Les partis avant la Nation?

Je suis orphelin, politiquement

Tribune libre

Je suis orphelin politiquement
Je le dis franchement : je ne m’attendais pas à grand-chose d’un PQ minoritaire. Tout au plus un peu d’air frais. Et c’est ce que j’ai eu : un peu d’air frais, pas plus. Au-delà, il y a eu bien des maladresses, des reculs brouillons, des éléphants accouchant d’une souris. La question des redevances minières résume à elle seule la tiédeur de la gourvernance péquiste. Martine Ouellet ronge son frein, c’est clair. De bonnes idées, certes, mais dont on a réduit la portée. Résultat : ce sont Québec solidaire (QS) et Option nationale qui empochent. Ceux qui ont voté «stratégique» se fatiguent, se sentent orphelin, ou deviennent tout simplement cyniques. Bien des péquistes se questionnent.
Aujourd’hui, je me sens orphelin politiquement. J’imagine que je ne suis pas le seul à me sentir ainsi. J’ai soutenu le PQ un peu pour les mêmes raisons que l’a fait le SPQ Libre de Pierre Dubuc et de Marc Laviolette. Mais aujourd’hui, je suis las du PQ, fatigué de la division des indépendantistes de toutes tendances, écoeuré des discours creux, des cassettes radicales répétitives, de la surenchère des épithètes, du dogmatisme et de la démagogie. Par exemple, on flotte sur les nuages ces jours-ci chez QS. Avec 11% des intentions de vote, cela bousille les chances du PQ de conserver le pouvoir, même minoritaire. On dit même que QS pourrait arracher Hochelaga-Maisonneuve et Ste-Marie-St-Jacques au PQ. C’est une guerre à outrance qui s’annonce, et ça va saigner. Lutte fratricide pour les uns, combat contre les «néolibéraux» pour plusieurs.
Maintes raisons peuvent expliquer mon écoeurement. Aussi, j’invite tous ceux qui sont sur le point de lancer la serviette, comme moi, de compléter le tableau qui suit.
Le PQ : un lion confus qui fait patte de velours
Dans mon cas, il y a bien sûr la tiédeur et le défilé de gaffes du PQ. Pourtant, la conjoncture n’était pas si mauvaise qu’elle n’y apparaissait. Le PLQ en mauvaise posture, la CAQ n’aurait pas osé renverser le gouvernement avant Noël, sous peine d’en payer le prix électoralement. Le gouvernement aurait pu oser un peu plus et limiter les concessions à la CAQ. On s’attendait à une attitude timide de Pauline Marois, et pendant quelques semaines, on a même cru qu’elle pouvait nous surprendre. Il y a eu des décisions fermes (ex : la fermeture de Gentilly 2), d’autres plus mitigées (ex : l’indexation des frais de scolarité et la surtaxe du budget Bachand sur la santé). Mais rapidement, on a compris que tout allait se dessiner dans un clair-obscur plus décevant qu’emballant. La loi sur le financement des partis, c’est bien, mais en général, on aurait souhaité plus d’audace. Ce qu’on craignait, la tiédeur, est vite devenu le modus operandi de ce gouvernement.

