Réponse à André Savard

Constitution québécoise

Gardons le cap et discutons sérieusement

Pour une constitution du Québec

Bonjour M. Savard,
par respect pour le travail de Bernard Frappier, j’ose croire que les esprits ne s’échaufferont pas, d’autant qu’à mes yeux, nous parlons du coeur du problème. On détestera le mot, mais il nous faut être pragmatique.
Oui, une Constitution. Pour se donner un autre régime politique, une république par exemple. Pour s’émanciper, pour vivre à notre façon. Pour décider nous-mêmes, pour habituer les gens à la liberté. Ayons notre Constitution, oui, pour qu’ensuite se mette en place une nouvelle façon de faire, une nouvelle façon de gouverner, même si cela devra attendre l’indépendance. Il faudra avoir autre chose que le régime anachronique du parlementarisme britannique actuel.
Comprenons-nous tous bien qu’une Constitution est un générateur de Droits ? En fait, en élaborant vraiment librement notre Constitution (l’amorce d’un bris de condition provinciale), ce que nous faisons, c’est s’attaquer de front au Droit canadian, qui découle de la Constitution canadian qui nous est imposée.
Donnons-nous donc, il serait temps, un Droit québécois indépendant du Droit canadian, même s’il restera virtuel tant que nous ne serons pas indépendants. Mettons de la chair autour de l’os. En fait, une Constitution québécoise réellement librement construite, c’est le plan que demandent peut-être à voir les québécois avant de se prononcer sur leur avenir. Se doter de notre Constitution envers et contre le Canada, c’est peut-être le premier et le plus difficile pas à franchir pour nos concitoyens. Si on y réussit, l’indépendance éventuelle sera mieux comprise, mieux assimilée. Pour l’instant, les gens ne veulent pas voir cette réalité d’être obligés de se prononcer.
Nous ne construisons jamais rien au Québec en ce qui concerne nos institutions représentatives, et le PQ est à blâmer au premier chef. Il faut absolument qu’un éventuel projet de Constitution se réalise en dehors de l’emprise de nos députés, qui sont en conflit d’intérêts.
En escamotant les prémisses de notre problème, on échafaude des chateaux de cartes. J’aime bien les idées de M. Gilles Verrier par exemple, il est déterminé et garde toujours le cap, et il a les mots pour nous remettre à l’ordre. Mais il escamote les prémisses. Qu’il lise le dernier texte de M. Nestor Turcotte qui décrit les événements politiques depuis 1970. Il n’y a rien à faire, les québécois veulent quelque chose d’utopique (M. Turcotte, je partage entièrement votre lecture des événements sauf sur un point : si le PQ s’est aligné, en 95, à la proposition de Bourassa, c’est bien parce qu’ils ont compris l’utopie des québécois. Proposer la simple indépendance aurait donné moins de 40%).
Il faut procéder autrement, il faut prendre position. Nous n’avons jamais affirmé notre existence, nous n’avons jamais manifesté officiellement que nous existons et que nous ne sommes pas britanniques. M. Verrier, il faut bien sûr se doter d’une Constitution qui ne souffre pas du cadre canadian. Ce n’est pas possible dans l’état actuel des choses ? Eh bien battons-nous là-dessus : cet exercice d’élaboration constamment contrecarré par des "rapetisseurs de citoyens" prêchant le droit canadian, comme s’y attellerait Benoit Pelletier, titillerait peut-être enfin l’orgueil du citoyen. Si un projet de Constitution incompatible avec la Constitution du Canada était approuvé par les québécois, ne serait-ce pas une amorce du réveil tant souhaité, une prise de conscience du carcan canadian ? Parce que la majorité ne voient pas ce carcan. M. Ouhgo a eu de bons commentaires à ce sujet.
Il faut avancer, et je sais que vous aussi vous souffrez qu’on ne cesse de tourner en rond. Il y a peut-être d’autre moyen, mais il ne faut pas attendre que le peuple se réveille tout seul à un moment donné. Il s’endort de plus en plus.
M. Bruno Deshaies, dont j’aime la détermination également, semble escamoter lui aussi le fait que les québécois sont comme ils sont, et il le dit lui-même. Or puisque c’est NON et encore et toujours NON, il faudrait faire quoi ? Comprenons-nous à quel point notre société est tricotée serrée dans la mentalité de survivants, qu’il n’est pas question pour la majorité de quitter le Canada ? Oui, nous on le sait, il faut le quitter si on veut ensuite (les québécois en général) lui faire des propositions d’égal à égal. Mais les québécois s’en fichent, ils ne veulent pas le savoir.
Il faut procéder autrement. Power Corporation est présent partout. La pensée unique, c’est celle de cette compagnie du pouvoir. À la télé, dans les centres d’achats, sur la rue. On nous tue à coup de pub. L’école, l’académie, c’est nécessaire pour former les élites, mais on parle d’agir avec toute une population.
Gardons le cap et discutons sérieusement. On devrait faire une liste des choix qui s’offrent à nous (élections référendaires, coalition du PQ-QS, référendum OUI ou NON, etc.) et en décrire consciencieusement les avantages et les inconvénients, afin d’éliminer ce qui apparaitra impraticable. On avancera, ici sur Vigile, on cessera de discuter en rond.


