Le couple célèbre de l’été

Incertitude et Instabilité

Ne vous y trompez pas, l’avenir du Québec est en train de se jouer

Chronique de Richard Le Hir



La conjoncture tend aux Québécois une perche inespérée, pouvons-nous nous permettre de ne pas la saisir, trop occupés que nous serions à nous chicaner entre nous ?

J’avais commencé à écrire cet article il y a quelques jours, et j’en avais même fourni le sujet et le titre à notre ami Bernard Frappier quand l’actualité m’a amené à traiter d’abord un autre sujet. En reprenant mon texte hier, je me suis rendu compte que les événements des derniers jours n’avaient fait qu’apporter davantage d’eau à mon moulin.
Pour m’être trouvé face à face avec la machine fédéraliste de propagande en 1995, je ne peux qu’éprouver une satisfaction presque perverse devant la prolifération des manchettes qui nous annoncent l’imminence d’une crise majeure, même si je sais pertinemment que nous allons nécessairement tous nous en ressentir.
Ceux qui ont un peu de mémoire se souviendront sûrement de ces mises en garde contre l’incertitude que n’allait pas manquer d’entraîner la marche du Québec vers son indépendance, et de la décote sévère que les Moody’s et les Standard & Poor’s de ce monde allaient nécessairement infliger au Québec pour le punir de sa témérité si le Oui devait l’emporter.
Pour en avoir eu des échos à l’époque par des alliés bien placés à Wall Street, je peux vous confirmer que le clan fédéraliste avait fait des pressions sur les grandes agences de notation de crédit pour qu’elles interviennent dans le débat, mais M. Parizeau avait fort judicieusement bouclé son programme d’emprunts dès le début de l’année pour éviter de leur donner une poigne.
C’est donc notre camp qui fut en mesure de faire jouer en sa faveur l’influence de Wall Street, avec la publication d’une étude avantageuse sous le nom d’une grande maison spécialisée dans les titres obligataires, dans des circonstances que j’ai décrites il y a quelques mois dans un texte intitulé « À soir, on fait peur au monde ! ».
Revirement spectaculaire de situation : aujourd’hui, ce sont les États-Unis et l’Europe toute entière qui sont menacés de décote de leurs obligations, ce qui nous permet de mesurer à quel point la situation du Québec peut être avantageuse - surtout quand on apprend que le déficit de l’année en cours risque d’être substantiellement inférieur aux projections du ministères des Finances dans le dernier budget - et à quel point les scénarios de peur qu’on nous brandissait sous le nez étaient de la bien petite bière à côté de ce qui attend désormais ces grandes puissances économiques. C’est bien connu, « Quand je me regarde, je me console, et quand je me compare, je me console ».
Jamais depuis la crise des missiles de 1962, le monde ne s’est-il trouvé dans une situation plus incertaine et plus instable, et cette situation est d’autant plus inattendue qu’elle n’est pas issue de la menace d’un affrontement militaire entre superpuissances nucléaires, mais bien de celle d’un effondrement cataclysmique de l’économie mondiale. Les pays concernés s’attendaient à tout sauf à ça, et c’est ce qui explique qu’ils soient si timorés et hésitants devant la tournure des événements.
Tout va trop vite. À peine les autorités ont-elles pris la mesure de la situation et mis en place quelques mesures d’atténuation qu’une nouvelle vague (un tsunami ?) déferle et menace d’emporter tout sur son passage. En 2008, c’étaient les « sub-primes », une crise de liquidités, aujourd’hui, c’est la crise du surendettement. Et la seconde est infiniment plus grave que la première.
Dans quelques années, lorsque le gros de la tempête sera passé, les autorités comprendront qu’elles n’étaient pas du tout préparées pour l’affronter et qu’elles n’avaient pas du tout les outils pour le faire. On élaborera donc des équivalents économiques aux lois qui investissent les autorités de pouvoirs spéciaux en temps de guerre.
En attendant, nous nageons dans l’improvisation, et il y a quelque chose d’assez pathétique à voir ces colosses, qui hier encore nous impressionnaient tant et qu’on nous citait en exemple, révéler toute leur fragilité et leur vulnérabilité, et au premier chef les États-Unis.
Cela fait déjà plus d’un an que les mauvaises nouvelles se multiplient, et comme pour le faire exprès, même les éléments se sont mis de la partie, avec un coquetel bien tassé d’intempéries d’une violence à couper le souffle. On oublie trop souvent que ces événements (tornades, inondations, tempêtes, grandes sécheresses, canicules, etc.) ont une incidence économique non négligeable, notamment sur la productivité. Leur multiplication d’année en année fait donc peser une menace additionnelle sur le monde entier, bien sûr, mais particulièrement sur les États-Unis.
Aux États-Unis
Et puis quand on apprend que certaines routes pavées sont retournées en « gravelle » parce que les municipalités ou les états n’ont plus les moyens de les entretenir, que certains états sont dans une situation budgétaire pire que la Grèce et risquent la faillite à court ou moyen terme, qu’ils mettent à pied des dizaines de milliers d’employés à tous les mois et que le pays tout entier ne parvient plus à créer en un mois plus d’emplois que le Canada, avec une population et un PIB pourtant dix fois supérieurs, que le chômage dépasse les 9 % depuis plus de deux ans et qu’il est en voie d’augmentation alors que l’économie est pour sa part en voie de ralentissement, on finit par comprendre que le mur n’est plus très loin et que la collision va être brutale.
