Selon les résultats d’un sondage réalisé par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) auquel ont participé 7300 membres, un enseignant sur deux (52%) a été victime de violence depuis le début de l’année scolaire. Parmi eux, 84% ont vécu de la violence verbale, surtout présente au secondaire, alors que 46% ont vécu de la violence physique, que l’on retrouve davantage en maternelle et au primaire. La fréquence des incidents est aussi préoccupante. En effet, parmi les enseignants victimes de violence, 70% en ont vécu au moins une fois par mois, soit à une dizaine d’occasions au cours d’une année scolaire.
Des statistiques alarmantes qui devraient nous interroger sur l’état lamentable de notre société à l’égard de la violence dans laquelle elle baigne au quotidien. De fait, que s’est-il donc passé pour que de tels comportements déviants prolifèrent à vitesse grand V dans nos écoles? À mon sens, l’un des facteurs dominants qui affectent les comportements violents des jeunes émane en grande partie des modifications majeures ayant affecté la cellule familiale, notamment l’avènement de la pluriparentalité qui stigmatise profondément les jeunes en les condamnant à évoluer dans un monde où ils sont confrontés à un milieu de vie confus, porteur de tiraillements à l’égard des références devant lesquelles ils sont appelés à réagir.
Parmi les causes de prolifération de la violence chez les jeunes, on ne peut passer sous silence l’influence marquante des médias sociaux qui débordent littéralement de scènes de violence et auxquels sont accros les jeunes d’aujourd’hui, influencés en cela par la dépendance des parents à ces mêmes médias sociaux, d’où le court-circuitage du supposé rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants au respect des autres, notamment des enseignants qui les côtoient.
En revanche, l’école, en théorie, est considérée comme un « milieu de vie » dans lequel les jeunes sont appelés à s’épanouir sur tous les plans. Or elle est aussi soumise aux soubresauts de la société dont elle devient de facto le reflet. Conséquemment, tant et aussi longtemps qu’un dialogue constructif ne sera pas établi de façon permanente entre la famille et l’école, nous assisterons à l’émergence de la violence envers ceux et celles qui incarnent l’autorité dans le milieu scolaire au plus grand dam d’une saine convivialité entre le personnel scolaire et les élèves.
https://www.journaldequebec.com/2025/05/13/ecoles-quebecoises-un-prof-sur-deux-victime-de-violence-depuis-la-rentree
Henri Marineau, Québec
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