Quant à la gouvernance souverainiste, je n’ose même plus en parler : le PQ n’a tout simplement pas la posture qu’il faut pour appliquer la doctrine. La formule actuelle, combinée aux limites d’un gouvernement minoritaire, ne nous permettra pas de renforcer notre État et notre rapport de force. À vrai dire, j’ai comme la tragique impression que le PQ est un navire qui se transforme lentement en rafiot. Son prochain séjour en cale-sèche pourrait lui être fatal. Si j’ai été tolérant avec le PQ, c’est parce qu’il m’apparaissait comme une alternative crédible au PLQ et à la CAQ, et qu’il se situait au centre-gauche. Et c’est aussi parce que ce parti a organisé deux référendums. Ce n’est pas rien, mais une nation comme la nôtre ne saurait se satisfaire de cela. Ce constat, il me déplaît de l’avouer.
QS, ou le radicalisme exalté au service de l’ordre établi
J’aurais pu me rabattre sur QS, mais au moment où j’écris ces lignes, je sais que je ne le ferai pas. QS, par exemple, place la Constituante avant l’indépendance. La démarche proposée par QS se veut citoyenne est louable, voire nécessaire. Toutefois, livrer la question de l’indépendance à des citoyens issus de tous les horizons politiques, dans le cadre de l’élaboration d’une Constitution, est un processus voué à l’échec. C’est de la politique-fiction, c’est de l’utopie aveugle : ce que propose QS laissera toute la latitude aux ennemis de l’indépendance pour faire dérailler le processus dans la fosse du fédéralisme. On fait d’abord l’indépendance, puis on passe ensuite à l’élaboration de la Constitution. Procéder inversement, c’est de l’enfumage comme dirait Jean-Claude Pomerleau.
Toujours concernant QS, il a cette addition de «ismes» qui m’agace. Cela me donne l’impression que ce parti est le parti d’une petite-bourgeoisie radicale qui fait dans le postmodernisme. J’entends par postmodernisme cette vision philosophique qui met à mal le concept de nation pour mieux mettre en évidence les différences, les divers groupes, les diverses idéologies dites «progressistes» qui s’entrecroisent dans la société. D’où l’incapacité du parti à critiquer le multiculturalisme, son peu d’enthousiasme à parler d’indépendance, sa propension à préférer un certain libéralisme anglo-saxon plutôt que le républicanisme. Ce faisant, QS déroule le tapis rouge pour toutes les «gauches » : indépendantistes, fédéralistes, multiculturalistes, altermondialistes, et tout le tralala. C’est ce qui explique pourquoi 40-45% de ceux qui votent QS sont fédéralistes, ou sont peu ou pas préoccupés par la question nationale. Comme le parti n’a pas les dents longues en matière d’indépendance et qu’il ne lui est pas possible de prendre le pouvoir à brève échéance, il devient la bouée de sauvetage pour tout ce qui se prétend à gauche et qui déteste le PQ (ou ON). Je résume et je coupe court, j’en conviens.
Malgré ce qui précède, j’aurais pu me laisser tenter par QS si le courant de la gauche indépendantiste et républicaine l’avait remporté lors du dernier congrès. Alexandre Leduc, porte-parole de ce courant chez QS, a terminé deuxième lors de l’élection du deuxième porte-parole du parti. A-t-on trouvé son anticapitalisme trop modéré ou a-t-on trouvé ses idées républicaines trop «nationaleuses»? Était-il ouvert à des alliances? Alexandre Leduc est à mes yeux davantage un universaliste qu’un postmoderniste, et c’est tout à son honneur. Le sait-il lui-même? Mais il a perdu, et je me vois mal adhérer à ce parti pour me retrouver minoritaire, idéologiquement et stratégiquement parlant. Je n’ai ni l’intérêt, ni la fougue de le faire.

Autre chose qui m’irrite chez QS : cette manie de traiter de néolibéral tout ce qui bouge en dehors de QS. C’est du pur délire, de l’ignorance, ou pire encore, de la désinformation. Le PLQ, ouvert à une certaine privation, a certes affaibli l’État, mais il ne l’a pas démantelé. Quant au PQ, il est historiquement interventionniste, et tant la CAQ que les libertariens ne ratent pas une occasion de le dénoncer. Quand j’entends les militants de QS chanter en chœur que le PQ est un parti néolibéral, donc par association un sympathisant idéologique actif de Milton Friedman ou de Friedrich Hayek, cela me donne envie de rire et de pleurer. Marois, une admiratrice de Margaret Thatcher? On sent aussi que ON passera bientôt à la moulinette, ce «PQ 2.0», ce parti aux allures néolibérales revivifiées. Décidément, le ridicule ne tue pas. Ces militants enclins aux superlatifs intempestifs devraient au moins avoir la décence de lire l’excellent livre de Naomi Klein, La stratégie du choc, qui traite justement de ce qu’est le néolibéralisme, ce tueur de peuples et de nations. Cet ouvrage magistral s’inspire d’une pensée social-démocrate et, soit-dit en passant, Naomi Klein est proche du NPD. Elle, au moins, elle sait de quoi elle parle.
ON : un parti qui cherche ses repères…

