Par Yves Rocheleau, député du Bloc québécois dans Trois-Rivières de 1993 à 2004.
Une grande fierté m'habite d'être de cette poignée de Québécois dont l'intervention opportune et efficace a réussi à éviter à Sir Paul McCartney, débarquant à Québec, de faire une grave erreur sur la personne en s'y trompant de pays.
Ce grand Britannique aurait très bien pu venir fêter ici la naissance du Canada comme l'auraient sans doute souhaité Michaëlle Jean et Stephen Harper en s'adres-sant à nous comme si nous n'étions que de simples et innocents résidents canadiens d'une quelconque province canadienne, dont l'une d'où est native Céline Dion ...
Arrivant chez nous, il mettait les pieds sur cette terre française d'Amérique du Nord, cette ancienne Nouvelle-France qui a présidé aux premiers développements de ce continent et qui se déploie depuis 400 ans malgré l'adversité résultant de la défaite des Plaines d'Abraham aux mains des Britanniques en 1759. Une nation qui a grandi malgré l’établissement sans référendum, en 1867, de la Confédération canadienne, acte de naissance de ce pays et, bien sûr, le coup de force constitutionnel de 1982…
À l'instigation de Luc Archambault, artiste renommé de la région de Québec, appuyé par les Pierre Curzi, les Daniel Turp, etc. Sir Paul a vite compris leur message de bienvenue en livrant à la face du monde une prestation brillante et fort courageuse.
Grâce à leur intervention, il a pu disposer d'une information complète relative à nos enjeux politiques, au climat de divisions et de tensions qui règne ici, où deux camps s'affrontent, le Canada contre le Québec, chacun s'inspirant de grandes figures histo-riques.
Dans le premier camp, celui des colonisateurs dont M. McCartney est lui-même issu, Où on retrouve les Wolfe, la clique du château, les «habits rouges» de 1887-88, Lord Durham, Sir Louis-Hippolyte Lafontaine, Sir Georges-Étienne Cartier, Pierre Elliott-Trudeau, Marc Lalonde, Jean Chrétien, Chuck Guité, Paul Desmarais, Stéphane Dion et Stephen Harper, ces derniers tous complices du dernier référendum volé, sans oublier la clique libérale de Québec.
Dans l'autre camp, celui des émancipateurs, formé notamment des Samuel de Champlain, Jean Talon, Frontenac, Montcalm, Papineau, De Lorimier et tous les Patriotes de 1887-38, Honoré Mercier, Alphonse Desjardins, Camilien Houde, Fer-nand Dumont, Marcel Chaput, Pierre Bourgault, Charles de Gaulle, Félix Leclerc, René Lévesque, Camille Laurin et Jacques Parizeau.
Rapidement, Sir Paul a dû choisir son camp, c'est-à-dire choisir le pays auquel il s'adresserait. Pragmatique et intelligent, il a fait son choix il a choisi le Québec!
Quelles têtes d'enterrement ont dû faire les Michaëlle Jean, Josée Verner, Stéphane Dion, Denis Coderre, Jean Chrétien, etc. quand ils ont vu la super-vedette brandir joyeusement le drapeau du Québec pour ensuite lancer un « Oh! Québec je t'aime » ou apercevant notre emblème national décorer complètement l'arrière-scène ou bien encore l'icône elle-même, vêtu d'un gilet portant l'inscription « Québec », le tout sous les vives acclamations d'une foule manifestement enchantée.
Fêter pour fêter, sans donner de sens à la fête, tel était l'objectif fédéral. Un gros « party » à l’image de ceux dans les messages publicitaires de bière, un gros party où Michaëlle Jean aurait pu encore une fois, comme elle l’a déjà dit elle-même, « faire une folle d’elle » [ ]. En quelques minutes, la stratégie canadienne s'est écroulée, celle-ci visant à réussir à fêter les 400 ans de fondation de la capitale du Québec en faisant abstraction de l'Histoire du peuple québécois, de sa culture et de ses couleurs. À cet instant fut réhabilité au sein de la Fête notre drapeau national, jusque-là remisé au placard.
À noter la très grande discrétion de nos grands médias face au choix effectué par Sir Paul et aux marques d'affection qu'il nous a manifestées... Sans doute par souci d'objectivité et par respect du droit du public à l'information ... ! Du grand journalisme!
Heureusement existe l'excellent site « www.vigile.net » ... ! C’est grâce à ce regroupement spontané de Québécois que fut donc corrigé le tir, jusque-là dicté par les gens du Canada, le «gros voisin d’en face» comme l’a écrit Félix Leclerc dans « L’alouette en colère », avec leurs millions qui viennent de nos poches, leur imposture et leurs gros sabots.
Ce n’est pas la première fois que cela se produit et ce n’est pas la dernière… Cela prouve que la vigilance et le courage ont toujours leur place tout autant que la cons-cience du passé, du présent et de l'avenir de la nation québécoise au sein, éventuel-lement, du concert des nations.
Pour vraiment y accéder, nous devrons collectivement faire un choix, comme a dû s'y résoudre Paul McCartney, en décidant un jour, comme peuple, de nous débar-rasser de cette double personnalité québéco-canadienne qui nous divise, nous affai-blit, nous provincialise et qui conséquemment nous dépersonnalise sur la scène in-ternationale.
Il n'est peut-être pas encore trop tard pour se redresser une fois pour toutes !
Avec Paul McCartney, continuons le combat!
Une grande fierté m'habite d'être de cette poignée de Québécois dont l'intervention opportune et efficace a réussi à éviter à Sir Paul McCartney, débarquant à Québec, de faire une grave erreur sur la personne en s'y trompant de pays
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