L’HISTOIRE EST UN ÉTERNEL RECOMMENCEMENT

Le PQ – un film d'horreur qui n'en finit plus

Pour en finir avec l’angélisme et la loyauté inconditionnelle aux chefs du PQ

Redressement - Non à la "Gouvernance souverainiste"

Pierre Cloutier a fait une revue historique exhaustive des congrès nationaux du Parti québécois depuis sa fondation en 1968 (Dossier "Parti québécois – 41 ans de contorsions") dans le numéro d’octobre 2010 de la revue L’Action nationale. Il nous y fait un résumé du contenu du programme du parti au sujet de sa mission fondamentale et la manière de réaliser l’indépendance du Québec, mais souligne également les violations au programme et aux statuts du parti par les différents chefs.
La nouvelle crise de leadership et de stratégie électorale du Parti québécois sous Pauline Marois, dans un contexte politique qui risque non seulement de compromettre le retour au pouvoir du PQ, mais également sa crédibilité en tant que véhicule politique du mouvement indépendantiste québécois, nous oblige à un exercice sérieux de lucidité. Après huit ans et trois mandats consécutifs de gouvernement Charest qui ont vu les libéraux attaquer gravement les fondations de l’État-nation québécois, le détourner au profit des intérêts privés qui assurent leur élection et compromettre le statut du français à Montréal, nous ne pouvons plus nous permettre un nouvel échec. Un autre gouvernement libéral majoritaire pourrait, en effet, non seulement rendre irréalisable l’indépendance du Québec mais même impossible l’élection d’un simple gouvernement péquiste.
Nous répétons toujours les mêmes erreurs et nous nous laissons à chaque fois induire les mauvaises causes (celles les plus avantageuses pour l’ennemi fédéraliste) pour l’expliquer et les solutions pour y remédier :
Défaite de 1970
• Cause : le parti est trop radical et fait peur au monde;
• Solution : on ne parle plus d’indépendance, mais de souveraineté;
• Conséquence : on commence à rendre confuse l’option offerte à la population.
Défaite de 1973
• Cause : le FLQ et le budget de l’An 1 d’un Québec indépendant;
• Solution : on cherche à former un bon gouvernement provincial;
• Conséquence : on cherche à séparer l’option de l’élection.
Défaite de 1980
• Cause : les Québécois(e)s ont besoin du Canada;
• Solution : on place l’option en veilleuse;
• Conséquence : on se contraint à gouverner en étant privé des moyens
Défaite de 1985
• Cause : le PQ n’arrive pas à gérer la crise économique et les Québécois(e)s veulent une réforme constitutionnelle;
• Solution : la position du PQ devient "l’affirmation nationale";
• Conséquence : un vote pour le PQ ne veut à peu près plus rien dire.
Défaite de 1989
• Cause : l’indépendance est dépassée dans le cadre de la coopération économique;
• Solution : il faut chercher à créer un partenariat économique et politique avec le Canada;
• Conséquence : on donne une prise aux fédéralistes pour faire échec au OUI en refusant toute possibilité de partenariat.
Défaite de 1995
• Cause : la confusion de la question et la xénophobie des "séparatisses";
• Solution : remiser le référendum en attendant les "conditions gagnantes" et chercher à gagner le vote des allophones avec le "nationalisme civique";
• Conséquence : le PQ renonce à son rapport de force, assume l’odieux de la discrimination et accepte tacitement les manœuvres frauduleuses du camp du NON en forçant Parizeau à démissionner.
Défaite de 2003
• Cause : le PQ a créé une crise dans les services publics (santé, éducation, fusions municipales forcées) à cause des coupures du "déficit zéro";
• Solution : le PQ doit rajeunir et actualiser les raisons de faire la souveraineté;
• Conséquence : le PLQ de Jean Charest profite de sa victoire pour entreprendre le démantèlement de l’État québécois au profit de ses bâilleurs de fonds ("réingénierie d’État", PPP).
Défaite de 2007
• Cause : l’inexpérience, le manque d’autorité et de jugement d’André Boisclair;
• Solution : on plébiscite Pauline Marois, la mal aimée, pour diriger seule le Parti québécois;
• Conséquence : on se prive d’une remise en question fondamentale et stratégique.
Défaite de 2008
• Cause : le manque de temps laissé à Pauline Marois pour mettre le parti à sa main;
• Solution : les purs et durs et les syndicalistes se font indiquer la porte de la sortie, le programme de pays est remplacé par une "gouvernance souverainiste";
• Conséquence : le parti se déleste de son option dans les faits pour se contenter de reprendre le pouvoir en comptant strictement sur l’usure des libéraux pouvoir.
Que de mauvaises lectures de la situation et combien d’occasions favorables perdues ! Et tout ça, invariablement, en faisant nôtres les conclusions des "experts" de l’actualité politique de Gesca ou Quebecor, au lieu de prendre le temps nécessaire à une remise en question méthodique et stratégique. À l’opposé, ces médias ont cherché à conforter les Québécois(e)s en expliquant les victoires péquistes de la manière suivante:
Victoire de 1976
• Cause : usure au pouvoir des libéraux, besoin de changement;
• Solution : élection du PQ comme "bon gouvernement" (provincial);
• Conséquence : le gouvernement Lévesque n’accordera du temps à son option qu’en fin de mandat, renonçant ainsi au momentum qui l’a porté au pouvoir.
Victoire de 1981
• Cause : faiblesse du leadership de Claude Ryan, Loi 101, contrepoids à Trudeau et sa promesse de "fédéralisme renouvelé";
• Solution : ne pas "risquer" un autre référendum qui affaiblirait le Québec, stratégie du "beau risque";
• Conséquence : on accepte de se placer en position de faiblesse en étant privé des pouvoirs nécessaires à la mise en œuvre de solutions efficaces et durables.
Victoire de 1994