Encore hier, on apprenait qu’un comté de l’Alabama (l’équivalent d’une de nos MRC) est sur le point de faire faillite, incapable de rembourser la dette de 3 milliards $ (oui, vous avez bien lu) contractée pour se doter d’un système d’égouts. Et même si les États-Unis parvenaient à résoudre in extremis l’impasse actuelle sur la hausse de leur plafond autorisé du déficit, il est désormais acquis que la gravité de leur endettement va entraîner un rabaissement de la cote américaine par les grandes agences de notation.
Il serait illusoire de penser que nous parviendrons à éviter les contrecoups de la crise qui s’annonce chez nos voisins du sud. En fait, aucun pays ne sera épargné, tant est lourde la domination des États-Unis sur l’économie mondiale, et même si elle n’est plus ce qu’elle était.
Au Canada
Au Canada, sur le plan économique, les répercussions sont assez facilement prévisibles : réduction de nos exportations aux États-Unis, hausse importante du chômage en Ontario (encore trop tributaire du secteur manufacturier) et un peu moindre au Québec, baisse du dollar canadien (surtout si la demande mondiale de pétrole baisse de manière importante), et augmentation des déficits budgétaires aux niveaux fédéral et provincial, pour l’essentiel.
Sur le plan politique, c’est une autre affaire. Le Canada se trouvait déjà à une importante croisée des chemins en raison de l’affaiblissement de l’Ontario au cours des dernières années, et du remplacement de celle-ci par l’Alberta comme principal générateur de revenus pour le financement du rôle de redistributeur de la richesse joué par le gouvernement fédéral par le truchement des transferts sociaux et de la péréquation.
La prochaine crise va donc accélérer ce mouvement, surtout si par-dessus le marché la demande pour le pétrole canadien diminue en raison d’un ralentissement de la demande mondiale. Comme on le sait, le seuil de rentabilité du pétrole canadien tourne autour des 60 $ le baril. Si la demande diminue, le prix diminue, et vient rapidement un moment où la rentabilité devient marginale.
Les mêmes questions qui hantent l’Europe aujourd’hui sur la volonté des pays les plus riches à aider les plus démunis vont se poser au Canada entre les provinces. Il est toujours relativement facile de trouver un terrain d’entente lorsqu’il s’agit de redistribuer la richesse, mais beaucoup plus difficile de le faire lorsqu’il s’agit de répartir la misère.
La question qui va se poser très rapidement au Canada est la suivante, et elle revêt un caractère existentiel. Le Canada peut-il survivre politiquement très longtemps sans le ciment fédérateur des transferts sociaux et de la péréquation? Autrement dit, l’unité canadienne tient-elle à autre chose qu’à de « vulgaires » considérations financières ?
Peut-elle ne tenir qu’avec la monarchie ?
Au Québec
Pour les indépendantistes que nous sommes, les réponses à ces questions revêtent un intérêt capital, car si, comme je le soupçonne, la réponse est non, la dynamique issue de la nouvelle donne amènera très rapidement les Québécois à privilégier l’indépendance, à la condition qu’ils aient pu entre-temps reprendre le contrôle des leviers de leur État.
Vous me voyez venir, l’évolution de la situation internationale au cours des prochains mois va avoir une incidence directe sur le débat en cours entre nous, ici même sur Vigile et dans les autres forums où nous nous rencontrons. Sur la base de ce que j’anticipe, je suis pour ma part enclin à privilégier la reprise en main le plus rapidement possible des leviers de notre État pour servir le bien commun et nos intérêts collectifs.
Pour ce faire, nous ne disposons pas de trente-six véhicules, nous n’en avons que deux, le PQ et QS. Idéalement, les deux devraient s’entendre pour ne faire qu’un, mais il semble y avoir entre les deux autant de distance (et surtout, de mauvaise foi) qu’entre les Démocrates et les Républicains aux États-Unis. Donc, à toutes fins pratiques, il nous faut privilégier le PQ, car QS n’est pas encore parvenu à mobiliser suffisamment de Québécois pour constituer un aspirant légitime à la faveur populaire aux prochaines élections générales.
***
Quant à l’hypothèse de former un nouveau parti politique capable de se faire élire et de former un gouvernement avant la prochaine élection, elle est totalement irréaliste. L’expérience le démontre amplement, il faut au moins 10 ans pour bâtir un parti, et ce, dans les meilleures conditions. Et ce que je dis ici vaut également pour le CAQ du tandem Legault-Sirois. Entre quelques sondages encourageants et une victoire électorale, comté par comté, il y a beaucoup de sang, de sueur et de larmes, et je m’explique mal que des gens qui ont vécu l’expérience de bâtir le Parti Québécois ne s’en souviennent plus.
Une indépendance… tranquille
Dans ces conditions, l’insistance de certains d’entre nous à vouloir absolument faire de l’indépendance l’enjeu de la prochaine élection m’apparaît stratégiquement mal avisée. Les Québécois n’apprécient pas du tout être opposés les uns aux autres sur la question de l’avenir du Québec. Ils n’apprécient pas voir leurs dirigeants venir jouer les incendiaires dans leurs foyers. Ils souhaitent une indépendance… tranquille. On peut penser ce qu’on veut de cette attitude, mais il s’agit d’un fait dont on n’a pas d’autre choix que de prendre acte.
Cela ne veut pas dire qu’il faille renoncer à l’indépendance pour autant, surtout que la conjoncture internationale vient pour une fois à sa rescousse. Il faut simplement s’y prendre autrement.
À une époque où l’opinion publique est en pleine fragmentation, tout comme le sont d’ailleurs les marchés de masse en réaction à la personnalisation de l’offre que permettent les nouvelles technologies de fabrication et de communication, il est illusoire de penser que l’action politique puisse échapper à une remise en question de ses méthodes et de ses véhicules.
