Ne nous leurrons pas : la soif de pouvoir de Legault est insatiable et il sait s’y prendre. Des ex-péquistes et des ex-adéquistes, en voulez-vous, en v’là! Cela fait trop vieux fond « bleu »? Pas de problème. La CAQ ouvre maintenant la porte toute grande aux libéraux déçus. Sous-estimé, Legault prouve aujourd’hui qu’il a le sens de la politique, que cela nous plaise ou non. Il fait exactement ce qui doit être fait.
La leçon est magistrale. Elle est cependant très dure à avaler pour les indépendantistes qui résistent à la CAQ et tout ce qui se prétend à gauche. Tant pis : ça fait des mois que nous voyons cela venir, mais nos dirigeants refusent de s’asseoir pour discuter sérieusement. Nous ne sommes que quelques-uns à réclamer cette coalition qui nous permettrait de nous éviter l’humiliation, celle d’être « lavé plus blanc que blanc ».
Pourtant, il y a suffisamment de points communs entre le PQ, QS et ON pour s’entendre sur un programme acceptable pour tous, un plan de match qui susciterait l’adhésion d’un nombre considérable de citoyens. Un programme qui irait au-delà de la simple gouvernance provinciale, qui proposerait un projet de pays, ou un pays de projets, c’est comme vous voulez.
Certes, une coalition PQ-QS-ON pourrait suggérer à des Québécois d’opter pour la CAQ. Bien des citoyens, encore prêts à soutenir le PQ, ne peuvent blairer QS. Parmi les sympathisants de QS, il y en a plusieurs qui font une fixation anti-péquiste. Ceux-là seraient tentés de demeurer chez eux le jour des élections. Mais il y aurait certainement des transferts vers la nouvelle coalition. Une partie des Verts, et pourquoi pas des citoyens qui appuient aujourd’hui la CAQ du bout des lèvres?
Le PQ change de chef et s’ouvre à l’idée de coalition, QS fait preuve d’un peu plus de pragmatisme, ON et les dissidents péquistes s’entendent pour faire la promotion d’un front commun, et voilà que la débâcle annoncée se transforme en un projet de gouvernement, d’État et de pays qui peut s’avérer une alternative séduisante pour contrer la CAQ et le sinistre PLQ. Peut-être pas la prise du pouvoir, mais au moins afficherions-nous collectivement l’idée de changement réel. Vous en voulez du changement? Nous on vous en propose du vrai, et pas à peu près!
PQ, QS, ON, indépendants indépendantistes, oeuvrant chacun pour soi = le mur. Méchante avant-garde, toute engluée qu’elle est dans son ineptie, son entêtement, son incapacité à surmonter les contradictions qui l’accablent. Le citoyen, aussi confus qu’il puisse être, ne s’y trompe pas : Legault fonce, fleurète avec tout le monde, il coalise et convainc. De notre côté, nous proposons le jusqu’au-boutisme de QS, de Pauline Marois, la création de ON, la dissidence, la division.
Le citoyen est peut-être confus, mais il n’est pas un imbécile, surtout face à notre propre confusion qu’il juge – avec raison – pire que la sienne.
Alors, amis, comment peut-on croire que, nous, indépendantistes et les sociaux-démocrates – toutes tendances confondues -, en soyons rendus là? Comment peut-on accepter sans colère cette incapacité à unir nos forces pour éviter la mainmise des affairistes sur le Québec, ces authentiques salopards qui ne visent que l’affaiblissement de notre État face à des intérêts privés dont la victoire ne garantira rien d’autre que notre dépendance.
N’ayons cesse de gueuler. Exigeons la discussion, le retrait du débat des empêcheurs, la coalition, le programme commun, l’indépendance.
Bordel! Legault a compris, lui, qu’une nouvelle ère vient de s’ouvrir. La digue est rompue, et le voilà qui s’engouffre partout. Harper voit cela venir, petit sourire en coin. Au même moment, nous, on se retrouve bien cordé au fond d’un vieil autobus scolaire, à se faire brasser le cul à chaque fois que notre corbillard jaune frappe un nid-de-poule. En avant, les enfants rigolent et se rient de nous, vieux et nouveaux zouftons, qui peinons à maintenir l’équilibre sur un tape-fesses qui nous malmène le coccyx et qui nous donne des maux de tête.
N’y a-t-il vraiment personne au sein de cette nation de chiâleux qui pourrait mettre un peu d’ordre sur la banquette arrière de ce véhicule déglingué qui s’en va allègrement vers un passage à niveau particulièrement dangereux, par où un train venant de l’ouest empestant le diesel pourrait surgir?
Remplacer le “It’s over for them” par “Shit, they are coming back!” serait fort plaisant, non!
Incroyable: l'avant-garde se retrouve au fond de l'autobus
Nos chefs parlent du sexe des anges, Legault coalise
Le citoyen est peut-être confus, mais il n’est pas un imbécile, surtout face à notre propre confusion qu’il juge – avec raison – pire que la sienne.