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2008

    Bonjour Messieurs,
    dans son commentaire du 22 juillet, M. Jean-Claude Pomerleau montre qu'il partage la même lecture que moi et quelques uns d'entre nous. M. Savard, M. Morin, Mme Marois, puis nous tous, nous nous sommes inspirés de cette même compréhension du comportement de nos contemporains. N'allons pas nous imaginer que personne n'avait pensé à cela avant, on en parlait au début du siècle dernier. Je me souviens avoir lu Bernard Landry, qui était alors Premier Ministre, dire que pour lui, un processus d'élaboration d'une Constitution québécoise, ce serait trop divisif, et qu'il valait mieux procéder seulement une fois que la souveraineté serait acquise. J'aime l'intelligence et la vivacité de M. Landry, mais sa rectitude effarouchée, son conformisme exaspérant à l'ordre établi, ça m'énerve. Et son comportement indigne pendant la dernière course à la chefferie du PQ m'a totalement déçu, il dévoile que M. Landry a une haute estime de ses idées, et elles font de l'ombre aux autres. Il a peut-être souffert trop longtemps, dans sa carrière, qu'on ne l'ait jamais réellement écouté. Je ne sais plus quoi penser de lui. Je reste cependant certain qu'il a encore un rôle quelquepart, et que sa contribution peut être importante.
    J'aimerais préciser que ce projet de Constitution n'est pas pour moi la priorité ; il y a d'autres moyens, d'autres façons de procéder. J'espère que, dans la tête des lecteurs ici, on ne m'accollera pas l'étiquette de Pro-Constitution par exemple. J'ai beaucoup mieux à dire, plus de stratégies à considérer.
    M. L.P., dans le dernier commentaire, nous dit que le leadership agissant est un facteur significatif, peut-être majeur dans la façon de mener les choses. Je crois cela moi aussi. Mais on vise 50%, on vise au mieux 55% ? Mais il faut viser 80%, voir 90%. C'est comme cela que nous faisions à l'école. Si on ne vise que la note de passage, tout sera plus difficile plus tard. Mais M. L. P. a raison, ne soyons pas trop pessimistes.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2008