Si le PQ pouvait constituer un véhicule adéquat pour parvenir à l’indépendance en 1980 et en 1995, il n’est pas du tout certain qu’il le soit encore aujourd’hui, et pas uniquement parce qu’il ne semble plus montrer la même ferveur pour l’indépendance.
Tout obnubilés que nous sommes par l’indépendance, nous avons tendance à oublier ce qui se passe chez nos adversaires. Pourtant, le phénomène de la fragmentation les atteint de la même façon. Le PLQ a donné naissance à l’ADQ, et le CAQ (bien davantage d’origine fédéraliste qu’indépendantiste malgré la présence de Legault) serait sur le point d’être lancé. Même s’il existe des raisons politiques à l’entrée en scène de nouveaux partis, la logique du bipartisme pourtant inhérente à notre système parlementaire n’est plus suffisamment forte pour en empêcher la multiplication.
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Pour les indépendantistes que nous sommes, le message est donc clair. Dans la mesure où l’indépendance exige qu’une majorité de la population y soit favorable, on ne peut plus penser pouvoir dégager cette majorité dans le seul cadre d’un parti politique, et à plus forte raison quand on prend en considération les clivages idéologiques et les contraintes de fonctionnement qui leur sont inhérents. Il faut donc forger cette majorité dans un autre cadre, plus ouvert et moins contraignant. Lorsqu’elle existera, les partis politiques devront en prendre acte. Dans un contexte de fragmentation, une telle majorité devient irrésistible, et les choses peuvent se passer encore plus vite si le parti au pouvoir est, en partant, ouvert à l’idée, ce qui semble encore être le cas du PQ.
Ce cadre ouvert et moins contraignant existe. C’est Cap sur l’indépendance dont la mission est justement de reprendre le combat pour l’indépendance en dehors du cadre des partis politiques. Son action peut être d’autant plus efficace s’il peut compter sur l’ouverture d’un parti sympathique le moment venu.
C’est pourquoi toute personne qui a le moindrement à cœur l’indépendance du Québec ne peut pas rejeter le PQ sans d’abord s’assurer qu’il n’existe aucun moyen de sauver les meubles. Dans le nouveau contexte que je viens d’évoquer, il n’est pas du tout certain que nous pourrions compter avant plusieurs longues années sur un nouveau parti à la fois sympathique à la cause de l’indépendance et capable de prendre le pouvoir, et l’horloge démographique tourne contre nous.
En plus d’être ouvert à l’indépendance, le PQ pourrait assumer très rapidement un leadership décisif sur des enjeux majeurs pour la société québécoise tels que l’épuration de nos mœurs politiques et l’élimination de la corruption, l’exploitation de nos richesses naturelles au service du bien commun, et la mise en œuvre d’une politique d’immigration plus respectueuse de notre identité culturelle.
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Mais encore faut-il que les meubles puissent être sauvés, et c’est là qu’intervient la question du leadership. Nous sommes nombreux à croire que Pauline Marois, malgré son score « à la soviétique » lors du dernier congrès n’est plus la bonne personne pour diriger le parti. Sont survenus depuis lors le fiasco de l’amphithéâtre de Québec et la démission de quatre députés très en vue, chacun pour des raisons différentes, il est vrai. Mais, tous pour des raisons différentes, ces députés sont des figures emblématiques et la sincérité de leur engagement envers la cause de l’indépendance ne peut pas être mise en cause. Leur départ est donc le reflet d’un profond malaise quant au parti, à ses orientations et à son leadership, et ce n’est pas parce qu’ils ont été les seuls à partir que ce malaise n’est pas partagé à un degré ou un autre par les députés qui ont choisi pour l’heure de rester.
Certains d’entre nous ont soulevé des doutes sur la sincérité de l’adhésion de Pauline Marois à la cause indépendantiste, d’autres sur les liens privilégiés qu’elle pourrait avoir, directement ou indirectement, avec des intérêts privés en conflit avec le bien commun et l’intérêt public. Sans même essayer d’y répondre, le simple fait que ces questions soient posées se trouve à miner encore davantage son leadership, déjà ébranlé, indépendamment des réponses qui pourraient être apportées.
Et sur un autre plan se pose aussi la question de sa popularité personnelle dans les sondages. Nous ne sommes pas avancés si elle traîne son parti vers le fond, comme cela semble être actuellement le cas.
Donc, si le PQ peut encore constituer un véhicule utile à l’avancement de la cause indépendantiste sans pour autant assumer le leadership du mouvement, cette utilité risque de se retrouver singulièrement compromise si Pauline Marois en demeure le chef.
À ce stade-ci, la seule question qui se pose pour elle est de savoir si elle peut encore mener son parti à la victoire. Il existe maintenant de très sérieuses et très profondes raisons de croire que non. Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle en prenne conscience elle-même et se retire dignement, ou que son parti le lui fasse comprendre dans les meilleurs délais et lui montre la porte. Sinon, non seulement le PQ est-il appelé à subir le sort du Bloc Québécois, mais la recherche de l’indépendance pourrait-elle rapidement revêtir un caractère quasi sisyphéen.
La conjoncture tend aux Québécois une perche inespérée, pouvons-nous nous permettre de ne pas la saisir, trop occupés que nous serions à nous chicaner entre nous ?




