Ce texte est une réponse à MM. Bruno Deshaies, Gilles Bousquet, et Marcel Haché, qui ont présenté leurs commentaires à ma réponse à M. Savard, c’est un peu compliqué, au sujet d’une éventuelle Constitution québécoise. Mais je m’adresse à tous les intervenants de Vigile : quelle est votre lecture des choses, quel chemin, quelle destination (sacrilège) devons-nous prendre ?
Malgré les différences entre nous quatre quant à ce qu’il faudrait faire, nous partageons je crois à peu près le même diagnostic : les Québécois, en majorité, ne s’intéressent pas à la politique, alors ils se font "organiser" par elle. Essayons de poser le bon diagnostic, peut-être le désintéressement n’est-il pas autant prononcé que je le crois. L’état des forces souverainistes, c’est une chose et nous nous employons sur Vigile à ajuster nos flutes, mais je crois qu’il est plus important de discuter de l’état des gens en général, c’est-à-dire l’apparente piètre qualité de leur conscience politique collective. Si nous ne discutons pas de ça en priorité, nous passons à côté du
problème. Il ne faut pas les prendre, se prendre, pour acquis.
On ne peut agir qu’avec les gens du pays. Que veulent les Québécois ? Veulent-ils seulement quelque chose, politiquement ? Moi, je crois que plus le temps passe, plus les Québécois sont confortables et moins ils désirent des changements politiques. Tout le monde s’accomode très bien du statu quo, même si nous savons qu’il n’est pas acceptable. Même si nous, nous savons que nous mourrons à petit feu avec le statu quo, la population en général, quand elle entend ça, elle se dit, en général, que voilà encore des élucubrations de séparatistes désespérés. On a
programmé depuis longtemps, dans la tête des gens, dans l’intellect, comment il faut traiter de ces choses pour avoir l’air "cool", pour être de son temps. A moins de vivre et de travailler dans un milieu indépendantiste, n’entendez-vous pas le discours des gens qui vous entourent ? Les seules fois où les questions politiques sont abordées, c’est pour les évacuer au plus vite. Et même si parfois on se fait confirmer nos pensées, l’essentiel est qu’on ne veut pas en entendre parler.
J’aimerais bien qu’on s’entende d’abord sur un diagnostic. Apportez-nous, ici, des éléments qui nous aideront à tous comprendre la même chose avec ce qui se passe actuellement, et depuis plusieurs années, au Québec. Dans la tête des gens je veux dire. Comment ça se fait qu’une majorité de gens ne voient pas ce qui leur arrive, n’est-ce pas extraordinaire ? Je sais que pour vous M. Bousquet, ce n’est pas si grave ce qui arrive, vous êtes sincère dans votre volonté du meilleur pour notre peuple, mais vous ne partagez pas je crois toute l’urgence de la situation. Si vraiment c’est comme ça, il nous appartient de vous montrer l’urgence, à vous et à toute la population. J’ai abondamment
échangé sur internet pendant 7 ans, avec toutes sortes de gens. Je ne saurais quoi ajouter pour illustrer et convaincre de cette urgence.
Je veux, dans mes futures interventions, mieux comprendre les quelques propositions qui circulent sur Vigile, mais je veux surtout avancer, pas juste discuter. Je sais que pour vous M. Deshaies et pour plusieurs autres également, on s’égare si on ne s’enligne pas résolument pour une action engendrée par une pensée rigoureusement indépendantiste. C’est bien pour qu’on nous guide que je parle ici. M. Deshaies vous dites " il faut bien connaître le problème que nous voulons résoudre et savoir que l’objectif à atteindre est clair dans notre esprit." Bien connaître le
problème, oui, mais nous ne nous entendons pas encore sur l’objectif à atteindre. Après avoir écouté comme il faut le discours des uns et des autres, que personne n’hésite à nous ramener sur le droit chemin. Mais, et là est la difficulté, le droit chemin, on ne s’entend pas encore là-dessus. Je crois bien humblement qu’il faut que les égos se taisent et laissent naitre les idées. Il faut apprendre à travailler ensemble, je suis bien d’accord. Tout de même, nous savons où nous voulons aller, on ne s’entend juste pas sur le chemin à prendre. On ne va pas se chicaner comme des gamins pendant des années. Prenons des chemins
divergents s’il le faut, si nous ne parvenons pas à nous entendre, mais ne nous nuisons pas, l’essentiel est de se rendre à destination. On peut se parler et s’aider même si nous ne suivons pas le même chemin.
