L'audace des recommandations en surprend plusieurs

Agroalimentaire - gestion de l'offre

Bien reçu par le milieu, le rapport de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois (CAAAQ) propose plusieurs avenues intéressantes pour révolutionner l'agriculture québécoise, estiment différents organismes et coalitions.
Premier écho positif chez Solidarité rurale du Québec (SRQ). La coalition salue le «travail rigoureux qui a été effectué par les commissaires», qui ont rédigé un rapport porté par «une vision novatrice qui découle d'une solide analyse des perspectives d'avenir». La coalition juge que «les commissaires ont mis la table pour un profond changement qui est nécessaire».
Également enthousiaste, Option consommateurs voit d'un «bon oeil les orientations visant à soutenir une agriculture de proximité qui emprunterait les circuits courts de distribution», comme les marchés publics. «Cela favoriserait non seulement l'accessibilité à des aliments frais et de qualité, mais permettrait aussi d'accroître le pouvoir d'achat des consommateurs en raccourcissant la chaîne de distribution», note-t-on.
Partenaire de la Coalition pour la promotion de la souveraineté alimentaire, la Coop fédérée accueille «favorablement» des recommandations qu'elle n'hésite pas à qualifier de «parfois étonnantes et audacieuses». On souligne entre autres le bon sens des «recommandations visant à contrer l'étalement urbain».
Accueil sans fausse note également du côté de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), qui observe que le rapport «répond à la vision de l'UMQ en ce qui a trait à la protection du territoire agricole, au développement durable et au développement régional».
Monopole
La proposition visant à mettre fin au monopole de l'Union des producteurs agricoles (UPA) a reçu un accueil plus contrasté. Pour les deux partis d'opposition à Québec, mettre fin à ce monopole syndical est impensable. Le député adéquiste d'Huntingdon, Albert de Martin, estime qu'il est «trop tôt» pour envisager de remettre en question ce monopole. «Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain», dit-il.
Le porte-parole du Parti québécois en matière d'agriculture, Maxime Arseneau, croit pour sa part que cette recommandation n'est pas pertinente et que mettre en cause le statut de l'UPA «va de toute évidence causer de la turbulence».
Mais la recommandation est bien reçue par l'Union paysanne (UP), qui parle d'une «ouverture démocratique» qui pourrait corriger une «situation malsaine». «L'UPA a tout intérêt à asseoir la légitimité de son mandat sur l'expression démocratique de ses membres», note l'UP, qui estime que «permettre à d'autres organisations de représenter des fermiers constitue le point de départ pour une diversification de notre agriculture».
Et l'obésité?
Au nombre des insatisfaits, la Coalition québécoise sur la problématique du poids estime que la Commission a «raté une belle occasion de responsabiliser l'industrie agroalimentaire à l'égard de l'offre alimentaire, dans un contexte d'épidémie d'obésité».
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) exprime aussi des réserves, notamment devant la recommandation qui rendrait obligatoire une révision des schémas d'aménagement des MRC d'ici 2009.
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Avec la collaboration de Robert Dutrisac


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