Éditorial - Toute l'approche du premier ministre, Stephen Harper, est résumée par cette phrase du discours du Trône présenté hier: " Le gouvernement n'essaiera pas de tout faire à la fois. " Le contraste avec le gouvernement dirigé par Paul Martin est frappant: plutôt que de s'éparpiller parce que trop ambitieux et voulant plaire à tout le monde, le gouvernement conservateur va se limiter aux cinq priorités identifiées lors de la dernière campagne électorale. D'où un discours inaugural particulièrement court, où seuls les passages rédigés par la Gouverneure générale avaient quelque souffle poétique.
De ces 12 petites pages, deux étaient consacrées à la nécessaire évolution de la fédération et à la place du Québec. Rien de neuf sur le fond, mais c'est tout de même significatif: les conservateurs ont réitéré les engagements pris à l'endroit des Québécois dans un cadre autrement plus solennel que celui d'un simple discours électoral. Les promesses sont devenues des engagements.
Le discours du Trône " reconnaît à un Québec fort et dynamique une place unique au sein d'un Canada uni. " Le gouvernement Harper confirme qu'il " invitera le gouvernement du Québec à jouer un rôle au sein de l'UNESCO ". Il réaffirme sa détermination de régler le déséquilibre fiscal, de sorte que " tous les gouvernements aient accès aux ressources dont ils ont besoin pour s'acquitter de leurs responsabilités "; il n'y aura plus d'esquive possible.
Bref, d'un point de vue québécois, ce discours inaugural est fort encourageant. Mais il y a évidemment encore loin de la coupe aux lèvres.
Aux priorités déjà connues s'ajoutent quelques nuances intéressantes. Sur l'imputabilité, les conservateurs reconnaissent qu'il ne leur suffira pas de présenter les mesures promises en campagne électorale: " La confiance des citoyens se mérite au jour le jour. Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour gagner cette confiance. " À cet égard, la tâche sera ardue: si les attentes des Canadiens sont grandes, leur scepticisme et leur cynisme le sont davantage.
Au programme dur de M. Harper en matière de criminalité- programme dont le premier ministre devra mieux démontrer la pertinence- le discours du Trône ajoute heureusement un engagement d'oeuvrer sur le fond des problèmes, c'est-à-dire de travailler à " offrir des perspectives d'avenir aux jeunes. " On remarque aussi que le texte ne dit pas un mot d'une éventuelle abolition du registre des armes à feu, signe que les conservateurs hésitent à présenter une telle mesure au Parlement, ce qui serait une bonne nouvelle.
Chaque parti d'opposition, chaque lobby se plaindra de ne pas retrouver dans le discours du Trône sa mesure fétiche. Cela aussi est une bonne nouvelle. Ce gouvernement sait où il s'en va.
apratte@lapresse.ca
Un discours encourageant
2006 textes seuls
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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