Réglé? Réglé.

Il se trouvera plein de gens, notamment mais pas seulement dans le camp souverainiste, pour soutenir que le déséquilibre fiscal persiste. Pourtant, pour l’essentiel, le problème tel qu’identifié par la Commission Séguin en 2002 est bel et bien chose du passée.

Budget Flaherty

C’est bien sûr LA question, à la suite du dépôt aujourd’hui du deuxième budget du gouvernement de Stephen Harper : le problème du déséquilibre fiscal est-il réglé ou non?

«La longue chicane épuisante et stérile entre les provinces et le gouvernement fédéral est finie», a annoncé dans son discours le ministre des Finances, Jim Flaherty. M. Flaherty pèche évidemment par excès d’optimisme. Il y a toujours eu, il y aura toujours des chicanes entre Ottawa et les gouvernements provinciaux au sujet du partage des ressources financières.

Il se trouvera plein de gens, notamment mais pas seulement dans le camp souverainiste, pour soutenir que le déséquilibre fiscal persiste. Pourtant, pour l’essentiel, le problème tel qu’identifié par la Commission Séguin en 2002 est bel et bien chose du passée.

La Commission évaluait le déséquilibre fiscal à 2,2 milliards par année. Cette année-là, 2001-2002, Ottawa avait envoyé à Québec 9,4 milliards. L’an prochain, à la suite du budget présenté aujourd’hui, les transferts fédéraux au Québec s’établiront à 16,3 milliards. Une augmentation de presque 7 milliards, plus de trois fois le montant calculé par les experts de M. Séguin.

Plus que le transfert d’argent toutefois, le plus important dans ce budget, c’est la nouvelle philosophie du fédéralisme fiscal qui y est exprimé. Le gouvernement fédéral y confirme son intention de se concentrer sur ses champs de compétence et, pour le reste, de transférer des ressources aux provinces avec le moins de conditions possibles.

C’est aussi la fin des surplus surprises que les libéraux avaient le don de transformer en nouveaux programmes dans les domaines de juridiction provinciale. Désormais, non seulement les surplus imprévus continueront-ils d’aller automatiquement à la dette, mais les économies d’intérêt, plutôt que d’ajouter à la cagnotte fédérale, seront envoyés aux contribuables sous forme de baisses d’impôt.

Quel sera l’impact de ce budget sur les élections provinciales au Québec? Il est trop tôt pour le dire. Une chose est sûre : c’est en bonne partie pour éviter l’élection du Parti québécois que Stephen Harper s’est attaqué avec autant de détermination au déséquilibre fiscal, quitte à s’attirer des critiques ailleurs au pays. Si le PQ devait être élu néanmoins, la stratégie québécoise de M. Harper serait vite décriée partout au Canada anglais. Et ce pourrait fort bien être la fin du fédéralisme d’ouverture.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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