Aux amateurs de "vraie confédération canadienne"...

On ne négocie pas la création d'une confédération lorsqu'on n'est pas un État souverain

De toute manière, le Québec n'a rien à gagner d'une confédération avec un État qui aurait trois fois son poids

Tribune libre 2008

On ne négocie pas la création d'une confédération lorsqu'on n'est pas un
État souverain. Il faudrait d'abord que le Québec fasse son indépendance.
Une fois cette dernière réalisée, pourquoi une confédération?
Votre théorie nécessiterait que le Canada accepte de considérer le Québec
à titre d'État souverain alors qu'il ne l'est pas. Que ferait-il,
croyez-vous? Il mettrait le gouvernement québécois au défi de faire
l'indépendance d'abord, sachant justement que c'est pour éviter un échec
sur ce plan que ce dernier réclamerait une confédération. "Back to square
one!"
De toute manière, le Québec n'a rien à gagner d'une confédération avec un État qui aurait trois fois son poids, et le Canada refusera toujours, avec
raison, de partager son pouvoir de décision sur des institutions de
première importance alors qu'il a déjà tous les attributs d'un État
indépendant, dont il ne se prive jamais pour mettre ses dépendances, soit
ses provinces, à sa botte lorsque ça l'arrange.
Les Québécois cesseront-ils un jour d'échafauder des châteaux en Espagne
pour éviter de prendre en main la responsabilité de leur liberté
collective? On ne peut négocier la liberté: on l'exerce ou bien on s'en
passe. Voilà une chose que même la plupart des peuples les moins avantagés
ont compris. Peut-être faudrait-il leur suggérer de nous envoyer des
missionnaires politiques...
Une dernière remarque pour M. Bousquet. L'Union européenne n'est
absolument pas une confédération ni, d'ailleurs, une fédération, même si
des députés sont directement élus par la population des États membres. Le
Parlement européen dispose d'un pouvoir presque uniquement consultatif, et
les gouvernements des États membres ne décident pas de l'orientation
générale de l'Union sauf en ce qui concerne la constitution ou ce qui en
tient lieu. Presque toutes les décisions importantes proviennent de la
réglementation, confiée aux hauts fonctionnaires de Bruxelles. Enfin, l'UE
n'a ni défense commune ni diplomatie commune, ce qui la met à la merci de
l'Otan et, par conséquent, des États-Unis; l'actualité internationale des
dernières années aurait dû vous l'apprendre. Elle se contente de former un
grand marché, dont le fonctionnement évite tout de même aux États modestes
de se trouver aussi démunis, devant leurs puissants voisins, que le sont le
Canada et le Mexique devant les États-Unis dans l'Alena. Alors cessez de
comparer la confédération que vous promouvez à l'UE, ça n'a aucun rapport.
Pour des renseignements beaucoup plus précis sur cette organisation,
consultez d'abord Mondialisation.ca et Voltairenet.org, c'est un bon début;
bonne lecture.
Raymond Poulin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 janvier 2008

    On va voir ça autrement.
    Si des fédéralistes décidaient un jour de former un parti politique pour changer la fédération canadienne en un pays unitaire "scrapper les gouvernements provinciaux" pour contrer le danger éventuel de démantèlement du Canada, ils frapperaient un mur aussi dur que les indépendantistes qui veulent se séparer complètement du Canada par une déclaration unilatérale.
    Le fait de changer le mot souveraineté pour indépendance ne va pas aider du tout. Le 50 % de Québécois qui craint l'indépendance ne va pas changer d'idée pour un mot qui a l'air plus "séparatiste" que l'original.
    L'idée du tout ou rien ne va pas mener loin les changements constitutionnels. On va le vérifier ensemble à la prochaine élection "provinciale". Tant qu'il n'y aura pas au moins une vedette charismatique à la tête d'un tel parti, cette sauce là va coller au fond du chaudron, selon moi.
    L'idée de suggérer une confédération me semble plus porteuse de succès auprès des Québécois, c'est pourquoi j'y adhère...point.