    On parle du peuple qui ne se réveille pas or les deux derniers référendums disent le contraire, de 40 à 49.5% de oui. Les sondages ne donnaient pas 40% de oui quand Parizeau lança sa commission itinérante sur l'avenir du Québec. Comment faire des changements sans le peuple? Comment sortir du cadre canadian sans la force de la volonté populaire? Peut-on avoir une constitution et un état réplubicain à l'intérieur d'une monarchie? Le peuple s'intéresse-t-il à ce point à une constitution d'oser un vote indépendantiste sur un texte de 50 pages quand il n'a pas voté oui sur une question des trois lignes. Le texte de Charlottetown était incompréhensible à 80% des électeurs c'est pourquoi ils ont voté non encore.
    Si on abroge pas la constitution du Québec, articles 58 et plus de l'AANB avec la loi 22 et les conventions coutumières, aura-ton deux constitutions simultanément. Ottawa et les provinces accepteront-ils de biffer pour le Québec sans sortir d'abord du Canada comme ils l'ont dit après Charlottetown?
    Il est plus facile de se voter un pays, des continuer le fonctionnement actuel, lois etc, sous l'autorité du seul gouvernement du Québec et de préparer une constitution après que de se diviser sur un texte long et périlleux. Si le PQ va dans cette direction, j'appuierai quand même mais j'y crois peu avant l'émergence du pays. Les pessimistes qui ne croient plus à la possibilité de l'évolution de la volonté populaire cherchent des moyens encore plus difficiles selon moi, qui ne suis qu' un ignare du droit constitutionnelle. Mais si ça donnait des résultats merveilleux j'en tomberais de ma chaise avec plaisir.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2008

    Il faut s'unir entre nous.
    27 juillet 2006 Bruno Deshaies
    Ler dossier de l'annexion des Québécois-Français est suffisamment documenté. Il faudrait se dire que le temps des tergiversations est terminé. Pour mieuc comprendre, j'ajoute ces hyperliens à mes autres chroniques cités dans mon courrier précédent.
    AJOUTS :
    LA BATAILLE LANDRY-CAUCHON :
    DEUX INTERPRÉTATIONS DE L’UE
    L’Union Européenne et l’idée de FÉDÉRATION (1/2)
    Bruno Deshaies
    25.05-2000
    http://archives.vigile.net/00-5/deshaies-17.html
    N. B. Voici l’hyperlien Internet qui corrige celui identifié pour la chronique du 25.05.2000.
    Indépendance du Québec - 191
    Le Québec libéré des entraves du fédéralisme
    « Imaginer le Québec souverain. »
    Bruno Deshaies
    jeudi 28 octobre 2004
    http://www.vigile.net/spip.php?page=archives&u=http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs4/191.html
    INDÉPENDANCE DU QUÉBEC --187
    Priorités des États provinciaux et impératifs du fédéralisme
    « C’est là le propre d’une fédération ». (Vincent Marissal, La Presse)
    Chronique du jeudi 30 septembre 2004
    http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs4/187.doc
    ««« indépendance du québec
    LES « ANTI » et les « pro »
    Trudeau et Landry : des combats similaires ?
    Bruno Deshaies
    20-03-2003
    http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs3/03-3-20.html
    Que peut-on faire avec des gens de TQS comme Stephane Gendron qui écrit ceci :
    •Te prends-tu pour Parizeau ? VOIR : http://www.vigile.net/Te-prends-tu-pour-Parizeau,14422
    21 juillet 2008, par Stéphane Gendron
    Un peu surpris d’un tel commentaire qui témoigne d’une méconnaissance de l’histoire du Québec. M. Durand s’étonne du nombre élevés de patronymes anglais dans la région de Huntingdon, et en fait la liste. Voilà un bel exemple du manque de culture de certaines élites séparatistes. Salaberry a combattu les américains avec le régiment du Roi George III de Huntingdon en Angleterre dans la Guerre anglo-américaine de 1812. Cette victoire a permis aux soldats britanniques de demeurer dans la région en guise de récompense. Ils ont fondé Huntingdon et les cantons voisins ou y ont pris part collectivement. Grâce à la bataille de Howick, nous sommes demeurés indépendants des États-Unis. Damn if you do, Damn if you don’t selon les séparatistes, mais honnêtement, je suis conscient de cette histoire et c’est probablement pour cette belle histoire de coopération entre Anglais et Franco que les deux groupes vivent en paix dans la région de Huntingdon. Donc, messieurs les séparatistes bornés et incultes, fichez-nous la paix. Stéphane Gendron, Maire de Huntingdon (le 21 Juillet 2008)
    • Te prends-tu pour Parizeau ?
    23 juillet 2008, par Stéphane Gendron, Maire - Ville de Huntingdon
    Le problème des séparatistes, c’est qu’ils pensent comme une secte ou une église. Moi, personnellement, je déteste l’approche "religion". Rien n’est aussi tranché dans la vie.
    Une chose est cependant certaine : Huntingdon est une ville majoritairement francophone où les deux communautés vivent très bien ensemble. Ce modèle vient évidemment faire mentir le dogme séparatiste que nous avons été "colonisés" par les Anglais. Certains parlent même de génocide avec leurs yeux du XXIè siècle. À l’époque de la "Conquête" (guerre perdue par la France - ce qui n’a rien à voir avec nous), la méthode anglaise était celle de toutes les grandes métropoles. Il s’agit donc d’une réalité historique qui n’a rien de personnelle à l’endroit des Canadiens qui habitaient la région.
    Par ailleurs, j’ai toujours été favorable à l’indépendance du Québec pour plusieurs raisons. Cependant, il serait irréaliste et "tête brûlée" de confier le destin d’un nouveau pays dans les mains de politiciens incapables de réformer le Québec, d’y faire le ménage et de nous guider avec une véritable vision. René-Lévesque avait cette force. Depuis, plus rien. Il faudra attendre encore. Pour le moment, puis-je vous souligner que le Québec se débrouille assez bien au sein de la fédération canadienne ? Ce n’est pas le paradis parfait, mais en attendant, on verra ce que l’avenir nous réserve.
    Pour avoir étudié longtemps en histoire, je me suis rendu compte que l’idéalisme nous apporte une vision de cette même histoire qui peu différer de la réalité.
    • Te prends-tu pour Parizeau ?
    26 juillet 2008, par Suzanne Lachance
    Monsieur le maire Gendron n’a certainement pas de leçon à donner à M. Durand sur l’harmonie entre anglophones et francophones, car ce dernier vit depuis nombre d’années avec une anglophone. Séparatiste, à part ça !
    Un autre point en votre défaveur, Monsieur le maire ! Gardez vos discours moralisateurs pour des lieux (ou des interlocuteurs) plus pertinents !