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9 commentaires
Sylvain Meunier Répondre
22 décembre 2011Monsieur Gendron, je viens tout juste de faire parvenir ce message à tous les députés du PQ et ce, dans une ultime tentative de les convaincres ;
Dans l’Art de la Guerre de Sun Tzu il est écris ceci ;
-Il ne s’est jamais vu qu’une guerre prolongée profitât à aucun pays.
Voilà la raison du pourquoi que le Bloc Québécois connût une telle débandade lors des dernières élections fédérale. Pour la même raison, le Parti Québécois est sur le chemin d’une défaite historique aux prochaines élections provinciale. Que Pauline Marois ne passe pas est une chose mais elle n’est responsable en rien des déboires du Bloc. Donc, je crois fermement que l’inaction et la lenteur des progrès en matière d’indépendance sont d’autant de facteurs aux résultats que l’on vit. Que l’on s’obstine à attendre des conditions gagnantes au futur référendum est la raison principale des nombreuses divisions, tout autant que le découragement de la population québécoise. Le mal est sans doute fait et seul un revirement inattendu fera en sorte que les sondages actuels connaissent un changement en la faveur des indépendantistes.
La responsabilité de cet effondrement revient toutefois à la chef du parti québécois, Pauline Marois. C’est elle seule qui écarte l’idée d’un référendum et bien sur qu’il serait inutile d’en faire un présentement avec une troisième place. Il faut donc quelqu’un qui fasse remonter le PQ dans les sondages, une personne qui influencera les québécois à voter. Présentement avec madame Marois, nous stagnons. Il faut donc en arriver à un tournant majeur avant les prochaines élections. Il ne lui reste donc pas grand temps car elles s’annoncent pour être au printemps ces élections. Nous savons déjà qu’avec Gilles Duceppe en tête de la chefferie du PQ, ce dernier remonterait considérablement dans les intentions de vote, les sondages le disent. Et à ceux et celles qui seraient tentés de dire qu’il ne faut pas se fier aux sondages, je leur dirai que la majorité de la population d’aujourd’hui se laissent influencer par ces derniers.
Je trouve que le temps passe trop vite et que madame Marois ne bouge pas assez vite contrairement au temps. Va-t-elle se borner et ainsi laisser les évènements se précipiter, voire même attendre la disparition du parti québécois, au nom de son désir de rester chef ? Va-t-elle s’accrocher au pouvoir encore longtemps au risque de précipiter le PQ à sa perte, à la disparition du parti. Pensez à vos emplois si vous ne vous préoccuper pas des citoyens et agissez. Si elle désire rester à tout prix, convainquez-la de proposer une fois pour toute une coalition des forces indépendantistes. Elle seule peu offrir cette solution qui redonnerait au moins l’espoir aux québécois de remporter les élections et peut-être du même coup de les décider à se rendre aux urnes.
Archives de Vigile Répondre
21 décembre 2011Le PQ fonctionne comme une secte. Il n'écoute plus personne. Il considère les autres indépendantistes comme des faux-culs, je l'ai entendu! Il accuse tout le monde d'être des taupes au service du fédéral. Il est devenu complètement parano. C'est désolant!
Archives de Vigile Répondre
21 décembre 2011Les maroitistes ont la tête dure. Ils pratiquent la fuite en avant jusqu'à la débâcle finale.
En ce qui me concerne et bon nombre d'indépendantistes le diront aussi : nous ne sommes pas contre le PQ. Nous sommes contre le PQMarois et la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance souverainiste. Pas pareil. Avez-vous compris ou avez-vous besoin d'un dessin?
Si Marois part et que le PQ change d'orientation et met l'accent sur une véritable coalition souverainiste/indépendantiste, l'espoir renaît et les chances de battre la CAQ et le PLQ sont raisonnables.
Si Marois reste, c'est la CATASTROPHE.
Elle et sa doctrine causent du tort au parti et à la cause.
Comment pouvez-vous être aveugles et sourds à ce point?
Cela dépasse l'entendement.
Pierre Cloutier
Daniel Roy C.A. Répondre
21 décembre 2011Très bon article monsieur Gendron. C'est exactement ce que j'aurais aimé pouvoir écrire. J'en envoie une copie aux députés http://web.me.com/bernarddesgagne/PQ/Courriel.html
et aux élites.
Permettez-moi d'ajouter, que l'intérêt de la nation passe avant le parti et que l'intérêt du parti passe avant la personne. Alors comme tout indique que, monsieur Duceppe à la barre du P.Q. pourrait nous donner une chance de déloger les fédéralistes et empêcher les tout autant fédéralistes Legault/Sirois/Deltell de prendre le pouvoir, il serait bien qu'il devienne le chef. Lorsque monsieur Bouchard est venu donner un coup de main à Parizeau lors du référendum de 1995, les sondages ont montré une augmentation du OUI. De plus, Robert Bourassa a été élu de nouveau après une absence de quelque temps.