  • Gaston Boivin Répondre

    25 janvier 2008

    Monsieur Bousquet, tergiverser sans cesse au gré de ses craintes, peurs et appréhensions, constamment ajuster en conséquence son discours, est-ce vraiment savoir ce que l'on veut, est-ce vraiment faire appel à la raison? Abandonnons une fois pour toute cette ridicule distinction entre purs et durs et mous et flous et revenons à l'essentiel: La création, sans condition, d'un véritable chez soi, qui nous ressemble et nous rassemble, celle d'un pays bien à nous qui ira rejoindre les pays indépendants de ce monde. Force est d'admettre qu'à ainsi tergiverser, nous reculons plus que nous n'avancons. Dans le temps, ceux qui les premiers ont exprimé cette idée , ce rêve d'un véritable pays, en le matérialisant dans une structure politique qui en ferait la promotion, ont fait le pari de se rallier à un nouveau parti plus populaire, qui, en faisait également et autrement la promotion en assortissant, en enrobant son avènement dans une dialectique d'association avec celui qui était la cause de sa dépendance, le mettant dès lors au condtionnel, entreprenant un démarche d'affirmation avec des si. Ils s'y sont ralliés même s'ils ne croyaient pas à ce discours, dans l'espoir que la popularité de ce nouveau parti l'y entrainerait plus vite et qu'avec le temps , ce discours évoluerait vers un véritable discours d'indépendance. Or qu'en est-il après près de 50 ans, l'idée même pronée par ce nouveau parti n'avance pas mais régresse, comme vous le dites-vous même , et même encore plus depuis la dernière élection comme le confirme le sondage interne de Vigile. Vous mettez le tout sur le compte des québécois qui refuseraient, selon vous, l'idée d'un pays. Moi je suis d'avis contraire, convaincu que majoritairement les québécois veulent un pays, car déjà ils le portent dans leur âme, mais que la dialectique d'association du parti québécois les mêle plus qu'elle ne les conforte et ne les entraîne et qu'au surplus elle donne flanc aux manipulations faciles des adversaires à la création de notre pays. : Se convertir à l'idée de l'autre dans l'espoir d'arriver à l'existence réelle du pays: Se convertir à l'indépendance tout court! Pourquoi pas devant l'échec de sa théorie, essayer celle de l'autre. Qu'avons-nous à perdre après près de 50 ans d'efforts stériles? Et si cela était la solution. N'oublions pas qu'à l'époque du R.I.N., l'idée de l'indépendance était en progression arithmétique et que ses adeptes n'étaient pas des électeurs charmés pour une ou deux élections mais des gens qui étaient convaincus pour la balance de leur vie. Il ne s'agit pas de balancer le P.Q. qui demeure, structurellement, le seul véritable parti susceptible de mener à terme la création du pays mais de changer fondamentalement son discours de souveraineté-association par celui de l'indépendance tout court. Monsieur Bousquet, l'heure n'est plus au dogmatisme mais à la réussite: Il n'en tient qu'à nous tous de s'ajuster! Devant le vent, il est vrai que le roseau plie mais lorsque le vent souffle trop fort , souvent, il reste plié à jamais. Ca prend un maudit coup de vent pour déraciner un beau gros chêne, bien planté, avec des racines profondes et un plus gros coup de vent encore pour le casser. Mais le problème n'est pas là, il est ailleurs: La pluie est si forte que tant le roseau que le chêne risquent d'être inondés dans la plaine, si nous ne prenons les mesures qui s'imposent pour les en protéger.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2008

    En relisant ma dernière réponse à M. Litvak, deuxième paragraphe, j'ai noté mon erreur comme suit : «Je dirais que les «purs et mous» il fallait lire «mous et flous» à la place. S'cusez.
    Faut savoir ce qu'on veut, tout en ayant la flexibilité du roseau "mou et flou", pour ne pas courir le danger du déracinement du chêne "pur et dur" par très grands vents.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2008

