LETTRE

La légèreté d’un premier ministre

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Les Québécois vont payer très cher le prix de l'inconscience culturelle des Libéraux

Monsieur Couillard,

Vous voir prendre avec tant de légèreté une lettre pleine de fautes est inexcusable.

La qualité de la politique dépend de la qualité d’appréciations formelles, rigoureuses et objectives du contexte et de la situation, exprimées en une langue tout aussi formelle et rigoureuse. Le français est cette langue et comme officier d’état-major dans l’armée, je m’en servais pour corriger les textes formels en anglais, ce qui était approuvé et bienvenu par ailleurs. Comment est-il possible pour quelqu’un qui ne possède pas toutes ces exigences à fond de tenir un ministère dans une province qui a atteint la stature d’un État, effectivement appelée à le devenir ? Pour vous, le Québec ne mérite que quelques coups de torchon et que les Québécois s’en contentent.
Précisions de JRMS
Il ne s’agit pas de défendre le français pour le français, mais d’exiger que quiconque travaille pour l’État connaisse la langue d’État : rigoureuse, formelle et encyclopédique.
Sans langue d’État, appelée Hochdeutsch, mise au point par des moines tels Martin Luther et Nicolas de Cues, qui se sont appuyés sur le grec et le latin classiques, l’Allemagne n’existerait pas comme grand État.
Sans langue d’État, mise au point par Cyrille et Méthode, qui se sont appuyés eux aussi sur le grec et le latin classiques, la Russie n’aurait pas constitué de grand État.
L’anglais, comme langue d’État, s’est aussi formé à partir du grec et du latin classiques, auxquels s’est ajouté le français, qui sert encore.
De même le français formel, dont la période formative remonte plus loin en arrière que l’allemand, le russe ou l’anglais.
La langue encyclopédique est la plus simple et la plus dépouillée, sans artifice, ni métaphore, ou autre figure de style, comme dans la langue littéraire. Elle s’appuie sur des dénominateurs communs universels, non sur des affects. Et parce qu’elle rejette les affects, elle est la seule langue qui puisse libérer les peuples. Libre veut dire libre d’affects. Diderot a toujours raison.
Très difficile d’être simple mais cette exigence est fondamentale dans une langue d’État. À défaut de cette rigueur, il n’y a pas d’État, seulement des opinions disparates et des affects comme ceux qui affectent madame la ministre concernée.
Dans l’armée, j’ai fait changer quatre articles de la Loi militaire parce qu’ils étaient mal rédigés et causes d’injustices. Pas nécessaire d’être avocat pour réaliser que les mots ont un sens, une signification, une portée et une dynamique et qu’il faut en tenir compte lorsqu’on écrit, encore davantage lorsqu’on écrit pour l’État. Les archontes à Ottawa ont fini par obtempérer.
La désinvolture du gouvernement Couillard en matière de langue est exaspérante.
JRMS

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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