Ministère de la Santé

Christian Dubé est-il l’homme de la situation?

Tribune libre

Le torchon brûle depuis des mois entre le ministre de la Santé, Christian Dubé, et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). Héritier d’une longue tradition où les médecins ont toujours eu gain cause dans leurs revendications au détriment des derniers ministres de la Santé, Christian Dubé semble bien déterminé à aller de l’avant avec son projet de loi 106 qui porte notamment sur un changement majeur du mode de rémunération des médecins de famille. À cet effet, Québec souhaite lier 25% de leur rémunération à l’atteinte de cibles déterminées par le ministère, comme le fait d’offrir 18 millions de rendez-vous annuellement. Or dans une lettre ouverte parue dans Le Journal, le président de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot, réclame le retrait du projet de loi 106, qui imposera des pénalités liées à la performance des omnipraticiens et des médecins spécialistes.

Un remaniement ministériel majeur est actuellement en préparation, et des élections générales sont prévues pour octobre 2026. Dans ce contexte pour le moins délicat, François Legault doit-il maintenir Christian Dubé à titre de ministre de la Santé ou le remplacer et si oui, par qui? Des questions auxquelles devra répondre le premier ministre avant de prendre sa décision finale.

En toile de fond, François Legault est face aux résultats plus ou moins mitigés de la réforme majeure entreprise par Christian Dubé et qui, faut-il l’admettre, n’a pas réussi à désengorger les listes d’attente des patients nécessitant des soins d’urgence. La création de Santé Québec, qui devait rapprocher les patients du système de santé, tarde à produire les résultats annoncés lors de sa création.

En revanche, il ne reste que quelque quatorze mois avant le prochain scrutin général. Conséquemment, je suis d’avis que Christian Dubé doit aller au bout de sa réforme pour autant qu’il rétablisse de toute urgence le dialogue avec les omnipraticiens sans lequel tout espoir de quelque entente que ce soit est illusoire. En somme, François Legault doit laisser la chance au coureur. En termes clairs, la confrontation doit faire place à la collaboration... C’est une simple question de saine négociation.


Henri Marineau, Québec



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