Les partis d'opposition ont dénoncé mercredi l’attitude de Philippe Couillard envers la députée Catherine Fournier lors d’un échange acrimonieux la veille.
«La réaction du premier ministre Couillard est totalement inacceptable, a lancé le caquiste Simon Jolin-Barrette en matinée. Il a regardé la députée de Marie-Victorin de haut, et tous les Québécois de haut, qui osent poser des questions sur les nominations libérales partisanes au sein des conseils d’administration.»
Lors de l’étude des crédits, mardi, la députée péquiste Catherine Fournier a souligné que 6 des 11 jeunes administrateurs nommés aux conseils d’administration des sociétés d’État sont liés au Parti libéral du Québec. Depuis 2016, les sociétés d’État du Québec doivent réserver au moins un siège à un membre de moins de 35 ans.
Ces données ont fait dire à Catherine Fournier que la nouvelle loi semble «instrumentaliser les jeunes, en ce moment, pour faire perdurer une espèce de système de copinage».
Visiblement piqué au vif, le premier ministre Philippe Couillard a répliqué: «Je vais commencer par dire que je suis excessivement déçu d'entendre la plus jeune députée de l'Assemblée se comporter de cette façon. Je pensais entendre de sa part la politique faite autrement.»
«Il faut faire en sorte que les nominations soient basées sur la compétence, et la réaction de M. Couillard, de regarder de haut, d’être condescendant avec les Québécois dès qu’on pose une question relativement aux nominations, c’est inacceptable», a ajouté Simon Jolin-Barrette.
Alors que Catherine Fournier est la plus jeune députée de l’Assemblée nationale, Simon Jolin-Barrette souligne que les partis politiques souhaitent «attirer davantage de jeunes en politique». «Ce n’est pas normal qu’un chef de gouvernement ait cette attitude-là envers Mme Fournier, qui fait bien son travail dans [l’étude des] crédits qu’il y a eu, et qu’il lui dise: “Je me serais attendu à autre chose”», estime le député caquiste.
Couillard se défend
Le premier ministre s’est défendu d’avoir eu une attitude paternaliste envers la députée âgée de 26 ans. «Pas du tout, a-t-il lancé à l’entrée de son caucus. J’ai rétabli les faits. On ne peut pas attaquer les gens sans mettre en doute leurs compétences. Elle n’a pas été capable de mettre en doute la compétence des gens qu’elle a nommés. Tout simplement, c’est ce que j’ai mis en lumière.»
Philippe Couillard a ensuite commenté l’accrochage à nouveau à la sortie du caucus libéral. Le premier ministre a d’abord souligné qu’il «respecte beaucoup» la députée. «C’est sans précédent, les jeunes aux conseils d’administration, et elle en fait une attaque partisane», a-t-il déploré, en répétant que Catherine Fournier n’a pas remis en doute la compétence des personnes nommées.
Son gouvernement, affirme-t-il, «fait énormément moins de nominations avec coloration politique».