Enfin, il y a ON. Là aussi je me sens orphelin. Un parti qui rejette le républicanisme, comme ses militants l’ont fait lors du congrès de février, ne me séduit guère. ON a aussi refusé d’inscrire dans son programme la lutte contre la pauvreté. Désolant. Vais-je aller là pour tenter de renverser la vapeur? Non. Quand le simple bon sens mord la poussière, on a intérêt à s’éloigner d’un groupe qui puise dans le confusionnisme le sens de sa stratégie, cela au détriment d’un argumentaire dialectique cohérent. Être simplement pour l’indépendance ne me suffit pas. Bien du beau monde chez ON (comme chez QS, d’ailleurs), mais le sens politique n’y est pas.

Tous unis dans ce qu’il y a de plus détestable : la partisannerie, la démagogie et la division
Quand je pense aux militants du Nouveau mouvement pour le Québec, qui organisent le congrès de la Convergence nationale ce mois-ci, je souffre pour eux, tellement la division a envahi le paysage politique de la mouvance indépendantiste. Quelle classe, quelle abnégation face aux rectitudes politiques de certains et au chauvinisme des autres. Ceux-là ont tout mon respect.
Les trois partis s’entendent au moins sur une chose : il n’y aura pas d’alliance! Je perçois même un soulagement lorsqu’ils l’affirment. Marois laisse sous-entendre que QS et ON devraient se saborder. Aussant plastronne et affirme du haut de ses 4% dans les intentions de vote que son parti est le seul à défendre véritablement la cause de l’indépendance. Quant à QS, son dernier congrès s’est prononcé massivement (75%) contre toute forme d’alliance avec les partis «néolibéraux». C’est l’unité pour préserver la diversité, quitte à faire revenir au pouvoir un PLQ à la sauce Couillard, et ce pour longtemps. La Catalogne aura au moins appris ça : n’imitons pas le Québec! Bravo à l’alliance gauche-droite catalane vers le pays en 2014!
Ainsi, nous avons une gauche postmoderniste, peu ouverte à l’universalisme, qui nourrit ses «ismes», à qui ne dérange pas d’abandonner la cause de la Nation et de son État à tout ce qui est fédéraliste et de droite au Québec. Nous avons des péquistes qui peinent à décoder les nouveau paradigmes politiques de la présente décennie, et qui persistent à imaginer le réel à travers les beaux spectres de la fin des années soixante. Où sont ses vraies racines, maintenant? Et voilà que s’ajoute à la donne un parti moderniste nouvelle tendance qui s’oppose au postmodernisme de l’autre et qui est convaincu d’avoir enfin découvert le vrai filon de l’émancipation nationale, ce qui l’oppose au parti condamné à la poubelle de l’Histoire. Tout ça n’annonce rien de bon pour l’avenir. Couillard peut dormir sur ses deux oreilles : on se tiraille joyeusement chez lez les indépendantistes, toutes tendances confondues. Et dans l’histoire militaire, ben, les tirailleurs, ils tuent. Il n’aura même pas besoin de se battre, Couillard : nous faisons le sale boulot pour lui, pour Justin et pour Harper.

Conclusion : le bien commun s’étiole
Ce que je vois en ce moment frise le surréalisme. Surtout, je peine à réaliser à quel point nous sommes faibles, à quel point nous sommes devenus ridicules. Quand les partis se disputent l’électorat au point d’en oublier le bien commun, moi je décroche.
À quoi sert-il à un oiseau d’être bariolé s’il ne sait pas voler, si ce n’est que d’attirer vers lui les prédateurs aux multiples tons de gris.


