S'enrichir, selon la TD

Par Michel Munger

Le «modèle québécois»




LaPresseAffaires.com - La Banque TD lance un message clair: le Québec peut s'enrichir largement s'il ose aller de l'avant avec une hausse des frais de scolarité, des tarifs d'Hydro-Québec et avec l'abolition des subventions aux entreprises.
Selon un rapport que les Services économiques TD publient mardi matin, une nouvelle philosophie en matière de prospérité permettrait de combler un écart de 8000 $ par année entre le revenu disponible du ménage moyen québécois et celui dans le reste du Canada.
Selon les économistes de la banque, l'enrichissement n'est pas une question de travailler de plus longues heures, comme le suggérait déjà l'ancien premier ministre Lucien Bouchard.
Les Services économiques TD privilégient davantage l'investissement dans l'éducation et l'infrastructure, la réduction du fardeau réglementaire, une baisse des impôts tant des particuliers que des entreprises ainsi qu'une meilleure intégration des travailleurs provenant de l'étranger.
Le rapport souligne que le Québec n'a pas fait que de mauvais choix, rappelant la lutte au déficit et au chômage dans une province à l'économie diversifiée jouissant d'une qualité de vie élevée.

Par contre, la TD propose un «plan pour la prospérité» qui se résume aux points suivants:
- Augmenter les frais de scolarité et concentrer l'aide financière vers ceux qui en ont le plus besoin. Cela permettrait d'offrir un enseignement et des services de recherche de calibre mondial.
- S'éloigner des subventions versées aux entreprises, redirigeant les fonds publics vers des secteurs qui enrichissent davantage la société québécoise.
- Réaligner le coût des services publics, comme l'électricité, les eaux usées et la collecte des déchets vers «le prix du marché» afin qu'ils soient gérés plus efficacement.
Sachant qu'elle risque de susciter la controverse avec les tarifs d'Hydro-Québec, la TD estime qu'un financement axé sur une taxe à la consommation engendrerait un système plus efficace et équitable. Ceux qui consomment moins cesseraient de partager la facture des plus grands utilisateurs d'énergie.
Selon le rapport, un système d'utilisateur-payeur équivaudrait à réduire le lourd fardeau fiscal du Québec afin de faciliter l'emploi, l'épargne et l'investissement.
Don Drummond, économiste en chef du Groupe Financier Banque TD, croit dur comme fer que faire de tels choix serait payant.
«Une économie qui investit davantage de ses ressources dans les biens d'investissement, l'éducation et l'infrastructure a tendance avoir plus de facilité à convertir chaque heure travaillée dans la productions de biens et de services, dit l'économiste. Comme tel, bon nombre des défis résident au niveau de la société plutôt qu'au niveau individuel des travailleurs.»
À son avis, un fardeau fiscal allégé et une productivité accrue enrichiront tout le monde. «Ce faisant, dit-il, une augmentation des revenus qui généreront d'une part des revenus disponibles pour que le gouvernement renforce les services sociaux et qui par ailleurs permettront aux entreprises d'augmenter les salaires et les avantages de leurs employés.»
Le rapport de la TD rappelle toutefois que des défis imposants attendent le Québec. La population vieillit et dès 2013, le bassin de travailleurs déclinera. Le financement de la santé en sera affecté. Par ailleurs, la concurrence des économies émergentes sera de plus en plus forte.
Don Drummond invite les Québécois à ne pas réagir à ces menaces avec les réflexes de l'État interventionniste.
«L'idée que les gouvernements sont en mesure d'offrir de grandes subventions doit être remplacé par celle d'une aide dirigée vers ceux qui en ont le plus besoin, dit l'économiste en chef. En bout de ligne, le gouvernement doit choisir avec minutie où et comment il dépense les impôts des contribuables et ce afin de s'assurer que la valeur de tous ses programmes et services soit la meilleure, considérant les montants investis.»


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