LES CONSÉQUENCES INATTENDUES DE LA MARÉE NOIRE EN LOUISIANE

Fédéralisme bitumineux ou indépendance hydro-électrique ?

Deux visions concurrentes de l'avenir

Chronique de Richard Le Hir


Il ne faut pas s'y tromper, la marée noire qui menace aujourd'hui
les côtes de la Louisiane va avoir des conséquences à l'échelle planétaire.
Parmi les pays à être le plus touché, le Canada. La Louisiane, c'est
pourtant bien loin.

Ce n'est évidemment pas d'environnement qu'il s'agit ici quoique personne
ne puisse rester insensible à l'ampleur de cette catastrophe, ni sur les
conséquences qu'elle aura sur les écosystèmes des pays riverains du Golfe
du Mexique. Je me limiterai plutôt ici à aborder ses retombées sur
l'industrie pétrolière et l'économie, à l'échelle internationale et au
Canada.

Pour avoir oeuvrer dans les affaires publiques et les relations
gouvernementales de cette industrie au sein de deux grandes multinationales
dans les années 1970 et 1980, j'ai eu à me familiariser avec les enjeux
auxquels elle est confrontée. Ces enjeux n'ont guère changé avec le temps.

Il s'agit de trouver et d'extraire le pétrole dans des conditions toujours
plus difficiles, et à des prix toujours plus élevés. Il faut ensuite le
transporter, le raffiner, et le mettre en marché. Les moyens mis en
oeuvre sont toujours plus grands et les risques environnementaux
toujours plus élevés. La taille et la surface financière des entreprises
engagées dans ces activités doivent être à la mesure de la tâche qu'elles
ont à accomplir.

Dans cette industrie, l'unité de compte est le milliard, et il peut
s'écouler des 17 à 25 ans entre le moment où un dollar est investi dans
l'exploration et celui où il produit un rendement.

En 1986, la dernière année de mon séjour dans cette industrie, j'occupais
le poste de Directeur des Affaires corporatives chez Texaco Canada
(absorbée depuis par Esso) pour tout l'Est du Canada, et mes énergies
avaient été mobilisées par trois dossiers qui reflètent bien encore
aujourd'hui tous les défis auxquels elle est confrontée.

J'avais d'abord à négocier avec le ministère de l'Environnement du Québec
le plan de décontamination du site de la raffinerie de Montréal-Est, en
exploitation ininterrompue depuis 1910, une bagatelle de soixante-cinq
millions de dollars.

J'ai également dû activer un plan d'urgence pour l'évacuation d'une bonne
partie du centre-ville de Halifax à la suite d'une rupture de paroi d'un
réservoir de la plus grosse station-service des environs et de fuites dans
les sous-sols des immeubles avoisinants.

Enfin, l'entreprise souhaitait obtenir des permis d'exploration dans le
Banc George, au large des côtes de la Nouvelle-Écosse, et elle faisait face
à l'opposition de la population locale, des pêcheurs qui étaient à très
juste titre inquiets du risque que l'activité pétrolière ferait courir à
leur industrie et leur mode de vie. Cette opposition était tellement forte
et tellement enracinée que je n'eus d'autre choix que de prévenir le siège
de la division Exploration à Calgary que son projet ne passerait pas. Et
effectivement, quelques semaines plus tard, les autorités fédérales
refusaient la demande de permis.

Ces trois situations mettaient en relief la problématique environnementale
à laquelle sont de plus en plus confrontées les entreprises pétrolières, et
la marée noire de Louisiane marque un tournant important dans l'échelle de
celle-ci. En effet, lorsqu'un seul incident en vient à menacer l'intégrité
de tout un écosystème et le mode de vie et la santé de millions de gens
pendant plusieurs années, même un géant comme BP n'est plus en mesure de
faire face et sa survie devient en jeu. En effet, on s'interroge
ouvertement aujourd'hui sur sa capacité financière à survivre à cette
crise, et le titre a déjà perdu un tiers de sa valeur depuis le début de
celle-ci. Par ailleurs, les perspectives de poursuites se multiplient de
jour en jour, tant sur le plan civil que criminel. La menace est
particulièrement alarmante aux États-Unis avec un système qui prévoit la
possibilité de dommages punitifs presque sans limites et des précédents qui
ont vu les tribunaux en imposer pour plusieurs milliards.