    Vous avez assez raison M. David Litvak avec votre terme, « mous et flous » pour les uns et «Purs et durs» pour les autres qui ont une idée fixe sans en démordre quel que soit les circonstances.
    Je dirais que les purs et mous écoutent et s'adaptent, les purs et durs s'expriment et dépriment parce qu'ils ne se sentent pas bien compris à la place d'être à l'écoute.
    Pour moi, il y a des purs et durs dans le camp des fédéralistes et des indépendantistes, ils sont teints comme ça et vont mourir extrémistes, ce qui est très beau mais peu efficace. Je crois qu'ils sont environ 20 % de chaque côté à se traiter de sales noms entre Québécois parce qu'ils ne cherchent pas à se comprendre. Des exemples : Pierre Bourgault et Pierre Trudeau.
    Si on vient à trouver une solution à notre inconfort constitutionnel pour assurer la pérennité de notre culture et de notre langue française en Amérique, ça va venir de ceux que vous nommez "mous et flous" qui sont prêts aux ententes et aux compromis pour ne pas finir comme les Palestiniens qui sont malmenés par un pays démocratique, Israël, ami et appouvé par le Canada. Des exemples : Bernard Landry et Mario Dumont. Je pourrais ajouter, Pierre-Marc Johnson, René Lévesque etc...
    Il n'y a rien de mal à être "avec" mais ce n'est pas l'origine de "con"fédération. C'est très clair dans les dictionnaires.