Monsieur Duceppe devra cependant être conséquent avec lui même. Il a dit : « L’option du fédéralisme renouvelé n’est plus crédible, ni au Québec ni au Canada. Il s’agit d’un changement fondamental, dont les Québécois n’ont pas encore mesuré toute la portée. » raison #2590 www.1001raisons.com . Ainsi, il devra renforcir le discours et le programme du P.Q. Il pourra proposer une véritable coalition aux élections, en promettant de laisser un certain pourcentage de circonscriptions aux autres partis souverainistes. Il pourrait proposer aussi une véritable coalition des forces vives du Québec, tels les syndicats et les associations de tous genres.
Il faut changer le cap avant qu'il ne soit trop tard.
Daniel Roy, C.A.
Archives de Vigile Répondre
21 décembre 2011Vous effleurez une des complications liées à l'émergence d'une coalition. Les abstentions éventuelles. J'irais plus loin que vous. Si QS et le PQ forment une coalition, il y a fort danger que des dissidents chez les deux partis quittent pour... former de nouveaux partis.
Plusieurs chez QS conçoivent leur parti comme un groupe de pression, rien de plus. Mais rien de moins!
Plusieurs au PQ préféreraient une coalition avec les caquistes qu'avec les communistes de QS.
N'est-il pas surréaliste de parler chez Option Nationale de coalition avec le PQ alors que le parti vient tout juste de naître d'une rupture entre Aussant et le PQ?
On parle du renégat Legault, un souverainiste passé dans le camp fédéraliste.
Quel est le dernier politicien fédéraliste de renom passé dans le camp souverainiste, qui y soit resté, et qui soit toujours actif, sinon en vie?
Archives de Vigile Répondre
20 décembre 2011Quand on y pense... à voir combien Legault est adulé des Québécois, le PQ détenait un trésor et l'a laissé filer. Le PQ n'aurait eu qu'à nommer Legault comme chef à la place de Pauline Marois et le PQ aurait remporté la dernière élection haut la main.
Archives de Vigile Répondre
20 décembre 2011Monsieur Gendron,
Facile de gueuler contre l'opportuniste Legault. Mais c'est à cause des changeurs de chemise comme vous que ce monsieur a su bien profiter de la division des souverainistes. Mea culpa devriez-vous dire en tout premier lieu. En second, utopiste en vous associant aveuglement à un parti dont le chef ne sait pas trop lui même ou il s'en va. Dans la vie, il faut cesser de blanchir plus blanc que neige et il fauta garder le cap, ilel sa 1ère idée.
Pensez-y encore bien comme il faut. Sinon, on s'en va dans le mur de béton. C'est petit-à-petit qu'on construit un pays; pas instantanémenent mais plutôt à la sueur de son front à l'image de nos ancêtres qui ont bossé pour nous léguer cette belle nation.
Archives de Vigile Répondre
20 décembre 2011Je l'ai dit, je l'ai écrit, je l'ai réécrit.
Le principal obstacle à l'union des forces souverainistes/indépendantistes c'est Pauline Marois.
Si elle en avait voulu cela ferait longtemps que les approches auraient été faites. Elle n'en veut pas.Elle voulait que le PQ soit majoritaire avec sa gouvernance provinciale déguisée en gouvernance souverainiste, mais on sait aujourd'hui que cela ne marchera pas.
Pauline part, l'espoir renaît. Elle reste et c'est le mur,
Cela ne prend pas un doctorat en géopolitique pour comprendre cela.
Pierre Cloutier
Pierre Grandchamp Répondre
20 décembre 2011Écoutez! Legault est millionnaire, indépendant de fortune et a des relations qui viennent de son expérience comme homme d'affaires et comme politicien. Il a assez de liens pour avoir été capable de se faire inviter comme conférencier dans différentes Chambres de Commerce du Québec.Un peu partout. Et il est entouré de spécialistes en relations publiques.
De deux, son slogan "On ne parle plus de constitution pendant 10 ans " rejoint des gens. Et, malheureusement, beaucoup dans nos rangs suite à nos divisions et subdivisions proverbiales et interminables! Les indépendants,ON, PI et QS sont en train de lui donner raison:c'est bloqué et pour les fédéralistes et pour les souverainistes!
Pendant ce temps-là, des députés péquistes sortent de la baraque et siègent comme indépendants. Et pis un "nobody" décide de partir un nouveau parti, soit Option Nationale. C'est tellement "déconnecté", dans les circonstances, que les médias n'en parlent même pas. Ça veut tout dire!
Vous avez raison:"Pendant que nos chefs parlent du sexe des anges""....
Quant à QS, c'est, au départ, un adversaire. Tout simplement parce que sa priorité, c'est:"Tous à gogauche"! Le copinage QS et NDP a une odeur d'indécence, vu sous l'angle de l'indépendance politique!