Nous avons presque tous, ici sur Vigile, l’objectif de l’indépendance du Québec. Mais des gens comme M. Bousquet préfèrent envisager ce qui apparaît le plus probable, c’est-à-dire ce qui semble le chemin le plus praticable dans les circonstances. M. Marcel Haché l’a bien compris. Donc, contrairement à ce que je viens de dire dans le dernier
paragraphe, la destination n’est pas nécessairement la même pour tous les Québécois qui aiment leur pays, qui veulent son bien. Pour 60% de Québécois, à peu près, la destination n’est pas l’indépendance du Québec. Pour quelques uns d’entre nous, et j’aimerais bien pouvoir me positionner un jour, une destination différente de l’indépendance, c’est acceptable, l’essentiel étant de s’épanouir, de s’émanciper. Comme M. Haché cependant, je reste pessimiste quant aux chemins de travers, mais en même temps, je ne vois pas quand, à moins d’événements extraordinaires, les Québécois finiront par se réveiller.
M. Deshaies vous dites " Les "confédérationistes" exigeraient (rien de moins) que la réouverture de la constitution canadienne. Ce combat titanesque ne peut que nous faire reculer dans l’histoire. En revanche, la lutte nationale prônant l’indépendance du Québec s’avère être un chemin plus sûr si l’on admet que des relations interétatiques sont possibles et nécessaires entre des États souverains." Je crois bien malheureusement que nous n’ayons pas le choix. Les Québécois se fichent des nécessités stratégiques. Avant de contredire les propositions avec des arguments de stratégie (l’indépendance est nécessaire pour commencer à exister, et donc agir par soi-même, je le sais), j’aurais besoin, moi, d’arguments pour convaincre les aveugles et les sourds. Si, demain matin, on pouvait investir massivement l’espace télévisuel et publicitaire, on raterait notre coup si on se mettait à faire la leçon aux gens. Discutons de cela svp, que faut-il faire ?
M. Bousquet croit que les Québécois, en majorité, veulent une réelle confédération. Moi je crois qu’ils se fichent pas mal de tout ça. Nous avons beau avoir comme objectif l’indépendance, il faut être efficace dans notre action. Il est possible, je ne veux pas le croire, mais il est possible qu’il soit un peu tard et que l’indépendance totale et authentique ne soit plus possible. Il est possible qu’elle adviendra dans 50 ans, seulement après encore d’autres tentatives comme Meech et les 2 référendums.
Comment bien doser le discours direct, qui essaie de convaincre, et l’écoute active, la compréhension de la volonté populaire ? Il ne faut certainement pas s’en tenir à la volonté populaire, c’est-à-dire "à la mode", il ne faut pas suivre le courant des sondages, car nous savons que les gens sont intoxiqués. Il faut certainement un réel leadership, peut-être un personnage fort et incontournable.
Je ne suis pas encore convaincu, M. Deshaies, que votre démarche (bien que celle-ci n’est pas encore claire à mes yeux) est suffisante. Comme je le disais, enseigner directement aux gens le sens de leur passé et de ce qui leur arrive, c’est certainement le plus essentiel pour notre avenir, quoi qu’il arrive plus tard. Vous entretenez les racines, vous pourriez bien faire pousser un libérateur de peuple. Mais Power Corporation pulvérise des produits chimiques à tout bout de champ, il rase et reboise, et si ça continue, bientôt, il aura remplacé la nature par un gros centre d’achat. Voyez-vous cela comme moi ? Le taux d’abrutissement est plus grand que celui de la prise de conscience. Cette dernière étant la seule voie praticable, comme les faits nous montrent que ce qui se fait actuellement ne fonctionne pas, il faut mieux, il faut faire plus, il faut aussi accepter d’envisager que peut-être il serait approprié de faire autrement. Mais gardons quand même le cap.
Pour me convaincre, il faudra cerner ce qui est possible en tenant compte du diagnostic. Pour moi et pour beaucoup d’autres également, ce n’est pas encore une évidence. Il est probable que tout mon discours ait déjà été fait sur Vigile depuis toutes ces années, alors encore une fois, n’hésitons pas à faire les rappels nécessaires.