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17 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2013

    Bonjour à vous,
    Bien que je trouve votre analyse juste à bien des égards, je me permettrai d'ajuster le tir sur vos commentaires sur mon parti: Option nationale.
    Vous présentez une vision simplifiée de ce qui s'est vraiment passer lors du dernier Congrès du parti. Les militants d'ON n'ont pas rejetés les idées républicaines, ils ont décidés de ne pas prendre position pour laisser la population québécoise décider lors de l'écriture de sa constitution.
    En ce qui concerne la proposition qui voulait faire de la lutte à la pauvreté une priorité nationale, celle-ci a été battu par son manque de clarté. Option nationale a fait de la clarté un élément clé de son programme. Malheureusement, il n'y avait pas de moyens pour amender la proposition lors de la plénière. Nous aurions bien aimer proposer quelques gestes concrets de lutte à la pauvreté et non seulement énoncer un vœu pieux.
    Ceci étant dit, je citerai le premier ministre Jacques Parizeau s'adressant à Robert Bourassa: "mon cher ami, je vous tends la main."
    Yannick Paquette, président d'Option nationale Terrebonne.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2013

    Un débat sur LCN qui reflète bien cette confusion.Bien que je ne suis pas un fan de Mathieu Bock Côté,je suis content qu'il ait participé au débat.
    Mathieu Bock-Côté - Spécial souveraineté
    http://www.youtube.com/watch?v=U1fpdxQ6ung

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2013

    J'abonde dans le même sens que M. Pierre Tremblay concernant le plan d'action proposé par M. Sauvé. Si Vigile n'est pas le point central d'une telle initiative, rien ne l'empêche d'en être à tout le moins l'une des pierres angulaires. Mais dans un sens ou dans l'autre, une telle stratégie est à même de nous amener beaucoup plus rapidement vers une indépendance effective que 40 ans de politique partisane. Et en plus, elle a l'avantage d'impliquer les premiers concernés, le peuple, dans son processus d'accession à son indépendance.
    Nous en sommes là. Et nous devrions presque remercier nos politiciens professionnels de nous avoir forcé à en être là. Une fois que notre réelle indépendance sera acquise, y comprit de notre dépendance aux politiciens professionnels, aucun retour en arrière ne sera possible. Plus jamais le Peuple ne voudra confier son pouvoir souverain à un petit groupe de représentants élus soumis à des intérêts supérieurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2013

    C'est vrai que les temps sont difficiles, mais nous ne sommes pas un mouvement faible: les sondages et les résultats électoraux indiquent que nous représentons 35-40% de la population. Ce n'est pas rien! Comment peut-on être politiquement orphelin? Alors qu'en 1976, on n'Avait pas vraiment le choix: il n'y avait que le PQ, point à la ligne!
    Aujourd'hui, on a PQ, QS, ON et le PArti indépendantiste et même le Bloc québécois. IL y a aussi plein de mouvements indépendantistes (NMQ, COnseil de la souveraineté, SNQ) qui font oeuvre nationale. On a du choix! Évidemment, il n'y a pas de parti parfait: sauf le mien dont je suis le seul chef et l'unique membre, mais ça ne nous mène pas très loin. On est orphelin si on ne fait aucun sacrifice, aucune concession. Mais, il me semble qu'on a le choix. Et quel que soit votre choix, il faut travailler dans votre organisation pour que les gens se parlent et s'unissent lors de certaines actions, électorales ou non. Je suis membre d'Option nationale et j'Ai envoyé une lettre au chef pour que le parti ait une politique d'Ouverture. Lorsque je rencontre des amis péquistes, je leur demande de faire pression sur leurs instances pour que les gens se parlent. SI le Reform et le Parti prog-conservateur ont discuté et arrivé à une entente, on doit être assez intelligents pour le faire nous aussi avec des indépendantistes convaincus, d'autres moins convaincus et d'autres qui pensent à une indépendance conditionnelle. Visons Ottawa avant tout et discutons entre nous. J. Binette, Montréal

  • Éric Lévesque Répondre

    16 mai 2013

    @ Mme. Fortin, j'ignorais que JMA s'était abstenu, disons que j'ai été assez loin assis de lui au congrès et ça m'étonnerais qu'on veut une monarchie ou une dictature à ON. Je pense qu'il y a eu un manque flagrant et que le CN fondateur n'a pas su gérer la situation au moment du vote au congrès sur la question de la république. Je dis juste qu,on a pas fermé la porte à la république, c'est juste que les gens ont déformé nos intentions premières et c'est cela que je trouve aberrant et même aliéné à la limite.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2013

