Le travail essentiel est bâclé

J’espère que le jour ou Joseph Facal reviendra en politique, il n’aura pas oublié sa chronique.

Indépendance - le peuple québécois s'approche toujours davantage du but!

Comme quelques autres intervenants sur Vigile je dis la même chose depuis des années. Dans son texte «Notre éternelle adolescence » (http://www.vigile.net/Notre-eternelle-adolescence) Joseph Facal décrit notre réalité nationale. Nous nous agitons en superficie mais le travail essentiel est bâclé quand il n’est pas complètement absent. Les dirigeants et la majorité des militants souverainistes font de la politique professionnelle, ils veulent éliminer les libéraux, ils veulent le pouvoir, mais après ? Après, il y a toujours ceci et cela pour retarder, déléguer, diluer. On se perd dans les conjonctures et dans l’administration des affaires parce qu’on ne sait pas vraiment ce qu’on veut. C’est comme ça depuis les années 80 (sauf Parizeau qui gardait le cap envers et contre tous). On dirait qu’on ne voit pas plus loin que le bout de notre nez.
Joseph Facal dit :

« Ici, le confort matériel, la déresponsabilisation et l’ignorance de l’histoire ont anesthésié l’indispensable fierté collective : nous ne nous sentons pas dominés parce que « nous ne nous sentons pas comme peuple », disait jadis François-Albert Angers. Les Québécois se définissent peut-être comme une nation, mais ils ne se comportent pas collectivement comme une nation. »

Sans vouloir blesser personne j’ai beaucoup de peine à comprendre ceux parmi nous sur Vigile qui s’enthousiasment en voyant aller le PQ. Il est à pleurer, sa prétention à pouvoir agir une fois rendu au pouvoir est une insulte à l’intelligence. De voir tous ces intervenants sur Vigile appeler à l’union ou l’unité autour du PQ, c’est triste à mourir. C’est une invitation à faire perdurer cette danse en rond qui nous entraine depuis tant d’années. Je ne souhaite pas la confrontation, moi aussi je voudrais qu’on soit tous unis dans un réel mouvement d’émancipation, mais les appels à suivre le PQ, objectivement, empêchent l’avènement de cela. J’y reviens plus loin.
Ecoutez, je ferai la promotion du PQ quand il sera digne de confiance. Il est mathématiquement impossible de faire l’indépendance sans rien enclencher avant l’élection, et sans mandat pertinent en plus. Si, aux prochaines élections, le PQ se présentait avec une Constitution en main, en déclarant qu’en votant pour le PQ, on vote pour cette Constitution (qui pourra être perfectible mais dont le cœur sera non négociable), alors là oui j’aurais confiance que ce parti est devenu sérieux. Une Constitution, un pacte avec d’autres partis, quelque chose bon sang, se présenter aux élections avec quelque chose de tangible, pas juste des promesses irréalisables à réaliser seulement rendu au pouvoir. Et puis, promettre ou non un référendum, quelle perte d’énergie, quand sortira-t-on de cette ornière ?
Notez, pour mes contradicteurs éventuels qui sont bienvenus ici, qu’il s’agit d’une proposition concrète, je ne fais pas juste une critique du PQ. D’ailleurs je veux que le PQ fasse advenir l’indépendance du pays, c’est la seule façon concrète et faisable pour y arriver. Alors ne ratons pas notre chance, le PQ n’est pas encore au pouvoir, c’est encore le temps de lui faire rendre des comptes en quelque sorte, de démontrer son sérieux, de mériter notre confiance.
Le plan Marois propose une manière différente de parvenir à l’objectif, et même si je crois que c’est une erreur, au moins c’est une façon un petit peu différente de procéder. Mais à la fin de la journée, comme dirait l’autre, comme ultimement le référendum sacré est la seule avenue dite envisageable, comme nos élites souverainistes s’entêtent à faire de la stratégie ouverte, comme dirait Duceppe, avec cette nécessité absolue, tous les ennemis du Québec n’ont qu’à se concentrer là-dessus. C’est tellement pathétique. 90 % des nouvelles télévisées qui « parlent de souveraineté » ne font que décrire l’humeur des gens à propos d’un éventuel référendum. Notre cause est détournée, elle l’est depuis longtemps, il faut que les militants s’en rendent compte.
Lorsque le PQ sera au pouvoir il sera trop tard pour penser à cela, pour tenter de redresser son action. C’est maintenant ou jamais (disons dans 15 ou 20 ans).

