Loin de rehausser son prestige, la «victoire» de M. Charest démontre plutôt un manque de jugement politique inquiétant.
Comment espérer que le reste du pays se restreigne le moindrement si l'Assemblée nationale est incapable de condamner de façon unanime les activités illégales d'Option Canada?
Analyse
Personne ne sera étonné d'apprendre que la majorité des Québécois (56 %) ne veulent pas d'élections estivales, mais le premier ministre et sa ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, risquent d'avoir un choc en constatant que 70 % -- et même 51 % des électeurs libéraux -- auraient préféré davantage d'investissement en santé et en éducation qu'une baisse d'impôt.
Encore une fois, le jugement politique du premier ministre suscite de graves interrogations. Après avoir adopté une très mauvaise stratégie au cours de la dernière campagne, il a clairement mal lu la nouvelle réalité politique québécoise.
(...) il y a des limites à voter en faveur d'un budget qu'on a dénoncé sur tous les tons.
Le gouvernement Harper ne pouvait pas choisir un meilleur moyen que le projet de loi C-56 pour illustrer le caractère purement symbolique de la motion que la Chambre des communes a adoptée en novembre dernier.
L'affrontement est si soudain qu'il n'en sera que plus dur. Plusieurs rêvaient d'un tandem Marois-Duceppe, la première à Québec, le second à Ottawa. Au lieu de quoi, le PQ offrira le spectacle d'un combat extrême dont le perdant ne se remettra jamais.
À en juger par la minceur de son nouveau programme, il semble avoir décidé que la meilleure façon d'éviter les erreurs est encore de ne rien entreprendre.
Le PQ a peut-être une dernière chance, mais il ne peut pas se permettre une autre erreur. Ce serait aussi la dernière.
Le problème est que si rien n'est fait, l'atmosphère va devenir rapidement irrespirable au sein du mouvement souverainiste.