Une honte

2006 textes seuls

Ce qu'il faut faire, avant tout aux Canadiens-français,
_ c'est de rester unis et de se faire respecter.
_ - Louis-Hyppolite LaFontaine
Éditorial - Le 27 avril 1849, une foule de commerçants anglophones, furieux contre l'indemnité votée en faveur des victimes de la répression des rébellions de 1837-38, incendient le parlement de Montréal. Puis, ils se rendent à la maison du premier ministre du Canada Uni, Louis-Hyppolite LaFontaine, qu'ils saccagent.
Cent cinquante-sept ans plus tard cette maison, témoin d'un épisode marquant de l'histoire canadienne, est toujours là. Restaurée, elle serait superbe. Transformée en musée, elle permettrait aux Québécois de mieux connaître cette période cruciale de leur histoire et ce politicien hors du commun qui réussit là où Louis-Joseph Papineau échoua. C'est LaFontaine (allié à Baldwin) qui obtint des autorités britanniques le gouvernement responsable. C'est lui qui fit amnistier les rebelles exilés. C'est lui qui imposa le français au Parlement.
Depuis 20 ans, la maison en question est à l'abandon. Placardée, ignorée, elle a eu comme seuls visiteurs les squatters de l'îlot Overdale. Rien ne permet au passant de savoir qu'en ce lieu vécut un des hommes politiques les plus importants de l'histoire canadienne. Qu'en ce lieu même, à deux reprises en 1849, une foule d'anglophones en colère voulut s'en prendre à lui.
La Ville de Montréal a cité le bâtiment comme monument historique, ce qui a empêché le propriétaire de le démolir. Depuis, rien. Le sénateur Serge Joyal se débat pour convaincre le gouvernement fédéral de reconnaître l'importance historique de la maison, de l'acheter et de la transformer en " centre d'interprétation du gouvernement responsable ". Ses efforts se heurtent à l'insensibilité du propriétaire, qui n'attend apparemment que l'effondrement du bâtiment; à la lenteur des bureaucrates à Québec et à Ottawa, qui donnera le temps à cet effondrement de se produire; et à l'ignorance des politiciens, qui hausseront les épaules lorsque la chose arrivera.
Tout cela dans l'indifférence générale: combien de Montréalais savent où se trouve la maison de Louis-Hyppolite Lafontaine? La triste réalité, c'est qu'on parle bien plus ici de l'importance historique des silos à grain que de celle de cette maison!
Que faudrait-il? Une suggestion. Que lors de leur prochaine rencontre, les premiers ministres Stephen Harper et Jean Charest, se rendent sur la rue Overdale, angle Lucien-Lallier. Il ne leur faudra que quelques minutes.
MM. Harper et Charest sont tous deux férus d'histoire. Tous deux connaissent bien l'oeuvre de LaFontaine. Ils auront honte. Ils agiront.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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