Autopsie du Parti québécois

Le Parti québécois ne peut pas être indépendantiste, s’il ne fait pas passer la lutte pour la souveraineté du Québec avant le gain électoral

Tribune libre 2008

Le 8 décembre, si le Parti québécois perd, ce sera sa défaite, celle de sa
stratégie, la fin de sa crédibilité en tant que parti indépendantiste. Il
aura trop souvent changé de cap au gré des politiciens qui l’auront dirigé.
Il ne sera bon qu’à fusionner avec l’A.D.Q.. S’il gagne, ce sera la
victoire des ambivalents qui le contrôlent, la fin des espoirs ténus de
reprise en main du parti par sa base indépendantiste. Nous n’avons pas à
attendre le résultat de l’élection pour tenter de comprendre comment ce
parti, qui devait se consacrer à l’avènement de la souveraineté du Québec,
s’est détourné de son objectif, pour devenir un poids, un empêchement même,
à sa réalisation.
Le Parti québécois ne peut pas être indépendantiste, s’il ne fait pas
passer la lutte pour la souveraineté du Québec avant le gain électoral. Il
ne peut pas plaire à tout le monde. Il doit plutôt, par la voix de ses
représentants, faire comprendre aux Québécois de ne plus accepter de subir
le statut de minorité qui leur a été imposé à l’intérieur du Canada, depuis
l’Acte d’Union de 1840. Pour exister comme nation, les Québécois ont droit
à mieux qu’une carte de citoyenneté émise par un gouvernement provincial.
Ils doivent bénéficier des prérogatives d'une majorité dans le politique,
l’économique, le social et le culturel. Cela s’appelle la souveraineté du
Québec et passe par la séparation d’avec le Canada. En conséquence, le P.Q.
doit accepter de se mettre à dos la minorité anglo-saxonne du Québec qui,
majoritaire au sein du Canada, s’oppose à la création d’un Québec souverain
où elle deviendra minoritaire. La souveraineté signifie pour elle,
l’égalité pour tous, donc la fin de ses privilèges.
Le P.Q. doit cesser de chercher à rallier les électeurs nationalistes, les
annexionnistes mous, en plus du vote indépendantiste qu’il considère comme
acquis. Au lieu de se comporter en indépendantiste mou, pour séduire le
plus grand nombre, il devrait plutôt miser sur la fermeté, la
sensibilisation et la persuasion, avant, pendant et après les élections,
pour amener la nation québécoise à comprendre que son émancipation, son
avancement, passe par la souveraineté du Québec. Il obtiendrait ainsi, un
vote indépendantiste de plus en plus ferme et imposant. Il s’attirerait
l’appui des forces vives du Québec qui ne se manifestent que lors des
grands moments de l’Histoire. Il n’y a pas d’autre façon de gagner un
référendum.
Un parti indépendantiste doit prendre position sur tous les sujets. Son
cabinet fantôme doit être celui du pays à venir. Il ne doit pas se confiner
aux domaines de juridiction provinciale. Ce n’est pas au Bloc québécois de
parler au nom du Québec des sujets de juridiction fédérale, mais au parti
indépendantiste, particulièrement lorsqu’il est au pouvoir.
Pour moi, indépendantiste, le Parti québécois est mort. Pour le
ressusciter, il faudrait tout changer, éliminer tout ce qui le dirige, tout
ce qui le représente à la députation, tout ce qui en fait partie et aspire
à de hautes fonctions ou à quelque bénéfice personnel après la prise du
pouvoir, tous les permanents du parti, tout personnage charismatique qui
écrase le parti, tout ce qui approuve le bon patronage, tout ce qui a rampé
et n’a pas protesté, et, ou, démissionné, au temps du « beau risque », à
celui de Pierre-Marc Johnson, ou au temps du coup de barre de Lucien
Bouchard, et maintenant, sous celui de Pauline Marois. …bref, ne
resteraient que les membres indépendantistes, on se couperait des
ambivalents, des électoralistes et des opportunistes. S’ajouterait, une
partie de la masse des indépendantistes qui ont quitté ce parti au fil des
trahisons péquistes et de ceux qui, dégoûtés par les manœuvres du P.Q.,
n’ont jamais voulu s’en approcher. La démocratie serait de retour. Les
congrès, le militantisme, le programme prendraient de l’importance.
L’orientation du parti serait enfin décidée par ses membres. Ses
dirigeants, issus de la base des militants, ne seraient pas des transfuges.
Ils seraient les exécuteurs du programme adopté en congrès. Ses électeurs
seraient les indépendantistes. Arrivés au pouvoir, ses représentants, au
lieu de se démarquer du parti, de sa gauche et des indépendantistes en
particulier, en se prétendant, avec démagogie, « gouvernement de tous les
Québécois », et dès lors, s’installer dans l’immobilisme ; resteraient les
acteurs de l’instauration de la souveraineté du Québec. Alors, le P.Q.
serait ressuscité. Un miracle se serait produit !
Sauf que, pour tout dire …je ne crois pas aux miracles. Je pense que la
meilleure façon pour les indépendantistes, de se soigner de cette gangrène
politique péquiste, serait de l’amputer en construisant un parti neuf.
Michel Rolland
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Michel Rolland33 articles