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17 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2012

    M. Le Hir,
    Ne pas mettre la charrue avant les boeufs....Aussi, attention de ne pas faire couler le navire péquiste à quelques semaines de la victoire. Il y a tellement de vos lecteurs qui sont chambralants, ambivalents et prèts à tourner le dos à la vérité parce qu'ils sont tellement impressisonnables. Ainsi quelqu'un qui ose prétendre que: 4 démissions (choses passées et enterrées) exigent une remise en question de la gouvernance. Non mais, faut-y être mêlé à son goût!!!!1111
    M. Le hir, vous vous servez de votre antenne pour conspuer Mme Marois. Vraiment cela s'appelle de la déloyauté. Vraiment, vous avez une terrible de grosse dent contre elle?
    Faites vous `là arracher. Ça presse et ça vous soulagerait,

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    Monsieur Le Hir,
    I- En tout premier instant, je tiens, personnellement et publiquement, à VOUS remercier des enseignements passionnants et professés sur VIGILE. J'avoue candidement m'abreuver de cette intelligence du monde socio-politico-économique. D'ailleurs, je ne saurais pas nourrir ce débat à travers vos propos/spécialités, que dieu m'en garde! Mais n'empêche que je suis bon élève quand il y a comme vous de bons pédagogues pour m'y intéresser. Longue vie à VIGILE qui publie vos plus riches interventions ;
    II - Ma première école de ce genre est celle de Parizeau. Anecdotique? NON! Il fallait le faire... mais je prenais un goût très particulier à l'entendre "raconter" ses budgets à l'Assemblée nationale pour ensuite les défendre quoique aient pu en penser tous ses opposants, les possédants et les syndicalistes (1981... OUF! la débandade de 20%) ; Ces derniers, pas les moindres, mais oubliés ici. ;
    II - Ce monde/genre, dis-je, ne m'est pas familier, ni de compétence ni de connaissance aussi approfondies comme par exemple je peux le comprendre, l'expliquer et en rendre compte compte pédagogiquement au peuple qu'est NOTRE monde criminel, ses dérives socio-culturelles puis son "Build Up" dont je m'intéresse avec passions, compétences depuis mon adolescence pour en être devenu un professionnel de l'étude, de l'analyse, etc. ;
    III - Le noeud de mon intervention ici fait suite à ce VLAN DANS LES FLANCS au pseudonyme : Choderlos de Laclos qui prétend au droit de réserve (RIRES). Cette cachette sociale que nous imposent également les corporations, parfois sous une pyramide de chiffres, me donnent la nausée. Je suis doublement prudent en les lisant, ce faisant, parce qu'ils attisent en soi ma naïveté (lire ici mon incompétence) ;
    IV - Monsieur Le Hir, je vous ai lu attentivement. Aussi j'ai lu la réplique du réserviste puis la vôtre en second. Mais auriez-vous l'amabilité d'aller plus loin encore dans vos arguments intelligents et nous enseigner du monde syndical québécois ce qu'il advient au fil du temps quand il joue très ouvertement aux BANQUIERS, aux ENTREPRENEURS/CAPITALISTES, aux DÉPOSANTS D'EMPLOI et quoi encore. N'est-ce pas de plus en plus en puissance d'être une oligarchie avec une classe de dirigeants/intéressés puis largement récompensés qui ont de moins en moins à rendre compte au(x) syndiqués/peuple de leurs décisions internes? ;
    V - Ma préoccupation première est que la démocratie syndicale se meurt au Québec à l'exception des avantages pécuniaires qu'on peut en tirer. Le pourcentage de participation de ses membres dans le processus de décisions ne fait que décroître au bénéfice des plus avisés/cupides en hiérarchie ;
    VI - Comment expliquer qu'au Québec, nous ne soyons pas plus préoccupé comme peuple à étudier ce phénomène de perte de démocratie et de transparence socio-économique sur les tenants et aboutissants des associations syndicales. C'est très volontaire/lucide ce parallèle que je fais ici en raison de ces cachettes de tous temps que font subir au peuple québécois ces corporations/syndicats de tous genres ;
    VII - De toute votre tirade vous vous en remettez qu'aux beaux mondes des corporations, des politiques professionnels bien établis/puissants dans divers partis mais que dire davantage sur cette zone (cachée) syndicale des plus importantes et déterminantes quant aux risques réels de chantage sur nos institutions gouvernementales, administratives et judiciaires qu'est devenue cette autre faction "guerrière" jouant dans la collusion, la corruption systématique ? Saviez-vous qu'au Québec à l'heure de l'internet les membres associés à toute association syndicale n'ont pas de communications libres et ouvertes entre eux ? ;
    VIII - Sauriez-vous être cette personne qui se lance irrévocablement dans une entreprise aux conséquences risquées? Ce qui est bien sûr ici au Québec l'épreuve du Rubicon, n'est-ce pas Monsieur Le Hir? Je vous y invite à ce faire en bon pédagogue que vous êtes en nous transmettant ces enseignements complémentaires plus qu'utiles pour notre destin collectif ? ;
    Tous mes respects vous accompagnent.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    Les exportations québécoises ont reculé pour un deuxième mois d'affilé en juin. Le phénomène existe depuis trois ans déjà. Bien sûr, nous pouvons avancer plusieurs bonnes causes à cette situation mais je suis convaincu que la raison fondamentale réside dans l’incurie du gouvernement fédéral à subventionner suffisamment l’industrie québécoise. Il aurait fallu accompagner les entreprises d’ici dans leurs efforts d’investissement pour augmenter leur production. Lorsque la valeur de la monnaie augmente, il est important d’investir dans de la machinerie plus performante, dans des programmes de perfectionnement pour augmenter la productivité de la main-d’œuvre, dans des programmes de diversification des marchés pour diminuer le risque géographique. Dans un tel contexte, il faut aussi rationnaliser les budgets gouvernementaux afin qu’il y ait une meilleur synergie d’ensemble dans les orientations pour le développement économique.
    Toutes ces mesures sont bien évidemment hors de la portée d’une province confédérée surtout lorsque son état central favorise systématiquement l’économie des provinces de ‘’l’autre nation’’ comme l’industrie automobile en Ontario, les banques, aussi concentrées dans cette dernière province, l’industrie hydroélectrique dans l’Est ou encore la recherche et développement de l’industrie des sables bitumineux dans l’Ouest. Bref, il est temps que nos impôts soient rapatriés au plus ‘’tabarnouche’’.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    @ Bojp
    C'est à cause de tentative de manipulation de ce genre qu'il faudra garder la monnaie canadienne lors de l'indépendance du Québec. Et croyez-moi les canadiens seront bien heureux de notre choix. Plus la monnaie possède une large base plus elle est stable et plus la dette est sécurisée. Moody's est donc complètement dans le champs avec leurs facteurs de risque. Ce sont des mercenaires à la solde de l'empire états-uniens corrompu.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011


    [« L'agence de notation de crédit Moody's Investor Services a décidé de maintenir la cote de crédit du Canada à triple A, soit le niveau le plus élevé possible. Moody's a expliqué sa décision par le degré élevé de résistance de l'économie canadienne de même que par les efforts faits par Ottawa et les provinces pour faire face à leurs dettes au cours des années à venir,Le mouvement en faveur de l’indépendance du Québec ne semble pas constituer un risque significatif.»]
    Source ; La Presse Affaires,28/7/2011

