Le ministère de l’Éducation nationale vient discrètement d’annoncer l’allégement des cours d’histoire en troisième et dans certaines sections de terminale. Déjà, lors du précédent quinquennat, la suppression de cet enseignement en terminale scientifique et la disparition de grands personnages historiques des programmes du collège, tels Napoléon ou Louis XIV, relevaient de la même logique. Cette nouvelle réforme, anodine en apparence, marque pourtant la poursuite de l’affaiblissement constant de l’instruction de l’histoire de France, quand bien même la connaissance de celle-ci chez les plus jeunes diminue de manière inquiétante.
Cette évolution est le fruit de la volonté opiniâtre de notre classe dirigeante, insensible au délitement progressif de la France, qui met tout en œuvre pour détruire les résistances nationales. Celles-ci sont en effet un obstacle à ce monde du « tout commerce » peuplé d’individus déracinés, que nos élites veulent instaurer. Rien de tel alors que la disparition des cours d’histoire ; en effet, un peuple oublieux de son passé consent d’autant mieux à se détourner de ses racines.
Souvent ignorée, donc, l’histoire de France subit également de virulentes attaques. L’on est ainsi régulièrement sommé de présenter nos excuses pour la traite des esclaves, la colonisation ou la collaboration. Cette diabolisation est particulièrement orientée vers les jeunes Français issus de l’immigration africaine ; l’antiracisme et certains médias de gauche véhiculent cette vision négative de la France, entretenant alors chez une partie de ces jeunes la haine et le rejet du pays qui les nourrit.
Réduite parfois à quelques périodes peu glorieuses, l’histoire de France est injustement maltraitée. Notre roman national, jadis objet de fierté, devient ainsi un objet de culpabilité. Ces reproches nient sans vergogne l’histoire de l’humanité dans laquelle aucun pays n’est irréprochable. Et cette vision biaisée occulte les particularités de la nation française : notre pays est devenu au fil de son histoire un modèle de civilisation, fondé sur une formidable richesse culturelle et scientifique, des idéaux émancipateurs et un art de vivre inégalable.
Nos ancêtres, dont le concours depuis des siècles a permis d’édifier un pays si prospère, nous ont légué un héritage considérable qu’il est de notre responsabilité de faire vivre ; à défaut, celui-ci pourrait bien disparaître. Pour ce faire, il est essentiel que la transmission de l’histoire de France, dont l’enseignement à l’école est le socle, éclaire avec précision la construction de notre nation. Et en donne de surcroît une vision positive, de telle sorte que les Français conservent l’envie de vivre ensemble et de s’imaginer un avenir en commun.
Les pays émergents, grands vainqueurs de cette mondialisation, sont empreints de nationalisme ; afin d’être en mesure de défendre ses intérêts, la France doit s’en inspirer. Nous devons donc absolument nous réapproprier notre histoire et renouer avec le sentiment patriotique. La France restera ce grand pays, qui faisait écrire à Chateaubriand qu’« il y a dans la nature du Français quelque chose de supérieur et de délicat que les autres peuples reconnaissent », à la condition que tous les Français acceptent à nouveau de s’inscrire dans la continuité de notre récit national.
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