle pas paritaire ?
    M. Facal termine en disant que le vrai changement se fera lorsque la parité de la députation sera au rendez-vous de l’Histoire. Certes… mais pourquoi attendre et ne rien faire ? Au fait pourquoi la députation n’est-elle pas paritaire ? Depuis le temps que les femmes ont le droit de vote cela ne devrait-il pas aller de soi ? Parce qu’il y a des résistances ? Parce que la force d’inertie sociétale engendre tels reports dans un véritable réalignement d’une société patriarcale en société égalitaire qui tarde à s’imposer dans les us et coutumes de nos pratiques électorales ? Parce que… parce que… tout ce que l’on voudra… et qui fait que les femmes sont toujours et encore collectivement sous le coup de ce qu’a trop longtemps imposé un patriarcalisme ancien et révolu. Forcément, puisque notre députation n’est toujours pas représentative de la composition de la population, et ce, malgré le fait que « la majorité des diplômé(e)s universitaires sont des femmes, à l'heure où nombre de femmes occupent des postes-clés dans tous les domaines », comme l’invoque Lysiane Gagnon. Comme si les femmes étaient parvenues à effacer toute trace de patriarcalisme. Comme si l’absence de parité démocratique dans la députation ne comptait pas en tant que fait politique, que symbole ou de symptôme d’une société toujours patriarcaliste.
    S’il est question de priver les hommes de promotions, sous prétexte que des femmes sans valeur occuperaient des postes qu’ils pourraient occuper, la parité imposée n’offre-t-elle pas l’occasion aux femmes d’être comme tant d’hommes aussi incompétentes qu’eux ? N’est-ce pas égalitaire ? Combien d’hommes sans valeurs ont été déjà nommés ministres, parce qu’ils représentaient telle région, ou tel groupe, comme le fait valoir si justement M. Facal ?
    Encore que… Lysiane Gagnon ne généralise-t-elle pas en supposant que les femmes nommées pour parvenir à une parité ministérielle des sexes, sont à l’entendre si dépourvues de qualités ? Ne faudrait-il pas des noms, et des comparatifs convaincants, démontrant que tel député pourrait assurément mieux faire que telle ministre ? N’est-ce pas l’occasion de voir certaines se révéler être comme d’aucuns hommes méconnus, à la hauteur ? N’est-ce pas inégalitaire de vouloir que les femmes ne soient représentées au gouvernement que dans la seule mesure où elles sont meilleures ou aussi qualifiées que les meilleurs hommes alors que tant des meilleurs ont été écartés au profit de telle ou telle considération politique mettant en vedette tel homme moyen, et ce, depuis que le gouvernement responsable existe ? C’est ce que met en évidence avec raison M. Facal quand il questionne l’argument afférent de Madame Gagnon qui n’emporte pas son adhésion.
    En donnant raison ensuite aux femmes qui seraient insultées d’être suspectes de favoritisme ou de condescendance paternaliste, il participe au sophisme de l’anti-discrimination positive qui confond, en les opposant, droits individuels et droits collectifs. D’évidence, les droits collectifs sont ici en cause et doivent prévaloir. La députation ne correspond pas à la parité sexuée dans la population. Si la parité ministérielle n’est pas un bon moyen de parvenir de haut en bas à la parité sexuée de la députation. S’il faut plutôt « attendre » que cela s’impose de bas en haut, ce n’est certainement pas parce que les femmes nommées en vertu d’une discrimination positive pourraient souffrir de telles nominations ou qu’elles n’en auraient pas besoin pour faire carrière et se faire valoir. Ce n’est pas leur sort personnel qui est en jeu, mais bien celui de la représentation paritaire et équitable des femmes dans la députation et dans un État ayant coupé tout ce qui le relie aux lois, us et coutumes d’un patriarcalisme qui n’a plus lieu d’être.
    Au fait, Madame Gagnon ne doit-elle pas sa chronique au fait qu’elle soit une femme ? À l’époque de son engagement, n’étaient-elles pas bien rares à la une des pages éditoriales et d’opinions de La Presse ? Là aussi, où l’on compte beaucoup plus d’hommes que de femmes, aujourd’hui comme hier. N’était-ce pas discriminatoire de la choisir elle plutôt que de choisir un homme ? Ne doit-elle pas sa place à de la discrimination positive ? En quoi ses mérites valaient-ils ou valent-ils davantage que ceux d’un homme outre le fait qu’elle endosse et accrédite la position fédéraliste propagandiste de Gesca ?
    Poser la question c’est y répondre ? Tant et aussi longtemps qu’on se posera la question, ce seul fait indiquera que notre société est toujours et encore inégalitaire. Il nous faut trouver les solutions qui permettent de parvenir à la parité représentative de la composition sexuée de nos populations. La discrimination positive est l’un des moyens à notre disposition, voire, est un mal nécessaire. Son bien fondé doit être jugé non pas à l’aune des intérêts des individus, mais bien à ceux du collectif qu’ils forment. Ce, de manière à ce que chacun et chacune participent à l’effort collectif qui permettra d’atteindre la parité, l’équité et la représentativité des sexes dans toutes les sphères de l’activité humaine. Sous prétexte qu’il ne faut par être condescendant ou paternaliste envers quelques individus, il faudrait supporter le patricarcalisme et écarter tout recours au renforcement positif, à la discrimination positive et s’en remettre à la fatalité et au destin qui nous fait encore vivre dans un État, dans des médias, dans des entreprises, dans une société encore majoritairement contrôlée par des hommes, jusque dans notre députation et au gouvernement. Il faudrait attendre… attendre quoi ?
    Et, qu'en est-t-il de celles et ceux qui pensent que la discrimination positive a du sens ? Est-ce tabou d'abonder ?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 décembre 2008