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juillet 2008

    26 juillet 2008, par Bruno Deshaies
    Les confédéralistes sont des fédéralistes.
    Le futur Canada selon les confédéralistes québécois consisterait – si l’on comprend bien leur point de vue – à supposer un Québec indépendant qui déléguerait à un État central certains pouvoirs qu’il gérerait en commun avec le Canada-Anglais ou le ROC qui, lui-même, vivrait en lien avec "un organisme subordonné central".
    Les "confédérationistes" exigeraient (rien de moins) que la réouverture de la constitution canadienne. Ce combat titanesque ne peut que nous faire reculer dans l’histoire. En revanche, la lutte nationale prônant l’indépendance du Québec s’avère être un chemin plus sûr si l’on admet que des relations interétatiques sont possibles et nécessaires entre des États souverains.
    Voici une série de chroniques du jeudi sur le problème du fédéralisme.
    INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 231
    CESSEZ DE RÊVER !
    Peut-on ignorer la prépondérance de la plus grande force ?
    Bruno Deshaies
    jeudi 17 novembre 2005
    http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs5/231.html
    INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 220
    LES PÉRIPÉTIES DE L’UNION EUROPÉENNE
    Passé, présent, avenir
    Bruno Deshaies
    jeudi 23 juin 2005
    Édition revue, corrigée et accompagnée d’une présentation nouvelle sous un nouveau titre de la chronique no 144 du 5 juin 2003
    http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs5/220.html
    ««« Indépendance du Québec - 183
    LA PURETÉ THÉORIQUE de la définition de l’indépendance
    Une ribote d’indépendantistes ?
    Bruno Deshaies
    jeudi 17 juin 2004
    http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs4/183.html
    LA BATAILLE LANDRY-CAUCHON :
    DEUX INTERPRÉTATIONS DE L’UE
    L’Union Européenne et l’idée de FÉDÉRATION (1/2)
    Bruno Deshaies
    25.05-2000
    http://archives.vigile.net/00-6/deshaies-18.html
    LA BATAILLE LANDRY-CAUCHON :
    DEUX INTERPRÉTATIONS DE L’UE
    L’Union Européenne selon Joschka Fischer (2/2) Bruno Deshaies
    1-06-2000
    http://archives.vigile.net/00-6/deshaies-18.html
    INDÉPENDANCE : POUR OU CONTRE ?
    PETITE LEÇON SUR L'HISTOIRE
    DE L’EMPIRE BRITANNIQUE
    Lettre à l'intention des ministres Facal, Dion et Pettigrew
    http://www.rond-point.qc.ca/seguin/lesNormes.phtml
    Bruno Deshaies
    15-03-2001
    http://archives.vigile.net/01-3/deshaies-46.html

