Réponse à l'article Il faudrait un miracle!

Pouvons-nous encore faire confiance au Parti québécois pour réaliser l’indépendance ou nous faudra-t-il fonder un nouveau parti pour le faire ?

2011 - actualité souverainiste


Au risque de commenter cet article pour une deuxième fois, je réitère que la véritable question et le but de cette réflexion initiée par monsieur Frappier sont les suivants :
Pouvons-nous encore faire confiance au Parti québécois pour réaliser l’indépendance ou nous faudra-t-il fonder un nouveau parti pour le faire ?
Je recommande donc à monsieur Frappier de créer une tribune libre où chaque camp (Parti québécois actuel avec son Plan Marois et son projet de "gouvernance souverainiste" d’une part et nouveau parti indépendantiste ou coalition indépendantiste citoyenne de l’autre) pourra exposer et défendre ses arguments, et ce, de la manière la plus objective possible.
En effet, comme le suggère madame Marie-Mance Vallée, la réalité objective c’est que le temps nous est compté. Qu’on le veuille ou non, il nous faut envisager le scénario plausible suivant :
1) Devant la division de l’opposition à l’Assemblée nationale, Jean Charest déclenche des élections précipitées à la fin de l’été. Il tente de profiter de la scission au sein du PQ, cherche à devancer la création du nouveau parti de Legault/Sirois (CAQ) et se sert du "Plan Nord", de la question de l’éthique et du débat sur l’exploitation des gaz de schiste pour justifier son appel aux urnes après un peu moins de 3 ans ;
2) Pauline Marois s’obstine à demeurer chef du PQ, arguant son vote de confiance de 93%, l’adoption en congrès de son nouveau programme et la nécessité d’empêcher la réélection de Jean Charest.
De notre côté, nous nous entendons sur les points suivants :
a) Nous voulons l’indépendance du Québec ; b) Nous voulons la réaliser rapidement sans obligation de tenue d’un référendum ; c) Nous devons présenter ou nous engager à tenir une consultation publique pour rédiger la constitution d’un Québec indépendant ; d) La proclamation d’indépendance doit précéder toute négociation de traité économique avec le Canada, les États-Unis ou toute autre zone de libre-échange ; e) Il ne saura y avoir d’indépendance sans éducation et implication populaire.
Sans un seul véhicule politique (parti ou coalition) pour présenter l’option de l’indépendance dans chacun des 125 comtés du Québec, aucune victoire ne sera possible. Et s’il n’y a pas un consensus minimal entre les indépendantistes, une argumentation concertée sur les raisons de faire l’indépendance ainsi que des moyens de communication à grande échelle, il n’y aura aucune possibilité de faire accroître l’appui de la population à notre projet.
Et pourtant, comme monsieur Haché l’a si justement souligné, les fédéralistes eux-mêmes sont dans une position presque historique de faiblesse au niveau leadership et cohérence en faveur de l’unité canadian : au Québec, les chances d’élection de Jean Charest ne reposent essentiellement que sur le contrôle médiatique et la stabilité du financement du PLQ par l’establishment financier pro-canadian. Au fédéral, le gouvernement majoritaire de Stephen Harper ne pourra que confirmer l’impasse dans laquelle se retrouve le Québec et le NPD ne pourra dissimuler longtemps aux Québécois que leur première loyauté (sinon la seule) va immanquablement au Canada. Le Parti libéral du Canada restera limité aux comtés anglophones et multiculturels, incapable de trouver un chef pouvant transcender les intérêts opposés entre le Québec français, le pouvoir économique de Toronto et les frustrations de l’Ouest canadian.
Si Pauline Marois vise davantage qu’à devenir la première femme première ministre du Québec, elle devra assumer les conséquences de ses décisions (et des résultats) s’il fallait que nous manquions à nouveau notre chance. Surtout si l’Histoire devait retenir que c’était notre dernière.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 novembre 2013

    La richesse de ce blog me pousse à en monter un, je vous remercie pour ça. Justine du site sur les banques en ligne