  • Luc Bertrand Répondre

    28 juillet 2011

    Waw, monsieur Le Hir, quelle profonde analyse politico-économique! Quand je vous lis, ça m'encourage, car, après avoir suivi le cours POL1400 "Introduction aux relations internationales" à l'UQÀM, la mondialisation des marchés était présentée comme un phénomène inévitable et irréversible. J'avais beau objecter que les vêtements confectionnés à Taiwan, au Bangladesh ou en Indonésie n'ont pas la même qualité que ceux qui étaient faits, autrefois, au Québec, tant que les pays trouvaient d'autres pays où la main-d'oeuvre était prête (ou contrainte) à accepter les conditions abominables permettant à ces pays esclavagistes de faire des profits, rien n'arrêterait la "chaîne des puissants" de ce monde de continuer à récolter des profits faramineux, alors que les pays et les gouvernements ne cessent de s'endetter. Tant mieux si vous croyez que le "règne de l'argent" arrive bientôt à son terme, mais les méga-escrocs qui sont responsables de ce marasme planétaire sont en train de convertir leur argent en or, qui risque de devenir la seule valeur sûre du marché après l'écroulement des monnaies comme le dollar US ou l'euro.
    J'aime beaucoup votre appréciation voulant que la péréquation devienne bientôt une menace pour l'unité canadian. Tant que l'Ontario (ex-Haut-Canada) constituait le refuge de la richesse face aux méchants "séparatisses" du Québec (ex-Bas-Canada), l'hostilité des Canadians ne se manifestait que verbalement. Maintenant que les "Westerners" du Reform Party ont complété leur mainmise sur le pouvoir politique canadian et que l'Alberta a déclassé l'Ontario à titre de province la plus riche, relégant cette dernière au rang de "quêteuse", il n'y a plus que le Québec qui est l'empêcheur de danser en rond pour la finance qui nous contrôle. Tant que les affaires allaient bien avec les États-Unis, on pouvait nous faire du chantage, surtout avec le dollar canadian. En contrepartie, notre position géographique stratégique aux confins de deux grandes zones de libre-échange (Amérique du Nord et Europe) pourra nous donner un rapport de force contre un Canada politiquement et économiquement affaibli.
    Ce qui joue contre nous, particulièrement d'ici la prochaine élection québécoise, est toujours le quasi-monopole fédéraliste de l'information. En écartant d'entrée de jeu la question nationale (pourtant LA cause principale de notre impuissance politique) et en étant contrôlée par des fédéralistes (François Legault, même éventuel chef, ne constituant qu'un leurre pour l'électorat nationaliste), vous pouvez compter sur les grands médias pour faire de la CAQ une force politique importante, et ce très rapidement. Rien à voir avec la naissance de l'ADQ en 1992, tant que ce parti défendait la décentralisation des pouvoirs du rapport Allaire, ou celle du Parti indépendantiste en 2007, pour lequel même les maisons de sondage omettent délibérément de lister comme alternative de parti politique. On sait très bien que Jean Charest et ses politiques ne passent pas au sein de la population, que l'ADQ est moribond depuis 2008 et que les fédéralistes ont besoin d'une nouvelle monture pour la prochaine élection.
    En face de tels obstacles, il nous faut opposer la clarté, la rationalité, la cohérence et le courage politique. Pauline Marois (comme Boisclair avant elle) ne pouvant répondre aux critères de clarté (le Plan Marois de "gouvernance souverainiste" n'étant qu'un pâle et obscur simulâcre et une usurpation des "gestes de rupture" de Robert Laplante) et de cohérence (par ses multiples virages d'opinion, son acceptation de la gouvernance provinciale d'après 1995 et sa reconnaissance tacite et mal avisée de la constitution de 1982), le Parti québécois doit rapidement changer de chef, tenir un nouveau congrès pour convenir d'un programme national (incluant une constitution provisoire et la tenue d'une constituante citoyenne) et adopter l'élection décisive comme moyen de réaliser l'indépendance. Cette fois, la succession à Pauline Marois devra impliquer nécessairement un véritable débat d'idées.
    Ce ne sera que de cette manière que le PQ (si la marque de commerce n'est pas déjà brûlée comme celle de la Dow ou du PLC) saura faire le plein de l'électorat indépendantiste, présenter une image d'unité et un projet rassembleur pour le peuple québécois, que les fédéralistes se regroupent au sein du PLQ, de la CAQ, de l'ADQ ou en autant de partis séparés. Il n'y a plus de temps à perdre, il faut mettre fin au démantèlement de l'État-nation québécois et à la mainmise des intérêts privés fédéralistes sur nos acquis collectifs et ressources naturelles.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    28 juillet 2011

    Réponse à Anonyme,
    Pour le bénéfice des lecteurs de Vigile, je commencerai par leur dire qu’au motif d’un "devoir de réserve" (c’est la raison qu’il me fournit), il me communique son message (via Vigile) sous un pseudonyme : choderlosdelaclos@hotmail.com En clair, Choderlos de Laclos.
    Choderlos de Laclos est l’auteur des "Liaisons dangereuses".
    Tout un aveu, ce pseudonyme.
    Vos liaisons dangereuses n’ont-elles pas pour effet de discréditer votre opinion ?
    Quand on a un "devoir de réserve", n’a-t-on pas également le devoir de le respecter ?
    Sur combien de tableaux jouez-vous en même temps ?
    Ce n’est pas parce que vous vous cachez sous l’anonymat doublé d’un pseudonyme (comme ceux qui ont besoin de bretelles et d’une ceinture parce qu’ils ne font pas confiance à leur pantalon) que nous voyons pas le genre de personne que vous êtes et les intérêts que vous représentez.
    Quant à votre "savante" réfutation économique, je vous répondrai que vous avez la mémoire bien courte. Dans la foulée de la crise de 2008, le baril de pétrole a chuté à
    30,87 $ (le 21 décembre 2008). Source : http://en.wikipedia.org/wiki/Price_... .
    Quant au dollar canadien, après avoir atteint un sommet de 1,078 $ US le 6 novembre 2007 http://www.getmoneyenergy.com/2009/..., il est redescendu jusqu’à 81,91 $ US le 22 octobre 2008.
    Voilà pour la prétendue force du "pétro-dollar" canadien.
    Quant à vos divagations sur la prétendue vulnérabilité comparative de l’économie québécoise par rapport à l’économie canadienne, je vous rappellerai que c’est dans la foulée de la crise de 2008 que le chômage au Québec est tombé pour la première fois en 30 ans de plus de 1 % sous la barre de celui de l’Ontario, et que le Québec a montré une plus grande aptitude que sa voisine à créer de l’emploi.
    Quand vous serez mieux informé, vous vous mêlerez de faire des commentaires. Et je signe...
    Richard Le Hir