Au cours des semaines et des mois qui viennent, les pays, les milieux
financiers et l'industrie pétrolière elle-même vont devoir procéder à une
nouvelle analyse des risques posés par l'exploration pétrolière en haute
mer, et il est d'ores et déjà certain que les conclusions auxquelles ils
parviendront auront pour effet de limiter sévèrement cette activité, d'en
augmenter singulièrement le coût afin que celui-ci reflète la véritable
ampleur des risques encourus, et de favoriser le recours à des sources
alternatives d'approvisionnement.

Il faut donc s'attendre dans un proche avenir à voir le cours du pétrole
s'envoler. Son essor risque d'être masqué pendant un certain temps par le
ralentissement économique mondial, mais on le verra rapidement atteindre
des niveaux stratosphériques dès que les signes d'une reprise vigoureuse à
se manifesteront. Le dollar canadien, dont on a vu ces derniers jours à
quel point son niveau est désormais relié au cours du pétrole, va devenir
un véritable boulet pour le secteur manufacturier ontarien et québécois.

Et c'est à ce niveau que les conséquences risquent d'être importantes pour
le Canada, entraînant d'importants déséquilibres. En effet, le
développement des activités d'exploration et de production en haute mer au
large de Terre-Neuve, de la Nouvelle-Écosse, en Mer de Beaufort et dans le
delta de la Rivière MacKenzie risque d'être fortement affecté, ce qui aura
pour effet d'accroître la pression sur les sables bitumineux de l'Alberta.

Aux pressions économiques s'ajouteront les pressions politiques. L'Ontario,
désormais principale bénéficiaire de la péréquation, aura beaucoup de
difficulté à s'adapter à une nouvelle donne qu'elle ne maîtrisera plus ;
Terre-Neuve, fraîchement sortie du système de péréquation, risque d'y être
replongée si l'activité pétrolière ralentit trop en haute mer. Le
gouvernement fédéral sera de plus en plus dépendant des revenus pétroliers
des sables bitumineux de l'Alberta pour assurer le financement du système
de péréquation, et l'Alberta, qui trouve déjà qu'on lui en demande trop,
sera de plus en plus tentée de « sauter la clôture », avec l'appui en
sous-main des États-Unis qui ne seront que trop heureux de sécuriser leurs
approvisionnements en pétrole, hors de portée de toute réglementation
canadienne.

C'est pour le Québec que tous ces changements risquent d'avoir la plus
grande portée sur le plan politique. En effet, la réduction importante des
paiements de péréquation qui va déjà commencer à se manifester en 2011 va
se trouver à réduire de beaucoup l'intérêt pour lui de l'appartenance à une
fédération qui le prive de la marge nécessaire à assurer la pérennité de
son identité, de sa langue et de sa culture, et qui l'oblige à souscrire à
des valeurs et à un modèle de développement qu'il ne partage pas. Et la
dépendance de l'économie canadienne à une forme d'énergie sale alors qu'il
a la chance de pouvoir compter sur une énergie propre et renouvelable
(merci rené Lévesque, merci Robert Bourassa) va lui apparaître de plus en
plus intolérable, multipliant les lignes de fracture.

Lorsque les Québécois réaliseront que leur vision de l'avenir ne coïncide
plus avec celle du reste du Canada, ils choisiront l'indépendance. Il sera
alors intéressant de déterminer le rôle qu'auront joué les enjeux
énergétiques, à la fois activement et passivement, dans leur cheminement.

Richard Le Hir


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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2010


    Bonne fête Baie James.
    40 ans à mettre au monde des géants économiques authentiquement québécois.
    [« Cela nous a amené beaucoup en crédibilité pour faire de la gérance de projets, ici ou à l'international.»] Bernard Lamarre
    [« Cela a aussi permis l'établissement au Québec de grands manufacturiers. »] André Caillé
    Avec l’énergie hydraulique les québécois ont 90 % des retombées économiques chez eux.
    Avec l’énergie nucléaire les ontariens ont 20-25 % des retombées chez eux. »]
    Source ; Michel Corbeil,Le Soleil,6 juin 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2010