    @ Ouhgo
    Excellentes précisions et suggestions.
    En voici une autre tel qu'on peut le lire au titre Homo - homonymie. dans Wikipédia
    « Employé comme préfixe, « homo » peut prêter à confusion : selon le cas, des termes sont composés à partir de la racine grecque homo (ὁμός), qui signifie « semblable, pareil » (homosexuel, homonyme), ou à partir du mot latin homo, « l'homme » (Homo sapiens, hominidé, etc.). »
    On en apprend tous les jours. En somme le genre Homo sapiens, qualifierait selon la dénomination grecque, les animaux « semblables en ce qu'ils pensent » en deux sous-espèces, « l'Homo sapiens sapiens et l'Homo sapiens neanderthalensis ». Les Sapiens sapiens qui se voulaient tous semblables ont exterminé les Néanderthaliens... M. Yves Coppens, paléontologiste et paléoanthropologue français éminent, n'en est pas certain, le laisse entendre, mais il se peut que ce ne soit pas le cas... tel que j'ai pu le comprendre dans le documentaire « Homo sapiens » France 3 - 2004, si mon souvenir est bon... Vive la supériorité de « l'Homme ».
    « Certaines langues font la distinction entre l'homme « être humain » et l'homme « individu mâle » : en latin, ( homo = être humain et vir = être humain mâle), l'allemand (Mensch = être humain et Mann = être humain mâle). » Wikipédia Homo sapiens
    Étonnant qu'il faille dire en français « « être humain » mâle » pour désigner l'homme. Pourtant si l'Homme est le bon mot pour parler des humains, pourquoi ne pas dire « homme : Homme mâle » et « femme : Homme femelle. » Bizarre non. Donc on utilise donc le vocable « être humain »... parfois, et dans « Droits de l'Homme » il faudrait à tout prix s'empêcher de l'utiliser...
    En fait, l'utilisation de la dénomination « Sapiens » viendrait comme le suggère bien Ouhgo, régler la question en français. Et, ça tombe bien, il est maintenant admis que les Sapiens femelles, ont une âme et sont de surcroit, comme les hommes, dotées d'intelligence... ce qui n'a pas toujours été admis, d'où sans doute la réticence à parler de Sapiens quand on voulait aussi désigner les... femmes.
    En fait ce n'est pas ça du tout... en latin le genre humain était Homo-Hominem et l'homme, était « vir ». Ce ne serait donc qu'en français que l'Homme c'est aussi la femme... Peut-être serait-il temps de corriger la situation de cette homonymie avantageant comme par hasard, l'homme !? Vieux mots tard que jamais !

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    23 décembre 2008

    Se lirait mieux:
    Genre : Homo
    Espèce :sapiens

    Comme: Equus caballus, Canis familiaris, Bos taurus, Capra hircus, Ovis aries, etc...