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Libre penseur. Confiance limitée au système d’instruction. Étude de l’Histoire de l’Occident, de la préhistoire à aujourd’hui, Grèce, Rome, France, Angleterre, Italie et États-Unis surtout, en autodidacte. Lecture d’ouvrages qui ont marqué les différentes époques, dont la Bible œcuménique et certains philosophes sceptiques. Diplôme d’études collégiales. Intérêt particulier pour français roman, philosophie marxiste, sociologie et psychiatrie.





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6 commentaires

  • Michel Rolland Répondre

    28 novembre 2008

    Bonjour M. Archambault,
    Comme vous, j’ai longtemps voté par stratégie, tant que j’ai cru que le Parti québécois était un rassemblement d’indépendantistes de gauche et de droite. J’ai toujours été de gauche, au sens où je suis favorable à une prise en charge de l’État dans plusieurs secteurs de l’économie en plus d’un monopole d’État dans des secteurs comme la Santé et l’Éducation. Je me rappelle de discussions avec des M.L. et des jeunes socialistes. L’indépendance, ou le socialisme d’abord ? Pour moi c’était l’indépendance. Je le pense toujours… Toujours est-il, qu’au P.Q., j’acceptais bien des tracasseries. Avec le temps, ce parti qui était plutôt social-démocrate, est devenu parti de centre, et aujourd’hui je le situerais au centre droit.
    Au fur et à mesure qu’il approchait du pouvoir, il diluait… Il cherchait à augmenter la clientèle des nationalistes d’abord, puis, de plus en plus, celle des annexionnistes mous. Avec le temps les indépendantistes qui s’y trouvaient ont dû se ramollir… et les autres partir. Les simples termes d’indépendance et d’indépendantiste, devenaient péjoratifs. Au P.Q., on parle de souveraineté et de souverainiste. Je serais curieux de savoir ce qu’un linguiste objectif dirait sur l’utilisation péquiste de ces termes. Une simple province est souveraine dans le contrôle de certains aspects de son territoire… Il y a une constante dans notre histoire depuis la Conquête : la mollesse. Cela se reflète dans notre vocabulaire.
    Après avoir quitté le parti, j’ai continué de voter pour lui. Parfois j’avais envie de ne plus voter, mais les libéraux me convainquaient que le parti représentait encore l’indépendance. Plus le temps passait, moins je me sentais d’affinités avec ce parti. Après le « beau risque » de René Lévesque, « l’affirmation nationale » de Pierre-Marc Johnson, et les tergiversations de Lucien Bouchard, j’en ai eu assez. En élection, le P.Q. n’a jamais battu les gouvernements canadianisateurs, manipulateurs et fourbes, parce que, arrivé au pouvoir, il se contentait de poursuivre leur travail de gouvernement provincial, et que l’élection suivante, défendant son bilan, il disait que tout allait bien dans la Belle province… Dans ces conditions, pourquoi revendiquer l’indépendance ? Un seul chef au Parti québécois avait l’envergure, la conviction, la force requise pour conduire le Québec à son indépendance : Jacques Parizeau. Voyez ce que le P.Q. et le peuple mou du Québec, qui ne pouvait pas se reconnaître en un tel homme, en ont fait… Louis-Joseph Papineau a connu le même sort.
    Vous et moi, nous entendons sur le plus important : conduire le Québec à son indépendance. Là où nous divergeons d’avis, c’est sur la monture qui nous transportera au but. Un jour j’espère, nous emprunterons le même transport.