Pour finir, avec les idées effrayantes et le comportement absent de Pauline Marois, ça n’a jamais été aussi mal. Tant que ne se présentera pas une personne sérieuse et déterminée, indépendante et avec une bonne dose d’abnégation, pour sortir le Québec et les québécois de leur torpeur, nous continuerons à mourir. Facal dit : « Nous sommes dans la pire des situations : nous n’avons ni la force d’obtenir les changements que nous voudrions au sein du Canada, ni le courage de partir pour de bon. La responsabilité de cette situation n’incombe qu’à nous, mais elle ne semble pas nous déranger outre mesure. » Mesurons l’ampleur de la tâche.
Joseph Facal critique à juste titre l’action des gouvernements depuis plusieurs années, incluant le PQ. Il est sévère et il a raison :
« Rien d’essentiel ne sera possible sans un profond changement de mentalité. Dans l’immédiat, il est loin d’être évident que l’action politique partisane, qui se résume désormais à marquer des petits points niaiseux pour espérer se promener en limousine dans la bourgade, y contribue beaucoup. Hier, dans un autre contexte, un chroniqueur rappelait ces sages paroles d’Einstein : « la folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent ».

Il faut changer les mentalités. Pourquoi les gens qui s’investissent en politique refusent tous de travailler à ce niveau ? Amener la société plus à droite, amener les gens à penser comme une caisse enregistreuse en toute circonstances, ça aussi ça demande un changement fondamental dans la façon de voir la vie. Pourtant des gens acceptent de s’investir pour cela.
Facal dit :
« L’explication plus fondamentale est cependant plus douloureuse : collectivement, nous avons, pour le moment et jusqu’à preuve du contraire, une armature morale insuffisante pour une entreprise aussi exigeante que la souveraineté. »

Je ne sais pas ce qu’il entend exactement, mais j’ai hâte qu’il comprenne qu’il faut travailler à contrer ce qu’il décrit dans son texte, pas juste attendre que ça change tout seul. Que ceux qui en ont les moyens, Facal est de ceux-là, s’investissent, voire se sacrifient pour la cause.
Il faut travailler à ce que les gens soient plus responsables dans l’exercice de leur citoyenneté : c’est autre chose que de prêcher l’indépendance, c’est le meilleur moyen vers l’émancipation. Il faut amener les québécois à comprendre enfin ce qui leur arrive ; s’il faut leur faire un dessin eh bien faisons-le, faisons-le donc. Le chef du seul parti potentiellement libérateur doit absolument et résolument travailler à ce que nous nous sentions quelque peu comme un peuple, réellement, enfin (selon le mot de François-Albert Angers). Les gens écouteront et suivront celui ou celle qui saura leur montrer la conséquence des actes hostiles qui se multiplient et se déclinent en d’infinies variations subtiles et parfois enjôlantes. La conséquence réelle, la conséquence sur notre intégrité, sur notre avenir. Quelqu’un qui dira aux gens qu’ils ont le droit de s’indigner, que ce n’est pas malsain au contraire, quelqu’un qui montrera l’exemple et qui sera inflexible lors des attaques au cœur de ce que nous sommes, notre économie, certainement, mais aussi et surtout notre langue, notre langage, notre façon de décrire la vie et de se la raconter. Notre façon de penser, d’analyser et d’interpréter, voire de percevoir la réalité. Notre cerveau fonctionne en français, notre façon de vivre découle directement de notre langue. C’est la même chose pour tous les peuples de la planète.
Quand Montréal est anglophone à plus de 50 % c’est la nation qui se dilue. Quand nous sommes tous devenus bilingues, nous ne sommes plus vraiment français, des français britanniques, plutôt. Nous accélérons notre assimilation en dénaturant ce que nous sommes, et ça concerne directement notre manière de vivre et d’envisager la vie. Volontairement en plus. Il parait qu’il n’y a pas beaucoup de peuples qui ont agi comme ça dans l’histoire de l’humanité. Vraiment, ça n’a jamais été aussi mal. Cependant, puisque j’écris ici j’ai peut-être encore un peu d’espoir ; puisque nous sommes des êtres humains comme les autres on pourrait croire que nous finirons fatalement par nous émanciper, comme les autres peuples. Ne soyons pas rassurés, il y a aussi des peuples qui ont disparu, par la guerre mais aussi par une lente dénaturation plus ou moins brutale (pensons aux autochtones d’Amérique). Il faut comprendre l’urgence de la situation.
Au Québec cette œuvre d’assimilation est longue et patiente, ce n’est plus un leitmotiv pour nos ennemis (qui n’en sont plus depuis 1867 dans leur tête à eux, bien entendu), c’est une juste une habitude, une façon normale de vivre pour les canadian sans considérer la façon dont nous vivons, nous. Nous ne comptons pas, nous comptons de moins en moins. Ceux qui veulent débattre de ce qu’est le Nous pourront le faire, ça ne change rien à l’affaire. Et je parle d’ennemis plutôt que d’adversaires politiques car à terme, la conséquence est notre perte, nous aurons cessé d’exister. Nous penserons en anglais ou en une autre langue et conséquemment, nous vivrons différemment aussi. Si le PQ prend le pouvoir en continuant comme il le fait, les chances seront perdues pour 15 ou 20 ans (2 mandats PQ plus 2 mandats PLQ). Au mieux on aura tourné en rond, au pire on aura continué notre amenuisement national actuel.
L’équipe de Lesage a amorcé un changement de mentalité dans les années soixante, et l’équipe de Lévesque a ensuite formalisé ce changement de mentalité. Mais depuis nos ennemis ont pris le pas. J’espère que le jour ou Joseph Facal reviendra en politique, il n’aura pas oublié sa chronique.