• Cause : ferveur nationaliste causée par les échecs de Meech et Charlottetown, manque de leadership de Daniel Johnson, effet repoussoir de Jean Chrétien;
• Solution : tenue du référendum promis (et attendu) sur la souveraineté du Québec;
• Conséquences : grâce à Parizeau, des moyens importants sont accordés à la promotion de la souveraineté et à la préparation du référendum, mais l’élan favorable d’après Meech était perdu depuis l’inutile référendum de 1992 (Accord de Charlottetown).
Victoire de 1998
• Cause : gestion de la crise du verglas par Lucien Bouchard, impopularité de Jean Charest et effet repoussoir de Jean Chrétien au fédéral;
• Solution : stratégie du "déficit zéro" pour l’obtention des "conditions gagnantes" pour la tenue d’un nouveau référendum (qu’on sait voué à l’échec à cause du "Plan B" et du "déséquilibre fiscal");
• Conséquences : le gouvernement Bouchard contribue à discréditer la pertinence de faire l’indépendance en repoussant celle-ci aux calendes grecques et à faire perdre la confiance de la population envers le Parti québécois pour défendre les intérêts des travailleurs et des moins nantis.
Les conclusions que j’en tire sont les suivantes :
1. Tasser le RIN et les purs et durs a été une erreur. D’une part, le PQ s’est privé de militants et travailleurs motivés et convaincus, de l’autre, cette mesure que René Lévesque (on pourrait inclure tous les autres chefs depuis, excepté Jacques Parizeau et dans une certaine mesure Bernard Landry) a choisi de faire pour éviter de faire peur à la population et accroître la base électorale du parti, aura finalement à la fois trop conforté les électeurs par rapport au lien avec le Canada, rendu confuse la notion de souveraineté et jeté un discrédit sur les justifications de faire l’indépendance;
2. Séparer l’option de l’élection se sera avéré une erreur grave, en termes de cohérence avec l’option et de crédibilité du parti. En effet, à quoi sert l’élection d’un gouvernement péquiste s’il se prive volontairement des pouvoirs qu’il prétend manquer pour l’administration efficace du Québec? S’il réussit à bien faire, il discrédite la nécessité de faire l’indépendance. S’il échoue, la population devient sceptique envers la possibilité de faire un pays, jugeant qu’un gouvernement péquiste provincial incompétent le sera davantage pour gérer un pays. Elle fait malheureusement l’erreur de ne pas faire le lien entre les moyens accordés au gouvernement et ses résultats;
3. Avoir abandonné la promotion des mérites de l’indépendance est probablement la cause de la stagnation de l’appui populaire à cette option. Compte tenu des moyens que le gouvernement fédéral accorde généreusement à la promotion de l’identité et des valeurs canadiennes (Patrimoine Canada et toute la publicité sur les services fédéraux), les gouvernements péquistes étaient tout à fait en droit de "vendre" leur option, ne serait-ce que par cohérence avec le programme du parti et parce qu’elle est la condition sine qua non pour régler les problèmes graves et récurrents du Québec;
4. Le référendum comme outil de consultation populaire est devenu un couteau à double tranchant pour la prospérité et l’avenir des Québécois. S’il est perdu, le Québec affaiblit son rapport de force avec Ottawa et recule. S’il est gagné, ses résultats sont jugés selon la Loi sur la clarté qui, bien que dénoncée au Québec par la Loi 99, constitue le document juridique encadrant le principe d’autodétermination des peuples aux yeux de la communauté internationale;
5. Le chef dispose de ou s’accorde trop d’autorité par rapport au programme et aux statuts du parti. Ce problème rend finalement inutile le travail idéologique des militants et envoie un mauvais message à la population. Le Parti québécois n’est plus un parti d’idées ou d’idéaux, mais un parti de pouvoir. Un parti aussi opportuniste et suspect que les autres;
6. La méfiance envers les syndicats est une autre manifestation de l’électoralisme à courte vue du PQ aux dépens du progrès ou de la réalisation de l’objectif fondamental. L’émancipation nationale du peuple québécois face au Canada est indissociable de celle des travailleurs face au pouvoir économique. Le virage du PQ vers la droite a peut-être parfois aidé son élection, mais n’a jamais fait progresser l’appui à l’indépendance. La preuve : on a eu beau favoriser la réussite du "Québec Inc.", la grande majorité des entrepreneurs québécois et les plus importants ont fait le jeu d’Ottawa au détriment de celui du Québec; et
7. Il faut davantage miser sur l’intelligence plutôt que sur le ressentiment canadian ou les traits de personnalité de nos adversaires. Le poids démographique et politique du Québec ne cesse de s’affaiblir au sein du Canada, de sorte que non seulement le Canada ne veut plus tenter de réintégrer honorablement le Québec dans la constitution canadienne, mais les partis politiques fédéraux n’osent même plus tenir compte des besoins spécifiques du Québec. Nous ne tarderons pas à en avoir la démonstration lors de la reprise des travaux aux Communes cet automne. La défaite du Bloc le 2 mai dernier a démontré que les gens en ont assez des campagnes négatives.
Tous ces constats auraient pu (et auraient dû) être faits par Pauline Marois et ses prédécesseurs, mais, à chaque fois, la peur de la réaction des fédéralistes et de perdre le pouvoir ont prévalu sur l’objectif de faire l’indépendance. Malheureusement, cet entêtement risque d’avoir gravement, sinon à jamais, détérioré l’image de la "marque de commerce" péquiste aux yeux de la population. Pauline Marois saura-t-elle avoir autant le sens de l’État québécois que Jacques Parizeau?
Je prépare un autre article pour la suite des choses en vue de réussir à faire l’indépendance.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 août 2011