    Voici 40 ans cette année que le P.Q. existe. Devons-nous être au service du P.Q. ? ou est-ce au P.Q. d’être à notre service, à nous, indépendantistes ? Depuis le temps qu’il existe, nous a-t-il apporté satisfaction ? Nos pères et nos grands-pères ont voté rouge ou bleu toute leur vie, allons-nous voter bleu-rouge-blanc toute notre vie ?
    Je suis d’accord avec vous, pour dire qu’il nous faut un parti indépendantiste fort pour atteindre le pouvoir. Arrivés au pouvoir par contre, il faut s’assurer de ne pas traîner de bois mort. Il faut que le parti indépendantiste ne soit appuyé que par des indépendantistes. Je pense que rendu à ce stade, le parti aura comme adversaires, un parti semblable au P.Q. et à l’A.D.Q. actuels, susceptible de devenir un allié au référendum, ou du moins, de fournir un certain nombre de voix favorables à l’indépendance, et le parti libéral qui représentera la minorité anglophone du Québec.
    Lorsque le référendum favorable à l’indépendance du Québec sera annoncé, il faudra être forts. Il ne devra pas y avoir de pleutres du genre Lucien Bouchard à la tête du parti, pas plus que chez les membres. Ici, viendront les menaces contre notre économie, celles de partition, ou d’intervention de l’armée. Ce qui fera la différence ce sera nous-mêmes. Toutes ces menaces ne seront que poudre aux yeux, si les canadiens sentent qu’il font face à un peuple québécois déterminé, fort, prêt à tout pour se défendre. Qu’une poignée de Québécois entrent en résistance, les canadiens les écraseront comme en 1837-38. Qu’une masse de Québécois, partout sur le territoire, les attendent avec colère et détermination ; ils céderont.
    Je crois comprendre, par votre manière d’écrire, que vous avez réalisé toute l’importance du vocabulaire. Je pense qu’une partie majeure de notre combat passe par les mots. Avez-vous remarqué le travail formidable de la radio de Radio-Canada, financée par Ottawa, avec notre argent, pour donner un sens péjoratif à tout ce qui touche l’affirmation nationale des Québécois. On associe les indépendantistes à des doctrinaires, des intégristes. Porter avec fierté le drapeau fleurdelisé ou celui des patriotes, dire sa fierté de parler français, exprimer sa volonté de maintenir un Québec français, a quelque chose de dépassé, qui pourrait presque être associé au racisme, à la xénophobie. Appliquer la loi 101, c’est laisser agir les ayatollahs de la langue… Avez-vous remarqué combien de fois les « radio canadiens » peuvent glisser les mots Canada, canadien, le pays (en parlant du Canada), la province (en parlant du Québec), et nous intéresser à tout ce qui se passe dans « les autres provinces » pour nous faire croire que nous sommes canadiens. Et ça marche ! Écoutez parler les gens autour de vous. Ils se disent canadiens, ils parlent de la province, du pays. Tout ce qui s’apparente à notre affirmation nationale prend un sens péjoratif. Tout ce qui suggère notre appartenance au « grand tout canadien » prend un sens mélioratif. Ils sont en train de faire de nous des canadiens français. Ils commencent même à nous faire ramper. Les choyens sont légion. Il faut se protéger de cette propagande canadienne. Il faut reprendre le contrôle de notre vocabulaire. On ne peut pas penser faire l’indépendance, avant que les Québécois parlent avec les termes indépendantistes. Le jour où Québec sonnera patrie, pays, dans leur tête, où Québécois voudra dire français, etc., nous serons près du but.
    Michel Rolland

