Le triomphe d'un groupuscule

Juneau avait raison - on aurait dû fêter la défaite... TOUS les fédéralistes québécois (sauf Josée Verner...) ont été trop lâches pour le reconnaître. Vas-y mon Pratte, lâche pas...



La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a demandé à ses députés de ne plus soutenir, par leur publicité, le journal indépendantiste radical Le Québécois. Il faut louer cette décision courageuse de Mme Marois. Encore une fois, elle n'a pas hésité à affronter la petite aile pure et dure de son parti, ce que n'avaient pas osé faire ses prédécesseurs Bernard Landry et André Boisclair.
Il faut tout de même déplorer que l'establishment indépendantiste ait mis tant de temps à prendre ses distances de ce groupuscule et de son bruyant allié Pierre Falardeau. Si Le Québécois et ses diverses incarnations n'ont jamais fait appel à la violence, leur manifeste fait bel et bien l'éloge des «combattants» du FLQ. En outre, ils ne cessent d'insulter ceux qui ont le malheur de ne pas partager leur point de vue. Leurs propos sont carrément hostiles au Canada anglais, à l'encontre de l'approche respectueuse que prône Gilles Duceppe.

Rappelons de plus l'odieuse campagne menée contre Michaëlle Jean, lorsque celle-ci a été nommée gouverneure générale. Il y a eu aussi l'article offensant publié par M. Falardeau au lendemain du décès de Claude Ryan. Le même Falardeau qui a dit des Québécois qu'ils formaient «un peuple de vieux pis de mous qui s'intéresse juste à ses crisses de REER et au taux de pH dans sa piscine». Cela n'a pas empêché Bernard Landry de signer la postface d'un recueil d'articles publiés dans Le Québécois, dont celui du cinéaste au sujet de M. Ryan.
Cette hésitation des leaders souverainistes à se dissocier de Falardeau et compagnie est d'autant plus étonnante que ces derniers ont tout des «sectaires» dénoncés récemment par le président Sarkozy, un qualificatif qu'exècrent avec raison Mme Marois et M. Duceppe.
On sent dans le mouvement indépendantiste un certain malaise à l'endroit de ce nouveau militantisme. Le Québécois fait preuve d'un zèle incomparable («Le Québec libre est l'espoir des peuples enchaînés», soutient le manifeste du Réseau de résistance du Québécois!). Habiles et infatiguables, ces guerilleros intellectuels créent partout la controverse et définissent parfois les enjeux avant le PQ et le Bloc, forçant ces derniers à réagir. C'est le RRQ qui a présenté la commémoration de la Bataille des plaines d'Abraham comme une fête - alors qu'il n'y avait rien de tel dans la programmation -, qui a dénoncé l'initiative et menacé de la perturber. Péquistes et bloquistes n'ont fait que suivre le mouvement.
Le plus navrant, c'est que ces quelques militants ont fait reculer la Commission des champs de bataille nationaux. Il faut dire que la Commission s'est tout de suite trouvée isolée, ne bénéficiant d'aucun appui significatif parmi les politiciens fédéralistes, sauf celui de Josée Verner. Il ne s'est donc trouvé personne pour répliquer aux arguments grossiers du Québécois. De sorte que le fondateur du Québécois, Patrick Bourgeois, pouvait parler en fin de semaine de sa «victoire aux dépens du Canada».
Nul doute que le groupuscule indépendantiste se trouvera enhardi par cette capitulation des fédéralistes québécois. C'est une mauvaise nouvelle pour ces derniers. Mais peut-être aussi pour la majorité modérée du mouvement souverainiste.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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