François Legault est-il ce leader dont le Québec a besoin? Sinon, qui? Il faut éviter que lors du prochain scrutin, les électeurs changent de gouvernement sans conviction et sans espoir.
PHOTO: ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
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L'intérêt exceptionnel suscité par la création du mouvement de François Legault vient moins des idées dont l'ancien ministre veut faire la promotion que du goût de changement que ressentent beaucoup de Québécois. Ce goût existe bel et bien, mais il reste diffus, tâtonnant. Ce n'est pas encore une volonté.
Que veulent voir changer ces Québécois? D'abord, ils sont fatigués du combat fédéralistes-indépendantistes qui divise la population depuis plus de 30 ans. Tout en restant très attachés à leur nation et inquiets pour l'avenir du français, ils constatent que le débat sur le statut politique du Québec ne mène nulle part. De plus, bon nombre de citoyens ont perdu confiance dans les deux partis qui se sont échangé la gouverne de la province au fil de ces années. Malgré toutes leurs querelles, libéraux et péquistes ont gouverné en gros de la même façon, souvent au gré des dernières élucubrations des fonctionnaires. Ni les uns ni les autres n'ont réussi à régler les problèmes de nos systèmes d'éducation et de santé, embourbés dans les sables mouvants de la bureaucratie. Ni le PLQ ni le PQ ne sont aujourd'hui capables de proposer aux Québécois un projet d'avenir rassembleur. On ne les croit plus.
Le lendemain de la publication du manifeste de la Coalition pour l'avenir du Québec, la firme Secor a dévoilé les fruits d'une vaste consultation qu'elle pilote depuis deux ans auprès des décideurs et de la relève du milieu des affaires. Bien que les médias en aient moins parlé, ce document est beaucoup plus étoffé que le premier. À cette différence près, les deux textes partagent constats et pistes d'action. Ainsi, le Québec 3.0 de Secor suggère de donner priorité à l'éducation et à la formation. Il souligne l'urgence d'alléger les structures des réseaux d'éducation et de santé. Il propose un État plus efficace.
Au-delà des propositions concrètes, le manifeste Legault-Sirois et le rapport de Secor souhaitent que les Québécois reprennent confiance en leurs institutions, que chacun pousse résolument à la roue du bien commun. Secor note un paradoxe «ironique»: «Nous nous trouvons tous individuellement excellents, mais nous dévalorisons nos institutions collectives, bien qu'elles ne soient que la représentation collective de ce que nous sommes.»
On entend là des échos du manifeste Pour un Québec lucide et du programme de l'ADQ d'avant la déconfiture de 2008. Le courant de changement est encore plus fort aujourd'hui. Malheureusement, il n'a toujours pas trouvé de parti, de leader pour le harnacher. Car il faut un chef qui, non seulement rassemblerait les Québécois, mais arriverait à les convaincre que l'État ne peut pas changer si eux-mêmes ne changent pas.
François Legault est-il ce leader? Sinon, qui? Il faut éviter que lors du prochain scrutin, les électeurs changent de gouvernement sans conviction et sans espoir. Si cela arrive, ce que M. Legault appelle le «déclin tranquille» du Québec risque de s'accélérer.
Changer
Meneuse de claques! "La droite veut le bien commun" - un esprit confus, obtus ou vendu?
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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