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2008

    Vous dites :
    « Comme si le seul fait de placer votre parti au pouvoir, rendait le peuple du Québec souverain. »
    Le PQ, n'est pas mon parti, c'est le parti des souverainistes québécois. J'appuie ce parti parce qu'il est souverainiste et qu'il est en mesure de prendre le pouvoir. En prenant le pouvoir contre les canadianisateurs il fait avancer la cause du peuple souverain du Québec. Ce n'est pas parce qu'il prend le pouvoir que le peuple devient souverain. Le peuple est souverain, tout court. En démocratie du moins, le peuple est souverain, point. Il l'est avec ou sans État souverain. Le PQ au pouvoir ne « rend » pas le peuple souverain, il l'est déjà.
    Pour ce qui est de faire le plein du vote souverainiste vous avez raison, ce n'est pas 38% dont on devrait parler, mais plutôt près de 50%. Et vous avez raison, plusieurs indépendantistes ne votent plus. Je ne comprends pas du reste pourquoi ? Probablement parce qu'ils pensent que la politique du pire, que la politique de la chaise vide, parce que le cynisme pourra changer quelque chose, ou pourra provoquer le pire...
    Pour vous « le Parti québécois est mort ». Pourtant, il ne l'est pas. Avec votre appui, il pourrait renverser le gouvernement canadianisateur de Jean Charest. Mais vous préférez le voir mort, lui le PQ. C'est votre opinion. Je ne pense pas être en mesure de vous faire changer d'idée. Elle s'est cristallisée et ne peut bouger. Elle s'est cristallisée sur la base des défaites subies. Vous avez intériorisé la défaite en blâment le PQ qui n'a pu réaliser vos rêves. Il vous faut blâmer quelqu'un.
    Ce peuple souverain du Québec est majoritairement en faveur d'un État qui émane de lui et qui soit doté des pouvoirs d'un État souverain. Ce peuple souverain n'adhère pas à l'État unilatéral du Canada. Il est cependant victime de chantage et de menaces de représailles. Il est soumis à la mitraille de la propagande médiatique des médias de masse. Il ne sait pas comment parvenir à contrer ces menaces. Il temporise et espère pouvoir à l'usure vaincre la vindicte du Canada. Cette stratégie n'est pas sans fondement.
    Le peuple souverain du Québec saura trouver comment se doter d'un État qui émane de lui. Il est très au fait de ce que représente le fait de créer l'État souverain qu'il espère. C'est pourquoi je ne crois pas que la solution consiste à combler un manque d'information et à produire un discours sur l'indépendance, du moins cela ne suffit pas. Ce n'est pas la question. La question est, comment contrer les menaces de représailles ? Vous ne répondez pas à cette question. Le fait de parler de l'indépendance ne répond pas à cette question. La réponse est ailleurs. Le début de réponse à cette question est de battre les gouvernements canadianisateurs, manipulateurs et fourbes. Nous le pouvons lors de ces élections.