    Le gaz de schiste sème l’inquiétude.
    [« À Saint-Marc-sur-Richelieu et dans plusieurs autres villes et villages de la vallée du Saint-Laurent,le sous-sol recèle du gaz naturel, emprisonné à plus de 1000 mètres de profondeur dans une roche dure comme de l'ardoise: le schiste.
    Les citoyens veulent en savoir plus sur l'impact des centaines de forages gaziers d'un nouveau type prévus au Québec dans les cinq prochaines années. L'industrie gazière afflue au Québec.
    Jusqu'à maintenant, l'accueil est loin d'être positif.
    Cinq municipalités régionales de comté (MRC) ont demandé un moratoire sur le gaz de schiste en attendant d'en savoir plus ses impacts. Le gaz est là depuis des millions d'années, il ne se sauvera pas.
    La ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau a dit NON sans appel : «Les entreprises ont des décisions d'affaires à prendre.C'est un rendez-vous que le Québec ne peut pas manquer ».Elle prépare pour l'automne un projet de loi qui permettra au Québec de mettre en valeur son potentiel en hydrocarbures.
    Il n'y a aucune étude d'impact. Le gouvernement se base sur les études des entreprises et n'a aucune contre-expertise ni vérification.
    Que craignent les citoyens?
    D'abord les impacts sur l'eau: chaque forage utilise des millions de litres d'eau, dont une bonne partie ressort polluée et doit être traitée. Puis le bruit de la foreuse et des immenses génératrices nécessaires pour injecter l'eau dans les puits; la pollution causée par ces génératrices et les milliers de voyages de camions-citernes; les dommages que ces camions feront subir au réseau routier local; la pollution des torchères qui brûleront le gaz pendant toute la phase d'essai, qui peut durer des mois.
    Puis il y a les dangers: explosions, déversements accidentels, fuites de gaz, contamination des eaux souterraines, etc.Le Québec n’a pas actuellement l'équipement pour éteindre un feu de gaz naturel.
    Évidemment, les citoyens craignent l'effet que tout cela aura sur leur qualité de vie et sur la valeur des propriétés. Ils se sentent impuissants.
    En effet, la Loi sur les mines, qui s'applique à l'industrie gazière faute d'une loi plus précise, donne au titulaire d'un claim le droit à peu près absolu de faire des tests sismiques et des forages exploratoires puis d'exploiter la ressource,sans permission à demander à qui que ce soit.»]
    Source ; Charles Côté,La Presse,5 juin

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2010

    Beaucoup de $$$$$ avec le gaz naturel du Québec.
    [ « M.André Caillé est à la tête de l'Association pétrolière et gazière du Québec.
    Il estime qu'on pourrait facilement répondre aux besoins du Québec pendant deux siècles, en plus d'exporter une partie de la ressource vers l'Ontario, les États-Unis et outre-mer.
    La raison? La présence de gaz de schiste dans une formation rocheuse qu'on nomme le shale de l'Utica.
    À l'heure actuelle, pas moins de 27 entreprises détiennent un total de 462 permis de recherche ou baux d'exploitation.Pour l'essentiel, les sites visés par l'exploration du gaz de schiste se situent sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, entre Québec et Montréal, de part et d'autre de l'autoroute 20. Dans le cas du pétrole, on parle davantage de la Gaspésie et de l'île d'Anticosti.
    Quant à l'évaluation des volumes totaux emprisonnés dans le sous-sol québécois, elle varie beaucoup. Certains évoquent des réserves récupérables de 10 000 à 25 000 milliards de pieds cubes dans les shales de l'Utica. Il est aussi possible que ces quantités augmentent avec l'amélioration des techniques d'extraction, selon André Caillé.
    M.André Caillé ne se formalise pas de la contestation et insiste plutôt sur la possibilité pour le Québec d'être «indépendant» en ce qui a trait au gaz naturel. La totalité de celui-ci est présentement importée de l'Ouest canadien.
    Il faudra pour cela que les investissements suivent. Or, dans ce secteur, il est loin d'être aisé de dénicher du capital de risque québécois pour développer des projets sans promesse de résultats probants ni de perspectives précises de mise en production.
    C'est pourquoi plusieurs entreprises concernées par le forage du sous-sol québécois, notamment comme partenaires de promoteurs d'ici, proviennent de l'extérieur de la province.»]
    Source ; Alexandre Shields,Le Devoir,5 juin 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2010