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juillet 2008

    Quant à moi, je crois qu’il y a une petite différence, une nuance de ton, et peut-être un peu plus, entre les souverainistes et les indépendantistes.
    Les premiers---qui sont AUSSI indépendantistes—luttent à l’avènement du pays Québec, mais DANS le système canadien, comme l’a si bien exprimé M. Verrier. Pour le chroniqueur Savard, ils « subvertissent » les institutions canadiennes, ce que refuseraient les indépendantistes du P.I. par exemple.
    Les souverainistes se disent souvent---à l’instar de M.Bousquet---souverainiste, mais réalistes. Toujours selon sa formule : ils font « bon cœur contre mauvaise fortune ».Ils pensent qu’obtenir moins (à l’intérieur du Canada) est préférable à ne rien obtenir. Et en cela, ils renoncent à la lutte électorale dure, totale, référendaire, celle qui mobilise chacun au plus profond, celle qui met leur vie politique même en danger : ils sont plutôt étapistes. Par raison. Par réalisme. Ils auraient un idéal très raisonnable, pourrais-t-on dire. Ils « subvertissent », selon l’expression du chroniqueur Savard.
    Cela fait bien longtemps que les souverainistes « subvertissent » les institutions canadiennes. La simple existence de partis politiques souverainistes et indépendantistes témoignent qu’il est possible de subvertir sans grand problème au Canada. Les lois et chartes québécoises « subvertissent » le système canadien. Elles poussent, en effet, à l’avènement du pays Québec.
    Et même, une constitution québécoise, s’ajoutant aux lois et chartes, contribuerait à subvertir davantage le système canadien. Et à pousser à l’avènement du pays Québec.
    Pourtant, toute cette démarche constitutionnelle proposée par le P.Q., toute cette démarche supposément subversive, toute cette proposition qui suspend la lutte électorale nécessaire ULTIMEMENT à l’avènement du pays Québec, cette démarche est prise en compte et gérée par l’institution Canada.
    Cela fait maintenant longtemps que le Canada ne craint plus le souverainisme québécois. Il le gère. Il l’administre quasiment. Voyez SEULEMENT sa désinvolture au 400e !
    Le souverainisme québécois fait maintenant partie du régime de santé du Canada. Il s’en accommode. Ajoutons lui demain une constitution québécoise, subversive, le Canada en fera son affaire. Il a tous les juges et constitutionnalistes pour répondre. S’en accommoder encore et gagner du temps. Beaucoup, beaucoup de temps.
    Pourtant, le temps ne joue pas pour les indépendantistes… ni pour les souverainistes !