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 décembre 2008

    Piste de solution : La systématique (classification zoologique). Linné établit en 1758 la classification humaine ainsi :
    Embranchement:vertébrés
    Classe : mammifères
    Ordre : primates
    Famille :hominidés
    Genre : homo equus canis bos capra ovis
    Espèce : sapiens caballus fam taurus hircus aries
    Le genre Homo ne représente plus qu’une espèce depuis la disparition des Néanderthal et autres il y a 18,000 ou 30,000 ans. C’est sans doute pourquoi le père de la classification nous nomma les Hommes au lieu des sapiens, comme il le fit pour cheval, taureau, et sans doute d’autres où l’espèce l’emporta sur le genre.
    Ainsi, s’il faut revoir la nomenclature pour moderniser l’équité des sexes, homme et femme se retrouveraient égaux, réunis sous le parapluie de : Sapiens. Tous ensemble pour les droits des Sapiens…

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2008

    Monsieur Archambault,
    Vos propos sont tout à fait pertinents.
    Continuons donc la réflexion...
    Merci,
    Serge Longval

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2008

    Un exemple de féminisme assumé
    La lecture du texte de Gil Courtemanche dans Le Devoir d'aujourd'hui 2008 12 20 intitulé « Les petits bonheurs », m'a fait pensé à ce présent article. Il vaut la peine de le lire en entier pour celles et ceux qui sont abonné au Devoir. Je cite le dernier droit ce cette apologie sensible d'un humanisme transformé par le féminisme.
    « En fait, je voulais vous parler de l'inutilité des grandes explications qu'on trouve dans les livres et les journaux renommés et de l'importance fondamentale des petits bonheurs et des attentions minuscules. Pas les fleurs offertes pour excuser un retard, mais la main tendue, la caresse chaleureuse, le mot amoureux, et surtout l'attention pour l'autre.
    Là, j'écris surtout pour les hommes, car nous nous complaisons facilement dans l'explication du monde et le refus de la vie qui nous semble trop complexe et désordonnée. Les hommes craignent l'incertain, le douteux, l'incompréhensible.
    Jeudi, le colonel Bagosora, maître d'oeuvre du génocide au Rwanda, a été condamné à la prison à vie par le tribunal d'Arusha. J'en ai pris note, mais je ne pense qu'au sapin de Noël, aux cadeaux et aux petits bonheurs que j'ai si souvent oubliés parce que je ne pensais qu'au colonel Bagosora. »
    Un texte qui ferait le contrepoids d'un autre aussi publié dans Le Devoir, mais hier 2008 12 19 cette fois sous la plume de Christian Rioux et intitulé « Chasse à l'homme »
    « À ce propos justement, la semaine dernière, nous fêtions les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Comme il se doit, il s'est trouvé quelques-unes de ces dames de Sainte-Anne (parmi lesquelles on trouve autant d'hommes que de femmes) pour relancer un vieux débat. Il s'agit de ce pauvre homme qui serait dorénavant indigne, dit-on, de représenter le genre humain. La secrétaire d'État aux droits de l'homme, Rama Yade, envisage d'ailleurs de changer le nom de son secrétariat.
    En effet, la France n'a jamais adopté la terminologie des bien-pensants qui ont depuis longtemps troqué les droits de l'homme pour ceux de la personne. Il y existe toujours un Secrétariat aux droits de l'homme, on y décerne encore un prix des droits de l'homme et l'on y organise régulièrement des colloques sur les droits de l'homme. Cette terminologie a d'ailleurs été reprise par l'ONU dans sa déclaration de 1948. Celle-ci persiste et signe, avec son Haut-Commissariat aux droits de l'homme.
    Permettez-moi de ne pas communier à l'opinion de Rama Yade, qui a pourtant triomphé depuis longtemps au Québec. Les débats sur les mots ne sont jamais innocents et recèlent toujours des enjeux insoupçonnés. N'en déplaise aux idéologues de la langue, le mot «homme» désigne en français le genre humain depuis au moins l'an 980 de notre ère, nous apprend le Robert. Il est issu du latin homo, qui désignait lui aussi l'être humain. L'homme va donc désigner la «créature raisonnable», le «vivant», celui qui est «né de la terre». En ce sens, les droits de l'homme sont autant ceux des mâles que ceux des femelles. Il n'y a de confusion possible que pour les ignorants. »