***
Pour moi il est urgent de sortir de cette hypnose populaire, de cet endoctrinement continu, de cette emprise canadian, mais ce n’est pas l’avis de tous, ce n’est pas l’avis d’environ 60% de Québécois. Des statistiques nous montreront peut-être de temps en temps une certaine préoccupation des gens pour la langue, l’environnement, la guerre, mais comme tout nous est toujours présenté en pièces détachées, et comme les commentateurs autorisés s’appliquent à brouiller les cartes, à mélanger constamment les pièces du casse-tête, il en résulte que, pour les
Québécois en général, non seulement il n’y a pas d’urgence, il n’y a peut-être même pas matière à discuter. J’espère qu’ici sur Vigile, on va essayer de s’entendre là-dessus. M. Deshaies, vous semblez optimiste quant à la possibilité concrète de rassembler les gens autour d’un même objectif. J’aimerais vous entendre là-dessus.
L’urgence justifie-t-elle la précipitation ? À l’inverse, une trop grande prudence m’apparaît stérile si elle se traduit par un attentisme improductif, une trop grande prudence est même dangereuse parce qu’elle peut conforter les esprits colonisés. Nos élites favorables à notre action semblent toujours, vous avez raison M. Deshaies, penser exclusivement en des termes autorisés, c’est-à-dire qu’ils s’activent à chercher des solutions à l’intérieur du régime, au lieu de se donner toutes les possibilités objectives. Le font-ils seulement parce qu’ils
voient bien que c’est comme ça que réfléchit la majorité ? Or donc, sont-ils sans courage ou sans vision ? Par ailleurs, et vous avez raison encore ici M. Deshaies, "il ne faudrait pas ignorer [les luttes aux XVIIIe et XIXe] ainsi que deux référendums même perdus, [qui] ont été un travail d’affirmation. Le prochain combat devrait tenir compte de ces expériences historiques". Je suis toujours étonné que la réponse du
fédéral à la quasi fracture de 1995 n’a été qu’encore plus de mépris et d’arrogance, et que nous, Québécois, nous n’y voyions pas de problème. Je reconnais les efforts de Lucien Bouchard à cet égard, et je le comprends dans son découragement devant l’inertie de la population. Mais avez-vous remarqué, à cette époque, le travail médiatique concerté ? Il fallait à tout prix que la machine continue à fonctionner, à tout prix. Même Le Devoir s’appliquait à relativiser l’indignation.
C’est ce qui me fait dire que nous sommes collectivement, politiquement, des mollusques. Nous n’avons aucune dignité, pas de la fierté, simplement un minimum de dignité. L’oligarchie canadian, comme dirait M. René-Marcel Sauvé, a lessivé les cerveaux, elle achève son travail. Sans dignité, c’est-à-dire sans un minimum d’orgueil et sans aucun sens de l’indignation, comment pouvons-nous espérer que le Québec se réveille ?
Le Bloc Québécois par exemple, sa présence à Ottawa permet une
démocratie un peu plus saine (ils nous représentent mieux que les
députés fédéralistes), et leurs faits d’armes montrent leur sérieux et leurs compétences. Mais qu’attendent-ils pour agir directement, puisqu’ils sont à Ottawa, sur le terrain de l’adversaire ? Pourquoi, même si ce n’est pas directement ce que nous voulons nous les militants, pourquoi le BQ n’est-il pas constamment à combattre la légitimité de l’autorité canadian, c’est-à-dire non seulement les actions du gouvernement fédéral et des autres provinces, mais surtout la Constitution canadian, qui engendre tous les droits et qui nous encarcane. On répondra que le BQ fait partie du jeu, qu’il ne peut pas agir en-dehors du cadre. Oui il le peut, oui c’est possible car le Québec n’est pas assujetti à cette Constitution canadian. Les experts juristes expliqueront que malgré notre "non signature", nous sommes quand même liés. Je leur dirai toujours que cela est immoral, injuste, inacceptable. Au regard de l’humanité, un peuple ne peut pas en assujettir un autre. On l’a toujours fait, c’est encore comme ça que procèdent les étatsuniens, mais c’est immoral quand même. L’humanité avance, notre barbarie passée et présente ne justifie rien. La révolution. Les civilisations se nourrissent de leurs évolutions. Si la nourriture vient à manquer, elles meurent.
Constitution québécoise
Le bon diagnostic : que veulent les Québécois, et qu’est-ce qui est possible ?