  • Bruno Deshaies Répondre

    28 juillet 2011

    Bruno Deshaies, 27 juillet 2011
    Après un long préambule, voici ce que nous obtenons de tangible.
    Richard Le Hir dixit :
    (EXTRAITS)
    Pour les indépendantistes que nous sommes, le message est donc clair. Dans la mesure où l’indépendance exige qu’une majorité de la population y soit favorable, on ne peut plus penser pouvoir dégager cette majorité dans le seul cadre d’un parti politique […] Il faut donc forger cette majorité dans un autre cadre, plus ouvert et moins contraignant. Lorsqu’elle existera, les partis politiques devront en prendre acte. Dans un contexte de fragmentation, une telle majorité devient irrésistible, et les choses peuvent se passer encore plus vite si le parti au pouvoir est, en partant, ouvert à l’idée, ce qui semble encore être le cas du PQ.
    Ce cadre ouvert et moins contraignant existe. C’est Cap sur l’indépendance dont la mission est justement de reprendre le combat pour l’indépendance en dehors du cadre des partis politiques. Son action peut être d’autant plus efficace s’il peut compter sur l’ouverture d’un parti sympathique le moment venu.
    […]
    Donc, si le PQ peut encore constituer un véhicule utile à l’avancement de la cause indépendantiste sans pour autant assumer le leadership du mouvement, cette utilité risque de se retrouver singulièrement compromise si Pauline Marois en demeure le chef.
    […]
    À ce stade-ci, la seule question qui se pose pour elle est de savoir si elle peut encore mener son parti à la victoire.
    […]
    La conjoncture tend aux Québécois une perche inespérée, pouvons-nous nous permettre de ne pas la saisir, trop occupés que nous serions à nous chicaner entre nous ?
    ***
    De ces extraits, on peut retenir deux conclusions :
    La première : « Il faut donc forger cette majorité dans un autre cadre ».
    La seconde : « …si le PQ peut encore constituer un véhicule utile à l’avancement de la cause indépendantiste […] cette utilité risque de se retrouver singulièrement compromise si Pauline Marois en demeure le chef. »
    MAIS, « …pouvons-nous nous permettre de ne pas la saisir, trop occupés que nous serions à nous chicaner entre nous ? »
    Sur la seconde conclusion, il est évident que la chicane va pogner coûte que coûte avec ou sans madame Marois.
    Quant à la première conclusion, à savoir de forger une majorité d’individus dans la population québécoise à l’idée d’indépendance, disons-le franchement, il y a loin de la coupe aux lèvres.
    Il faut lire Gilles Verrier : Le PQ - un "pre-mortem". Tout raccourci est voué à l’échec.
    Tribune libre de Vigile mardi 26 juillet 2011 253 visites 1 message
    Source : http://www.vigile.net/Tout-raccourci-est-voue-a-l-echec
    Gilles Verrier nous rappelle que l’histoire n’est pas qu’événementielle mais aussi structurelle. Des forces profondes sont à l’œuvre. Maurice Séguin résume sa pensée en ces termes sur cette question : « Tout l’agir humain passé est du domaine de l’histoire. Et s’il est légitime d’écrire une monographie ou de s’intéresser à des faits de moyenne importance et d’en discuter longuement l’authenticité, à plus forte raison est-il permis d’écrire l’histoire (même prise de très haut) d’une évolution politique, économique, culturelle ou sociale et d’en discuter, avec toute la liberté voulue, les composantes majeures. » (Les Normes, Introduction.)
    Je sais que monsieur Pierre Belisle est très concret. Il nous dit : « L’autre jour, dans un quartier peu huppé, j’ai profité d’une circonstance banale pour demander à quelqu’un […] Eh bien, j’ai eu droit à tout un savon… » Pis, après. Vous avez découvert une évidence !
    L’indépendance nationale, ce n’est pas un individu ou des individus mais toute une population, tout un peuple et toute une nation. Je comprends que monsieur Belisle a vu la quintessence d’une nation en marche. Passons.
    Monsieur Verrier n’est pas né de la dernière pluie. Il était là dans le mouvement indépendantiste bien avant, probablement, que monsieur Le Hir. Il s’est frotté à la population bien avant beaucoup d’autres ici présents. Il exprime une réponse à ceux qui croient en une indépendance facile sans un travail de longue haleine auprès de la population.
    Ne nous leurrons pas. Les indépendantistes doivent s’organiser pour déstructurer la mentalité fédéraliste et la remplacer par une mentalité indépendantiste. Le changement ne se fera pas en deux coups de cuillers à pot. Je me dis d’accord avec Gilles Verrier.
    Quant au programme pour déprogrammer les synapses des réflexes fédéralistes, il y a du travail de formation à entreprendre. Il ne semble pas qu’on soit arrivé à cette urgence. Malheureusement, nos stratèges s’amusent dans la politique-domaine-des-rivalités. Ils s’y complaisent.
    Les surprises en histoire sont fréquentes. Toutefois,l'avenir dépend du présent et de notre connaissance du passé. Disons que le vecteur fédéraliste qui hypothèque l'avenir du Québec en ce moment doit être remplacé par un nouveau vecteur : la force indépendantiste. Ce qui signifie que l'idée d'indépendance doit envahir le champ de la vie nationale québécoise complètement. C'est un combat idéologique qu'on le veuille ou non. Il faudra de la rigueur dans nos idées pour ne pas se perdre dans nos actions.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    Bonjour M. Le Hir,
    Je partage votre analyse à l'effet que l'incertitude et l'instabilité iront croissants, alimentés par une crise financière et générale du système de la classe dominante. J'éprouve plus de difficulté avec la vitesse avec laquelle vous passez de la crise (conjoncture favorable ?) à l'indépendance. Je pense que vous exagérez l'importance des conditions externes en présence d'une faiblesse interne dont vous ne rendez pas vraiment compte. Même avec l'élection de Pauline Marois ou même d'un autre chef (ce qui n'est qu'une pirouette pour ne pas aller plus en profondeur !) peu d'éléments permettent de conclure que le PQ une fois au pouvoir prendrait véritablement les intérêts nationaux du Québec. Risquera-t-il de se brouiller avec le Canada et les oligarques ? On peut sérieusement en douter compte tenu de sa feuille de route et que la pression sera grande sur ce parti de petits intermédiaires politiques pour contenir la population. On pourrait aussi bien croire que le PQ jouera un rôle comparable à celui du gouvernement socialiste en Grèce ou du gouvernement démocrate aux USA. Jouer sur une posture de changement pour mieux faire accepter le stau quo ! Sur les conclusions, donc, je vois beaucoup de volontarisme chez-vous mais pas suffisamment de substance. Je serais tenté d'explorer la piste de Cap sur l'indépendance, dont vous parlez brièvement, pour tenter de voir si cet organisme ne pourrait pas constituer un moyen de consolidation interne et d'éducation indépendantiste et de tremplin pour la formation d'un éventuel nouveau parti, ça reste à voir. Cette dernière approche étant selon moi pas moins réaliste que celle que vous préconisez avec la différence de mettre la construction d'une force indépendantiste vraiment nationale comme première exigence plutôt que de compter exagérément sur une conjoncture externe sur laquelle nous n'avons aucun pouvoir.
    Cordialement / GV