    Très intéressant monsieur Sauvé votre plan d'action.
    Je l'appuie.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2013

    Madame Fortin, Je vous adore. Suis entièrement d'accord avec vous pour les bons conseils donnés à Option nationale et à son chef. La lecture de "La République québécoise" du professeur Marc Chevrier est tout simplement passionnante et elle devrait être recommandée. Et merci aussi pour le lien de la conférence de M. Chevrier toute aussi passionnante.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2013

    Madame Fortin, Je vous adore. Suis entièrement d'accord avec vous pour les bons conseils donnés à Option nationale et à son chef. La lecture de "La République québécoise" du professeur Marc Chevrier est tout simplement passionnante et elle devrait être recommandée. Et merci aussi pour le lien de la conférence de M. Chevrier toute aussi passionnante.

  • Yves Rancourt Répondre

    15 mai 2013

    Vous faites une très bonne lecture de la situation, monsieur Gendron, même si je ne tire pas les mêmes conclusions que vous. Vous dites d'abord que vous vous attendiez pas "à grand-chose d'un PQ minoritaire". Je n'avais pas davantage d'attentes que vous. Mais je crois que la population, et les souverainistes en particulier, portent un jugement sévère sur l'action de ce gouvernement parce qu'ils ne réalisent pas à quel point il a les mains liées. Peu connaissent les institutions publiques et ne peuvent comprendre la situation difficile à laquelle est confronté ce gouvernement. Ce dernier ne peut à peu près rien passer à l'Assemblée nationale, même lorsqu'il s'agit d'intérêts supérieurs du Québec( langue, environnement, etc.). Il est condamné sur à peu près tout à n'agir que par décrets du Conseil des ministres, ce qui réduit sensiblement ses possibilités d'actions. De là surtout cette impression constante de non-respect des engagements électoraux et d'hésitations, que les médias hostiles ne manquent pas de présenter comme autant de "reculs" et que les gens finissent par croire.
    Vous terminez en disant "je peine à réaliser à quel point nous sommes faibles". Il suffit en effet de faire l'inventaire des forces en présence dans ce combat pour l'indépendance nationale pour réaliser ce que vous dites. Les forces fédéralistes ont l'argent, l'oligarchie et les institutions fédérales pour elles, les médias, l'élite bien-pensante et quoi encore. La SEULE force qu'il nous reste, c'est le NOMBRE, et rien d'autre. Et ça ne durera pas éternellement. Dans ce contexte, répétons-le, seule l'union des forces souverainistes peut nous conduire à la victoire. Ce qui appelle bien sûr des compromis, ce que personnellement je suis prêt à faire. Et, en ce sens, même si je ne suis pas membre du PQ et suis capable de voir ses erreurs, je continuerai à appuyer ce gouvernement qui est présentement le plus apte à porter notre cause nationale et garder à distance le PLQ qui, porté au pouvoir, pourrait anéantir nos derniers espoirs.
    Mes salutations.

  • Pierre Schneider Répondre

    15 mai 2013

    Je partage votre analyse, monsieur Michel Gendron. Hélas, c'est le triste et brutal constat qui s'impose et moi aussi je suis actuellement orphelin de parti. Je ne peux accorder de crédibilité à tous ces politiciens qui ne veulent mettre de côté leurs égos surdimensionnés pour faire place au bien commun, au pays que nous refusons d'accoucher dans la douleur de l'enfantement. Et d'aimer assez pour lui consacrer toute notre ferveur et nos énergies.
    Je suis aussi orphelin et, sans vouloir tomber dans les pièges de la nostalgie, je ne puis qu'en vouloir à Bourgault d'avoir sabordé le RIN pour adhérer à un parti confédéraliste qui n'a jamais su gouverner autrement qu'en provincialiste content.
    Et la République ? On n'ose même pas en parler tellement le mot fait peur et tellement les jeunes ignorent le sens de cet idéal.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    15 mai 2013