Réponse à MM. Bruno Deshaies, Gilles Bousquet, et Marcel Haché
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
28 juillet 2008Quelques idées en vrac. Les jeunes sont ceci et cela. Faux. Les jeunes canadiens et américains ne connaissent pas plus leurs histoires que les jeunes québécois. Sont pas plus politisés non plus que les jeunes d’ici.Aussi dénationalisés !
Un kid de 20 ans, ici, a entendu sans discontinuité, quotidiennement, depuis l’âge de raison que les écoles ne vont pas bien. Il le sait d’expérience. Il entend depuis toujours que les urgences des hôpitaux sont toujours débordés. Problème jamais résolu. Il voit mieux encore que les aînés, que l’anglais est partout à Montréal. Pas plus de correction. Et on déplore qu’il soit amorphe, qu’il ne soit pas assez politisé, qu’il soit dénationalisé ! En fait, Il n’est pas trop intéressé à s’identifier à pareille impuissance. Quand même, petite nuance de taille : il est plus radical. On ne va pas l’intéresser facilement avec une constitution québécoise…
Autre idée : le ROC ne voudra jamais rien négocier d’autre que la séparation totale du Québec. Re-faux. L’institution fédérale cherche un moyen qui règlerait le contentieux Canada- Québec. Voilà bien le genre de fausse certitude que les fédéralistes vont laisser traîner à l’intention des indépendantistes. Le fédéral n’est pas pressé. Il n’est pas menacé !
Et personne ne questionne. Et si on s’adresse au gouvernement Charest, très laconique, il répond « le fruit n’est pas mûr », « personne n’est intéressé (pour le moment !) à de nouvelles rondes constitutionnelles »
Tous les chefs de partis fédéraux espèrent que le Québec rejoigne un jour la famille canadienne de 1982.Il ne savent peut-être pas quand, ni comment, ni sur quelle base cela pourrait se faire, mais ils l’espèrent tous. Ils sont patients, mais aux aguets. Si l’occasion se présentait, c’est le fédéralisme qu’ils réformeraient. Je ne crois pas du tout qu’ils chercheraient si loin et si compliqué qu’une Confédération. Eh oui, M.Bousquet, il faudrait ré-ouvrir la constitution. (Et nous n’y sommes pas partie prenante !) Le p.m. Charest est un ancien chef de parti national fédéral. Il ne PEUT PAS avoir été chef fédéral sans y avoir cru ni espéré à cette « réconciliation nationale », qui consacrerait une phase importante de la réforme du fédéralisme canadien. Et il n’a jamais averti personne qu’il n’y croyait plus, s’il a cessé d’y croire.
Le discours souverainiste n’est pas en phase avec l’état de l’opinion publique. La question de la constitution québécoise ne l’est pas plus. J’y reviendrai, M.Bouchard. Je ne suis pas un pessimiste. Je crois---sans chiffres--- que l’opinion publique est en avance sur les partis, tous les partis, sauf le P.I. évidemment, et qui se débattent à gagner simplement le centre de l’échiquier politique, là ou le parti libéral est quasi imbattable. Personne ne conteste véritablement le P.L.Q. en ce moment,mis à part Vigile !
Un dernier point, tout petit, à côté, sur la « guerre des gros mots »Prudence. Vigile est la famille souverainiste indépendantiste. S’il fallait qu’à la prochaine élection de « gros mots » soient dits, mais dans la famille, à propos d’elle, de certains de ses membres, ce pourrait être l’équivalent d’une guerre civile. Ce sont les guerres les plus cruelles…Justement parce que les gens se connaissent bien. J’dis ça comme ça !
Archives de Vigile Répondre
28 juillet 200828 juillet 2008 Bruno Deshaies
Tout un boucan pour une constitution provinciale qui serait l’embryon d’États fédérés indépendants. Coup donc ! Si ce n’est pas réécrire la constitution canadienne, c’est quoi au juste tout ce baratin de constitutionnalistes.
Quant aux « idées fixes », il faudrait se rappeler que l’objectif de l’indépendance du Québec est un horizon salutaire pour toute nation qui veut sa liberté collective. Après beaucoup d’autres nations qui sont devenues indépendantes, il semble que cette « idée fixe » n’est pas aussi stupide que ce que peuvent supposer les prétentieux « confédéralistes » qui croient avoir trouvé la pierre philosophale de notre liberté collective dans une autre association constitutionnelle qui ne modifierait que peu de chose finalement à la « maison de fous » dont avait parlé René Lévesque en faisant allusion au fédéralisme canadian.
