Le spectre du chômage

Travailler n'est pas un privilège mais un droit fondamental. Les décideurs de notre société doivent agir en conséquence.

Saint Pratte sermonne ses patrons...


Selon les données publiées vendredi, 651 000 personnes ont perdu leur emploi aux États-Unis en février. Depuis le début de la récession chez nos voisins du sud, 4,4 millions d'Américains ont perdu leur travail et le taux de chômage a atteint son niveau le plus élevé (8,1%) depuis 1983.
Les données canadiennes pour le mois de février seront publiées vendredi prochain. Les nouvelles seront sans doute mauvaises. Déjà, d'octobre 2008 à janvier 2009, l'emploi a reculé de 213 000 au pays.
En période de prospérité, on tend à oublier l'immense importance du travail pour l'être humain. On en reprend vite conscience lorsque le chômage revient nous hanter. Le travail, ce n'est pas seulement le moyen de «mettre du beurre sur la table», comme disait l'ancien premier ministre Jean Chrétien, bien que cela soit déjà considérable. C'est au travail, notamment, qu'on peut exploiter et développer ses talents. Le travail est aussi un lieu important de notre vie sociale. Le travail est à la fois «souffrance et réalisation de soi», écrit la philosophe Dominique Meda.
Si la situation économique continue à se détériorer, des dizaines de milliers de Canadiens vont perdre leur emploi. Pour chacun d'entre eux et pour leurs proches, ce sera un véritable drame. À l'échelle planétaire, selon les projections de l'Organisation internationale du travail, jusqu'à 50 millions de personnes pourraient se retrouver au chômage. «L'absence de travail décent et productif est la principale cause de pauvreté et d'instabilité», rappelle l'OIT. «La montée du chômage exposera un plus grand nombre de personnes au risque de pauvreté, accentuant encore l'écart entre riches et pauvres», soulignait récemment le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.
De même que la lutte contre la récession exige une action coordonnée à l'échelle internationale, dans chaque pays, les gouvernements, les entreprises et les syndicats doivent oeuvrer de concert pour préserver les emplois et mieux protéger les personnes qui se retrouvent au chômage.
Certes, dans un contexte où la demande chute et où le crédit est difficile à obtenir, les entreprises doivent absolument réduire leurs coûts, souvent de façon substantielle. Les organisations syndicales commettraient une grave erreur si elles refusaient de l'admettre.
Par contre, les patrons doivent garder à l'esprit l'impact catastrophique qu'a la perte de son emploi pour chaque personne touchée, de même que pour la collectivité. Surtout que, ancienneté oblige, ce sont souvent les jeunes qui écopent, ces jeunes qui représentent l'avenir de l'entreprise et de la société.
La partie patronale a le devoir moral de faire l'impossible pour réduire ses coûts sans mises à pied. Déjà, plusieurs multinationales, dont Alcoa au Québec, ont annoncé leur intention de réduire les heures de travail de leurs employés. C'est une approche que les représentants syndicaux devraient accueillir avec beaucoup d'intérêt.
Travailler n'est pas un privilège mais un droit fondamental. Les décideurs de notre société doivent agir en conséquence.

Featured e9ce29e1df8a56a11b26e68ffd733781

André Pratte878 articles

  • 307 594

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé