L’enseignement de l’histoire sera renforcé

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Pas trop tôt !

Québec entend « refaire » le programme d’histoire du primaire et du secondaire, en plus d’ajouter un cours obligatoire au collégial sur l’histoire du Québec. Ces changements devraient entrer en vigueur dès la rentrée 2014.

La ministre de l’Éducation, Marie Malavoy, et le ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, ont expliqué lundi après-midi que les jeunes Québécois ne connaissent pas suffisamment leur histoire et que celle-ci n’est pas toujours enseignée adéquatement. « C’est un devoir de tous les États de s’assurer que la mémoire collective soit nourrie, celle des jeunes, celle des adultes. C’est un devoir de l’État que de bien enseigner l’histoire », a affirmé Mme Malavoy. En ce qui concerne les programmes du primaire et du secondaire, le p.-d.g. par intérim de l’Office québécois de la langue française, Jacques Beauchemin, présidera cet automne une consultation réalisée auprès d’acteurs du milieu scolaire pour déterminer les orientations à privilégier. Une section du site du ministère de l’Éducation permettra également de formuler des commentaires ou des suggestions.

Le dépôt du rapport est prévu pour la fin de l’année. L’élaboration des nouveaux programmes se fera l’hiver prochain, en vue d’une implantation dans certaines écoles sous la forme de projets pilotes en septembre 2014. Selon les prévisions du ministère, toute cette démarche devrait entraîner des coûts variant entre 100 000 $ et 200 000 $.

Bien consciente de la vigueur du débat qui a opposé l’hiver dernier les visions « sociale » et « nationale » de l’enseignement de l’histoire, la ministre de l’Éducation s’est défendue de préférer la seconde approche. « Moi, je ne choisis pas de camp et je peux vous dire que la démarche que M. Beauchemin a entreprise, loin de vouloir séparer les gens en camps, est plutôt une démarche pour essayer de rassembler les gens autour de ce qui fait consensus. »

Obligatoire au cégep

Le ministre Pierre Duchesne a pour sa part annoncé lundi que tous les étudiants de niveau collégial verront un cours sur l’histoire nationale du Québec s’ajouter à leur formation générale. D’ici la fin de la session d’automne, un comité-conseil composé de représentants des enseignants et des directions de collège proposera les objectifs que le nouveau cours devra atteindre. L’implantation du cours obligatoire devrait se faire à l’intérieur du parcours de la cohorte d’étudiants qui entreront au cégep en automne 2014. Selon le document de synthèse préparé par le gouvernement, l’ajout sera rendu possible grâce à une « réorganisation » de la formation générale, « sans ajout d’unités ni de périodes d’enseignement ».

« Les carences quant aux connaissances sur le Québec et son histoire sont criantes, plusieurs le remarquent, a souligné le ministre Duchesne, qui espère que l’enseignement de l’histoire du Québec donnera aux cégépiens des outils pour s’affirmer davantage. La formation générale au cégep est un des outils à notre portée pour contrer le cynisme ambiant. »

La Coalition pour l’histoire, qui milite pour une revalorisation de l’enseignement de l’histoire du Québec, a applaudi aux annonces des ministres Malavoy et Duchesne. « Nous sommes heureux que le gouvernement respecte son engagement électoral et son programme dans le dossier de l’enseignement de l’histoire et nous offrons au gouvernement notre entière collaboration pour mettre en oeuvre le plus rapidement possible ces changements souhaités par la population », s’est réjoui Robert Comeau, historien et porte-parole de la Coalition.

Décision saluée

La Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec a quant à elle salué la présence de représentants des enseignants au comité-conseil qui formulera des recommandations au sujet du cours collégial. Elle croit que le délai d’implantation prévu est court, mais qu’il peut être respecté.

La Fédération étudiante collégiale du Québec a de son côté appuyé la volonté du gouvernement d’augmenter les connaissances générales des étudiants, mais doute que le nouveau cours doive être obligatoire pour tous. « Il faut s’assurer que leur parcours académique ne sera pas mis à mal par cet ajout », a déclaré la présidente, Éliane Laberge, par voie de communiqué.


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