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2011

    Bonjour M. Bousquet,
    Vous dites « M. Bouchard, vous écrivez : « Il faut changer les mentalités. ». Très bonne idée mais...comment ? Personne ne peut faire ça sans le consentement d’une majorité de Québécois. »
    Joseph Facal fait le même constat, qu’est-ce qu’il propose ? Je ne crois pas que personne consente jamais rationnellement à changer de mentalité, on y est plutôt amené, et pour ça il faut toucher les gens, leur faire vivre des émotions. Il faut montrer l’exemple, démontrer par ses actes qu’on peut nous faire confiance. Par exemple, Facal parle de la dignité qui est disqualifiée. Et Pauline Marois, depuis le temps qu’elle est là, a laissé passer toutes les occasions de se tenir debout. Qu’elle s’acharne à réclamer une enquête publique qu’une forte majorité de québécois désirent, c’est bien mais ce n’est pas plus que ça. Qu’elle promette d’en tenir une, une enquête publique, une fois au pouvoir, je réponds j’espère, le contraire n’est pas imaginable.
    Les gens en général au Québec acceptent tout, malgré les apparences, ils acceptent tout parce qu’ils ont trop à perdre. Veulent pas quitter la maison parce qu’on sera tout seul dehors. Les gens ne voient même pas la maison qui est la leur, ils ne comprennent pas ce qui leur arrivent, ils n’ont pas ce minimum de dignité qui anime les peuples qui se sont émancipés. Pas parce que nous sommes idiots ou tarés, parce que nous sommes conditionnés plus fortement qu’ailleurs. Joseph Facal nous trace à gros trait l’historique de ce conditionnement dans son texte.
    Votre question réflète-t-elle le sens des déclarations de Facal ? J’espère que non mais en vous relisant je vois bien tout le poids de l’impuissance qui pèse sur les gens, moi inclus. Ça rejoint ce que me dit M. Yves Rancourt dans son commentaire. Mon impuissance à moi est de me restreindre à clamer mes frustrations et à dire aux autres qu’ils ne comprennent pas, qu’il faut faire ceci et pas cela. Selon moi, même si tous les intervenants de Vigile pouvaient assister au prochain congrès du PQ, ça ne changera rien. Le seul enjeu est le vote de confiance, pour ce qui est des orientations et des actes à privilégier, c’est tout décidé, on a affaire à des politiciens professionnels, comme je disais, les réseaux sont tissés, les positions sont cristallisées.
    Je l’ai déjà dit, aucune manifestation de quelque regroupement politique que ce soit n’a des conséquences à long terme, seul le PQ a ce pouvoir d’infléchir les choses de façon durable et permanente, et son agenda est avant tout électoraliste. Notre régime politique fait en sorte qu’on vote pour le premier ministre, pour sa gueule, autant sinon plus que pour le parti qu’il représente. Le sort du Québec repose sur les épaules d’une seule personne, les gens en général voient encore les choses comme ça, malheureusement.
    M. Bousquet vous dites : « ce seul parti souverainiste qui a une bonne chance de prendre le pouvoir ». Je vous répète que si le PQ prend le pouvoir, dans l’état actuel des choses, ça repousse pour 20 ans le travail d’émancipation qu’il faudra bien avoir le courage de commencer un jour. Comprenez que « prendre le pouvoir », pour moi, ça veut dire s’installer aux commandes, administrer les affaires. C’est documenté, le PQ ne peut rien faire avec moins de 50% des voix, surtout si en plus il n’a aucun mandat précis.
    Selon moi, la seule possibilité, c’est de remplacer le chef actuel par un fonceur déterminé qui inspirera les gens, et c’est possible seulement avec une personnalité connue. Autrement on en a pour des années encore avant que pousse éventuellement un jeune prodige.
    Bonjour M. Pomerleau,