  • David Poulin-Litvak Répondre

    24 janvier 2008

    Ce texte aborde un thème bien intéressant, essentiel même, crucial, celui du statut visé pour le Québec. Même si je ne suis vraiment pas d’accord avec M. Bousquet, je tiens à le remercier pour la contribution qu’il apporte au débat. Car ce débat, bien étrangement, ne figure pas à l’ordre du jour des délibérations essentielles sur la question de l’indépendance. On peut, je crois, attribuer ce phénomène au fait que le PQ est un parti essentiellement duel, avec une frange indépendantiste, et un corps trait d’unioniste dans ses déclinaisons con-fédéraliste (1), associationiste et partenariste.
    Le détachement et l’autonomisation politique de cette frange indépendantiste, qualifiés de « purs et durs », qualification que j’aime bien (exception faite qu’elle ait été imposée aux indépendantistes comme s’il s’agissait d’une tarre d’être convaincu) (2), est, pour moi, un phénomène que je vois d’un bon oeil. Je crois, en effet, que l’avenir du Québec est là. Cette autonomisation politique de l’indépendantisme sera-t-elle le fruit d’une réforme du mode de scrutin, ou celui d’une révolution au sein du mouvement souverainiste-indépendantiste québécois, en régime bipartisan, voilà, par ailleurs, une question intéressante.
    J’ai émis l’hypothèse ailleurs que cette révolution pourrait avoir un caractère générationnel, les générations, comme les classes, étant quand même esentielles aux réalités sociétales. Mais quoiqu’il en soit, il importe de souligner un point intéressant, que nous rappelle indirectement M. Bousquet. Ce point c’est qu’il n’y a pas, loin de là, 50% d’indépendantistes au Québec. Il y en avait peut-être 30% en 1980, et peut-être 40% en 1995. Aujourd’hui, étant dans un creux, on peut penser qu’il y en a environ 30%.
    J’interprète cependant différemment ce creux, comme l’effet de l’échec du souverainisme. M. Bousquet, lui, suggère un pas en arrière, un pas vers le confédéralisme, tandis que moi, j’accuse, très sérieusement, mais délibérativement, le souverainisme, les mous et flous, d’avoir perdus, et de ne pas reconnaître leur défaite. Leur défaite, cependant, ce n’est pas la victoire de la pensée fédéraliste, mais l’aube de l’indépendantisme véritable au Québec. Je le dis et le répète : le souverainisme est mort, vive l’indépendance !
    C’est peut-être là le message des dernières élections. La non-confiance des Québécois envers le PQ, en quelque sorte, c’est la non-confiance des Québécois envers le souverainisme-trait d’unionisme, une non-confiance intuitive, un sentiment qu’il ne s’agit pas de la voie à suivre pour le Québec, mais admettons que la voie indépendantiste, elle, n’avait pas de parti, il n’y avait pas un vote indépendantiste aux dernière élections. Pour lire ce vote de cette manière, donc, il faut lire entre les lignes, et oser penser que les Québécois, plusieurs, n’ont pas voté pour l’ADQ-autonomiste, mais bien contre le PQ-trait d’unioniste.
    L’effritement du PQ, pour une personne lucide, je crois, est manifeste. L’ADQ d’un bord, QS de l’autre, illustrent bien l’éclatement du parti, et l’arrivée de Pauline Marois, elle, illustre bien l’incapacité de ce parti d’être le véhicule de l’indépendance du Québec. Faut-il donc convoquer des États généraux de l’indépendance du Québec, en excluant et n’invitant pas le PQ, exception faite des membres-militants qui voudraient y participer ? Après tout, si on est péquiste, aujourd’hui, on n’est pas lucide. Il y a cependant, des faux péquistes au PQ, des indépendantistes qui ne sont pas encore sortis du garde-robe.
    Je propose donc, une idée, un début d’idée, du moins, celle de convoquer des États-généraux de l’indépendance du Québec, avec un certain fondement :
    1- Vouloir, pour le Québec, un statut d’État indépendant.
    2- Promouvoir, conséquemment, une Déclaration d’indépendance du Québec.
    NB Cela implique de ne pas être trait d’unioniste – négociationiste.
    3- Accepter la dénomination « indépendantiste », et ses déclinaisons : indépendantisme et indépendance.
    NB Cela implique de ne pas être souverainiste.
    4- Accepter que, présentement, au sein du corps indépendantiste, il y a des questions importantes :
    a. Le projet de pays
    i. Constitution
    ii. Grandes orientations
    b. La stratégie d’accession à l’indépendance
    5- Accepter que la discussion sur ces questions implique une remise en question de ses propres positions, une mise sur la table de ses propositions et, pour terminer le rime, d’aborder les États généraux avec un esprit de délibération.
    Je crois que des États généraux sur ce fondement, mériteraient, de s’appeller des États généraux sur l’indépendance du Québec.
    Voilà, une petite idée que je me permet de lancer ici.
    1 : Un jeu de mot assez méchant, mais rappelons que le terme « con » veut aussi dire « avec », et, donc, assez justement, je crois, con-fédéraliste veut dire « avec la fédération ». Admettons que je me rends disponible à une lapidation juridique.
    2 : L’on devrait d’ailleurs récupérer la dite qualification, je crois, et parler, en riposte, des « mous et flous ». Ces deux qualificatifs, je crois, représentent bien, caricature oblige, les trait d’unionistes.

  • Raymond Poulin Répondre

    23 janvier 2008

    Première Loi du Code politique bousquettien — Interdiction est faite à tout peuple, nonobstant son contexte propre, de conquérir sa pleine liberté s'il n'y a pas réussi après un terme de 50 ans.
    Deuxième Loi du Code politique bousquettien — Cependant, permission est accordée à ce peuple, dépassé le délai indiqué dans la première loi, de travailler deux fois plus longtemps pour obtenir (et non conquérir) la moitié de sa liberté.
    Troisième Loi du Code politique bousquettien — Le statut des cent et quelque peuples ayant malgré tout réalisé leur indépendance en plus de 50 ans est abrogé en punition de leur transgression de la première loi.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 janvier 2008