  • Bruno Deshaies Répondre

    18 juillet 2011

    Nous sommes dans nos trippes.
    Bruno Deshaies, 18 juillet 2011
    Pour comprendre, j'ai prélevé quelques extraits du débat sur les préoccupations très légitimes de Bernard Frappier. J’ai noté, très sommairement ceci.
    - Claquer la porte [au Canada].
    - Nous oublions trop souvent l’ACTION qui fait la différence.
    - NOUS tous ensemble devons passer à l’action commune en s’appropriant toutes les clefs de notre destinée. C’est là et seulement en ces lieux que nous aurons l’adhésion de tous ces hommes et toutes ces femmes du Québec qui veulent respirer cet air si sain de la LIBERTÉ.
    - …nous avons nettement plus de facilité pour l’insulte que pour la coopération.
    - La liberté prend son essor dans l’action !
    - Mais le pire est à venir : avec la nouvelle carte électorale, le Québec va fondre pour devenir de grosses Maritimes (je vais écrire sur le sujet cet automne) C’est pour ça que je me tue à dire, depuis des années, qu’il faut mettre la démographie au coeur du discours souverainiste. Notre peuple fond dans le Canada, fond à Montréal, fond même au Québec. Il est moins une pour les Tremblay d’Amérique. Ou bien on se donne enfin un pays et on remonte la côte, ou bien on fond comme tant d’autres peuples dans l’histoire.
    - Nous voulons l’indépendance du Québec.
    - La proclamation d’indépendance doit précéder toute négociation de traité économique avec le Canada, les États-Unis ou toute autre zone de libre-échange.
    Etc.
    ***
    Ces extraits me rappellent des discussions sur le Forum Avant-garde Québec avant 1999. Le thermomètre n’a pas bougé d’un iota, sinon le mercure descend toujours un peu plus. « Qui n’avance pas, recule ! » dit le dicton.
    Je me demande parfois si on est au courant de notre histoire, c’est-à-dire des structures qui conditionnent l’existence du Québec actuel et de la nation québécoise.
    Quant à l’idée d’indépendance en tant que telle, pensons-nous vraiment la même chose ? Si le PQ qui se dit indépendantiste, comment se fait-il que le feu est pris partout ? Qu’un demi-million d’indépendantistes ne suivent pas le train souverainiste dont les objectifs sont, paraît-il, si limpides et si clairs ?
    Revenons à ce qui devrait être la base de notre accord. Qui veut répondre à la question très simple qui est : « Dites-moi donc ce que c’est que l’indépendance ? » La population ne demande pas mieux que de nous entendre. Pouvons-nous leur dire clairement ? Pour le moment, on se trouve plutôt dans un no man’s land.
    Pourrait-on obtenir des réponses qui susciteraient une réflexion en profondeur qui nous obligerait à cesser de divaguer ?

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juillet 2011

    Pauline Marois, femme du peuple près du peuple!
    Bien sûr, Marois n'est pas une oligarque ni son mari. Non, il faut le PQ, car le CAQ ce sera comme le PLQ. Mon oeil!
    « Le Soleil mercredi 9 juin 2004 La vérificatrice dresse un bilan accablant de l’ère Blanchet — Pendant que la Société générale de financement (SGF) accumulait un déficit monstre de 771 millions $ entre 2001 et 2003, sa quinzaine de hauts gestionnaires a encaissé de généreux bonis de “rendement” s’élevant à 2,8 millions $. Dans certains cas, les primes ont atteint jusqu’à 50 % de leur salaire annuel de base. “C’est une politique de rémunération pour le moins inappropriée et très discutable”, a soutenu hier la vérificatrice générale par intérim, Doris Paradis. Cette dernière a déposé, hier, à l’Assemblée nationale, le tome 1 de son rapport 2003-2004 ainsi que ses rapports de vérification concernant la SGF et la gestion du projet de prolongation du métro de Laval dont les coûts sont passés de 179 à 809 millions $ depuis octobre 1998. Incidemment, ces deux rapports de vérification avaient fait l’objet d’une fuite, lundi et hier, dans un quotidien montréalais. On peut toutefois y apprendre qu’en 2001, par exemple, même si la SGF a déclaré une perte de 88 millions $, les salaires de base des 14 membres de la haute direction se sont chiffrés à 2,098 millions $ – soit en moyenne 150 000 $ chacun. C’est toutefois le montant des primes annuelles touchées qui étonne, s’élevant à 1,047 million $ – soit 75 000 $ par cadre. L’année suivante, les pertes de la société d’État se chiffraient à 172 millions $. Qu’à cela ne tienne puisque les bonis versés à ses 16 dirigeants ont dépassé le cap du million de dollars. En 2003, la perte de 511 millions $ de la SGF n’a pas empêché les 13 gestionnaires de la haute direction de percevoir 729 000 $ en primes de toutes sortes. » (source)
    En novembre 2009, Gilbert Lavoie du Soleil révélait un autre pas de la saga Blanchet – SGF :
    « Éthique : Claude Blanchet avait des actions chez des partenaires de la SGF — L’ancien président de la Société générale de financement, M. Claude Blanchet, a détenu pendant son mandat de 1997 à 2003 des actions de plusieurs sociétés publiques avec lesquelles la SGF ou ses filiales brassaient des affaires. En raison de ses liens avec Pauline Marois, M. Blanchet est le seul président d’une société d’État dont les investissements ont été rendus publics. Les ministres sont tenus de déclarer leurs intérêts ainsi que ceux de leur conjoint une fois l’an. Or les déclarations d’intérêts de Mme Marois montrent que M. Blanchet a détenu plusieurs titres ne faisant pas l’objet d’une fiducie sans droit de regard, dans des entreprises qui faisaient affaire avec la SGF ou bénéficiant de contrats avec le gouvernement et ses sociétés. » (source)
    http://ecranradar.wordpress.com/2010/04/30/une-page-d%E2%80%99histoire-le-30-avril-2003/

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    18 juillet 2011

    Un bon cadre de réflexion.
    Mais il importe de ne pas confondre l'ombre (la souveraineté de la proie, le contrôle de notre État, lequel est le déterminant de la politique qui fonde le rapport de force)
    JCPomerleau