    Je comprends mal votre calcul électoral. Vous dites à propos d'un parti indépendantiste, du PQ ou autre... « Ses électeurs seraient les indépendantistes. Arrivés au pouvoir... » Comment peut-il arriver au pouvoir si l'électorat Québécois est composé à ± 40% pour le PLQ, ± 13% pour les autonomistes de l'ADQ, ± 32% pour un PQ d'arrivistes, 4 % de Verts et 4% de QS, sauf erreur, ne reste que ± 7 % d'indépendantistes. Comment fera pour prendre le pouvoir un parti qui ne dispose que de 7% du vote des Québécois ? Il lui faudra convaincre au moins ± 25% de tous ces autres qui sont tout ce que vous dites, souverainistes arrivistes, autonomistes, etc, comment fera-t-il pour obtenir leur adhésion ? Comme par magie, la défense et illustration de l'indépendance pourra contrer la propagande canadianisatrice, contrer les menaces de représailles, etc. ? Pour emporter l'adhésion majoritaire du peuple souverain du Québec, il vous faudra emporter l'adhésion de l'électorat du PQ et un peu plus. Ensuite, une fois au pouvoir, pour que le peuple souverain se prononce nommément sur un État souverain qui émane de lui, il vous faudra aller chercher un autre 20% des votes dans l'électorat de QS, des Verts et de l'ADQ, à force de force de persuasion et d'enthousiasme. Comment pourrez vous l'obtenir ? Et encore, dans combien d'élections ?
    En lieu et place de ces reports. Si le 7% d'indépendantistes joignaient maintenant ses voix à celles du PQ, si une Union souverainiste faisait le plein des votes souverainistes de QS, des Verts et de l'ADQ, l'indépendance serait à portée de main dans l'enthousiasme, celui qui vous fait défaut.
    Moins le PQ obtient d'appui, plus il craint ne pas être en mesure d'emporter l'adhésion de l'électorat. Plus le PQ obtient d'appui, plus il se sent en confiance de pouvoir fonder l'État souverain qu'il espère. Ce sera la même chose pour tout parti indépendantiste. En donnant votre appui au Parti québécois souverainiste, plus l'appui augmente, plus la confiance augmente, plus on avance vers l'indépendance, dans l'union et la force du rassemblement. Plus vous refusez votre appui, plus le PQ recule, plus vous trouvez des raisons pour reculer, sous prétexte de manque d'enthousiasme, plus vous nous éloignez de l'union, plus vous retardez l'échéance. C'est le cercle vicieux de l'enfermement dans la division que provoquent sciemment les canadianisateurs. Vous faites leur jeu.
    Donnez maintenant au Parti québécois l'appui dont le souverainisme a besoin. La confiance du peuple souverain du Québec ne s'en portera que mieux. Cet élan produira des effets qui ne manqueront pas de produire ce que ce peuple souverain espère : créer l'union du peuple souverain du Québec, toutes obédiences confondues, la seule manière de contrer l'impact des menaces de représailles.
    Aucune alternative crédible au PQ sauf l'abstention et un PI anémique
    Vous n'avez pas maintenant d'alternative crédible à nous proposer, le PI n'est pas suffisamment solide. Une fois le PQ au pouvoir, travailler avec lui, dans le PQ ou dans le PI pour parler d'indépendance. Certes il faut continuer à en parler, certes le PI peut mettre l'épaule à la roue de ce côté, non pas dans la division, mais dans l'Union.
    L'Union aujourd'hui, consiste à voter pour le parti souverainiste du Parti québécois de Pauline Marois. Je ne dis pas pour plus tard, on verra. Pour le moment, un ralliement s'impose, dans l'enthousiasme. Si vous ne le trouvez pas dans le discours du PQ, trouvez-le en vous. C'est la seule chose qui peut permettre de faire avancer les choses, sans reports indus, ni reculs, ceux auxquels nous voueraient la réélection du canadianisateur Jean Charest.