    J’apprécie toujours vos interventions, j’aime par exemple que vous mettiez l’emphase sur la dynamique des choses, mais il n’y a pas de changement de paradigme, c’est une illusion. La plan Marois ne se donne pas les moyens de se réaliser. Et les rapports de force au Canada sont peut-être en train de changer mais rien n’est acquis. Permettez-moi de reproduire à mon tour le commentaire que j’avais fait à votre texte le 5 novembre dernier.
    « M. Pomerleau, je suis d’accord avec le fait qu’une Constitution québécoise est peut-être le meilleur moyen de procéder dans l’état actuel des choses, j’ai fait quelques textes à ce sujet, mais rien n’autorise à croire que ça se produira. Il faudrait avoir en main cette Constitution avant les prochaines élections, il faudrait se faire élire avec le mandat de procéder. Mais ce n’est pas ce qu’on nous propose. Prenons le pouvoir et ensuite on va commencer à construire. C’est exactement cela qui cloche, ça ne marche pas. Comme je le disais dans un autre commentaire, je ne demande pas la promesse de tenir un référendum, encore moins qu’on fixe la date. Sans mandat, sans réalisation concrète et sans détermination, tentant de faire croire une chose et son contraire selon les gens à qui on s’adresse, on se condamne à gouverner les mains attachées pendant 2 mandats. »
    Bonjour M. Haché,
    Quand je me permets de critiquer madame Marois je pense toujours à vous. Vous le savez j’ai beaucoup de respect pour vous, j’aime la façon dont vous décrivez ce qui se passe. Il faut nommer les choses, vous avez bien raison. Comme vous appréciez, vous, madame Marois, on pourrait s’obstiner longtemps. Pourtant jamais vous n’insistez pour me faire entendre raison à son sujet, vous suggérez plutôt, et je m’abstiens quelques fois de commenter vos textes lorqu’il est question spécifiquement de Madame Marois. Je suis peut-être complètement dans le champ avec la perception que j’ai d’elle. Je ne la déteste pas, je crois même qu’il est possible que le Québec devienne un pays sous sa gouverne, mais ça sera alors par un concours de circonstances favorables, voire par accident.
    Je suis né en 1965, je n’étais pas encore politisé en 1976 ni même en 80. Ça a commencé pour moi avec la fin du règne de Lévesque. Ce qu’il y a de différent entre alors et maintenant ? Je n’étais pas là à l’époque mais je crois bien que ce fut une période ou les gens se conscientisaient de plus en plus, étant entrainés par les changements. Je présume aussi que le conditionnement dont je parle tout le temps n’était pas aussi puissant qu’aujourd’hui.
    Bonjour M. Rancourt,
    J’ai formulé plusieurs propositions dans les textes qui paraissent sur Vigile et ailleurs. Vous dites « la voie qu’on privilégie surtout, c’est de proposer un nouveau mouvement ou parti politique, avec le résultat que ça nous divise encore davantage et que ça nous éloigne encore plus du Pouvoir que vous souhaitez, et avec raison d’ailleurs. ». Excusez-moi mais mon opinion est diamétralement opposée à ce que vous dites. Je souhaite avant tout que le PQ, la seule organisation qui a une incidence concrète et potentiellement pérenne dans notre vie politique, soit sérieux et déterminé à notre émancipation. Comme ce que je vois depuis plusieurs années montrent tout le contraire de ça, non, je ne souhaite pas que le PQ prenne le pouvoir car je suis persuadé que ça reporte de 20 ans, à moins d’un accident, le travail d’émancipation à faire. Il vaudra mieux qu’il prenne un autre 4 ans pour finalement se renouveler réellement. Le PQ est encrouté, il ne sait pas quoi faire devant le constat de Facal, ses actes et ses non actes sont déterminés par le rythme de notre régime parlementaire, pas par la nécessité de s’émanciper.
    Et puis je le disais à M. Bousquet : aller pousser nos idées dans les congrès, comme vous dites, c’est un coup d’épée dans l’eau. Trop de militants sont obsédés par la prise du pouvoir, nous avons affaire à des professionnels, les clans sont campés, les positions sont déclarées, les zones grises et les débats autorisés sont planifiés. Bonne chance.

