Un débat sur le débat des chefs

Québec solidaire demande au Conseil de presse de se prononcer sur son exclusion

Débat des chefs - Québec 2007


Amir Khadir, porte-parole de Québec solidaire, a fait remarquer que son parti et celui des verts obtiennent 10 % d'appui dans les sondages.

Écarté du débat des chefs, Québec solidaire (QS) a demandé hier au Conseil de presse d'émettre rapidement un avis enjoignant au Consortium des télédiffuseurs d'accepter cette formation ainsi que le Parti vert au débat du 13 mars. Une première étape qui pourrait se transformer en recours juridique au besoin.

Frustrés par la décision de Radio-Canada, TVA et Télé-Québec, qui n'invitent que Jean Charest, André Boisclair et Mario Dumont à la traditionnelle joute verbale, les solidaires estiment que l'intérêt du public sera lésé au soir du 13 mars. «Nos deux partis politiques représentent au moins 10 % de la population, a expliqué hier en point de presse Amir Khadir, porte-parole national de QS. [Le débat des chefs existe] pour permettre à la population d'avoir la possibilité d'entendre tous les courants politiques, de manière à refléter l'état de la situation politique.» Selon M. Khadir, les télédiffuseurs accordent plutôt «un traitement particulier et un temps d'antenne privilégié à des partis qui sont déjà grandement favorisés».
Le chef du Parti vert du Québec (PVQ), Scott McKay, s'est aussi dit déçu de la décision du consortium. «Il faut que toutes les formations politiques qui offrent des solutions de rechange crédibles aux Québécois puissent être entendues, a-t-il expliqué en entrevue au Devoir. La majorité de la population est déçue par cette décision. Aujourd'hui, la population du Québec a envie d'entendre parler les verts.»
Installé symboliquement devant les bureaux de TVA, M. Khadir a demandé au Conseil de presse du Québec de prendre position dans ce dossier. QS appuie sa requête sur le fait que le Conseil est garant du «respect du droit au public à une information exacte, rigoureuse, complète et pluraliste». Hier, le Conseil ne pouvait certifier qu'il pourrait émettre un avis-recommandation à temps pour le débat.
Autrement, QS n'exclut pas l'idée de faire appel aux tribunaux. Mario Dumont a déjà exploré cette avenue en 1994: la Cour d'appel avait alors statué que le traitement équitable en temps d'antenne, garanti par la loi électorale, ne s'appliquait pas à une émission d'affaires publiques mise sur pied par un télédiffuseur. Mario Dumont s'est référé à ce jugement hier pour indiquer qu'il n'appuierait pas la demande des deux partis.
Privilégiant une autre approche, Scott McKay compte sur l'appui de personnalités afin de forcer les diffuseurs à revoir leur programme télé. «Les verts essayent de réunir un groupe de personnes pour demander au consortium de revenir sur sa décision déplorable et inacceptable d'un point de vue démocratique», a dit le chef. Il a indiqué être en contact avec Claude Béland, qui a présidé les consultations publiques sur la réforme des institutions démocratiques. Jean-Pierre Charbonneau sera aussi approché.
Un site Internet (www.debatpourtous.net) favorable à la participation des cinq grands partis au débat des chefs a recueilli près de 3000 signatures de différents groupes et personnalités dans les derniers jours.
Par ailleurs, le Réseau de l'information a offert hier aux cinq partis de participer à un deuxième débat télédiffusé sur ses ondes, le 15 mars.


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