    La biométhanisation des déchets putrescibles.
    [ « C’est un procédé qui vise à transformer les matières compostables en un biogaz pouvant être utilisé comme substitut à l'essence automobile ou comme source de chaleur.
    La Régie intermunicipale du centre de valorisation des matières résiduelles du Haut-Saint-François et de Sherbrooke souhaite se lancer dans la biométhanisation à son site de Bury.
    Ce biocarburant alimentera la flotte d'autobus de la Société de transport de Sherbrooke.»]
    Source ; David Bombardier,La Tribune,1 juin 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    Réponse des populations américaines du golfe du Mexique touchées par les marées noires.
    Zéro révolte contre BP.
    Zéro manisfestation dans les rues.
    Une petite colère de républicains contre le gouvernement démocrate Obama.
    Je ne crois pas que l’accident influencera les élections de l’automne prochain.
    Les pères sont pêcheurs et les enfants peuvent rester auprès d’eux grâce aux emplois dans le pétrole.
    Les pêcheurs font plus d’argent avec la lutte à la marée noire qu’avec leurs pêches.BP paiera leurs pêches manquées,plus d’autres compensations.
    Ça fait moins mal qu’un gros ouragan.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    [ « La réponse politique à la catastrophe du golfe du Mexique reste ambiguë.

    L’agence américaine responsable des permis de forage, le fameux Minerals Management Service, a continué à remettre des permis, comme si rien ne s’était passé. En trois semaines, elle a accordé 27 dérogations permettant aux pétrolières d’échapper à des études environnementales poussées. C’est grâce à une dérogation du même genre que British Petroleum a pu aller de l’avant avec son projet Deepwater Horizon. »]
    Source ; Agnès Gruda,La Presse,14 mai 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    [ «Terre-Neuve a conclu en 1985 une entente avec le fédéral sur l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles dans le golfe du Saint-Laurent. Or, en refusant que le Québec signe une entente similaire, Ottawa empêche le Québec de se développer.

    Ainsi, on pourrait voir la réserve Old Harry être pompée du côté de Terre-Neuve De plus, cela se ferait sous notre nez, sans avoir un mot à dire et sans toucher un sou de redevances.

    À ne rien faire comme le fait le gouvernement libéral Charest dans un secteur aussi stratégique, on risque de perdre sur tous les tableaux » ]

    Sylvain Gaudreault, le député de Jonquière et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    [ « Depuis 40 ans, les Québécois ont investi collectivement, par leurs taxes et impôts fédéraux, 14 milliards de dollars dans l’industrie canadienne des hydrocarbures. Nos impôts ont créé des emplois, mais ailleurs au Canada.
    On le sait, le Québec est, en Amérique du nord, le seul endroit qui aura respecté, en 2012, les objectifs fixés à Kyoto pour la réduction de ses gaz à effet de serre et le seul endroit qui se soit engagé à réduire de 20% ses émissions d’ici 2020, soit l’objectif européen.
    Pourtant, parce qu’il fait partie d’un État voyou sur la question de l’environnement, il pourrait être puni par… les Européens. Paradoxe des paradoxes, il serait ainsi davantage puni que l’Alberta.
    Au lendemain de l’échec de Copenhague, les Européens ont repris leur débat sur l’opportunité d’imposer une taxe carbone aux produits provenant de pays qui ne font pas d’effort conséquent pour le climat. Or, au Canada brun, le Québec vert est le principal exportateur vers l’Europe (25% du total canadien). On y vend pour 8,5 milliards de produits, en forte progression depuis 2004. L’Alberta ? 1,7 milliard.
    Bref, le Québec, qui n’y est pour rien, serait cinq fois plus puni par l’Europe que l’Alberta, grande responsable de la politique polluante du Canada.»]
    Source: un ensemble de textes, le blog de Jean-François Lisée, dans l’Actualité
    -------------------
    Le Canada, une colonie énergétique des États-Unis.
    Une étude démontre que le Canada a tellement aliéné sa souveraineté en matière d’énergie qu’en cas de crise énergétique, ce pays ne pourra pas subvenir aux besoins de ses citoyens, principalement à cause d’une clause de l’ALENA.
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/05/09-le-canada-une-colonie-energetique-des-etats-unis.qc
    -------------------
    Le transport de pétrole bitumineux de l’Alberta jusqu’à Portland en passant par Montréal et l’Estrie, dans un oléoduc datant de 1950,fait craindre le pire à une coalition de députés, de maires et d’écologistes, qui demandent à Québec de tenir des audiences publiques sur ce projet.
    Suite de l’histoire
    http://www.cyberpresse.ca/environnement/201003/30/01-4265932-un-deversement-a-laval-fait-craindre-le-pire.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS3

