La crise monétaire actuelle, l'endettement astronomique des gouvernements, des entreprises, des familles et des individus, rendent de plus en plus impératif de décider et mettre en pratique ce qui a été décidé et mis en pratique dans la Grèce de Périclès et la France de Colbert.
Lorsque le désordre monétaire règle tout, il n'y a qu'une seule manière de l'arrêter: supprimer partout et d'un coup les comptes payables et les comptes recevables. La comptabilité recommence à zéro. De nouvelles monnaies surgissent et l'humanité finit par savoir à quoi s'en tenir avec les questions "économiques".
Il n'y a plus de dettes et tout recommence en neuf. De la part de toute l'humanité, c'est un acte d'humilité.
Cette décision est à l'origine du grand siècle de Périclès et la prospérité de la France après Colbert.
Comme quoi il n'y a rien de neuf sous le soleil. Dans l'Antiquité comme aujourd'hui. on tombait dans les dettes par dessus la tête. C'est une prison dont on ne sort pas.
Pourquoi tant de dettes, partout et toujours? Parce que la nature humaine ne peut différer le besoin souvent urgent d'un bien ou d'un service. La nature humaine est dépendante à l'extrême. La nécessité n'a pas de loi. Par dessus tout, la nature humaine a besoin de crédit et de gratuité.
Rares sont les individus authentiquement indépendants, ce qui veut aptes et capables en tout temps e en tous lieux de choisir leurs dépendances et la source de leurs satisfactions, y compris les dépendances affectives, intellectuelles et spirituelles.
La dépendance critique est générale.
C'est une loi de la vie humaine et aucune génération précédente n'y a échappé. Aujourd'hui plus que jamais, la nature humaine a besoin de gratuité pour progresser. Les développements de la technique n'ont pas rendu l'humanité plus indépendante mais plus dépendante que jamais.
Nul n'y échappe, sauf les riches qui s'isolent et se réfugient dans les richesses accumulées par les dépendances, les misères, le travail et la souffrance des autres. Les riches n'ont jamais rien décidé pour sortir l'humanité du marasme, sauf exploiter à leur profit les nécessités qui n'ont pas de loi.
Très simple de devenir riche et puissant, puisque la nature humaine est faible et dépendante.
Ces nécessités comprennent la nourriture, le vêtement, le logement, l'hygiène, les soins du corps, la considération, les déplacements, la sécurité et la paix, ces dernières exploitées à souhait par les compagnies d'assurances qui font fortune avec les craintes, les peurs parfois morbides et le sentiment d'insécurité des gens.
En fait, toutes les grosses fortunes de l'histoire de l'humanité ont exploité les nécessités qui n'ont pas de loi et par conséquent qui rapportent gros avec un minimum d'effort.
S'il existe un enfer éternel, il est réservé pour ceux et celles qui n'ont jamais rien décidé, sauf faire de l'argent. L'enfer n'est pas destiné à ceux et celles qui, dans un excès de colère impuissante, se sont retournés contre Dieu, écrit Martin Buber dans son ouvrage magistral: Je et Tu.
Cette vérité fondamentale émane de la sagesse juive.
Pour avoir emprisonné les autres dans la misère et les dettes, les riches sont promis à leur tour à une prison dont ils n'échapperront pas.
Fidel Castro, il y a 40 ans, a proposé de réduire à zéro les dettes du Tiers Monde. ou monde en développement. Maintenant, cette formule s'applique à toute la terre. Dans l'Évangile, il est question de remises de dettes, comme condition essentielle au progrès de l'humanité.
C'est le réalisme du principe de finalité qui l'exige et qui n' a rien à voir avec le communisme, le socialisme ou toute autre idéologie en "isme". Quiconque use de ces termes pour qualifier la nécessité de balayer toutes les dettes d'un coup et recommencer en neuf est de mauvaise foi.
Personnellement, j'y perd parce que j'ai payé capital et intérêt pour mes dettes, au point de ne plus avoir assez d'argent de reste pour m'acheter des chemises neuves. Sans ma femme qui m'en acheté, je me promènerais en haillons, en dépit de revenus assez élevés, dont les impôts me dépouillent.
Personne n'aura plus bientôt d'autre choix que de décider et agir comme la Grèce de Périclès et la France de Colbert.
JRMS
Pourquoi tant de dettes, partout et toujours?
Tribune libre 2009
René Marcel Sauvé217 articles
J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en E...
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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
25 avril 2009Un étalon monétaire est un outil de mesure de valeur qui permet le troc à moult parties. La monnaie est une mémoire d'un travail donné et dont on préserve la rétribution pour plus tard. La monnaie est une information.
L'économie est un système dynamique d'informations de valeurs.
Et ce système dynamique n'est pas conservatif. Dans la théorie de l'information, on parle du concept d'entropie (désordre). L'inflation relève du désordre à charger des intérêts sur la location de l'argent et à prêter de l'argent fiduciaire (dont on ne dispose pas). L'inflation est analogue à la croissante de l'entropie.
Archives de Vigile Répondre
25 avril 2009D'où vient tout cet argent?Comment peut-il y avoir tant d'argent à prêter?La réponse est qu'il n'y en a pas.De nos jours,l’argent s’est fait dette.S'il n'y avait pas de dette,il n'y aurait pas d’argent.
Si tout ceci vous laisse perplexe,rassurez-vous,vous n'êtes pas le seul ou la seule.Très peu de gens comprennent ce système, même si nous sommes tous touchés.
Prenez quelques minutes de votre temps pour visionner cette vidéo et faites la circuler dans vos réseaux. C'est le meilleur service que vous pouvez rendre à l'humanité.
http://www.vimeo.com/1711304
Et vous aurez compris comment fonctionne le système monétaire actuel .
Raymond Poulin Répondre
25 avril 2009En fait, l'argent n'a de valeur que celle qu'on lui accorde. La masse monétaire étasunienne en circulation, incluant les billets verts et les inscriptions aux livres, représente de multiples fois la production intérieure brute réelle. Idem pour l'euro. L'affirmation de saint Jérôme s'avère juste: «Tout riche est voleur ou fils de voleur».