Un marché plus ouvert entraînerait du lait moins cher

Aussi - "Le prix du lait est trop bas"

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Protégeons nos producteurs plutôt que d'engraisser des banquiers voleurs.



Selon l'ampleur de la baisse des tarifs douaniers, le prix du litre de lait sur le marché de détail baisserait de 5 à 10 %, celui du beurre, de 2 à 19 %, et celui du fromage, de 5 à 17 %. Tout ça à cause de la pression engendrée par l'entrée de produits importés offerts à bas prix.


Annie Morin - (Québec) La libéralisation de l'industrie laitière pourrait rediriger annuellement 1,1 milliard $ dans les poches des consommateurs canadiens.
C'est ce que conclut Abdessalem Abbassi, étudiant en agroéconomie à l'Université Laval. Dans sa thèse de doctorat, le jeune homme a appliqué au Canada un modèle théorique déjà utilisé en Europe et aux États-Unis et permettant de quantifier les effets d'une plus grande ouverture des frontières sur le secteur laitier, telle que souhaitée par l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
De quoi alimenter les différents groupes de réflexion associés à la droite, qui se servent de leur calculette pour réclamer l'abandon de la gestion de l'offre. Ce système, mis sur pied dans les années 70, permet de contrôler la production grâce à des quotas. Il s'accompagne de barrières tarifaires pour les produits étrangers et d'une politique de prix garantissant aux agriculteurs de couvrir leurs coûts de production. Les secteurs du lait, des oeufs et de la volaille y sont soumis.
L'étude de M. Abbassi, publiée récemment dans le Canadian Journal of Agricultural Economics, conclut que les consommateurs seraient les grands gagnants d'une nouvelle vague de libéralisation des marchés. Actuellement, plusieurs produits laitiers font l'objet de droits de douane prohibitifs de 200 à 300 %. En les abaissant de moitié, ce qui est considéré comme un scénario agressif, le Canada engrangerait un bénéfice net d'un milliard de dollars par année.
Selon l'ampleur de la baisse des tarifs douaniers, le prix du litre de lait sur le marché de détail baisserait en moyenne de 5 à 10 %, celui du beurre, de 2 à 19 %, et celui du fromage, de 5 à 17 %. Tout ça à cause de la pression engendrée par l'entrée de produits importés offerts à bas prix. Au mieux, 1,1 milliard $ reviendrait dans les poches des consommateurs. Cela fait une trentaine de dollars par personne par année ou environ 130 $ pour une famille de quatre.
Les producteurs laitiers, par contre, seraient les perdants incontestés de cette ouverture des marchés. Selon les calculs de
M. Abbassi, ils subiraient des pertes de plus 900 millions $ et les transformateurs, d'environ 200 millions $. «L'ouverture des marchés peut réduire la valeur du quota et même le faire disparaître», précise le chercheur. Or, la richesse des agriculteurs repose principalement là-dessus. Toute une gamme d'intermédiaires, dont les détenteurs de permis d'importation, mettraient cependant la main sur un bon milliard de dollars supplémentaire.
À noter que ces chiffres ne tiennent pas compte des éventuelles subventions qui pourraient être versées aux producteurs agricoles pour compenser leurs pertes sur le marché. Les consommateurs, qui sont aussi des contribuables, verraient alors leurs gains au supermarché annulés en partie dans leur déclaration d'impôt. Actuellement, le secteur laitier ne touche aucune aide de l'État.
Ces nouvelles données ne plairont assurément pas aux producteurs agricoles qui font tout pour empêcher la conclusion d'une entente à l'OMC. M. Abbassi le sait fort bien. «Nous, on fait avancer la théorie économique et la science. Lorsqu'on fait une étude, on ne se soucie pas de la politique», dit-il.
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Le prix du lait est trop bas
Plus de 1,5 million de vaches laitières menacées de mort aux États-Unis
Canoe 16 février 2009


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En vidéo, écoutez les commentaires du président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, Marcel Groleau->http://argent.canoe.com/cgi-bin/player/video.cgi?file=20090216-073311&link_nouvelle=http://argent.canoe.com/lca/infos/etatsunis/archives/2009/02/20090216-073311.html&link_archive=/infos/etatsunis/&type_archive=%C9tats-Unis&alt=].
Par Tracie Cone
ASSOCIATED PRESS
Des centaines de milliers de vaches laitières américaines ont déjà été emmenées à l'abattoir, le cours du lait ayant tellement chuté que leurs éleveurs n'ont plus les ressources suffisantes pour financer leur alimentation.
Prix dans la tourmente de la crise, nombre d'entre eux n'ont plus d'autre choix que de vendre une partie de leur cheptel pour le transformer en viande.
Le prix des aliments pour bétail augmente aux États-Unis, et les prix à la consommation baissent. Et la récession mondiale fait également baisser la demande à l'exportation en beurre ou en fromage américain.
Début février, les producteurs laitiers étaient payés 21 cents le litre alors que la production de ce même litre leur coûte 44 cents, selon les estimations du département californien de l'Agriculture.
Les éleveurs de vaches à lait produisent donc désormais à perte, et les responsables du secteur estiment que plus de 1,5 million des 9,3 millions de vaches laitières américaines pourraient être abattues en 2009.
«Notre infrastructure laitière pourrait bien être détruite», juge Mike Marsh, qui dirige l'association commerciale des laitiers pour l'ouest du pays.
Il y a trois mois, un vache laitière adulte se vendait encore 2500$. Aujourd'hui, les propriétaires les vendent sur le marché de la viande pour 1100$.
En janvier 2009, quelque 262 500 vaches ont été tuées dans les abattoirs du pays, soit 43 500 de plus qu'en janvier 2009. Depuis septembre, les chiffres fédéraux font état d'une augmentation de 30% du trafic dans les abattoirs, alors qu'en parallèle l'abattage des vaches à viande a baissé de 14%.
«Si le lait rapportait quoi que ce soit, ils les garderaient», estime Jon Dolieslager, propriétaire d'un abattoir dans le comté très laitier de Tulare, en Californie.


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