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    Les marées noires et nous.
    Dans les quarante dernières années,malgré les discours très médiatisés des «écolos»,aucune des treize grandes marées noires ,aussi spectaculaires soient-elles,n’a eu l’effet de diminuer l’utilisation du pétrole pour prendre notre voiture afin d’aller quelque part par nécessité,pour des loisirs,pour consommer des biens venus loin de chez-nous.
    C’est l’explosion des prix dans les essenceries qui a influencé le développement de la motorisation des véhicules avec l’éthanol,l’électricité et le gaz naturel.Le solaire pour des jouets d’étudiants universitaires ou des folies de milliardaires.
    Il y a très peu de personnes qui s’inquiètent,qui se soucient,qui se révoltent des conséquences environnementales quotidiennes de l’extraction du sable bitumineux albertain.Ce sable ne fait pas de marée noire désastrueuse en zone touristique.
    Je prédis que nous assisterons bientôt à un grand développement de la production de carburants synthétiques à base de charbon.Cela naîtra d’une alliance stratégique Afrique du Sud-Chine-Inde-USA.C'est déjà en route en Europe.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    Old Harry est une structure géologique potentiellement riche en hydrocarbures située dans le golfe Saint-Laurent,entre les îles-de-la-Madeleine et Terre-Neuve.
    Selon les estimations, il y en aurait pour 4000 et 5000 milliards de pieds cubes de gaz naturel et/ou de 2 à 3 milliards de barils.A seulement 75$ le baril, et si une société nationale québécoise exploitait le gisement, on pourrait empocher des milliards de dollars par an.

    La vallée du St-Laurent a du gaz naturel emprisonné dans les shistes (des roches à casser).Cette ressource peut remplacer nos importations de gaz.
    Mais le golfe St-Laurent est la propriété exclusive du fédéral.Québec n’a aucune permission d’y forer.Terre-Neuve oui.
    Pour le gaz de shistes,la technologie est disponible mais ça prend des milliards en investissement,que le Québec n’a pas.
    [« Notre civilisation vit à base de pétrole, et ça va continuer comme ça pendant les 50 prochaines années. Si ce pétrole ne vient pas du fond de la mer, eh bien, on ira le chercher dans les sables bitumineux de l'Alberta. »] Benoît Beauchamp,géophysicien,Université de Calgary,mai 2010
    La motorisation de la planète Terre.
    http://mediamanager.oc3.generationflash.com/client_utils/_resize_picture_portal.php?member=cp&w=581&h=392&img=068_7971_195641.jpg

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    Faire de l’essence avec des déchets.
    [ « L'entreprise montréalaise Enerkem fabriquera à grande échelle, en Alberta et au Mississippi, de l'essence à partir de vieux souliers, de sofas défoncés et d'autres déchets de tout acabit.
    L'entreprise a mis au point une technologie qui permet de fabriquer de l'éthanol à partir de déchets domestiques. À peu près tout peut lui servir de matière première.
    Enerkem a commencé en implantant une usine-pilote à Sherbrooke. Pour montrer qu'elle peut produire à grande échelle, elle a ensuite construit une usine de plus grande taille à Westbury, dans les Cantons-de-l'Est.
    L'avantage d'Enerkem est qu'elle peut tirer des revenus de deux sources. Elle vend son éthanol aux grands raffineurs, mais est aussi payée pour sa matière première, puisqu'elle débarrasse les villes de ses déchets.
    À partir de l'automne 2010, le fédéral exigera que l'essence vendue au pays contienne au moins 5% d'éthanol; l'objectif figure aussi dans la Stratégie énergétique du gouvernement québécois.
    Le gouvernement québécois a cessé de subventionner la production d'éthanol à partir de maïs [ l’usine de Varenne ] pour soutenir celui produit à partir de déchets, qu’ils soient forestiers ou autres.» ]
    Source ; Philippe Mercure,La Presse,26 mai 2010
    —————————
    Le Québec pourrait se libérer de sa dépendance au pétrole.C’est son importation la plus importante.L’argent des citoyens s’en va en masse à l’étranger.Quoi faire ?
    Comme le Brésil a fait depuis longtemps.Il a transformé la motorisation des véhicules de transport à l’éthanol de canne à sucre .Dans une station d’essence, l’automobiliste choisi le pourcentage désiré d’éthanol [ d’alcool ] pour faire le plein.de 10 % à 100 %. Le Brésil construit tous ses véhicules avec des moteurs BIO.
    Son pétrole est réservé à l’exportation pour remplir son coffre-fort avec des euros et des dollars américains.

