Un parti politique de trop à Québec?

Tribune libre 2008


Le Parti Québécois et le Bloc québécois sont à 30% dans les sondages. Le
Bloc québécois se cherche une planche de salut, comme par exemple, un autre
scandale des commandites. Ça lui permettrait de ressortir son slogan : «Un
parti propre au Québec». Celui de 1993 : On se donne le vrai pouvoir ne
pourrait guère convenir dans les circonstances. Quinze ans dans
l’Opposition, les Québécois, qui ne veulent plus replonger dans la bataille
référendaire, commencent à se demander s’il ne faudrait pas mieux se placer
du côté du pouvoir tout court, laissant «le vrai pouvoir» aux bloquistes,
qui dans ces temps-ci, semblent plutôt en quête d’une bouée de sauvetage.
A Québec, la situation n’est guère plus rose. Pauline Marois, dans un
geste sans précédent, sans consulter les membres de son parti et son
convoquer un Congrès général, a tout simplement ignoré ses propres
instances partisanes et a déchiré, devant les caméras, sous les
applaudissements de ses délégués enthousiasmés, le chapitre le plus
important de son programme.
Le Parti québécois ne fera plus de l’indépendance son cheval de bataille
(au fait, il ne l’a pas fait depuis longtemps, mais là, c’est écrit quelque
part qu’il ne le fera pas) lors d’un prochaine campagne électorale. A court
d’idée, le PQ est tout simplement revenu au «bon gouvernement» de 1976,
prôné par Monsieur Lévesque. En attendant, le PQ revendiquera plus de
pouvoir pour le Québec. En langage clair, ça s’appelle l’autonomisme de
Maurice Duplessis.
Ce champ politique est cependant déjà occupé par le parti de Mario Dumont.
Le PQ doit alors se fusionner avec celui-ci et laisser au nouveau Parti
indépendantiste (PI) nouvellement fondé à Montréal, de défendre la thèse de
l’indépendance du Québec. Il y a donc deux partis présentement qui,
constitutionnellement, occupent le même terrain. L’Action démocratique du
Québec n’est sans doute pas intéressé à disparaître au profit d’un Parti
québécois affaibli, puisqu’il forme, depuis mars dernier, l’Opposition
officielle. Il reste donc à au PQ deux options : reprendre le combat pour
l’indépendance (ce qui vient d’être rejeté au dernier Conseil national) ou
se fondre carrément avec l’ADQ. Comme l’indépendance ne semble plus faire
chanter en chœur les péquistes de Madame Marois, le PI, nouveau-né, aura
tout le loisir de parler de l’indépendance du Québec dans les mois qui
viennent. Le bipartisme renaîtra ainsi à l’Assemblée nationale, en
attendant l’arrivée d’une nouvelle cohorte de jeunes loups qui souhaitent
relancer le mouvement indépendantiste, sans tergiversation et sans
compromis.
L’avenir nous dira, qui de Pauline Marois ou de Mario Dumont amènera
l’autre dans son camp. Le nouveau chef du Parti indépendantiste, Éric
Tremblay, a maintenant les coudées franches pour véhiculer son discours
indépendantiste. Aux indépendantistes qui sont au PQ de se joindre au
nouveau Parti indépendantiste et que ceux qui veulent rester dans la maison
mère péquiste rejoignent les autonomistes. Les choses ainsi clarifiées, les
électeurs sauront à quelle enseigne se loger lors du prochain scrutin.
Nestor Turcotte
Matane
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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