Stratégie pragmatique

Une volonté qui se traduit en Acte

Tribune libre 2008

[En voilà un qui a compris->12134]. Plutôt que des discussions théoriques
idéologiques, plutôt que des schémas abstraits et stériles,
le Québec a besoin d'une doctrine d'État, laquelle n'est
enseignée nulle part.
Les Québécois ne
manquent pas de culture artistique, scientifique et littéraire,
loin de là. Qu'un peuple inféodé ait réussi à accomplir ce que
les Québécois ont accompli envers et contre l'adversité, voilà
qui est prodigieux. Par contre, il leur manque encore les
dernières assises de l'État.

Un État est une société politique qui possède un territoire, pris
en possession par une osmose territoriale accomplie au cours
de plusieurs siècles, donc au terme d'une progression continue
qui a transformé un peuple de colons en une nation, une
société territoriale comme le Québec d'aujourd'hui, qui
possède les moyens d'agir avec envergure. Ce qui lui
manque encore, c'est la volonté qui se traduit en Acte.
Cette volonté est un Je et Tu qui devient un Nous, ce
qu'aucune philosophie, idéologie ou système ne peut
remplacer. Agir, à ne pas confondre avec agiter, est
relationnel.
La Loi 99 est un premier effort dans ce sens. Le Québec
est officiellement reconnu nation. Il doit se reconnaître
et se faire reconnaître État nation, comme l'a fait la
Californie, qui invite maintenant le pouvoir centralisateur et unitaire de Washington à quitter le territoire
afin qu'il n'y ait sur place qu'un seul État, naturel et
optimal, apte et capable d'agir selon les principes de
la stratégie d'État, principes qui gouvernent l'action
d'envergure.
La politique est affaire d'intérêts, de rapports de forces
et d'effectivité. En Amérique du nord, on assiste
présentement à de vastes déplacements des jeux d'intérêts
et de rapports de forces. Les nouvelles communications sont
en cause, notamment l'Internet. Une révolution du prolétariat
est en marche. Les anciennes oligarchies peuvent difficilement
garder le contrôle sur des économies qui leur échappent.
Les Québécois auraient tort de ne pas exploiter les fissures
du système qui les retient en état d'inféodation, comme ont
fait les peuples de l'Europe de l'Est et de l'ex-Yougoslavie.
Le système communiste fonctionnait sur les mêmes principes
que le système capitaliste, le même prométhéisme qui brise
la volonté des peuples de se reprendre en charge et se
gouverner eux-mêmes. L'État naturel et optimal ne prétend pas
davantage.
René Marcel Sauvé, géographe

-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2008

    Pleinement d’accord avec vous Messieurs Larose et Sauvé. Mais d’abord, un changement (et vite!) de gouvernement. L’idéal serait une coalition de tous les partis d’opposition pour renverser ce gouvernement, c’est utopique je sais, mais permettez-moi d’imaginer… Ce n’est pas en morcelant le vote indépendantiste qu’on réalisera la souveraineté du Québec. Notre système électoral n’est pas propice aux multiples partis politiques.
    Même minoritaire, avec seulement 33% des votes aux dernières élections, le PLQ est en train de nous vider de toute substance économiquement sociétale. Tapis dans l’ombre, les grandes entreprises de démolition sont en attente d’un autre mandat majoritaire qui leur laisserait les coudées franches cette fois-ci.
    En attendant ils poursuivent leur travail de sape, désarticulant nos institutions, sans trop y toucher, et en ayant l’air de donner des bonbons électoraux pour masquer le tout (le dernier bonbon électoral en liste : Alcoa). Parce qu’ils savent trop bien, ces démolisseurs, que le premier levier de toute indépendance est l’économie, ils minent l’économie québécoise la rendant dépendante de toutes économies.
    Donc, premièrement changement de cap. Ensuite: activer les dispositifs nécessaires pour reconquérir notre économie et réunir notre culture et nos multiples identités. Puis prestement un autre referendum... peut-être, mais pas nécessairement un autre referendum.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2008

    Ne serait-ce pas une bonne idée de référer plus souvent à l'assemblée nationale directement dans ce contexte de gouvernement minoritaire aussi bien que dans un contexte de gouvernement majoritaire qui ne soit pas contre nos intérêts et encore plus enfin si il est contre nos intérêts comme semble bien l'être le gouvernement Charest Nous y référer soit pour relever le niaisage qui s'y fait et favoriser le passage à la grande politique ou à la moyenne politique si la grande politique c'est trop demander... ou nous y référer pour les bons coups d'état qui s'y font certains jours

    Le fait que nous nous y référons si peu est un mauvais signe. C'est le signe de l'abandon de nos politiciens au double sens de cette expression. ils nous abandonnent et nous les abandonnons

    http://www.assnat.qc.ca/fra/conf-presse/liste.asp?annee=2008

    et surtout

    http://www.assnat.qc.ca/fra/travaux/Debats/banquevideo/periodes.html


    François Therrien

  • Robert Bertrand Répondre

    3 mars 2008

    La Loi 99 votée en l'Assemblée nationale de l'État du Québec ne semble pas être encore assumée par nos députéEs, nos ministres, nos chefs de partis politiques du Québec.
    Quand donc vont-ils parler, dans leurs interventions publiques, dans leurs interventions en périodes de questions, sur toutes les scènes de l'ÉTAT DU QUÉBEC ?
    Se reconnaître, cela ne répond-il pas à une réalité qui est nôtre, à une soif D'ÊTRE ?
    L'ÉTAT DU QUÉBEC et son ASSEMBLÉE NATIONALE sont les éléments fondamentaux du fait français en Amérique du nord.
    Nous avons notre originalité, à nous tous de l'assumer et d'en faire la promotion, en tout temps.
    Robert Bertrand, rédacteur,
    Québec un Pays