    @ Monsieur Haché,
    Trompé en 82 sous Trudeau...
    Volé en 95 sous Chrétien...
    Trahi sous Bouchard en 2000...
    ...la Gouvernance souverainiste avait pignon sur rue.
    ...Marois faisait parti du troupeau lors de nos débandades. Depuis, elle est devenue la Cheffe. Alors, dites-moi, vous avez observé plus de conviction chez Marois par rapport à ceux qui l'ont précédé ?
    Oui, oui, je suis d'accord avec vous, elle est en effet plus tenace dans sa volonté à garder son poste de Chef(fe) que ses prédécésseurs, mais à part cela ?...Son acharnement et sa conviction, ils se sont manifesté où exactement ?
    L'argent mène le monde Monsieur Haché. Et les Québécois n'échappent pas à cette tendance lourde du consumérisme. C'est un de nos ennemis numéro un. Alors dans le contexte, il faut jouer de finesse, et proposer des projets amballants comme le Trensquébec qui montre au peuple, que les Québécois sont capables de marcher et mâcher de la gomme en même temps. Des projets de société sous un gouvernement péquisse ? Pourquoi pas. Mais le PQ sous Marois a manqué sa chance. Il y avait une toute petite fenêtre. Elle vient de se fermer sous leurs doigts.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2013

    @ Éric Lévesque : « Pour la république j’y étais et j’ai voté contre. Pourquoi ? Parce qu’on verra c’est quoi la population va décider via la constitution. Il manque simplement de l’information envers la jeunesse qui ne sont pas instruite au niveau de la république et ses composantes, point à la ligne. Ne pas mettre le mot république dans la plateforme n’est pas un non sens, c’est juste une spécificité [...]. »
    Éric, lorsqu'un état devient indépendant, il ne peut se doter que l'un de ces trois régimes : la monarchie, la république ou la dictature.
    Remettre ce choix entre les mains du peuple, n'est guère plus courageux que ce que ON reproche à Qs. Chez-vous la république est aussi un "peut-être" alors qu'elle signifie la souveraineté du peuple, la liberté. Et même encore, dans le programme de Qs, la république y est mentionnée. Même votre chef, le bien-aimé Jean-Martin Aussant, s'est abstenu de voter à ces trois propositions. Croyez-vous que les leaders combattant pour l'indépendance de l'Irlande ont attendu que le peuple leur indique quoi faire ?
    Qu'attend votre chef pour suggérer quelques lectures sur le sujet comme, par exemple, « La République québécoise » de Marc Chevrier ? :
    http://www.editionsboreal.qc.ca/catalogue/livres/republique-quebecoise-2161.html
    J'ajoute cette page :
    http://agora.qc.ca/dossiers/Republique
    -

  • Marcel Haché Répondre

    15 mai 2013

    Ce qui est pathétique, mais alors là vraiment pathétique, c’est cet insoutenable fidélité qui consiste à penser qu’il suffit de proposer l’Indépendance avec un projet de société et même un programme d’État, plutôt qu’une simple gouvernance, une toute simple gouvernance d’un gouvernement majoritaire, (condition incontournable s’il s’agit de d’un gouvernement souverainiste), proposer un Projet avec le Rêve, comme si le vrai monde n’attendait que cela, un redoutable et décisif Projet ainsi qu’un programme d’État, à se battre dans les autobus en l’attendant, afin qu’advienne le pays en deux temps trois mouvements. Toujours, pourtant, il me semble que les stratégies véritables marchent sur deux pattes, et tiennent compte du mot timing.
    Pas fort-fort, le gouvernement péquiste? Évidemment. Et vous avez bien raison M. Gendron. Mais s’il est minoritaire, comment pourrait-il en être autrement ? Même s’il s’agissait bientôt d’un gouvernement majoritaire- ce que j’espère- le Québec n’en serait pas moins bloqué le lendemain, et ça prendrait-ça prendra, oui, oui, M. Gendron, ça prendra de toute façon, n’en doutez pas- plus de temps que notre impatience est en mesure de consentir, à un gouvernement souverainiste, immanquablement péquiste, (qui d’autre si les partis ne s’entendent jamais ?) pour défaire un à un les nœuds dans les cordes qui servent à Nous contrarier et Nous assujettir.
    L’électrochoc des révélations sur la collusion et la corruption, qui occupe bien davantage les esprits depuis deux ans, n’a tout simplement pas encore réveillé les dormeurs,ni les rêveurs…