  • Michel Rolland Répondre

    26 novembre 2008

    Bonsoir M. Archambault,
    Vous auriez eu plus de chance de me convaincre, si vous aviez pris le temps de contredire point par point la critique du P.Q. du texte Autopsie du Parti québécois.
    Au lieu de cela, j’ai droit à un sermon moralisateur. Un discours manichéen où les indépendantistes qui ne voient plus le Saint-P.Q. comme parti indépendantiste, deviennent les instruments du mal. Ils deviennent les «canadianisateurs », « diviseurs », « ajournateurs », « propagateurs de la division », susceptibles de « querelle et bouderies immatures », qui seront jugés « par l’Histoire comme étant la pire période d’ombre de ce mouvement souverainiste. » Ainsi soit-il !
    Je lis : « Si le PQ perd, c’est le peuple souverain du Québec qui perd. ». Comme si le seul fait de placer votre parti au pouvoir, rendait le peuple du Québec souverain. …en 1837, les Patriotes, comme tous les progressistes de l’Occident, avaient adopté le principe des nationalités. Il était l'expression d'une nouvelle philosophie libérale, démocratique et anti-impérialiste : «Point de souveraineté collective, point de liberté de l'individu; point de liberté de l'individu, point de souveraineté collective». Bénéficions-nous de la souveraineté collective comme nation à l’intérieur du Canada qui nous a été imposé ?
    Vous dites : « Madame Marois pourrait faire le plein du vote souverainiste. ». Vous estimez ce vote à partir de celui obtenu par le « Bloc », à 38%. Combien d’indépendantistes n’ont pas voté Bloc québécois ? Qu’est-ce qui vous dit que ce vote est totalement favorable à la souveraineté ? N’oubliez pas cet argument convainquant pour un électeur hésitant que vous avez peut-être vous-même utilisé en faisant du porte à porte : « Si vous votez P.Q. ou Bloc, vous ne votez pas pour la souveraineté. Vous pourrez toujours dire non au prochain référendum… ». L’intention est une chose, mais la réalité est que des carriéristes et autres opportunistes de tout genre manipulent le P.Q. depuis 40 ans. Les indépendantistes sont là comme main d’œuvre et souscripteurs. S’ils tentent de s’exprimer, on les fait taire, sous prétexte qu’ils vont « faire peur au monde ».
    Le P.Q. n’a pas besoin de mon vote. Il aura celui, comme c’est le cas depuis 40 ans, des annexionnistes mous, ces gens qui votent P.Q. et qui votent non au référendum. Ce parti n’est pas que le rassemblement des indépendantistes de gauche et de droite, mais celui des nationalistes, des annexionnistes mous, des indépendantistes mous dont le terme mélioratif utilisé pour les désigner est « souverainistes » et les indépendantistes tout court, que les nationalistes et les mous de toutes sortes qualifient de radicaux ou de « purs et durs ».
    Pour terminer, vous dites, en parlant du P.Q., « Son éclatement se fait dans deux partis, QS et un presqu’inexistant PI, quand ce n’est pas via des candidats indépendants ( VLB ), ». Vous oubliez les indépendantistes qui annulent leur vote, ou qui, comme moi, restent chez eux. L’absentéisme, M. Archambault, recrute beaucoup plus d’indépendantistes que le Q.S., le P.I. et les indépendants. J’ai déjà été membre du P.Q., mais j’ai un défaut, j’utilise mon libre arbitre. Je me souviens de ce journaliste de Radio Cadenas qui se pensait bien intelligent lorsque, annonçant la démission du parti de Jacques Parizeau, au temps du « beau risque », disait : « À notre époque, lorsqu’on ne veut pas changer d’idée on change de parti ». Combien sommes-nous d’après vous a avoir quitté votre parti parce que nous étions indépendantistes ?
    Michel Rolland