La liberté collective bien comprise, c’est l’agir par soi collectif – c’est l’indépendance au même titre que toutes les nations indépendantes dans le monde. Où est-il le problème ? Si cette notion était comprise, ma soeur de 78 ans n’aurait pas de difficulté à franchir le Rubicond de notre vie collective comme nation indépendante.
IL FAUT APPRENDRE À RAISONNER DANS L’OPTIQUE INDÉPENDANTISTE.
UNE NOUVELLE PENSÉE COLLECTIVE DOIT NAÎTRE. C’EST À NOUS QUE REVIENT LA RESPONSABILITÉ DE LA FAIRE NAÎTRE DANS LE CŒUR ET L’ESPRIT DE NOS CONCONCITOYENS ET CONCITOYENNES..
Archives de Vigile Répondre
27 juillet 2008Vous soulignez : «M. Deshaies vous dites " Les "confédérationistes" exigeraient (rien de moins) que la réouverture de la constitution canadienne.»
Les confdérationistes ne peuvent pas demander une réouverture de la constitution canadienne puisqu'ils veulent une constitution québécoise. Une confédération n'est pas un léger changement d'une fédération, c'est un changement total de genre de gouvernement dont la promauté passe du Fédéral au nouveaux États qui la composent.
Au sujet des mous et des durs de la souveraineté, voici : C'est beau d'être durs et d'avoir de la suite dans les idées mais, à condition que ses idées ne deviennent pas des idées fixes ou fixées sans tenir compte des changements dans la société et des bons arguments des adversaires. Faut savoit écouter parce qu'on peut rapidement devenir vite tête de cochon si on n'y fait pas trop attention ce qui ne se trouve pas que chez nos adversaires.
Archives de Vigile Répondre
27 juillet 2008Vous écrivez : «M. Bousquet croit que les Québécois, en majorité, veulent une réelle confédération»
Réponse : NON. J'écris seulement que le mot qui, à mon avis, serait le plus acceptable "le moins apeurant" aux Québécois souverainistes et même fédéralistes qui les inciteraient à voter OUI est CONFÉDÉRATION parce ça conserve un certain lien avec le ROC dans un organisme qui se nommerait CONFÉDÉRATION CANADIENNE. Ce mot peut difficilement être renié par les fédéralistes qui le vantent depuis 1867 comme une forme de gouvernement idéal "ils auraient de la difficulté à dire "Votez contre ça parce qu'une confédération ce n'est pas bon pour les Québécois et nous, on n'en voudra pas". Nous savons que nous n'avons jamais eu de confédération au Canada, seulement une fédération centralisatrice "qu'on nous a faussement vendue comme une confédération" qui n'a rien à voir avec la vraie chose. Je rappelle encore qu'une confédération et formée par des États souverains et souverains veut dire indépendants. On peut être en même temps indépendantiste et pour une confédération.
Les Québécois devraient normalement vouloir plus de souveraineté pour le Québec sauf pour certains services que les Québécois voudraient se donner en commun avec le ROC pour l'économie et la sécurité comme la monnaie, les douanes et...?
Seuls les indépendantistes durs qui ne veulent rien savoir de l'idées que le Québec pourrait signer une forme d'entente ou l'autre avec le ROC, pourraient s'objecter. Ceux du tout ou rien qui sont et seront enragés contre EUX, avant, pendant et après.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
27 juillet 2008Monsieur Bouchard,
D’abord le cas du Bloc. Au-moins, vous reconnaissez que les députés du Bloc occupent l’espace à la place de députés fédés : Une cheville pour contrôler l’hémorragie. Simple grain de sable dans l’engrenage, une bienfaisante nuisance. Mais ils souffrent tous de laryngite à force de crier dans le désert. Tout ce qu’ils peuvent obtenir du régime sans se faire carrément interdire, c’est de se trouver des alliés, à coups de concessions, sur des projets très Canadian ou très généraux : Mme Lalonde qui donne sa vie à présenter de nouveau son projet sur le droit de mourir dignement…(peut-être valable aussi pour le peuple québécois ?) M’enfin, si jamais nous pouvions convaincre nos concitoyens des vertus de la liberté, l’avant-poste à Ottawa ferait sauver des années de négociations.
Si vous vous constituez en frappeur de relève pour M. Savard, même si on n’a pas entendu son avis, je veux bien suivre votre conseil d’ignorer les ego et vous donner une opinion.