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2013

    Le problème avec le P.Q. c'est qu'il se conforte
    dans ses vieilles habitudes. De plus s'il y a un parti
    sectaire,c'est bien le parti québécois.
    Ils ont une grosse réfléxion à faire sur leur vision
    de l'avenir et les principes à mettre en place.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    15 mai 2013

    Partie II.
    Il y a nécessité et opportunité de se donner les moyens de nos ambitions. Et face à un opposant qui a des moyens colossaux pour nous battre et qui plus est, ne respecte pas les règles du jeu, nous nous devons de renforcer notre capacité de mieux communiquer avec le peuple. Faute d'un média de masse, quelles sont alors nos alternatives ? L'innovation. Le cran. La fougue. Les jeunes. Les médias sociaux. Des coups d'éclats. Une pression sur les journalistes de la Presse, JDM et du Devoir. Un combat de tranchée où on ne voit pas les coups venir...
    Ca me laisse l'impression que les vieux routards du PQ sont complètement perdus dans cette guerre médiatique qui est à finir. Les réflexes du combattant qui veut gagner sont endormis...et je me retiens ici.
    Enfin, et c'est le point principal, il est ESSENTIEL de se doter des outils nous permettant d'optimiser l'utilisation de nos forces. Comment ?
    De la facon suivante:
    1. Une cartographie en bonne et due forme de ce que les organisations souverainistes ont besoin au plan logistique, professionnel et financier pour atteindre leurs objectifs stratégiques.
    2. Une cartographie des services que peuvent offrir les organisations souverainistes en échange des services dont ils ont besoins.
    3. Identifier quelques projets porteurs, (comme le Trensquébec) et en faire la promotion, le financement, et la mise en oeuvre pour atteindre l'indépendance dans certains secteurs, avant d'aller chercher le gros morceau... notre pays. Et à partir de là, AFFIRMER nos droits comme nation. En d'autres termes, si par exemple, la mise en place d'un monorail électrique requiert une autorisation du fédérale, on fait tout comme si nous étions indépendants. On fait fi de ce que le fédéral requiert. Il ne leur restera plus qu'à envoyer l'armée. Le peuple ne sera pas dupe longtemps, il se rangera du côté de qui est du leur. On ne mettra pas des bombes, on ne mettra en place que des projets pour nous affranchir !
    4. Offrir au réseau d'indépendantistes, une "intelligence" dans le processus d'arrimage des offres et des besoins des forces souverainistes. Nous avons besoin de mettre en place, une unité tactique digne de ce nom, qui même avec des petits moyens, parvient à synergiser les organisations souverainistes.
    Nous parlons ici, d'une stratégie qui vise au premier chef, à unifier les forces souverainistes par par l'utilisation d'outils simples mais efficaces permettant aux organisations de devenir plus fortes dans leurs champs d'interventions respectifs.
    5. Permettre à Vigile de devenir le portail dynamique, interactif et collaboratif du WEB pour l'indépendance du Québec. Actuellement, on fait beaucoup avec peu mais là, le temps est venu de passer à Vigile 2.0.
    ________
    On est à la veille d'un réveil M. Gendron. Mais pour ce faire, c'est ici même sur Vigile que les lanternes doivent s'allumer. Et ca commence par mettre de l'huile dans le réservoir. Cette huile, c'est tous ceux ici, qui sont de bonne volonté et qui savent que notre indépendance n'est pas une option mais une nécessité.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    15 mai 2013