    M. Poulin, vous m'écrivez : «Pour des renseignements beaucoup plus précis sur cette organisation, consultez d’abord Mondialisation.ca et Voltairenet.org, c’est un bon début ; bonne lecture.»
    Je viens de faire ça et j'ai même placé ces 2 sites dans mes favoris mais je n'ai pas encore changé d'idée. Si l'Union européenne n'est pas encore, à votre opinion, une confédération, elle s'y dirige à pas assez irréguliers avec son beau drapeau bleu étoilé qui devrait aider à l'unification de ses membres pour mieux faire face à la concurrence mondiale.
    On peut évaluer que la France a déjà perdu un peu d'autonomie dans l'Union européenne et le Québec, sauf sous le gouvernement Libéral très provincial, devrait en gagner beaucoup dans ou à l'extérieur du Canada "Objectifs inverses".
    Tant qu'à M. Boivin qui espère que les dirigeants indépendantistes commenceront à parler aux Québécois comme s'ils avaient l'âge de raison, je lui souligne que ça été fait depuis 50 ans. M. Marcel Chaput avec son "Pourquoi je suis séparatiste" en passant par M. Pierre Bourgault, René Lévesque, Jacques Parizeau etc. Tout a été clair mais la peur du changement économique et politique a été plus forte que le nationalisme et l'attrait de se gouverner seuls chez trop de Québécois.

  • Gaston Boivin Répondre

    23 janvier 2008

    Monsieur Bousquet, le conquérant et ses suppôts n'ont jamais utilisé les vrais mots losqu'ils voulaient nous piéger. Cela a assez duré, il est grand temps de se réveiller! Quant à être rassuré, est-ce vraiment une nécessité: Tout être humain est confronté un jour ou l'autre à sa propre fin, qui, en définitive, est le véritable drame de sa vie. Doit-il pour autant être constamment rassuré pour vivre. Non, car notre véritable destin n'est pas de mourir mais de vivre, la mort faisant partie de la vie, à moins, bien-sûr d'être déjà mort de son vivant, ce qui , en vérité, est la triste réalité de ceux qui renoncent à leur liberté ou consentent à sa perte. Il en est ainsi des peuples! Notre peuple n'est pas plus bête qu'un autre, même s'il est asservi depuis longtemps. Il faut simplement faire appel à sa fierté et à son intelligence. Cessons de lui parler comme s'il n'avait pas l'âge de la raison et comme s'il était incapable de vouloir s'assumer!

  • Archives de Vigile Répondre

    22 janvier 2008

    M. Poulin, vous écrivez : «Pour conserver la monnaie canadienne, un Québec indépendant n’a pas besoin de la permission d’Ottawa. Aucune règle ne régit cela. Idem pour la double nationalité»
    Daccord. On pourrait aussi utiliser la monnaie américaine mais en étant un État souverain dans une confédération canadienne, le Québec aurait son mot à dire sur la monnaie et la nationalité québécoise risquerait d'avoir plus d'impact que la nationalité d'une province dans une fédération centralisatrice.
    L'augmentation du pourcentage des votes entre le référendum de 1980 et 1995 vient de 2 sources : L'implication de M. Dumont et de ses Adéquistes et le charisme de messieurs Parizeau et Bouchard. Ce dernier avait apporté quelques pourcentage au OUI quand il a été recruté par M. Parizeau. En plus, la souveraineté-partenariat promettait une union économique avec le Canada ce qui n'était pas trop loin d'un genre de confédération.
    Pour le public, les mots comptent beaucoup et les symboles aussi. Un gouvernement qui va proposer une confédération a, selon moi, plus de chances de rassurer son électorat que de proposer presque la même chose avec des termes nébuleux, moins rassurant.
    Une confédération est déjà une chose qu'on devrait avoir depuis 1867 puisque c'est ce mot qui a été utilisé pour décrire l'organisation politique du Canada sauf dans les dernières années quand nos dirigeants se sont bien apperçu que ce n'était pas du tout ça qui était la réalité canadienne.
    Ce n'est qu'une question de ne pas tenter un chemin plus difficile qui demande bien assez d'efforts comme ça. Si le PQ et l'ADQ ne s'entendent pas pour une position constitutionnelle commune, oublions ça, on va demeurer une fédération qui tend toujours à se centraliser comme partout dans les autres pays de la planète ce qui mettrait en danger la pérennité du français et de notre culture.