    C'est à croire que l'on ne relit jamais l'Histoire, notre Histoire, ou notre Histoire est trop jeune pour que nous puissions prendre les leçons qui s'imposent.
    Chacun des hommes politiques qui sont parvenus au pouvoir au Québec se sont-ils penchés sur notre Histoire et l'Histoire du monde ? Ont-ils étudié les hommes d'États qui sont passés avant eux, leurs actes, leurs erreurs, leurs grandeurs et leurs bassesses? L'hypocrisie et les trahisons qui les ont éjectés du pouvoir.C'est ahurissant comme les hommes du pouvoir au Québec ont prêté le flanc aux ennemis du Québec.
    Ils ont eu de la force, du coeur à l'ouvrage, ils se sont battus mais proches du but, quel revirement! À se demander si tous n'ont pas été sacrifiés d'une certaine manière?
    Je me demande depuis longtemps la même question que Monsieur Noël et je l'ai dit à plus d'une reprise :"Pourquoi Monsieur Parizeau n'a t-il pas demandé un recomptage? Il a manqué de confiance dans le peuple québécois? Il a plié devant le faux prêtre Bouchard? Il a sombré dans les limbes de la déception? Ne me faites pas croire qu'il n'était pas de taille à riposter ! Quelque chose est arrivé...a t-il eu peur d'une révolution ? Une grande clameur à faire bouger le Cap Diamant...Comme je regrette que cela ne fut...! Aujourd'hui les pierres sont muettes. Il y a comme un remous mais il est tellement souterrain...et la tâche tellement "herculéenne"et l'espoir a le vol d'un papillon alors que...

