Une insulte à l'intelligence

Pas très convaincant, sauf pour les intelligences moyennes...



La chef du Parti québécois a soutenu en fin de semaine qu'un Québec indépendant serait en mesure de mieux traverser la crise économique. «Le contexte le prouve, la souveraineté, ça presse», a dit Pauline Marois à ses militants réunis à Québec. Disons les choses brutalement: cette thèse est une insulte à l'intelligence des Québécois.
L'argumentaire péquiste repose sur des fondements extrêmement fragiles. Un État indépendant réussit-il nécessairement mieux qu'un État fédéré dans la gestion de son économie? Aucune statistique ne le démontre. La province du Québec se classe au 27e rang dans le monde pour son PIB par habitant, devançant ainsi quelque 160 pays indépendants. À l'heure actuelle, l'économie québécoise est moins affectée par la crise que celle de plusieurs pays souverains. La France souffre d'un taux de chômage plus élevé que le Québec. Des puissances comme les États-Unis, la Chine et la Russie ne savent plus comment relancer leur économie. Et un Québec indépendant, lui, trouverait la recette magique?
L'Irlande, longtemps vue par les indépendantistes québécois comme la preuve qu'un petit pays peut bien réussir, est plongée aujourd'hui dans une crise économique bien plus grave que ce que vit le Québec; le chômage a explosé, les finances publiques sont dans un état lamentable. On pourrait multiplier les exemples : l'indépendance politique n'est d'aucune façon un gage d'efficacité économique et de prospérité.
«Si le Québec était souverain, nous disposerions de tous nos impôts. Nous aurions plus de marge de manoeuvre pour développer une stratégie économique, soutenir les familles et les travailleurs», affirme Mme Marois. Ici, la chef du Parti québécois reprend la thèse qu'a soutenue son collègue François Legault il y a quatre ans dans ses «Finances d'un Québec souverain». Selon les calculs de M. Legault, un Québec souverain disposerait de ressources financières plus importantes que la province du Québec. Outre que la démonstration était fort peu convaincante, on remarque que M. Legault n'a jamais publié la mise à jour promise. Serait-ce que la conclusion est encore moins favorable aux théories péquistes depuis l'augmentation importante des transferts fédéraux?
Selon Mme Marois, le gouvernement du Québec pourrait mieux combattre la récession parce qu'il perdrait moins de temps à «faire des pèlerinages à Ottawa». La chef du PQ nous annonce-t-elle qu'elle laisse tomber l'idée d'une indépendance assortie d'une association économique avec le reste du Canada? Sinon, elle doit admettre qu'une telle association nécessiterait autant de «pèlerinages» que le fédéralisme actuel; en témoigne le temps que consacrent ces jours-ci les gouvernements européens à négocier une stratégie commune de lutte contre la crise.
Le gouvernement d'un Québec séparé réussirait-il mieux que celui de la province du Québec en matière économique? Voyons ce qu'ont fait les politiciens et fonctionnaires provinciaux dans deux secteurs névralgiques où le Québec est seul maître à bord, la santé et l'éducation... Les résultats mitigés obtenus dans ces domaines devraient inciter les indépendantistes à plus de prudence lorsqu'ils imaginent la gestion de l'économie dans un Québec souverain.

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André Pratte878 articles

  • 308 187

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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