Réplique à la motion Poilièvre condamnant le Québécois

À la défense de nos droits démocratiques!

L'affaire Bourgeois-Le Québécois


Lorsque le Canada se sent menacé, il réagit comme tous les autres pays impérialistes : il attaque les peuples qu'il exploite. Et il le fait en ne respectant pas toujours les grands principes démocratiques auxquels il dit pourtant être attaché.
Cela s'est produit en 1982 lorsque le Canada a enfoncé dans la gorge du peuple québécois une constitution que le gouvernement du Québec a alors rejetée et qu'aucun autre gouvernement du Québec n'a signée depuis. Cette constitution qu'on nous a alors imposée arbitrairement contribuait à l'accélération du processus assimilationniste qui frappe le peuple québécois depuis la fameuse Défaite de 1759.
Le Canada a de nouveau violé les règles démocratiques en 1995. Le peuple québécois était alors consulté sur son propre avenir politique, par voie de référendum. Le Canada a multiplié les fraudes et les intrusions illégales afin d'assurer la victoire au camp du Non. Le Canada a alors atteint son objectif. Il est parvenu une nouvelle fois à imposer sa loi au peuple québécois. Cela ne s'est pas fait d'honorable façon. Et nous nous en souvenons.
Parce que le Canada a quand même eu la frousse de perdre le bras de fer contre le peuple québécois en 1995, le gouvernement fédéral s'est depuis mis à la tâche de développer des outils antidémocratiques afin d'assurer son hégémonie en terre québécoise. Il y eut l'adoption de la Loi sur la clarté référendaire, loi qui stipule que c'est Ottawa qui décidera si la question référendaire et la majorité obtenue par le camp du Oui seraient suffisamment claires pour que les fédéraux reconnaissent l'indépendance du Québec. Cette loi inique, profondément antidémocratique, a été implantée dans les institutions fédérales à un moment où celles-ci dilapidèrent les fonds publics afin d'imposer l'identité canadienne aux Québécois dans le cadre du programme des commandites.
Et la répression se poursuit depuis les années 2000. Les militants indépendantistes sont, encore de nos jours, harcelés de diverses façons par l'Équipe intégrée sur la sécurité nationale, corps de police dont l'objectif est la lutte au terrorisme sur la scène canadienne. Les militants indépendantistes étaient injustement la cible des policiers dans les années 1960. Et ils le sont encore en 2009. Cette intimidation n'a qu'un but : nous convaincre de cesser définitivement notre lutte pour qu'advienne le pays du Québec, seul endroit où le peuple québécois pourra vivre en paix et en portant un oeil optimiste sur l'avenir.
[->18233]Lors de la comparution d'André Juneau, le président de la Commission des champs de bataille nationaux, à la chambre des communes, la répression canadienne a progressé d'un autre cran. [Le député conservateur Pierre Poilièvre->18233] a alors présenté une motion qu'il compte faire adopter par les députés réunis à la chambre des communes. Cette motion se lit comme suit :


- «Que la Chambre des communes condamne les extrémistes financés par le Bloc pour leurs menaces de violence envers les Québécois.
- Que la Chambre des communes condamne le racisme et la violence promulgués par Pierre Falardeau et Patrick Bourgeois ainsi que par d'autres extrémistes que le Bloc a financés.
- Que la Chambre des communes examine des moyens de bannir des groupes comme ceux-ci, qui font la promotion de la violence et du racisme et d'assurer qu'ils ne reçoivent aucun fonds du Parlement du Canada.»}}
Cette motion est gravissime. Elle est profondément et fondamentalement antidémocratique. Pire : elle est fasciste. Elle considère le système canadien supérieur à tout autre système politique qui pourrait émerger en terre québécoise et, de ce fait, elle propose au Canada d'utiliser tous ses outils pour réprimer durement ceux qui voudraient changer l'ordre des choses. Elle propose ni plus ni moins que d'interdire les organisations indépendantistes en les stigmatisant d'avance. Ces organisations sont qualifiées de violentes et racistes, avant même qu'on leur ait permis de se défendre face à la justice. Nous le répétons : le Réseau de Résistance du Québécois (RRQ) a toujours proposé aux Québécois d'accéder démocratiquement et pacifiquement à l'indépendance, même l'éditorialiste de La Presse, André Pratte, l'admet. Jamais le RRQ n'a tenu de discours racistes. Cette motion est par conséquent une violente agression contre notre réputation et une porte ouverte à la dérive vers le fascisme. Elle vise à tuer socialement les individus et les organisations qui militent de bonne foi pour l'indépendance de leur peuple.
Pour toutes ces raisons, cette motion doit être abandonnée. Cela serait scandaleux qu'une motion niant aux Québécois le droit de militer pour l'indépendance se retrouve dans l'enceinte d'un parlement d'un pays qu'on dit être une démocratie occidentale. Si le Parti conservateur fait quand même fi de nos oppositions et va de l'avant avec la présentation de cette motion, le mouvement indépendantiste devra faire front commun. Toutes les instances de ce mouvement devront se mobiliser pour empêcher le Canada de violer les droits démocratiques des Québécois. Ce mouvement devra se mobiliser non pas pour Pierre Falardeau ou Patrick Bourgeois, mais tout simplement pour protéger la démocratie québécoise et conserver son droit d'exister.
Peu importe ce qui se produira à partir de maintenant, la preuve est faite : la dureté des propos des uns, indépendantistes de leur statut, n'est rien en comparaison de la violence du système canadien, système qui se montre de plus en plus sous son vrai jour : répressif à l'extrême.
Pierre-Luc Bégin

René Boulanger

Patrick Bourgeois
Bureau politique

Réseau de Résistance du Québécois


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