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juillet 2008

    M. Bruno Deshaies, vous écrivez : «Les personnes visibles qui viennent parler de souveraineté devant les médias sont toutes des fédéralistes ou confédéralistes. »
    C'est vrai que les fédéralistes qui parlent de souveraineté dans les médias ne doivent pas donner une opinion favorable de cette solution constitutionnelle pour le Québec mais les confédérationistes "qui semblent peu nombreux à se manifester" doivent bien en donner une bonne vu qu'une confédération est formée d'États souverains donc...indépendants sauf pour quelques affaires limitées qu'ils confient volontairement à un organisme subordonné central, pour plus d'efficacité.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juillet 2008

    Gardons le cap et discutons sérieusement.
    Cette idée de « garder le cap » est excellente. Edward Deming a signaler clairement à quel point, pour les dirigeants d’une entreprise quelle qu’elle soit, il est essentiel de garder le cap après avoir bien évaluer l’objectif à atteindre. Or, pour garder le cap, il faut savoir où on veut aller exactement. En ce moment, il semble que tous les caps sont bons : la langue, la constitution, etc.
    Vous dites : « Il faut procéder autrement, il faut prendre position. Nous n’avons jamais affirmé notre existence, nous n’avons jamais manifesté officiellement que nous existons et que nous ne sommes pas britanniques. » Sur cette affirmation, il faut mettre beaucoup de bémols, car les Canadiens puis les Canadiens-Français ont mené des luttes aux XVIIIe et XIXe qu’il ne faudrait pas ignorer ainsi que deux référendums même perdus ont été un travail d’affirmation. Le prochain combat devrait tenir compte de ces expériences historiques. Pour cela, il devient urgent de mettre nos énergies ensemble, faire un front commun, mettre de côté les zizanies, apprendre à penser et à agir selon l’optique indépendantiste.
    Encore une fois, vous visez juste en écrivant : « L’école, l’académie, c’est nécessaire pour former les élites, mais on parle d’agir avec toute une population. » C’est justement le rôle d’une élite de travailler à faire comprendre, à diffuser et à défendre les bases de l’optique indépendantiste auprès de la population en exigeant sa part de visibilité dans les médias. Pour occuper cette place, il faudra mener un combat bien organiser et efficace. Ce qui ne se fait pas en ce moment. Les personnes visibles qui viennent parler de souveraineté devant les médias sont toutes des fédéralistes ou confédéralistes. Ils font un discours DANS le régime. C’est mièvre ! La population n’est pas dupe. Elle comprend qu’il manque quelque chose dans leurs discours trop souvent polysémiques.
    La création d’Académies de l’indépendance n’est pas une vue de l’esprit, parce que ce que nous ne pourrons pas dire nous-mêmes, les fédéralistes ne le feront pas à notre place – bien au contraire. C’est ce qui se passe avec la bénédiction des tous nos médias généralement dirigés vers l’option fédéraliste. C’est cette spirale que les indépendantistes doivent modifier profondément, à tout le moins, dans le monde politique.
    IL FAUT APPRENDRE A TRAVAILLER ENSEMBLE.
    Bruno Deshaies

  • Archives de Vigile Répondre

    23 juillet 2008

    M. Pierre Bouchard qui écrit : «on veut juste dire que les gens du reste du Canada n’accepteront jamais de seulement entendre ce que nous avons à dire, ils ne nous reconnaissent pas, ils nous nient, ils nous refusent des choses milles fois moins difficiles à accepter»
    C'est vrai que le ROC va dire qu'il ne négociera pas comme en 1980 et 1995. Il va dire qu'il refusera tout ce qui changera le statut du Québec, même l'indépendance pure sauf, si c'est un choix clair d'une bonne majorité de Québécois parce que le fédéral est sensé être full-démocratique...genre comme diraient nos jeunes. Faut simplement que les Québécois disent un gros OUI à une chose qui améliorerait les choses, ses choses.
    En attendant, faut pas mettre en opposition indépendance et confédération. Une confédération est formé d'États indépendants ou souverains "ce qui est synonyme" qui se donnent des services en commun du genre de l'Union européenne : La monnaie, les douanes etc...