  • Yves Rancourt Répondre

    17 mars 2011

    Bonjour monsieur Bouchard,
    Je suis globalement d'accord avec ce que vous dites de même qu'avec ce qu'a dit Joseph Facal dans sa chronique. Mais, une fois le diagnostic posé, pourrions-nous commencer à se parler de solutions? Peu de gens le font sur ce site; la voie qu'on privilégie surtout, c'est de proposer un nouveau mouvement ou parti politique, avec le résultat que ça nous divise encore davantage et que ça nous éloigne encore plus du Pouvoir que vous souhaitez, et avec raison d'ailleurs.
    Moi je dis simplement que si on veut reprendre le pouvoir à Québec, il va falloir essayer de vivre avec le PQ sinon on va pâtir encore 4 ans. Le problème avec les souverainistes insatisfaits de ce parti, c'est qu'ils quittent au lieu de livrer bataille à l'interne. Il y a ici sur Vigile et sur d'autres tribunes plein de souverainistes brillants, orphelins de parti, qui pourraient avoir une influence marquée sur les orientations du PQ mais qui ont choisi le maquis au lieu d'aller pousser leurs idées dans les congrès. Ils ont décidé de livrer bataille sur la place publique, à la grande satisfaction de l'ennemi d'ailleurs, au lieu de se battre à l'interne pour faire changer les choses. On détruit ainsi peu à peu ce parti, on décourage plein de gens d'y adhérer et on s'éloigne ainsi chaque jour un peu plus du pouvoir et de la réalisation de notre rêve collectif. Je ne suis pas membre du PQ mais je pose la question: aurons-nous un jour suffisamment de maturité pour accepter quelques faiblesses et imperfections chez nos dirigeants et le parti le plus susceptible de nous ramener le pouvoir ou serons-nous condamnés à être éternellement dans l'opposition à ronger notre frein? Pour moi, le choix est vite fait et, s'il y a des combats à livrer, je vais aller les livrer à l'interne, croyez-moi.
    Mes salutations repectueuses.