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    L'analyse économique de Monsieur Le Hir paraît un peu juste.
    Le principal client du Québec à l'exportation
    reste les USA (45 % du volume total) devant l'Ontario (30 %) le reste étant l'international. Le chomage réel aux Etats-Unis est en fait proche de 16 % sans compter les gens travaillant à temps partiel. On assiste à la disparition accélérée du consommateur américain. Dans ces conditions et avec ces chiffres il est illusoire de croire que le secteur manufacturier québécois va résister mieux que les autres. Il est vrai que le dollar canadien est doppé par les exportations albertaines mais de quelque cent dollars le baril à 60 dollars, on ne parle pas de baisse mais d'écroulement et les champs pétrolifères du Mexique (Candarel) et de l'Arabie Saoudite (quoique en dise l'ARAMCO) sont en baisse de production (tout comme le Venezuela d'ailleurs). Les marges de maneuvre de production pétrolière (OPEP ou autre) sont faibles. Un tassement de la production canadienne, probablement, temporaire, de très courte durée surement mais rien qui ne va remettre en cause, dramatiquement les seuils de production albertain.
    Le dollar canadien est un pétro-dollar et rien ne semble vouloir freiner sa montée surtout en cas de défaut des Etats-Unis car il est, comme le franc suisse une monnaie de réserve.
    Je suis plus inquiet pour la Caisse de Dépot et pour les régimes de pensions dont elle a la gestion car une grande partie de ses investissements est encore basée sur un marché boursier, canadien et américain, probablement surévalué de 30 %...sans parler de la SITQ (immobilier commercial) dont elle vient d'annoncer la fusion avec Ivanhoe.
    Et que dire de la CMHC (nous sommes tous concernés) qui a des garanties hypothécaires pour 500 milliards de dollars (La Presse, section Affaire de ce lundi).
    En ce qui concerne les paiements de transfert il ne faut pas oublier que le PIB Ontario-Québec est de 1000 milliards de $ et que les transferts à l'Ontario ne représentent que 2.5 pour mille de ce PIB.
    Tant qu'a savoir si un climat de panique économique avec des remboursements de bons du Trésor américains ne pouvant plus être effectués, une bourse à l'agonie, est la bonne période pour proposer à la population une démarche vers l'indépendance, je ne sais.....

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    Voici ma réponse
    Élections partielles dans Kamouraska
    « C'est une victoire à l'arraché, mais le Parti québécois ne s'en plaindra pas. Donné deuxième dans les sondages, le candidat péquiste André Simard a causé une surprise en remportant l'élection partielle qui s'est déroulée lundi dans Kamouraska-Témiscouata...
    C'est la première fois que la circonscription est représentée par le PQ depuis une vingtaine d'années.
    Le taux de participation a atteint 57,6 %, un taux très élevé pour une élection partielle.
    Les observateurs avaient estimé qu'une défaite péquiste serait interprétée comme une critique du leadership de la chef, Pauline Marois.
    « Faut bien qu'on s'amuse un peu », a-t-elle d'ailleurs dit lors d'un point de presse donné à l'issue de la soirée à partir des locaux électoraux du PQ. « Ç'a l'air que c'était un test, et ç'a l'air que je l'ai passé! »
    « Tout le Québec aurait voulu être à votre place, a-t-elle ajouté. Vous avez rejeté le cynisme, vous avez voté pour que ça change. »...»
    Référence:
    http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2010/11/29/008-elections-kamouraska-resultats.shtml