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juillet 2008

    Bonjour M. Bousquet,
    nous avons déjà parlé ensemble de ce que vous nous dites ici. Lorsque nous disons que pour obtenir une réelle confédération, pour négocier avec le Canada, il faut d'abord être indépendant, on veut juste dire que les gens du reste du Canada n'accepteront jamais de seulement entendre ce que nous avons à dire, ils ne nous reconnaissent pas, ils nous nient, ils nous refusent des choses milles fois moins difficiles à accepter. Ils n'accepteront de nous reconnaître, d'admettre et donc de négocier, que lorsqu'ils y seront obligés. L'indépendance.
    Ceci dit, vous avez quand même raison :
    "la chose qui me semble nécessaire, c’est : Obtenir un OUI à plus de 60 % sur quelque chose qui donnerait plus de souveraineté au Québec".
    Je dirais plutôt pour formaliser notre existence, pour prendre position, pour prendre la place de nation qui nous revient, pour prendre au mot nos adversaires qui nous niaisent avec "la société distincte" et "Québec nation dans le Canada".
    Mais comprenez-vous que, même à 75% de OUI, comme nous serions toujours une province, le ROC n'admettrait toujours pas notre existence. Il est impossible d'obtenir un jour une réelle confédération en procédant ainsi, mais par contre, procéder ainsi, c'est se positionner formellement, ce que nous n'avons jamais fait, c'est avancer. Ce n'est pas paradoxal : pour moi, entreprendre une telle démarche de positionnement, et le projet de Constitution en est un, ça ne mènera pas à la Confédération mais bien à l'indépendance. Le but réel n'est pas un gain politique ponctuel, mais une qualité de conscience citoyenne minimale qui serait partagée par le plus grand nombre.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juillet 2008

    Très bonne idée de se concentrer sur des thèmes; de passer de l'information circulante à l'information structurante (Theorie de la cybernétique).
    ....................................................................
    Réagissant à la Commission B&T, en septembre, j'ai eu l'occasion de faire des commentaires sur une éventuelle Constitution du Québec (3 volets) un mois avant que Mme Marois présente son projet. Je vous soumets des extraits du texte (Entre le nous et le mou) pour appréciation:
    ....................................................
    (...) En fait, la question qui se pose (à la Commission) ne porte ni sur les accommodements, ni sur l’immigration, qui ne sont qu’accessoires à la véritable question qui est celle de la définition du « nous » (peuple du Québec). On s’étonne que les deux grands intellectuels qui ont daigné descendre de leurs tours d’ivoire pour se transformer en thérapeutes « populaires », ne l’aient pas encore compris ou feignent de ne pas le comprendre.
    Pourtant, la réponse est facile et limpide, pour peu que l’on ait quelques notions de géopolitique. Le « nous », peuple du Québec, ne peut s’incarner et se définir en termes politiques et juridiques que dans un État national. Ce qui veut dire en clair que l’Assemblée nationale du Québec doit adopter une constitution du Québec contenant un Code de citoyenneté ; une Charte des droits (celle du Québec 1975 et non celle du Canada) et une Charte de la laïcité. Ce cadre politique et juridique baliserait ainsi la problématique dans son ensemble. Cette constitution du Québec aura évidemment préséance sur la constitution canadienne. Il faut, comme disait Jean Lesage être « maître chez nous ». Fin du débat.
    Toutefois, il est évident qu’une constitution du Québec qui aurait prévalence sur la constitution canadienne entrerait tôt ou tard en conflit de légitimité avec cette dernière : le nous, peuple du Québec, aurait alors à trancher entre la constitution canadienne de 1982, rejetée à l’unanimité par l’Assemblée nationale et la constitution du Québec qu’une majorité (démocratique) de Québécois se donnerait pour se définir comme peuple. Ce rapport de force établi sur un point précis (ex : Charte canadienne vs Charte du Québec) ne pourrait que procurer un avantage stratégique déterminant à la cause de la souveraineté. C’est cette perspective qui fait paniquer les idéologues fédéralistes. Il leur est, en effet, intolérable que le « nous » peuple du Québec échappe à leur contrôle et sorte de la cage à castor canadie (...)
    ..................................................
    Je vais vous soumettre un autre texte inspiré de la géopolitique un peu plus tard: Pauline l'important c'est Larose.
    ...........
    Il ne faut pas oublier que le solage d'une Constitution du Québec existe déjà , la Loi 99 qui stipule que le peuple québécois est souverain dans ses décisions)
    JCPomerleau