  • Raymond Poulin Répondre

    22 janvier 2008

    Monsieur Bousquet,
    Pour conserver la monnaie canadienne, un Québec indépendant n'a pas besoin de la permission d'Ottawa. Aucune règle ne régit cela. Idem pour la double nationalité: comme beaucoup d'États, un Québec indépendant peut reconnaître la double et même la triple nationalité, c'est à la discrétion des États. D'ailleurs, en 1995, le gouvernement du PQ s'était engagé à conserver la monnaie canadienne et à reconnaître la double nationalité. Par ailleurs, si vous tenez compte de l'étude qui a été menée par l'ancien DGE en ce qui concerne les immigrants naturalisés avant terme et les autres irrégularités commises, le referendum a bel et bien été gagné par environ 51%, alors que le oui de 1980 ne pesait que 40%. Il n'y a aucune raison pour que le score de 1995 représente un horizon indépassable. En cas de déclaration d'indépendance, ce n'est pas l'indépendance qui est négociée mais les modalités de transfert sur tous les plans: questions d'ordre et de routine normale. Négocier une confédération, c'est tout autre chose, et alors nous sommes demandeurs. Pourquoi s'embarquer dans un tel machin pour la moitié de ce dont nous avons besoin? Pour une seule raison: parce que nous n'avons pas confiance en nous-mêmes. Comme l'écrivait à peu près Sénèque: ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous ne les entreprenons pas, c'est parce que nous ne les entreprenons pas qu'elles sont difficiles. Nous rabattre sur l'espoir d'une confédération par manque de confiance, cela revient encore à la mentalité de nous croire "nés pour un petit pain". Allons-nous en sortir, un jour!

  • Archives de Vigile Répondre

    22 janvier 2008

    Votre ton modéré fait plaisir et vos arguments sont solides mais, il n'y a pas qu'un côté à un dé.
    La cour supérieure a reconnu l'obligation d'Ottawa de négocier des changements constitutionnels ou l'indépendance totale du Québec si une question a été posée clairement aux Québécois à ce sujet et que la réponse est aussi claire.
    Plus qu'il y aura de Québécois qui voteront en faveur d'un changement constitutionnel, plus les chances de réussir la négociation avec le ROC "qui pourrait alors en profiter pour se scinder, à leur choix en 3 ou 4 entités" va être élevée...me semble.
    Pourquoi une vraie confédératon à la place de l'indépendance pure ? Simplement parce que je ne crois pas, à moins d'un véritable miracle, que les Québécois vont voter en assez grand nombre OUI pour autre chose que ça...point.
    Si 50,4 % de Québécois ont pensé en 1995 que le pas jusqu'à la souveraineté-partenariat était trop grand, ils ne vont pas dire OUI à un pas encore plus grand à la souveraineté pure.
    Fait que, on a encore plus de chances de demeurer dans le fédéralisme centralisateur actuel si les indépendantistes cherchent l'indépendance du Québec comme LA solution et rien d'autre.
    Trop de Québécois ont peur des conséquences économiques de l'indépendance du Québec, et/ou se considèrent encore les vrais Canadiens avant même les Anglophones.
    Pouvoir conserver la monnaie canadienne, la double citoyenneté québécoise/canadienne et la libre circulation des marchandises et des personnes dans une confédération est le minimum qui peut être demandé aux Québécois si le gouvernement du Québec veut obtenir au moins 60 % de OUI à ça, selon moi.
    Si vous êtes plus optimiste que moi, tant mieux pour vous !