SONDAGE

Les Québécois fiers de leur culture

Le public croit en l’utilité du travail de ses artistes

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Une bonne nouvelle de temps en temps, ça fait du bien

Entre le 4 et le 15 septembre 2015, la firme Léger a sondé le Québec pour le compte de l’Union des artistes (UDA). Parmi les données saillantes, on note que pas moins de 87 % des répondants sont d’avis que le travail des artistes est utile à la société québécoise. Et 78 % des personnes consultées jugent important que l’État finance les arts et la culture. Les résultats ont, en l’occurrence, de quoi rassurer l’UDA, qui admet d’entrée de jeu que l’exercice survient à un moment stratégique.

« Au moment où le Québec entreprend une réflexion sur sa politique culturelle, il est essentiel de se rappeler le rôle crucial de l’État et des institutions publiques pour structurer le soutien à la création, mais aussi le développement d’un secteur économique porteur de croissance, d’innovation, de rayonnement international et qui contribue à l’attractivité du Québec », souligne en effet le communiqué publié par l’UDA, syndicat qui représente environ 8400 membres actifs et 4600 stagiaires.

« On entretient d’excellents rapports avec la ministre de la Culture Hélène David. Tout le monde est très content de sa présence. On a eu peur de la perdre lors du dernier remaniement ministériel. N’empêche, chaque fois qu’on évoque de nouvelles politiques, on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine nervosité », confie la présidente de l’UDA, Sophie Prégent. Par ailleurs, signale-t-elle, le dernier sondage de la sorte remonte à 2007, d’où la double pertinence d’en commander un nouveau.

Afin d’obtenir un portrait représentatif, Léger a eu recours aux données de Statistique Canada, pondérant les résultats obtenus en tenant compte de l’âge, de la langue, de la scolarité, de la présence ou non d’enfants à la maison, etc. Le coup de sonde a été mené auprès de 1410 personnes âgées de 18 ans et plus habitant les régions de Montréal (554), de Québec (302), du Centre-du-Québec (100), de l’Est-du-Québec (102), de l’Ouest-du-Québec (151), et du Saguenay–Lac-Saint-Jean (201).

Question de mettre la table pour la suite, le sondeur s’est d’abord enquis du niveau de fierté des répondants d’être Québécois. C’est 84 % qui le sont, dont 47 % très fiers de l’être. Léger note que ce niveau est « significativement plus élevé chez les personnes âgées de 55 ans et plus, celles qui résident hors de la région métropolitaine de Montréal, ainsi que chez les francophones ».

De films et de doublages

Lorsqu’on les invite à désigner les trois secteurs culturels auxquels l’État devrait donner priorité sur le plan du financement, les Québécois optent massivement pour la télévision (47 %) et les festivals (44 %). Toutefois, c’est le cinéma qui arrive en tête (49 %), et ce, malgré la désaffection apparente qui l’afflige.

« Un film à succès suffit souvent pour qu’on parle d’une bonne année, tandis qu’un succès escompté qui ne se concrétise pas fait beaucoup de tort à l’industrie », rappelle la présidente de l’UDA.

Une industrie somme toute petite qui dépend justement de ses succès, voire de ce que l’on perçoit comme un succès.

« Le cinéma au Québec est un art qui demeure fragile et, manifestement, les gens y croient. Notre cinéma circule à l’étranger ; notre cinéma d’auteur a la cote dans les festivals internationaux. On a de super bons cinéastes qui s’illustrent ici et ailleurs… Certains vont gagner leur vie à l’extérieur du Québec, mais raison de plus pour rendre le métier viable ici : on l’a, le talent. »

Pour ce qui est des autres secteurs énumérés, le théâtre (29 %), la chanson (29 %) et les musées (28 %) suivent, tandis que la danse (4 %), la peinture (3 %), l’opéra (2 %) et la sculpture (1 %) font figure de parents pauvres.

Autre conclusion sans ambages : 64 % des Québécois disent qu’il est important que les films et les émissions de télévision soient disponibles en version française. Du nombre, 75 % déclarent avoir une préférence pour les doublages réalisés au Québec.

« Même si on a des détracteurs — “Ah ! le doublage au Québec, c’est une espèce de langue mal foutue !” —, il apparaît évident que les gens aiment se reconnaître à travers le doublage. Chacun a droit à son opinion en la matière, évidemment, mais celle de la population est sans équivoque », se réjouit Sophie Prégent.
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