Alors collectivement, le Québec manque de motivation, nous en convenons, mais vous voulez qu’on vous en confirme les raisons.
Pourquoi on s’en fout ? IGNORANCE. Par MANQUE D’INFORMATION. Les plus jeunes, c’est l’absence de famille et d’école. Pas besoin d’élaborer. Les autres : les POST-RÉFÉRENDAIRES :
La DÉNATIONALISATION TRANQUILLE (cf. Mathieu Bock-Côté). Même les ténors indép ont cru qu’il était honteux de la part de Parizeau d’attribuer la défaite(1995) à l’argent et à certains votes ethniques scellés(juifs libéraux de West Island). Même si tout ça a finalement été prouvé, on se s’est toujours pas relevés. La consigne à Ottawa : Ils sont venus si près de détruire le pays, qu’on va écraser toutes les grenouilles et leurs œufs avec elles. Commandites, pseudo reglement du déficit fiscal, nation dans Canada Uni, déménagement, vente, fermeture d’usines majeures(bureaux-chefs), bourse vers Totonto… Le maître du pays, Desmarais, ami de C. Black, l’autre Tycoon de la presse, qui croupit en prison, échappe à la justice et agrandit son empire de concentration d’information jusqu’à acheter Société Radio-Canada (on l’a su grâce à P. Bourgeois, éd. Québécois). Même LeDevoir semble désormais travailler pour lui, si ce n’est de l’envoyé permanent à Paris, Christian Rioux, qui a l’œil ouvert et le bon.
On garde le peuple dans l’ignorance totale et pour l’empêcher de penser, on lui paie à même ses impôts fédéraux les « plus meilleurs divertissements au monde » (divertissem au sens pascalien du terme : fêter, boire pour oublier) Le Q400 ! Sir Paul ! Quels Québécois vont oser contester le choix de l’artiste mondial, décidé par le comité de la GG-Harper-Charest-Balabaum-Gélinas ? Sera décapité ! C’est le temps de fêter, pas de politique !
Et le bon peuple s’est endormi. Il nous faut trouver tout un électro-choc.
Je rapporte donc ici l’élément de réponse que j’ai déjà fourni sur Vigile :
· Surtout, un référendum doit être demandé dans le but de le gagner. Je conclue donc en rapportant sur le tapis mon argument majeur, qui est en fait celui de M. Bousquet surtout :
QUELLE QUESTION référendaire nous fera gagner avec une forte marge, seul moyen d’obliger le ROC à négocier un changement constitutionnel ? Pour ce qui est d’une déclaration unilatérale(appuyée par les instances internationales) , il faudrait presque un balayage référendaire.
Quels sont vos arguments pour faire voter massivement les Québécois indolents ? Quelqu’un a déjà fait le calcul : il y a un noyau lourd(grossissant à chaque jour), presque immuable, composé des anglo/allos, des anciens, inséparables de la citoyenneté canadienne, et une inquiétante proportion de la jeunesse, dépolitisée et souvent aliénée à notre passion viscérale pour l’ensemble de la QUESTION NATIONALE.
DONC, je dis comme M. Savard : Les premières choses d’abord. Pour réveiller un peu le nationalisme des Québécois francophones endormis mais pas morts, un projet mobilisateur : leur soumettre l’ébauche déjà prête d’une constitution (du Québec libre) ! Chacun dans son milieu serait appelé à se faire expliquer, à argumenter, à modifier et à compléter ce COMPENDIUM résumant de quoi sera fait et que pourra réaliser pour les Québécois le pays qu’ils voudront voter. C’est ce que souhaite le voteur : savoir en quoi le Pays du Québec améliorera sa vie ; quels sont, énumérés noir sur blanc, l’ensemble des méfaits qui lui sont infligés par la présence Canadian en sol québécois ; comment il peut démasquer les mensonges colportés par la presse scélérate et se soulager de ces peurs paniques qu’on lui re-plante au ventre à chaque scrutin. Ces forums fondateurs seraient des lieux d’enseignement populaire nécessaires puisque ce n’est au fond que l’ignorance(œuvre fédérale par excellence) qui prive le Québécois de cet élan libérateur qu’ont connu la majorité des peuples nés depuis la fondation de l’ ONU en 1945. Cette barrière psychologique abattue, au bout des mois ou années qu’il faudrait, la nation réclamerait par pétitions la tenue du RÉFÉRENDUM pour expulser le Canada de CHEZ-NOUS .