Êtes-vous conscient, Monsieur Legault?

CAQ - Coalition pour l’avenir du Québec


Lorsque vous avez lancé, il y a quelques années, votre document sur les finances publiques d’un Québec souverain, vous y avez clairement démontré qu’il serait très avantageux pour les Québécois de se prendre en mains collectivement.
Vos travaux ne furent jamais ni dénoncés ni mis en doute par les Charles Sirois de ce
monde... !

La rumeur veut qu’au caucus du PQ vous étiez l’un des députés les plus virulents à dénoncer l’état des finances publiques de la « province » de Québec, dans le sens où, sans la souveraineté, il n’y avait rien à faire, ni en santé, ni en éducation, ni en diminution de la dette, etc., et que le Québec provincial était et serait ingouvernable sans le rapatriement de tous ses impôts!
Aujourd’hui, par l’opération du St-Esprit et en toute «lucidité», vous affirmez que le
Québec doit s’occuper des «vraies affaires» en mettant de l’ordre en santé, en éducation
et dans ses finances, et ce, au mépris et en pure contradiction avec votre propre réflexion !
Au surplus, vous invitez froidement le peuple québécois à mettre en veilleuse pour 10 ans tout le débat sur la question nationale et l’avenir du Québec.
Êtes-vous conscient, M. Legault, que pendant ces 10 ans, plusieurs centaines de milliers de nouveaux arrivants viendront s’établir au Québec et que la très grande majorité d’entre eux s’identifieront comme canadiens et voteront comme tels à un éventuel référendum?
Êtes-vous conscient, M. Legault, que contrairement à l’esprit de vos travaux antérieurs, vous banalisez aujourd’hui non seulement la nécessité de la souveraineté mais aussi le caractère urgent de cette dernière, et qu’au terme de cette mise en veilleuse, l’accession éventuelle à la souveraineté apparaîtra mathématiquement quasi impossible‘?
Êtes-vous conscient, M. Legault, que si vous atteignez votre but, vous risquez gravement d’éteindre un rêve que nos ancêtres caressent depuis les lendemains de la Conquête, rêve
porté ensuite par Papineau et les Patriotes, par Honoré Mercier et enfin par le formidable élan de la Révolution tranquille ?
Êtes-vous conscient, M. Legault, que si vous parveniez à réaliser votre funeste projet, vous risquez gravement que l’Histoire vous identifie comme le fossoyeur de la Fierté, de la Dignité, de la Liberté du peuple québécois ?
***
YVES ROCHELEAU
Député de Trois-Rivières (Bloc Québécois) (1993-2004)

Trois-Rivières


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 novembre 2011

    Monsieur Tremblay,
    Il me semble évident que l'élection de Legault ne serait pas à l'avantage de la majorité des Québécois. Tellement que je me dis: n'importe qui sauf Legault. Je prendrais même Charest avant lui.
    On dirait que ce Legault a une machine à calculer à la place du coeur. Malgré que cela m'apparaisse comme une évidence, je ne suis pas certain que ce soit une évidence pour l'ensemble des Québécois. Je soupçonne même ceux qui présentement font partie d'Occupons Montréal et d'Occupons Québec de voter Legault quand arrivera l'élection et ainsi d'avoir tout le contraire de ce qu'ils désireraient voir arriver au Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 novembre 2011

    @Didier
    Vous avez raison de dire que le discours de Legault plaît aux puissants qui gouvernent vraiment cet État, mais ce sont tout de même les citotens qui votent et Legault n'a pas un discours différent pour eux. Il faut donc que la "gauche" se pose de sérieuses questions sur son discours qui ne passe pas du tout.
    Le discours de Legault ne peut pas être uniquement une astuce pour obtenir le support électoral et médiatique des puissants, car ce sont toujours eux qui gouverneront lorsque Legault sera élu. Ce sont eux qui lui dicteront la direction à suivre.
    C'est précisément là que le discours de la "gauche" sonne faux aux oreilles du peuple qui sait très bien qu'un État plus gros gouverné par les puissants du privé ne fera qu'empirer les choses pour eux. Donc, ils préfèrent celui qui promet de réduire cet État.
    On perçois cette contradiction de la "gauche" dans le récent article de Léo-Paul Lauzon sur la crise financière. Il met la faute sur la diminution de la taille de l'État, comme si un État plus gros serait moins sujet à la corruption. Pourtant c'est cet État qui a lui même abandonné sa souveraineté et son pouvoir aux puissants du privé. La classe dirigeante politique et d'affaires étant la même et aux mêmes intérêts.
    http://www.vigile.net/Les-causes-des-scandales
    C'est plutôt le peuple qui a besoin plus de pouvoir sur son État, sa vie sociale et ses ressources et c'est ce qu'il aimerait bien entendre un jour.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 novembre 2011