  • Archives de Vigile Répondre

    26 novembre 2008

    M. Rolland,
    Si le PQ perd, ce sera la défaite du mouvement souverainiste.
    Si le PQ perd, ce sera la victoire des canadianisateurs.
    Si le PQ perd, c'est le peuple souverain du Québec qui perd.
    Les souverainistes diviseurs auront permis et favorisé le fait que le peuple souverain du Québec soit livré pieds et poings liés à la canadianisation de son économie, de sa santé, de sa culture. Les souverainistes diviseurs et « ajournateurs », auront contribué au report des échéances de la souveraineté du Québec. Comme si les canadianisateurs cessaient de former un front uni pour se disperser en plusieurs partis fédéralistes. Les canadianisateurs ont compris...
    Les souverainistes diviseurs ne font que jouer le jeu des canadianisateurs. Cela sera retenu par l'Histoire comme étant la pire période d'ombre de ce mouvement souverainiste. Un jour, les propagateurs de la division devront en porter l'odieux. Il n'est pas trop tard, restent dix jours pour faire front derrière le PQ de Pauline Marois.
    Bilan de santé peut-être - Pas une autopsie du Parti québécois
    Le patient n'est pas encore mort
    « Le Parti québécois ne peut pas être indépendantiste, s’il ne fait pas passer la lutte pour la souveraineté du Québec avant le gain électoral. » nous dites-vous...
    Les indépendantistes ne peuvent pas prétendre pouvoir créer l'État souverain du peuple souverain du Québec s'il font passer la lutte au PQ avant la lutte pour la victoire électorale du peuple souverain du Québec. Les souverainistes doivent prendre le pouvoir pour faire la souveraineté de l'État du peuple souverain du Québec.
    La lutte pour la souveraineté de l'État du Québec passe par l'élection d'un gouvernement du peuple souverain du Québec. La lutte au PQ ne peut que retarder cette échéance. Ainsi, sous prétexte de dénoncer le report de l'avènement de la souveraineté de l'État par la PQ, cette stratégie d'éclatement du PQ voue l'avènement de la souveraineté de l'État à l'ajournement quant à la prise du pouvoir des souverainistes. Seule condition leur permettant d'appeler le peuple souverain du Québec à fonder l'État qu'il désire.
    C'est la politique de la division des souverainistes prônée par les canadianisateurs. C'est aussi la promotion de la culture du consommer jeter. On détruit tout pour reconstruire à neuf. On a vu ce que cette culture de bébé-boomers a produit... Il a fallu refaire ce qu'ils avaient détruit.
    La rénovation et la reconsolidation de nos acquis sont aussi une avenue possible.
    Le PQ, fort ou voué à l'éclatement devra faire partie d'une Union du peuple souverain du Québec. Son éclatement se fait dans deux partis, QS et un presqu'inexistant PI, quand ce n'est pas via des candidats indépendants ( VLB ), comme dispersion on ne fait pas mieux, comme affaiblissement on ne fait pas mieux. Et les promoteurs de l'éclatement du PQ pensent nous faire croire que cette stratégie est la bonne ?
    Il faudra plusieurs élections avant que cette stratégie de la dispersion départage un éventuel successeur du PQ dans cette option cul-de-sac. La seule avenue possible est une coalition électorale et de gouvernement. Le PQ donc devra en faire partie, penser qu'en une élection ou deux il pourra disparaître relève de la pensée magique. C'est donc qu'il faut compter avec le PQ, ce n'est pas lui l'ennemi. L'ennemi c'est la division. Que des souverainistes veuille se rassembler selon leurs affinités et connivences est amitiés électives, c'est une chose, que cela se fasse en vouant le PQ à la critique pour le démolir c'est autre chose. Nous assistons non pas à un renforcement, un complément d'apport souverainiste, nous assistons à une entreprise de démolition.
    Tout cela est tout sauf la bonne stratégie. Tout cela est tout sauf accélérer les choses. Tout cela ne fait que reporter dans le temps, dans beaucoup de temps, l'avènement d'une victoire du peuple souverain du Québec. Tout cela n'est que querelle et bouderies immatures. Tout cela ne fait que l'affaire des canadianisateurs.
    En lieu et place, Madame Marois pourrait faire le plein du vote souverainiste. 38% obtenu par le Bloc permet de battre Jean Charest. Seulement 6 points nous séparent de cet avènement.
    Votons en Bloc pour le Parti québécois souverainiste de Pauline Marois.
    ______________________________________
    VOIR AUSSI - TRIBUNE LIBRE de VIGILE :
    ______________________________________
    Soyons objectifs et congruents
    Nicodème Camarda 23 novembre 2008
    _________________________________
    PQ, QS et PI : la crise de l’unité souverainiste
    L’indépendance passerait par l’éclatement du PQ ? Vraiment ?
    Luc Archambault 23 novembre 2008
    __________________________________
    Réplique à Pierre Cloutier - Il faut investir le PQ
    Luc Archambault 25 novembre 2008
    ___________________________________
    Réplique à Luc Archambault - La théorie de l’imminence
    Antonis Labbé 25 novembre 2008

  • Michel Rolland Répondre

    25 novembre 2008

    À M. Denis Julien de Lotbinière,
    Vos sentiments sont tout ce qu’il y a de plus normal dans les circonstances. Vous et d’autres militants du P.Q., vous apprêtez à lutter contre un monstre ! Je serai de ceux qui suivront avec sympathie votre lutte. N'est-il pas signicatif, tout de même, que vous deviez consacrer votre énergie à tenter de récupérer votre parti, plutôt qu'à travailler à convaincre nos concitoyens du bien-fondé de l'indépendance du Québec.
    Merci!
    Michel Rolland de Rivière-Rouge

  • Archives de Vigile Répondre

    25 novembre 2008

    Le problème des partis politiques québécois, c'est leur organisation pyramidale hyper-contrôlée par ses fonctionnaires à l'interne qui bloquent tout créant la démotivation et la démobilisation.
    Le 8 décembre prochain enverra un signal clair pour une révolution, une nouvelle façon de faire de la politique pour 'avenir.
    Les deux personnes les plus inspirantes qui me viennent à l'esprit, sont André Larocque pour son livre: ''AU POUVOIR, CITOYENS!'' et Pierre Cloutier qui a très bien compris le pouvoir de l'internet.Ceux qui ne comprendront pas cela, passeront complètement à côté!
    Je le constate à tous les jours dans le domaine de mon travail. C'est l'après 8 décembre qui sera exaltant parce que tous les espoirs seront permis!
    Plus la campagne avance et plus je me fiche éperduement des résulats. Curieux, non?