  • Stéphane Sauvé Répondre

    27 juillet 2011

    C'est monumental votre dernier billet, monsieur Le Hir. Simple, franc et efficace. Merci, j'apprends beaucoup de vous.
    _____
    Sur la mécanique de la bête qu'est devenu le PQ:
    Près de 93% des représentants ont voté pour Mme. Marois au dernier congrès du PQ. Le parti est noyauté jusqu'à l'exécutif de comté. Je suis devenu membre du PQ pour la première fois, il y a à peine quelques mois. Bien que j'aye trouvé les gens bien sympathiques et totalement dévoués à la cause de Mme. Marois, j'ai vu aussi qu'il ne serait pas facile pour eux de décrocher. Il y a de l'acharnement, l'émotion est vive et la perspective est perdue.
    Votre billet m'éclaire et m'inspire à m'impliquer davantage dans le PQ, mais pas avec le leadership de Mme. Marois. Ca ne passe pas, tout simplement...donc si elle reste, effectivement ce sera une tâche colossale d'arriver à une alternative viable avant la prochaine élection. Mais voilà, le Québec est riche d'à peu près tout. Il ne manque que cette vision.
    Nous sommes ces Gaulois qui passent leur temps à se chamailler en temps de paix, mais qui s'unissent le temps venu, question de terrasser les romains. Ce temps est venu.
    Donc, dans ce contexte de temps limité que vous rapportez, je vous (nous) pose une question pressante:
    Par où doit-on exercer la pression pour que Madame Marois comprenne et laisse sa place ? La dernière fois que j'ai posé cette question à l'ABCD de la souveraineté à Gatineau, on a copieusement hué ma question. C'était manifestement des pro-Marois...ca les a heurté et je peux comprendre. Ils travaillent depuis des lustres pour que cela arrive.
    A tous les pro-Marois, je vous invite à méditer sur cette phrase de Etienne Rey qui écrit:
    "Il y a dans la fidélité de la paresse, de la peur, du calcul, du pacifisme, de la fatigue et quelquefois de la fidélité."
    Je crois que nous en sommes là.

    ___
    Serait-ce qu'une lettre comme la vôtre publiée dans le Devoir par exemple, puisse sonner l'heure du départ ?
    Intéressante période, il va s'en dire.
    Ouvrez nous le PQ, Monsieur Le Hir, et des miracles arriveront. J'en connais plusieurs aussi qui ruent dans les brancards, prêts à s'élancer dans ce projet qui nous ressemble. Un projet qui nous permettra de mieux enligner le potentiel des Québecois et l'enligner à la création d'un modèle de République à l'échelle de la planète. Au chaos programmé, je préfère porter mon attention sur la mince chance de changer la donne...
    C'est un temps exceptionnel où l'opportunité est reine. C'est l'angle d'attaque (la perspective) qui au final, fait la différence. Goliath en a mangé toute une, avec cette pierre lancée à la fronde, le percutant de plein fouet au milieu du front. Le temps n'était pas en sa faveur, l'armée était bien courageuse mais 1000 fois moins nombreuse en hommes...pourtant, perspective aidant, ce David est parvenu à faire tomber le géant. Nous en avons quelques-uns David ici...

  • Isabelle Poulin Répondre

    27 juillet 2011

    L'heure est grâve. Nous vivons une époque de grands tumultes. Si encore certains n'en connaîssent pas l'amplitude, il devient de plus en plus difficile de jour en jour de jouer les aveugles volontaires ou de ne pas devenir confus !
    En temps normal, un gouvernement ou un parti veux démontrer de la stabilité et de l'assurance, il gardera sa direction d'un pas sûr. Mais en ces temps de dégringolades, il appert être plus judicieux de rassurer ses concitoyens en prenant de bonnes décisions pour le meilleur et pour le pire. Cela signifie qu'il faut pour s'adapter, accepter de changer de cap, sinon on s'enlise et on risque de se faire emporter par la tempête !
    Quand 4 députés démissionnent, c'est un signe qu'il faut réévaluer notre gouvernail !

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    Merci pour cette excellente analyse conjoncturelle,merci aussi d apprecier l importance que le PQ prendra a la prochaine campagne electorale.En replique au septennat liberal de gouvernance ultra-federaliste,qui a mene a des taux d insatifation record (78%),la meilleure strategie est celle de la gouvernance souverainiste telle que preconisee par le PQ. Vous me voyez venir ,la,hein!Le chef,le chef,le meilleur chef,c est la cheffe celle qu on a ,celle qui vous surprendra.Imaginons un peu,revons un peu que par un bon ordonnancement des priorites ,une belle logistique de mouvements et d actions,l opposition se tranmute de Quebec a Ottawa,chez Harper,pour un affrontement Marois-Harper,de quel cote penchera le peuple,le peuple payeur,le peuple souverain du Quebec!Merci.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    Texte fondamental. Merci.
    Et, pour une fois, je reçois positivement la liste chiffrée de Monsieur Cloutier qui suit votre article. Surtout que, pour une fois, n'y sont pas intégrées les nominations tirées au sort !
    Jean Bouthillette, l'autre.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    27 juillet 2011

    Réponse @ Pierre Cloutier
    Le plus gros défi n'est pas de construire un nouveau parti, c'est de l'installer dans la durée aux yeux de l'opinion publique et de le faire élire. Du sang, de la sueur, des larmes... et plusieurs années.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    [1] C'est un bon compromis.
    [2] Si Pauline Marois tire sa révérence, tout redevient possible et tous les espoirs sont permis.
    [3] Mais je sens que vous allez vous faire tirer des roches par les fafans de Mme Marois. Préparez-vous à vous mettre un bon casque sur la tête.
    [4] Vous oubliez cependant une hypothèse : celle où tous les candidats de quelque parti que ce soit et des indépendants s'entendent pour s'enligner sur une stratégie commune pour mettre l'indépendance comme priorité lors de la prochaine élection, un peu dans le sens où le suggère JRMSauvé.
    [5] Je ne crois pas, qu'en cette période troublée qui s'annonce que les québécois auront peur de franchir le Rubicon.
    [6] D'autre part, si Legault est capable de construire un parti en quelques mois, pourquoi les indépendantistes qui ont beaucoup d'expérience à ce sujet, seraient-ils incapables de le faire?
    [7] Un "parti" ne veut plus dire à l'heure d'Internet, un parti traditionnel de masse avec des réunions traditionnelles dans les sous-sol d'églises comme dans le siècle passé (eh oui, le siècle passé).
    [8] En résumé : ok pour la démission de Pauline Marois, ok pour le PQ si le Plan Marois est abandonné, du moins modifié pour inclure une campagne électorale ouvertement indépendantiste et ouverture aussi pour créer une coalition indépendantiste moderne, branchée et minimale.
    Pierre Cloutier