  • Frédéric Picard Répondre

    5 août 2011

    La défaite de 2003 était due aussi à une profonde erreur de la part des péquistes. En effet, le PQ s'est batit avec la fierté d'un peuple. Or c'était une profonde méprise de croire que les gens étaient moins fiers de leurs villes.
    Les gens étaient fiers de venir de St-Bruno, de Boucherville, De Grand-Mère, du Cap de la Madeleine, de Ste-Foy. En créant ainsi de grandes villes impersonelles, on a privé les gens du sens d'appartenance local. Ce sens d'appartenance local est primordial, si on veut avoir un sens d'appartenance national.
    Faut pas aller plus loin que les Nordiques pour expliquer le mystère de Québec. Fusions, Nordiques et André Arthur... Une combinaison dangereuse pour voir des poches de thés québécoises apparaitre (Jeff Fillion, Bouchard et autres curés des ondes du gros village)
    Une autre méprise du PQ et du BQ et de nous, purs et durs, est de déconsidérer la politique municipale. Évidemment, l'enjeux national ne se décide pas directement dans nos villes. Mais il faut comprendre que le système fédéraliste a été érigé grace à la concordance des trois palliers de gouvernements. De plus, les villes donnent souvent un tremplin médiatique nécessaire pour décrocher un poste de député. Et les cocktails, tournois de golfs et autres copinages d'enveloppes brunes que les feds utilisent de façon ehontée contre nous.
    Et franchement, si on peut dire qu'on gère bien une ville, la preuve de concept de bonne gouvernance est faite au niveau municipal. Pas besoin de refaire une telle preuve de concept (gouvernance provincialiste) au niveau national comme semblent vouloir faire les mous.
    Ça, les mous comme Guillaume Tremblay l'ont compris. Les purs et durs ? Trop occupés à écrire des textes sur Vigile, créer des particules, des chapelles. Trops occupés à débattre si ça prend une élection référendaire ou un référendum électoral ...

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2011

    Je ne peux trouver les mots pour exprimer mon écoeurement pour tout parti politique confondu.
    Aussi pour tout analyste et observateur sauf quelques rares excepions.
    Comfort et indifférence disait Arcand! Comment en sommes rendu là et surtout comment s'en sortir.
    Pourquoi les mots Patrimoine, Tradition, Honneur, Vérité, Courage, Honnêteté, Engagement ont-ils été évacués de notre
    quotidien?
    Il fût un temps oû la plume pouvait influer le cours des évènement mais ce temps est révolué À jamais. Le cours des choses au pays du Québece ne changera qu'à l'apparition d'une personne sacrificiel, d'un évènement au symbolisme aveuglant épaulé par les moyens modernes de communication.