    Droits de l'homme VS Droits de la personne
    Je veux bien croire que la langue, ce qui la régit, soit ce qu'il est. La langue est forcément ce qu'elle a été. Elle a été ce qu'elle a été en l'occurrence, dans un ordre culturel, social, sociétal et politique, éminemment patriarcal, cela depuis au moins 980 ans et plus encore puisque le latin nous apprend-t-on désignait lui aussi l'homme comme représentant le genre humain dans son entier.
    Il n'y a donc pas de quoi rire. C'est du sérieux, ça « date »...
    On parle d'un ordre ancien, pour ainsi dire depuis la nuit des temps... En fait, depuis que l'Histoire n'est plus de la préhistoire... En fait l'Histoire commence à partir du moment où l'humanité devient humanité... Du moins celle qu'on connait. Avant, le trou noir. Avant, le culte de la déesse mère, documenté pourtant. Relayé aussi partout dans différentes religions toujours présentes hors les trois grandes religions monthéiste fondées par l'homme ( et on ne parle pas ici de genre humain )
    Un ordre qui « était » le « nôtre », enfin... celui de nos pères... justement... notre « patrimoine » excluant notre « matrimoine », on parle de l'héritage de nos pères, pas celui de nos mères, qui elles, n'étaient considérées que sujette du pouvoir patriarcal. Cet ordre a été heureusement changé. Reste à la langue de suivre.
    Dans cet ordre ancien, il était tout à fait normal que l'homme soit à lui seul le genre humain, puisque la femelle n'était que subsidiaire, qu'objet de la propriété de l'Homme, comme l'étaient « ses » enfants. Elle ne comptait pas dans l'espace public. Comme elle ne compte pas dans l'espace public islamiste. Une culture méditerranéenne qui est le berceau de notre civilisation patriarcale ou la monothéisme a chassé à coups de sanglantes répressions, les cultes païens « pré-Historiques » de la Déesse mère.
    Le Code civil du reste n'accordait à la femme de statut juridique que dans celui que voulait bien accepter de lui donner son père ou son époux, cette femme, telle que « donnée » à l'époux par son père à qui l'époux a demandé sa main, pour la faire sienne. Il s'agit d'un transfert de propriété dont l'objet est une femme, c'est-à-dire moins que rien. Du reste, on s'est longtemps demandé si elle était doté d'une âme...
    En refusant que change dans la langue de l'Homme, cette dénomination de l'Homme incluant à la fois l'homme en tant de partie du genre humain, et l'Homme totalisant le genre humain, on désire que cet ordre ancien demeure et ne change pas ? Les choses auraient changé, mais cela devrait ne pas changer la langue. Pourquoi changerait-elle ? Je réponds, parce que...
    Parce que nous sommes, nous voulons être dans un ordre nouveau, différent de l'ordre ancien. Un ordre ou l'homme n'est plus à lui seul tout le genre humain, tout genres confondus. La confusion des genres n'a plus sa place. La femme doit prendre sa place au côté de l'homme et non subordonnée à lui et non emportée par lui. Le masculin l'emporte sur le féminin, on le sait, la langue s'est faite à l'époque où cela était vrai. Ce ne l'est plus et il faudrait que la langue s'impose dans cet ordre ancien. Mais en vertu de quoi d'autre que de sa propre désuétude. L'ordre ancien est révolu. Pour manifester cet ordre nouveau, l'homme n'est plus l'Homme.