  • David Poulin-Litvak Répondre

    22 juillet 2008

    Je suis bien d'accord avec plusieurs des propos de ce texte.
    1- L'élaboration d'une constitution peut être un moment de petite ou de grande rupture. Mais il ne faudrait pas tomber dans le respect de la légalité canadienne comme condition. Une nation, ça fait ses lois, ça se dit, par l'acte constitutionnel. L'acte constitutionnel, justement constitue.
    2- C'est pourquoi il ne doit ni même ne peut légitimement être laissé aux mains des députés, qui sont de simples mandataires, mais qui ne sont pas le peuple. Cela soulève le problème de la non représentativité sociologique et même politique de l'Assemblée nationale.
    3-Ensuite, l'autre bonne idée de ce texte, c'est de répertorier les idées, d'en faire un inventaire, puis, de là, d'en débattre, d'en analyser les prémisses, les stratégies et les fins. De les comparer, de les confronter, de les peser, finalement, pour en voir les avantages, les inconvénients, les failles et les forces, afin d'améliorer les détails, peut-être d'innover, de raffiner et d'ancrer nos idées dans un projet.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juillet 2008

    M. Bouchard, vous écrivez : «Oui, nous on le sait, il faut quitter le ROC si on veut ensuite (les québécois en général) lui faire des propositions d’égal à égal. Mais les québécois s’en fichent, ils ne veulent pas le savoir.»
    Libre à vous et à quelques autres aussi de penser qu'il faut commencer par quitter le ROC ce qui ne me semble pas réalisable "la séparation avant la négociation". Oubliez ça, selon moi. Par contre, la chose qui me semble nécessaire, c'est : Obtenir un OUI à plus de 60 % sur quelque chose qui donnerait plus de souveraineté au Québec : De l'indépendance totale à une simple augmentation du pouvoir de la Province de Québec...dans le Canada. En bas de ça, on tombe Libéral très provincial, mûr pour devenir membre du PLQ et/ou fournisseur prospère dans sa caisse électorale vers un PPP.
    Comment commencer par quitter le ROC si les Québécois ne sont pas prêt à s'en séparer sans savoir en quoi ils pourraient bien s'entendre ensuite ?
    Faut qu'un parti souverainiste ou indépendantiste ou autonomiste commence par prendre le pouvoir à Québec avant tout parce que si ça reste Libéral très provincial, rien ne va changer dans la situation constitutionnelle du Québec. Ensuite, NOTRE gouvernement prend le pouls des Québécois pour voir jusqu'où ils sont prêts à aller dans les changements constitutionnels pour voter OUI à "cette chose" à 60 % au moins. "À 50,5 % de OUI, là, le ROC va rester de ROC devant n'importe qu'elle demandes souverainistes ou autonomistes du Québec". C'est le pourcentage élevé de Québécois derrière une option qui va obliger le ROC à négocier, bien plus qu'une déclaration unilatérale d'indépendance après un faible OUI qu'il ignorerait royalement comme l'a écrit M. Jean Chrétien dans ses dernières mémoires.