Le Remède imaginaire. Pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec

Le poison imaginaire

Immigration — une politique de dénationalisation


Si Québec réduisait le nombre d'immigrants accueillis ici chaque année, conviennent les auteurs de Remède imaginaire - Pourquoi l'immigration ne sauvera pas le Québec, la population de la province croîtrait moins rapidement, voire diminuerait.
Photo: François Roy, Archives La Presse



En publiant [Le Remède imaginaire - Pourquoi l'immigration ne sauvera pas le Québec->35579] (Boréal), le philosophe Benoît Dubreuil et le démographe Guillaume Marois lancent un pavé dans le débat public sur l'immigration. Citant de nombreuses études, les auteurs concluent que «économiquement et démographiquement, le Québec n'a pas besoin d'immigration».
Les deux chercheurs font preuve d'une audace salutaire en s'attaquant aux énoncés simplistes selon lesquels l'augmentation du nombre d'immigrants permettra au Québec de freiner le vieillissement de la population et de contrer la pénurie de main-d'oeuvre appréhendée. En effet, même aux niveaux élevés décidés par le gouvernement Charest, l'immigration ne suffira pas à rajeunir la pyramide d'âges de la population québécoise. De plus, comme beaucoup d'immigrants, même les plus instruits, ont du mal à s'intégrer au marché du travail, il n'est pas dit que ces nouveaux Québécois combleront les besoins croissants des employeurs de la province.
Jusque-là, les essayistes font donc oeuvre utile. Malheureusement, leurs conclusions sont tout aussi simplistes que celles qu'ils dénoncent. L'immigration n'est sans doute pas un remède miracle; elle n'est pas pour autant un poison. Le livre n'affirme pas cela, bien sûr. Toutefois on n'y trouve rien de positif au sujet des apports des immigrants. Selon Dubreuil et Marois, outre leur «inutilité» économique et démographique, les immigrants sont responsables du recul du français et de «l'explosion des pratiques religieuses» au Québec, accentuent la «brisure» entre Montréal et les autres régions et grèvent les finances publiques.
Or, la plupart des gouvernements du monde industrialisé pensent que l'immigration, si elle n'est pas une solution magique aux problèmes causés par le vieillissement, représente certainement une partie de la solution. C'est pourquoi dans un grand nombre de pays, le nombre d'immigrants a beaucoup augmenté au cours de la dernière décennie. Tous ces gens-là se seraient-ils mis le doigt dans l'oeil?
Si Québec réduisait le nombre d'immigrants accueillis ici chaque année, conviennent les auteurs, la population de la province croîtrait moins rapidement, voire diminuerait. Selon eux, c'est sans importance: «Parlez-en aux résidants de la troisième couronne de Montréal, qui cherchent chaque matin à se rendre au centre-ville.» Argument simpliste s'il en est un.
Nous restons convaincus que le Québec gagne sur tous les plans quand il ouvre grand ses portes à l'immigration, dans les limites, évidemment, de ses capacités d'intégration. Cela dit, Le Remède imaginaire met en lumière des faiblesses dans l'argumentaire du gouvernement. À l'avenir, la détermination des cibles d'immigration du Québec devra reposer sur une analyse plus complète.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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