    Le Brésil et la NASA sont à mettre au point un bio-kérosène alcoolisé .

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2010

    [« C'est dans la plus totale indifférence que les conservateurs, mais aussi leurs prédécesseurs, les libéraux, ont revu à la baisse les exigences imposées aux grandes entreprises d'énergie ces dernières années.
    Qui se souvient qu'en 2005, le ministre Stéphane Dion a modifié la loi canadienne sur l'évaluation environnementale afin de faciliter le forage exploratoire au large des côtes? On biffait alors l'obligation d'«une étude approfondie» pour la remplacer par un banal «examen préalable».
    Qui s'intéresse aujourd'hui du sort du projet de loi C9, adopté en deuxième lecture, qui affaiblit à nouveau cette loi environnementale? Celle-ci permettra au gouvernement de décider quel projet peut contourner l'évaluation, de «simplifier» les études approfondies et de soustraire de tout examen environnemental «certains projets d'infrastructure» dont le financement provient d'une source fédérale.
    Qui se souciait, de la même manière, des pressions exercées sur l'Office national de l'énergie du Canada, ces derniers mois, par un groupe de pétrolières qui souhaite forer sans puits de sécurité? N'eut été de la marée noire, dont l'ampleur s'explique précisément par l'absence d'un tel puits, la demande aurait probablement été acceptée, sans que personne ne s'en aperçoive.
    À part quelques députés de l'opposition qui veillent au grain loin des caméras, rares sont ceux qui sont allés au front pour empêcher un tel nivellement des exigences par le bas. Ce qui a permis au gouvernement de consentir aux demandes de l'industrie sans grandes difficultés.»]
    Source ; François Cardinal,La Presse,5 mai 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2010

    Votre analyse est excellente et je la partage. Cette histoire est au pétrole ce que le 11 septembre a été à l'aviation. Il y aura avant la marée noire et après la marée noire de BP.
    Une fois que la reprise se manifestera (encore un an?), les prix vont monter surtout que les mesures de sécurité vont servir de raisons pour faire monter le baril. Souvenez-vous de la dernière flambée qui a amené le baril à 150$; c'était du n'importe quoi. Une grève au Nigéria: trois dollars de plus. Un problème de pipeline au Vénézuela: un autre deux dollars. Un ouragan en Louisiane: un autre trois dollars. La vente d'autos a augmenté de 11% en Chine: un autre deux dollars. Bref, on va invoquer les nouvelles mesures environnementales pour gonfler le baril.

    Je voudrais cependant mettre un bémol sur la péréquation. C'est vrai que l'Alberta se plaint de trop payer. D'ailleurs c'est le talk of the town à Calgary; on n'a pas digéré la sortie trop verte de Charest à Copenhague. C'est vrai aussi que l'Ontario en reçoit maintenant. Mais il est faux de penser, comme colportent depuis trop longtemps les feds, que la péréquation est un cadeau de l'Alberta, des sables bitumineux aux pauvres Québécois qui perdraient ces beaux 8 milliards si jamais ils levaient l'ancre.

    Les derniers chiffres que l'on a sur l'ensemble de nos finances sont ceux de 2007, une époque où Ottawa produisait des surplus.

    Stats Can nous apprend qu'Ottawa, en 2007, a collecté 45,725 milliards au Québec et qu'il a dépensé 50,541 milliards; un écart de 4,816 milliards. Mais ce qu'on a caché c'est que les Québécois n'ont jamais reçu ces 50,5G puisqu'on a inclu, dans ce 50,5G, une "facture" de 7,363 milliards pour le financement de la dette canadienne. Une sorte de cotisation pour faire partie du club de la Feuille d'érable.

    http://www.statcan.gc.ca/pub/13-018-x/2009002/t/tab0724-fra.htm

    En ARGENT RÉEL donc, le Québec n'a reçu 43,170 milliards pour une perte réelle de 2,555 milliards. Voilà pour le grand mythe de la péréquation, du pauvre Québec qui vit sur le bras des sables bitumineux.