  • Marcel Haché Répondre

    17 mars 2011

    J’aime vous lire Pierre Bouchard. J’aime Joseph Facal même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui. Je trouve triste que Facal ne soit pas sur les premières lignes avec le P.Q. Ce n’est pas un joueur de 4 ieme trio qu’on pourrait se permettre de faire jouer sur le banc…
    Mais puisque vous faites allusion à l’équipe Lesage, voici peut-être un point qui peut raviver l’espoir : Le slogan electoral des libéraux de 1960 était qu” il est temps que ça change”. Et cela avait beaucoup changÉ dès 1960.
    En 1962, 24 mois plus tard, nouvelle campagne électorale sur la nationalisation de l’hydro-électricité. Cette idée de nationalisation germait et traînait en1960, mais n’avait été au centre de l’élection de 1960.Ainsi donc, en deux bonds différents, l’électorat avait répondu “présent” et avait permis au gouvernement de lancer une immense politique de rénovation.
    Qu’est-ce qu’il y a de si différent entre alors et maintenant ? Ceci, que Joseph Facal ne surmonte pas : maintenant les libéraux sont les otages d’une minorité ethnique, alors qu’à l’époque ces mêmes libéraux (canadiens-français) avaient été capables de neutraliser le vote ethnique, et le garder en leur faveur et au profit de la nationalisation puis de la Révolution Tranquille elle-même.
    Le problème des indépendantistes ou des souverainistes, ce n’est pas de lancer un”grand chantier” ,il en sont suffisamment capables, le problème le plus grand maintenant est celui de la prise du Pouvoir, sans lequel rien n’est possible, pas plus que sans pouvoir, les libéraux auraient pu nationaliser l’hydro.
    Pour le reste,je suis souvent d’accord avec vous. Le P.Q.est bien capable de renouer avec une vielle tradition du ronron-peti-patapon, mais en toute honnêteté, je ne crois pas que c’est ce que Mme Marois propose et met sur la table.(D’où mes nombreux “wake up” à l’égard du P.Q.)
    Tôt ou tard, les indépendantistes devront appeler les choses par leur nom. Une minorité de blocage,même si elle est ethnique, devra être nommée minorité de BLOCAGE et minorité ETHNIQUE.
    Ce sont les Canadians qui Nous bloquent l’avenir.
    Salutations à vous.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    17 mars 2011

    Puisque vous faites référence à la chronique de M Joseph Facal et à la première Révolution tranquille, qui en appel une deuxième pour créer une dynamique politique porteuse d’espoir.
    Je me permets de reproduire mon petit commentaire suite à sa chronique:
    ....
    (...)
    Le problème de M Facal c’est qu’il a de la difficulté à prendre acte que le mouvement souverainiste est entré dans un changement de paradigme:
    http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
    Il s’agit d’une lecture géopolitique du Plan Marois. (J’aimerais bien que M Facal, dont j’estime l’intelligence, nous dise ce qu’il ne comprends pas avec ce plan)
    L’autre changement de paradigme nous vient du ROC: Nous sommes arriver à la fin du Canada de Trudeau.
    Avec la monté en puissance des provinces pétrolières le centre de gravité du pouvoir politique est passé de l’Est à l’Ouest et de l’État fédéral aux États naturels que sont les provinces. Cette métamorphose du Canada, devenu un un petro state change la donne.
    Alors que le Canada sous cette influence se définit sans le Québec, le Plan Marois propose de définir le Québec sans le Canada. On a là deux États qui s’éloignent naturellement l’un de l’autre sans qu’aucun idéologue n’y puissent rien.
    Au moment de la rupture, ce n’est plus Ottawa qui aura une voix prépondérante sur la question du Québec mais bien les provinces de l’Ouest. Et leur message est simple. Comme le dit un déito du National Post (Calgary): Il n’y aura pas de « love parade »
    ...
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2011

    M. Bouchard, vous écrivez : «Il faut changer les mentalités.»
    Très bonne idée mais...comment ? Personne ne peut faire ça sans le consentement d'une majorité de Québécois.
    Le PQ ni aucun autre parti ne pourra changer les mentalités facilement. Le PQ ne peut pas aller plus vite que la majorité des Québécois le veulent.
    Mme Marois se dirige, dans un mois, exactement, au congrès du PQ au Palais des congrès de Montréal où sa chefferie sera acceptée ou refusée par votes secrets en plus de l'adoption de moyens suggérés pour se rapprocher de la souveraineté. Rien de mieux à l'horizon.
    Allons à ce congrès, comme observateurs, il n'y a rien de mieux à faire d'ici les prochaines élections générales provinciales au Québec à part encourager monétairement et autrement, ce seul parti souverainiste qui a une bonne chance de prendre le pouvoir.