  • Luc Archambault Répondre

    4 août 2011

    Jacques Noël ne rêve pas. Il faut réfléchir.
    Et si on réfléchit bien, on se rend compte que ce n'est pas ce peuple qui est dans la marde, c'est l'État illégitime du Canada. Il est dans la grosse marde de sa logique tutélaire qui est dans une totale impasse et c'est lui qui n'a cessé de s'exciter depuis qu'il a gagné en trichant. Il a dû continuer à tricher et ça, ça ne peut pas durer éternellement, et il le sait le Canada.
    C'est la minorité canadianisatrice qui est dans les cordes. Sous la gouverne incompétente d'apprentis-sorciers formés par la droite étatsunienne totalement déconnecté de notre réel politique, de la nouvelle génération avide de conquête, qui s'est heurtée aux artistes alors qu'ils pensaient pouvoir les séparer de ce peuple. Que sont les artistes sinon des bouffons !? Erreur funeste !
    C'est toujours cette minorité de blocage qui a dû retraiter quand elle a voulu célébrer la Conquête de leurs ancêtres, sous le tollé général, et à mil lieux de leur habilité. C'est toujours cette même minorité qui insulte
    encore l'un de nos artistes pour accrocher un timbre de la Reine à leurs murs de la honte. Et c'est encore elle qui a dû in extremis se rabattre sur un NPIDI dépassé par la réalité de la distinction québécoise, après avoir fait patate avec leur nouveau Trudeau à deux sous, et après avoir fait chou blanc avec les Conservateurs bitumineux.
    Nous, on ne bouge pas d'un pouce. Le mur.
    Les canadianisateurs ne parviennent pas, malgré leur argent, leurs lois, La Majesté de leur supposée toute puissance, malgré leurs immenses ressources humaines et toute leur science, à faire broncher ce peuple d'un pouce.
    Leur Canada ne passe pas ! On ne rêve pas !
    Nous, il serait temps qu'on cesse de remettre notre pouvoir entre les mains des autres. Et les autres doivent cesser d'exclure le peuple de leur jeu.
    Le pays n'est pas rêvé, il est sous nos pieds. Et ce pays appartient à qui ? Aux pieds qui le foulent depuis 403 ans et à Sa majorité ou aux pieds d'une Couronne derrière laquelle une minorité se cache et qui n'est pas la nôtre ? Et qui décide ce ça ? Nous le peuple, ou les autres ?
    En démocratie, forcément, c'est au peuple à décider. Surtout pas aux rêveurs de pays. Ni aux rêveurs de Canada impossible, ni aux rêveurs de Québec à venir.
    Il faut réveiller les rêveurs. Le PQ doit se réveiller.
    On s'occupe des vrais affaires, du vrai pays, celui qui est sous nos pieds, avec du vrai monde, bien réveillé qui cessent d'exclure le peuple de leurs plans.
    Le vrai pays, celui sous nos pieds, il est à qui ? Et pour connaitre la réponse, il faut cesser de rêver, il faut poser la question à qui de droit. Au peuple.
    Jamais les conditions ont été aussi favorables. Nul Messie-Sauveur à l'horizon. Seulement une députation dépassée par les évènements autant à Québec qu'à Ottawa. Il est temps qu'elle se réveille et s'occupe du réel politique démocratique qui est le nôtre. Sans condition ni délai.
    Gilles Duceppe s'est réveillé, mais trop tard...
    Cf : COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté

  • Luc Archambault Répondre

    4 août 2011

    Nos victoires et nos défaites édifient l'expertise politique de ce peuple, celle de ses élites comprise.
    Il faut cesser de rêver. Il faut s'occuper du réel politique qui est le nôtre, celui du peuple et celui de ses élites.
    Une large majorité répudie l'État illégitime bien réel qui s'impose sur notre sol national sans avoir obtenu le OUI de la démocratie électorale et référendaire québécoise. Or, une minorité activiste s'impose contre cette majorité. Faute d'UNIR ses forces la majorité est sans voix.
    Et que font nos élites ? Elles rêvent et rêvassent.
    Qui à un fédéralisme-renouvelé qui ne se renouvelle pas ; qui à une autonomie dont l'avènement est subordonné au pouvoir des autres ; qui à un État souverain à venir perpétuellement à venir ; qui à faire disparaître nos problèmes sous prétexte qu'on ne les voit pas quand on a la tête dans le sable, en faisant croire que prendre le pouvoir à Québec permet de détenir un vrai pouvoir dans un État prévu pour que Québec n'en détienne pas.
    Or, si ces élites ne s'entendent pas sur l'avenir de leurs abstractions, elles s'entendent sur le présent concret, mais refusent de le voir et préfèrent se donner en spectacle sans appeler ce peuple à monter sur la scène pour qu'il se prononce sur le réel drame qui le concerne concrètement. Le drame ce n'est pas de rêver, le drame c'est de ne pas s'occuper du concret, tout en rêvant.
    Ce peuple a pleins pouvoirs démocratiques pour INVALIDER l'État concret actuel qu'il répudie. Le seul fait qu'il se prononce fait s'effondrer la légitimité démocratique de la légalité illégitime de l'État concret actuel. Ce qui crée un vide d'État légitime.
    La nature a horreur du vide. Elle s'empressera de combler ce vide. Le peuple voudra concrètement combler ce vide par un État qui émane concrètement de lui et qui obtient son OUI.
    À défaut, un plein illégitime autocrate de la minorité canadianisatrice prend toute la place. Par défaut, le vide démocratique est comblé par un plein autocrate mis de l'avant par une minorité, contre la majorité des élites qui se contentent de rêvasser et de ce quereller sur la beauté du plus beau rêve. Le réel s'impose aux rêveurs.
    Il faut réveiller les rêveurs.
    Rêver à un parti idéal, c'est toujours rêver. Rêver à un Messie-Sauveur, c'est toujours rêver.
    Réveillées enfin, nos élites cessent d'exclure le peuple du réel politique et font du peuple un acteur, qui fait de sa parole un Acte. Les éveillé,es appellent le peuple à se prononcer sur le réel concret, non pas sur l'abstraction d'un rêve. Une fois que la majorité a pris le pouvoir, le vide d'État légitime créé concrètement par cette prise de pouvoir, est concrètement comblé par un vrai plein d'État légitime concret qui cesse d'être rêvé.
    L'inconfort d'un faux-plein doit faire place à l'horreur du vide. Et pour cela, il faut appeler ce peuple à faire place nette. Ce peuple souverain peut faire place nette sur SONS sol nationale en INVALIDANT tout État qui n'a pas obtenu son libre et démocratique OUI.
    Cf : COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté

  • Archives de Vigile Répondre

    4 août 2011

    Très belle analyse, très belle synthèse. J'ai l'impression de voir toute ma vie défiler dans ce texte.
    J'avais déjà écrit, en 2008, un texte bilan qui allait dans le même sens
    http://www.vigile.net/15-ans-d-espoir-25-ans-de-derive
    Si on veut se sortir du marasse dans lequel on se trouve présentement, faut voir ce qui s'est passé depuis 50 ans, depuis les débuts du mouvement.
    Partis très fort dans les années 60, on accouche d'une souris en 2011, noyés dans le multiculturalisme. Si ce n'est pas la faute au PQ et à son père-fondateur qui a tassé tout le monde avant de se faire planter par Trudeau, je me demande bien à qui la faute?
    Parizeau a bien reparti la machine, mais il a tout plaqué, à sept-dixième de l'objectif! (j'en reviens pas encore! Tout ce qu'il avait à faire c'est ce que le crétin de Chrétien aurait fait: contester le score! J'en reviens pas)
    Depuis, c'est du n'importe quoi. Landry qui comptait les dodos avant Buenos Aires mais refusait de dépenser une seule cenne pour la promo de la cause; Boisclair qui voulait sortir le crucifix de l'Assemblée nationale en pleine crise des accommodements raisonnables; Pauline qui a tassé le référendum pour nous en promette un maybe au troisième mandat si on n'est pas tombé à 40% sur l'ile. Don't be inquiète, tout est sous contrôle à l'Ile Bizard.
    Le PQ c'est l'échec du mouvement souverainiste. Que faire maintenant? Réfléchir. Réfléchir parce qu'on est dans marde. Et que ca va prendre un miracle pour nous en sortir.