    Partie I
    Vous écrivez: " Pourtant, la conjoncture n’était pas si mauvaise qu’elle n’y apparaissait. Le PLQ en mauvaise posture, la CAQ n’aurait pas osé renverser le gouvernement avant Noël, sous peine d’en payer le prix électoralement Le gouvernement aurait pu oser un peu plus et limiter les concessions à la CAQ. ... Il y a eu des décisions fermes (ex : la fermeture de Gentilly 2), d’autres plus mitigées (ex : l’indexation des frais de scolarité et la surtaxe du budget Bachand sur la santé). Mais rapidement, on a compris que tout allait se dessiner dans un clair-obscur plus décevant qu’emballant.
    Rien à rajouter, sinon que plusieurs d'entres nous avaient vu la mollesse de Marois et la constance dans l’incohérence de ces messages dans les mois précédents son élection. Elle n'a fait que poursuivre dans la même veine. Et pourtant, son premier mois au pouvoir avait tout pour nous impressionner, mais voilà, au final on a dû se résigner à l'idée que leurs intentions initiales n'étaient finalement que de faire du tape à l'oeil auprès des indépendantistes pour ensuite tenter de ravir le vote de la CAQ. Ils se sont fourvoyés toute la ligne. Leur stratégie a foiré, et c'était prévisible. A gouverner sans conviction et sans faire confiance à la force de nos idées, on ne peut que s'attendre à un échec.
    Quant à QS. Vous êtes dans le mille. Et c'est bien dommage, pcq près de 60% de leurs membres sont ouverts à l'indépendance. Et j'aime bien Kadhir, il a le feu sacré et du cran au ventre mais comme vous dites, il y a un profond manque de sens politique chez QS, et on y joue trop au puriste et à la polarisation des idées. Le +- 10% des intentions de vote s'explique pas tant par la force de leurs idées que par celle de leurs convictions. Imaginez si le PQ avait eu cette conviction !!!
    Quant à ON, bien que j'abonde dans le même sens que vous, vous semblez oublier que ON est un jeune parti. A peine deux ans, et sans les vieux routards de la politique. Faut attendre que la baloune du PQ se dégonfle avant que ON prenne son air d’aller. Et ce n'est qu'une question de temps avant que Marois quitte le navire. On aura alors la voie libre pour Aussant au sein de ON ou au PQ (ou quelqu'un d'autre), et se servir de cette opportunité de renouvellement du PQ pour unir les forces souverainistes. Faudra que Marois sacre son camps au plus C...mais j'ai peu d'espoir. On l’aura à l’usure. Elle me donne la nette impression d’une opportuniste bébête qui n’a pas la vision pour nous mener à un pays. C’est ben dommage, j’aurais vraiment aimé que l'on se donne un pays par la voie d’une femme. Ca aurait une première dans l’histoire des démocraties et de bonne augure pour la suite des choses. On a une femme avec une cravate, c'est tout.

  • Éric Lévesque Répondre

    15 mai 2013

    Moi aussi j'étais orphelin politiquement et j'ai découvert ON et vos critiques envers ceux-ci sont constructifs mais un peu rabaissant. Pour la république j'y étais et j'ai voté contre. Pourquoi ? Parce qu'on verra c'est quoi la population va décider via la constitution. Il manque simplement de l'information envers la jeunesse qui ne sont pas instruite au niveau de la république et ses composantes, point à la ligne. Ne pas mettre le mot république dans la plateforme n'est pas un non sens, c'est juste une spécificité et les médias ont tout déformé qu'est-ce qui s'est réellement passé lors du congrès (comme d'habitude).
    Le discours d'ON est ravivant et moins manichéen que les autres partis. La jeunesse est attiré plus que les autres partis parce qu'il est dépourvu de rhétorique et de sophismes puis le parti est en structuration, il va éventuellement fesser fort c'est certain. D'ici 10 ans, il sera l'alternative que le PQ étais depuis 70. Je trouve désolant les critiques antipéquistes du parti et je vais défendre la flexibilité du parti. Le parti n'a pas été créé pour diviser un vote ou contre un parti, simplement pour la cause et "les affaires de la cité" sont encore à être débattue à plusieurs autres congrès. On a encore une centaine de proposition à voter en consensus alors on se calme.