    Disons que c'est le contraire, disons que ce qui nomme l'humanité, le genre humain, c'est la Femme, on parle du genre féminin, il n'y a plus d'humanité, ça s'appelle désormais la « femmhumanité ». On parlera donc de Droits de la femme. Ça vous dit ! ? Vous vous sentez concernés en tant qu'homme, en tant que personne de sexe masculin ? Ça vous dit une telle langue ? Voilà 10 000 ans que c'est comme ça, pour changer, pendant les 10 000 prochaines années on parlera du genre féminin qui inclurait les deux sexes. Le féminin l'emporterait sur le masculin. Au fait, pourquoi donc le masculin l'emporte-t-il sur le féminin vous pensez ? Tout simplement parce que c'était congruent avec la culture de l'époque, ce n'était que l'exacte abstraction d'une réalité concrète objective. La culture a changé, la langue doit suivre, point à la ligne.
    Pourquoi ça ne change pas ? Parce que les Droits de l'Homme, réfèrent à une culture, à l'Humanisme. Or, le féminisme, EST le nouvel humanisme. Le féminisme est l'humanisme transformé par l'égalité des sexes que n'incluait pas l'humanisme de l'ordre patriarcal ancien. On pourrait donc parler de l'humanoféminisme, ou du féminhumanisme.
    Dans cet ordre on parle des droits de la personne. Mais je vous l'accorde il y a une perte. Car la personne n'inclut pas l'ensemble humain, le tout que forme l'ensemble des personnes. Il faut donc trouver autre chose que Droits de l'Homme, il faut trouver autre chose que Droits de la personne. Pourquoi pas Les droits humains. Déjà, c'est autre chose que, homme, ou que femme, dont l'un l'emporterait sur l'autre. Les hommes sont des humains, les femmes sont des humaines. Mais les femmes ne sont pas des hommes et vice versa. Tous les hommes sont du genre masculin partie du genre humain, mais tous les humains ne sont pas des hommes. Toutes les femmes sont du genre féminin partie du genre humain, mais tous les humains ne sont pas des femmes. Ce pourquoi prétendre que le vocable femme pourrait aussi, pourquoi pas inclure tous les genres du genre humain, ne tient pas la route, pourtant le vocable homme lui en serait capable, sous prétexte que cela a été partie de notre culture patriarcale avec laquelle nous voudrions par ailleurs nous couper pour que l'égalité des genres soit effective, et cela devrait être, sauf... dans la langue, sous prétexte qu'elle a été forgée par à l'époque du patriarcat.
    Dans Droits humains, le masculin se réfère non pas à l'homme humain, ni à la femme humaine, mais aux droits, qui est masculin ( disons qu'on ne refera pas toute la langue et toutes ses règles pour autant, disons que le genre des mots est... neutre ). C'est autre chose qu'un anglicisme. On pourrait aussi parler des Droits de la race humaine. Le féminin s'y retrouve. Il n'y a donc pas de problème, à moins de vouloir inventer une langue de genre neutre... à ce que l'on parle de Droits humains. Je ne vois pas l'anglicisme. C'est parfaitement français. Que l'anglais utilise Humans rights, n'a rien à voir et on s'en fout. C'est très français de marquer le coup en changeant la donne. Anglicisme ! Et, s'il n'y a que ça... Tant pis. Ça vaut la peine de transformer la règle pour être congruent avec le changement de l'ordre patriarcal ancien en ordre égalitaire nouveau.
    Un signe, une manifestation, un geste délibéré des hommes qui abondent dans l'approbation du renversement du partiarcalisme cet ordre ancien révolu. Une illustration dans la langue même, du renversement paradigmatique de l'ordre ancien. Comme l'a été l'invention du système métrique à la Révolution française. Nous vivons une révolution depuis un siècle, une lente révolution qui transforme la société, la culture, la pensée, la politique, pourquoi pas la langue ? Pourquoi la langue devrait échapper à ce renversement de paradigme dans l'ordre des rapports humains ? Parce que les dictionnaires le disent. Franchement, soyons sérieux, et surtout congruent. La féminisation des titres à l'avenant !
    Pas étonnant que la députation des grandes démocraties de ce monde ne soient toujours que décalées par rapport à la parité des genres dans la population humaine... Pas étonnant qu'on se désole du fait que la parité au gouvernement doive suivre la proportion de ce décalage au lieu d'incarner dans le gouvernement la composition de la population...