    J'ai lu dans un autre reportage que Charest avait reçu 4 million de dollars (4,000,000.00) par les riches multinationales pour se présenter comme pantin aux Parti Libéral du Qc.
    C'est sûrement la même chose qui est arrivé à M. Legault. Il a vendu son âme et il ne sera pas facile de ne pas le voir poursuivre l'oeuvre de Charest.
    D'ailleurs, c'est sûrement pour ça que Charest a mis en marche la commission d'enquête. Ainsi, Legault aura des lois entre les jambes. Chose que Charest a pu s'éviter.
    C'est mon opinion

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    10 novembre 2011

    La crédibilité de M. Legault:
    http://www.vigile.net/La-question-qui-tue,35379
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    9 novembre 2011

    M. Rocheleau,
    Le comportement politique de François Legault révèle des incohérences majeures. Vos questions et vos commentaires en font une démonstration claire.
    Pourtant, la clef pour ouvrir la porte qui nous mènera à l’indépendance, c’est la population, c’est-à-dire que ce sont les électeurs qui la détiennent.
    La propagande des médias a débuté il y a plusieurs mois pour soutenir Sirois-Legault et cela sans connaître son programme politique. Il y a là quelque chose de malsain.
    Mais ma vrai préoccupation est la suivante : Qu’est-ce qui se passe avec la population du Québec ? Que veulent les québécois ? Vouloir devenir souverain, créer un pays, ne peut pas relever d’un désir temporaire, passager. C’est plus profond que ça. Est-ce que ce désir de libération d’une domination n’existe pas chez le québécois d’aujourd’hui ? S’il existe pourquoi en faire le report dans dix ans ou vingt ans ?
    Ou bien Legault a vraiment bien compris le désir des électeurs et si c’est le cas, les souverainistes pris dans une guerre interne, s’entredéchirent inutilement sur la manière de réaliser le pays Québec, puisque ce projet politique irait à l’encontre de ce que désir la population du Québec.
    La clef de la prochaine élection pour les souverainistes – peu importe l’étiquette - est la nation québécoise. Il se passe quelque chose d’anormal que je ne sais pas saisir. En attendant, il y a une nation à comprendre.
    C’est à elle, la nation québécoise, qu’il faut s’adresser de toute urgence. Il n’y aura pas de pays Québec sans eux.
    Merci pour votre excellente analyse.

  • Antoine Dubé Répondre

    9 novembre 2011

    Vous posez de bonnes questions à François Legault sur son degré de conscience.
    Ici, j'aimerais lui en poser quelques autres.
    Pourquoi avez-vous changer d'idée sur la souveraineté ?
    Pourquoi après avoir milité plusieurs mois pour que Bernard Landry n'obtienne pas le niveau de confiance qu'il voulait au congrès de 2005 vous avez décidé de ne pas poser votre candidature pour le remplacer après sa démission?
    Pourquoi démissionner comme député péquiste en avançant des raisons familiales vous revenez deux ans plus tard pour combattre les idées que vous défendiez depuis plusieurs années?

  • Archives de Vigile Répondre

    9 novembre 2011

    François Legault est un homme intelligent et il est parfaitement conscient de ce qu'il risque de faire au Québec. Il semble tout simplement avoir réalisé que pour être premier ministre du Québec, il faut absolument avoir le support de la riche aristocratie capitaliste de la finance et des affaires du Québec, la dite aristocratie qui est et a toujours été contre la souveraineté du Québec.
    Ainsi quand on veut devenir premier ministre, il faut adapter son discours afin de plaire à ceux qui décident vraiment des gouvernements c'est à dire non pas le peuple mais la riche aristocratie financière et d'affaires.