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2008

    M. Jean-Yves Proulx écrit :
    « Être féministe, je ne suis pas certain que j’applaudirais bien fort. »
    Je suis féministe et j'applaudis.
    Dommage que se soit un adversaire qui pose le geste, et encore... Mais je me dois d'applaudir puisque je suis féministe, donc pour la parité, salariale, sociétale, culturelle et... politique.
    M. Serge Longval écrit :
    « Comme dirait l’autre, 13 sur 26, c’est une excellente moyenne au bâton ! »
    Ce qu'oublie de calculer M. Longval c'est que dans une société, dans une culture, dans un ordre politique égalitaire, normalement, une population composée également d'hommes et de femmes devrait être également représentée dans sa députation, voire dans la députation de chaque parti. Ainsi ce n'est pas 26 députées libérales qui devrait représenter le PLQ mais bien 33 députées sur 66. Imaginons le contraire... Non, constatons que quand c'est le contraire, tout à coup, ça n'a pas d'allure, comme quand les filles ont de meilleurs résultats scolaires, ou quand elles sont maintenant plus nombreuses dans les facultés de médecine... En fait, elles y sont plus nombreuses quand ce n'est plus payant d'y être, quand le statut que confère la profession n'est plus si alléchant... porteur de pouvoir.... Mais ça c'est une autre histoire... Passons...
    Que les élu(e)s ne soient pas à égalité, cela témoigne du manque de parité de notre culture politique encore par trop le reflet d'une société jadis entièrement patriarcale. Un jour, si jamais nous parvenons en nous en extirper vraiment, il y aura autant de candidates que de candidats, autant d'élu(e)s que d'élus, cela correspondant à l'égalité des sexes dans la composition de la population ( ou presque ), pour le meilleur et pour le pire. Cette parité imposée au plus haut niveau par un geste politique éventuellement discriminatoire, en dépit du fait, ou parce que la députation n'est pas paritaire, donne le signal que les femmes ont, doivent avoir, dans l'État, comme dans la population, place égale partout, et forcément aussi dans le politique, dans la représentation démocratique de la population, donc dans la députation, comme maintenant dans le gouvernement, grâce à cette innovation, qu'elle soit ou non électoraliste. Un signal et un encouragement à l'implication politique des femmes dans le politique, dans la politique.
    Cette décision politique de Jean Charest montre bien qu'il doit compenser le fait que le PQ a à sa tête une femme. Ce qui démontre que c'est un avantage. Fort bien.
    Nous reste à en tirer avantage. En fait, peu importe la parité gouvernementale des femmes dans un gouvernement du PLQ, il a le désavantage d'être dirigé par un homme, si tant est que les focus group soit si favorable à telle équité. C'est en somme le message lancé par Jean Charest. Il est désavantagé. Fort bien.
    Vivement l'élection de la première Première ministre du Québec
    Vivement l'élection de Pauline Marois présidant un gouvernement à parité sexuée. Vivement l'implication des femmes dans la lutte que mène le peuple démocratique et souverain du Québec, à commencer par les pages de Vigile... peu de femmes y contribuent. Ce n'est pas ce que le lis plus haut qui les encouragera...
    Le jour où les femmes se sentiront ailleurs comme ici dans ces pages, à l'aise de contribuer au combat politique du peuple souverain du Québec, largement le fait d'hommes, la victoire sera assurée. Jean Charest encourage l'implication politique des femmes. Tant mieux. À nous aussi de leur ouvrir grandes les portes. S'il est question de racolage, racolons.
    En fait, non ! Il n'est pas question de racolage. Aucune putain en vue n'est en train d'entraîner l'homme à payer pour du sexe. Seulement la moindre des choses. Parvenir à changer l'ordre patriarcal des choses. Et... les souverainistes ont à cet égard une longueur d'avance sur les autres formations politiques, ils ont à leur tête la première cheffe de parti du Québec ( à direction unique). Jean Charest vient de confirmer que c'est un atout de taille... Merci à lui.
    Et... Oui, « c'est vraiment reconnaître l’égalité des sexes que de former deux fois de suite un cabinet composé d’autant de femmes que d’hommes ? » Cela correspond bien à la composition de l'électorat. Reste à la députation d'en faire autant. À nous de le faire, et d'y travailler pour ce faire.
    Le seul fait que la députation soit encore majoritairement composée d'hommes indique bien que l'égalité des sexes n'est pas complète dans notre société, dans notre culture, dans notre culture politique. Cela doit changer. Les souverainistes ont posé un geste fort à cet égard en élisant une cheffe de parti. Ce n'est pas le temps de rechigner et de chipoter parce que Jean Charest doit poser un geste pour contrebalancer l'avantage que les souverainistes se sont donnés. Au contraire, reste à lui dire de laisser sa place à une femme... Ce que nous serons en mesure de faire qu'il le veuille ou non... à la prochaine élection.
    Tout ça, c'est du tout bon, pour les hommes et les femmes souverainistes du PQ.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2008

    Étrange société !
    Que désire-t-on comme gouvernement ? Des ministres assignés à leur poste pour leur compétence à gérer les dossiers qui leur sont confiés ou un cabinet qui projette une belle image ?
    Est-ce vraiment reconnaître l'égalité des sexes que de former deux fois de suite un cabinet composé d'autant de femmes que d'hommes ?
    Si parmi les députés libéraux il y a plus de compétence du côté des élues, alors pourquoi ne pas exiger la formation d'un cabinet majoritairement féminin ? Et l'inverse, le cas échéant.
    Mais ici, ça sent davantage la recherche de l'image que de la compétence.
    Être féministe, je ne suis pas certain que j'applaudirais bien fort.